Mdf-BobCommunauté Mission de France - Bobigny2024-03-15T10:51:24+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://mdfbob.hautetfort.com/elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlL'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE S'IMMISCE DANS LES SERIEStag:mdfbob.hautetfort.com,2024-03-14:64896202024-03-14T22:52:18+01:002024-03-15T10:51:00+01:00 LA CROIX 15/03/2024/ CULTURE Les nouvelles technologies...
<p><span style="font-size: 8pt;"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; color: #993300;">LA CROIX 15/03/2024/ CULTURE</span></strong></span></p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://kiosque.la-croix.com/ccidist-ws/bayard/la_croix/issues/1983/OPS/Public/G7DHLK0.1+G0UKFQU.1.jpg?rev=2024-03-14T15:27:44+01:00" width="368" height="245" /></p><ol class="head_deck"><li style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Les nouvelles technologies génératives font progressivement leur entrée dans le processus de fabrication des œuvres audiovisuelles, suscitant l’intérêt autant que l’inquiétude des professionnels.</span></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Un thème d’actualité dont s’empare cette année le festival Séries Mania, qui ouvre ses portes ce vendredi à Lille.</span></li></ol><div class="body taggroup-body"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span class="italic">Le Problème à trois corps</span> est projeté ce soir en ouverture du festival Séries Mania. Dans cette série de science-fiction à gros budget, diffusée sur Netflix à partir du 21 mars, les créateurs de <span class="italic">Game of Thrones, </span>David Benioff et D. B. Weiss, imaginent une intelligence artificielle capable d’influer sur le cours de l’histoire. Demain, le public lillois découvrira <span class="TypographyTag1">également </span><span class="italic"><span class="TypographyTag1">Rematch</span></span><span class="TypographyTag1"> (Arte, en compétition internationale) sur la fameuse partie d’échecs <span class="TypographyTag11">opposant en 1997 le champion Garry Kasparov et Deep Blue, le supercalculateur d’IBM. Un bras de fer entre l’humain et la machine transformé ici en thriller psychologique.</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">En l’espace de deux jours, deux séries à la tonalité plutôt sombre abordent donc la question de l’intelligence artificielle. Mais l’IA n’est pas qu’un support pour l’imagination. <span class="italic">« Ces technologies se diffusent et évoluent très vite, c’est important de s’y préparer »,</span> souligne Anne Bouverot. La présidente de Séries Mania est bien placée pour le savoir : titulaire d’un doctorat en intelligence artificielle à l’École normale supérieure, cette <span class="TypographyTag13"><span class="TypographyTag14">ancienne ingénieure télécoms </span></span><span class="TypographyTag12"><span class="TypographyTag13"><span class="TypographyTag14">vient de rendre à Emmanuel </span></span><span class="TypographyTag15">Macron</span></span><span class="TypographyTag15"> un rapport dans lequel une <span class="TypographyTag16"><span class="TypographyTag17">quinzaine d’experts dressent 25 recommandations pour accompagner cette </span></span></span><span class="italic"><span class="TypographyTag15"><span class="TypographyTag16"><span class="TypographyTag17">« révolution technologique in</span></span>contournable »</span></span><span class="TypographyTag15"> dans l’ensemble des secteurs d’activité.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Dans l’industrie audiovisuelle, le développement de l’IA suscite questionnements et inquiétudes dont la sixième édition des « Dialogues de Lille », le rendez-vous professionnel du festival, se fait largement l’écho. Plusieurs tables rondes tentent d’évaluer son impact et la nécessité d’encadrer son utilisation par des accords professionnels ou des politiques publiques. En parallèle des débats, le Séries Mania Institute, qui accueille cette année une centaine de participants, fait intervenir des spécialistes de l’intelligence artificielle dans les formations destinées aux scénaristes et aux producteurs, et projette de lancer l’an prochain une formation dédiée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Une question flotte sur toutes les lèvres : l’intelligence artificielle représente-t-elle une opportunité ou une menace pour la filière ? Difficile de trancher à ce jour. Comme le montre l’étude prospective réalisée par le cabinet Bearing Point pour le CNC (le Centre national du cinéma et de l’image animée), certaines professions vont être amenées à évoluer, voire à disparaître, à court terme. Avec les progrès exponentiels des effets spéciaux et du <span class="italic">« sound design »</span>, maquilleurs-prothésistes, cascadeurs, décorateurs ou encore bruiteurs pourraient perdre de leur utilité. Quant au doublage, qui permettait jusqu’ici à de nombreux comédiens de boucler leur fin de mois, il peut désormais être réalisé par des logiciels qui modifient même le mouvement des lèvres en fonction de la langue.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Le cas des scénaristes est plus complexe. Selon un sondage récent réalisé par la Cité des scénaristes et l’Afdas, 34 % d’entre eux ont déjà utilisé une intelligence artificielle. Pour autant, comme le rappelle Frédéric Krivine, élu du conseil d’administration de la Guilde française des scénaristes, <span class="italic">« aucune série à ce jour n’a été écrite majoritairement ou même significativement avec cette technologie »</span>. En revanche, les auteurs peuvent puiser des idées dans le dialogue avec la machine : <span class="italic">« C’est une sorte d’aide au développement, même si de nombreux scénaristes estiment irremplaçable l’échange humain. »</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Seules les séries quotidiennes peuvent y voir un réel gain de productivité : nourri par les centaines d’épisodes des saisons passées, un logiciel pourrait fournir en un temps record de nouveaux scénarios, peaufinés ensuite en atelier.<span class="italic"> « Trois scénaristes réaliseront en trois jours ce que 25 font actuellement en une semaine »</span>, estime <span class="TypographyTag18">Frédéric Krivine. Selon David Defendi, </span>fondateur de Genario, son logiciel peut également effectuer des tâches rébarbatives, comme le découpage en séquences lors de l’adaptation d’un livre en scénario. <span class="italic">« Un romancier peut désormais transposer lui-même son texte à l’écran »,</span> se réjouit-il. En mettant à la portée de tous des techniques et des compétences autrefois réservées à une élite, l’intelligence artificielle sera, selon lui, un <span class="italic">« formidable moyen de favoriser la diversité et l’inclusion »</span>. Il imagine déjà des séries innovantes écrites par des habitants des cités ou des collectifs d’artistes.</span></p><div class="sig_endnote"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Cécile Jaurès <img src="https://media.licdn.com/dms/image/C4E22AQGNw3iAYdn19g/feedshare-shrink_800/0/1643365673196?e=2147483647&v=beta&t=o8L6zhf-y1AnkIfyOy9UqnIWwtr_1uwHNz58P6Enqlk" alt="Cécile Jaurès - chroniqueuse - Radio France | LinkedIn" width="66" height="47" />chroniqueuse RADIO FRANCE</span></p></div></div>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlQUE FAIRE DES AUTEURS DE VIOLENCES SEXUELLES DANS L'EGLISE ?tag:mdfbob.hautetfort.com,2024-03-14:64896192024-03-14T22:36:37+01:002024-03-14T22:35:00+01:00 LA CROIX 15 mars 2024 Christophe Henning Que faire des...
<p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif;">LA CROIX 15 mars 2024</span></strong></span></p><p><img src="https://cdn1.booknode.com/author_picture/155/christophe-henning-155155-330-540.jpg" alt="Christophe Henning" width="60" height="80" /><strong><span style="color: #800000;">Christophe Henning</span></strong></p><p>Que faire des auteurs de violences sexuelles dans l’Église ?</p><div class="image-gallery-container"><button class="image-web-overlay-icon"></button><div class="image-gallery-image-container"><img class="image-gallery-image fade" src="https://kiosque.la-croix.com/ccidist-ws/bayard/la_croix/issues/1983/OPS/Public/G7DHLK1.1+G0UKGLU.1.jpg?rev=2024-03-14T17:43:30+01:00" width="505" height="341" /></div><div class="image-gallery-caption-container"><div class="image-gallery-caption"><div class="cutline"><p style="text-align: justify;"><em>B<span style="color: #800000;">ernard Preynat <span class="TypographyTag TypographyTag11">(au centre) </span>arrive à son procès à Lyon en janvier 2020. L’ancien prêtre a été condamné pour avoir agressé sexuellement des enfants entre 1972 et 1991, lors de l’organisation de camps scouts. Une des premières grosses affaires. <span class="cutline_byline_c">Alex Martin/EPA/MaxPPP</span></span></em></p></div></div></div></div><ol class="head_deck"><li>Ces dernières années ont permis de mettre la lumière sur le drame des victimes de violences sexuelles dans l’Église et sur les mesures à mettre en œuvre pour les prévenir.</li><li>Tout un chantier reste encore à mener pour les responsables d’Église, celui du suivi des auteurs d’abus.</li><li>Ce sera l’une des questions abordées lors d’un colloque, ce vendredi 15 mars, intitulé <span class="TypographyTag1">«<strong> réparation et pratiques du pardon »</strong></span><strong>, </strong>aux Facultés Loyola Paris.</li></ol><div class="body taggroup-body"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Sous le coup de mesures conservatoires après un signalement, condamné à une peine de prison, ou encore visé par une peine canonique sans avoir été condamné par la justice nationale… Où sont les prêtres auteurs de violences sexuelles, relevés de leurs missions, et toujours sous la responsabilité de l’institution ecclésiale ? Peuvent-ils revenir à des charges pastorales ? Ces questions restent un casse-tête pour l’Église de France alors que de nombreux efforts ont été déployés depuis le rapport Sauvé pour mettre la victime au centre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">En avril 2016, la Conférence des évêques de France (CEF) avait mis en place une commission nationale d’expertise sur la pédocriminalité, présidée par Alain Christnacht. Toujours en activité quoique peu sollicitée, cette instance, qui travaille sur dossier, a un rôle de conseil auprès des évêques sur les mesures à prendre vis-à-vis d’un prêtre agresseur. <span class="italic">« Si l’auteur reste dans le déni de ses actes, nous ne pouvons pas beaucoup l’aider</span>, explique Alain Christnacht. <span class="italic">En revanche, la reconnaissance des faits permet de graduer les mesures d’éloignement. »</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Que ce soient les évêques ou les supérieurs de communautés, le premier réflexe est souvent de trouver une solution en interne. <span class="italic">« Mais il n’y a plus de place aux archives »,</span> ironise un prêtre. Les couvents et abbayes ont longtemps servi de « refuge » pour les auteurs, au risque de perturber la vie de la communauté. Devant la multiplication des demandes, la Conférence monastique de France (CMF) a élaboré une « charte de l’accueil des prêtres pénitents dans les monastères » en 2013. Enfin, le recours à l’aumônerie d’hôpital et même aux postes administratifs, parce qu’il entraîne des contacts avec le public, reste mal perçu. <span class="italic">« Il faut pourtant faire quelque chose</span> <span class="italic">de ces auteurs. Je ne suis pas favorable à les exclure définitivement, sauf à ce qu’ils présentent un risque de récidive »</span>, précise Alain Christnacht.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">À la suite de la publication du rapport Sauvé en octobre 2021, les évêques de France ont confié ce sujet à l’un des groupes de travail mis en place conjointement avec la Conférence des religieuses et religieux de France (Corref), chargé de faire des propositions pour <span class="italic">« l’accompagnement des mis en cause d’auteurs de violences sexuelles ».</span> Pour son responsable, Bertrand Galichon, <span class="italic">« l’auteur est marqué au fer rouge, se trouve dans une grande solitude. » </span>En dépit du choc que provoquent les révélations, <span class="italic">« l’accompagnement du mis en cause doit commencer sans délai, dès le signalement, et doit s’inscrire dans la durée »</span>, préconise le groupe de travail.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">La stigmatisation des abuseurs est renforcée par leur état de prêtre. Plusieurs, mis en cause pour des faits de moindre gravité, n’ont pas supporté l’exposition publique et se sont suicidés : <span class="italic">« Il est indispensable de créer un cadre protecteur et bienveillant vis-à-vis de l’auteur »</span>, souligne Walter Albardier, psychiatre et responsable en Île-de-France du Centre ressources pour intervenants auprès d’auteurs de violences sexuelles (CRIAVS). Le groupe de travail de la CEF-Corref va jusqu’à formaliser cet accompagnement en conseillant la mise en place d’un « cercle de soutien » auprès de l’auteur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">« <span class="italic">S’occuper des auteurs ne minimise certainement pas la gravité des actes ni la douleur des victimes mais permet de mieux comprendre les violences sexuelles dans l’Église »,</span> explique le père Nicolas Port, frère de Saint-Jean et chercheur en psychologie. Auteur d’une analyse fine des profils à paraître prochainement, il a pu montrer que <span class="italic">« le passage à l’acte ne s’explique pas seulement par la frustration sexuelle, mais implique aussi des éléments comme le pouvoir, l’emprise et les fragilités narcissiques ».<span class="TypographyTag12"> </span></span><span class="TypographyTag12">Pour Walter Albardier,</span> <span class="italic1">« les auteurs sont le plus souvent des personnes proches, plutôt chaleureuses qui ont parfois du mal à trouver leur juste place dans la relation à l’autre ».</span> Et Nicolas Port de poursuivre : <span class="italic">« On imagine que ce sont des monstres, alors qu’il peut s’agir d’un oncle sympathique ou du <span class="TypographyTag13">curé de la paroisse… ce qui nous frappe d’autant plus. »</span></span> <span class="italic">« La prise en charge des auteurs ne peut pas être exclusivement psychiatrique ou psychologique,</span> insiste Walter Albardier. <span class="italic">La parole judiciaire et le cadre social doivent intervenir. » </span>Il y a la mobilisation des différents acteurs, mais aussi le travail personnel de l’abuseur : <span class="italic">« Il faut leur donner le temps du retour sur eux-mêmes »</span>, prévient Alain Christnacht. Et ce chemin n’est pas plus facile quand les affaires sont révélées très tardivement, l’auteur ayant, d’une certaine façon, bénéficié d’une impunité pendant des années. <span class="italic">« Dès qu’il est mis en cause, le prêtre risque d’être écarté définitivement, sa réputation numérique assurant la publicité de la peine pendant des années »,</span> constate Bertrand Galichon.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span class="italic">« La mise à l’écart quasi définitive des coupables est une constante de nos sociétés et pas seulement pour les prêtres mis en cause</span>, constate Walter Albardier. <span class="italic">Il est vrai que l’Église a été tellement ébranlée par le rapport de la Ciase que les fidèles catholiques ont beaucoup de mal à voir revenir un prêtre dans une mission pastorale. » </span>Quelle place l’Église peut-elle encore accorder aux auteurs ? Le retour à la vie laïque ou le renvoi de la vie religieuse peuvent intervenir lors des cas les plus graves. Les sanctions partielles – interdiction de confesser, de célébrer en public – entravent un réel ministère.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Plusieurs structures existent ou sont en projet pour accueillir pour quelques semaines, voire plusieurs mois les auteurs d’abus mais aussi des prêtres en souffrance ou pris dans des addictions. De ce travail d’accompagnement délicat, les initiateurs – sollicités par <span class="italic">La Croix</span> – ne veulent pas parler trop vite, tant la démarche est fragile.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span class="TypographyTag15">Reste la justice restauratrice qui, en marge des étapes judiciaires et canoniques, participe à la prise en charge à la fois des victimes et des auteurs. </span><span class="italic"><span class="TypographyTag15">« Elle n’est possible qu’avec l’engagement de tous les acteurs, la victime, l’agresseur mais aussi l’entité ecclésiale, diocèse ou communauté,</span></span><span class="TypographyTag15"> explique le jésuite Guilhem Causse, philosophe et aumônier pénitentiaire qui organise ce vendredi 15 mars un colloque aux Facultés Loyola Paris intitulé </span><span class="TypographyTag14"><span class="TypographyTag15">« Réparation et pratiques du pardon »</span></span><span class="TypographyTag15"> (1). </span><span class="italic"><span class="TypographyTag15">« Elle va permettre à l’auteur d’abus, </span></span><span class="TypographyTag15">poursuit-il,</span><span class="italic"><span class="TypographyTag15"> de prendre conscience de la gravité de ses actes et de dépasser le déni. »</span></span><span class="TypographyTag15"> Et peut-être aussi, ajoute Walter Albardier, de</span><span class="italic"><span class="TypographyTag15"> « réhumaniser l’auteur de l’agression dans l’œil de la victime ».</span></span></span></p><div class="sig_endnote"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Christophe Henning</span></p></div></div>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlAVORTEMENT, LA LIBERTE ET LA CONSCIENCEtag:mdfbob.hautetfort.com,2024-03-07:64885462024-03-07T17:03:37+01:002024-03-07T17:03:37+01:00 Publié le 7 mars 2024 par Christine Pedotti...
<p><img src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/themes/tc/assets/logo/desktop-logo.png" alt="mobile-logo" width="107" height="37" /></p><p><span style="font-size: 8pt;"><span class="posted-on">Publié le <time class="entry-date published" datetime="2024-03-07T00:33:27+00:00">7 mars 2024 </time></span><span class="byline">par <span class="author vcard" style="color: #000000;"><a class="url fn n" style="color: #000000;" href="https://www.temoignagechretien.fr/author/christine-pedotti/">Christine Pedotti</a></span></span></span></p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2004/03/edito-400x400.jpg" width="150" height="150" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">La liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse vient d’être sanctuarisée. Son inscription dans la Constitution en fait une norme qui échappe aux modifications de la loi ordinaire et donc à d’éventuelles majorités de circonstance qui voudraient sinon l’abroger, du moins en restreindre l’accès. Le Conseil constitutionnel aura désormais toute matière pour juger de l’inconstitutionnalité d’une telle loi. Ce n’est certes pas une garantie absolue, mais c’est un haut niveau de sécurité. Il est bien entendu que si l’état de droit était bafoué en France, rien ne tiendrait plus, mais il faudrait pour cela une catastrophe du type de celle qui, voilà quatre-vingt-quatre ans, a permis l’établissement de l’« État français » de Pétain et consorts. Espérons que nous en sommes loin… Reste que la question d’un libre accès à l’avortement demeure un sujet de refus de la part de certaines instances et en tout premier lieu de l’Église catholique, qui en fait toujours un « point non négociable ». La Conférence des évêques fait de ce vote historique <em>« un jour de tristesse »</em>, demande jeûne et prière de la part des fidèles et énonce que <em>« l’avortement demeure une atteinte à la vie »</em> et qu’il <em>« ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes »</em>. On est bien curieux de savoir sous l’angle de quel autre droit on pourrait le considérer. Car c’est bien le sujet. Nul ne prétend ici que l’avortement est un bien, et le législateur a pris la précaution de constitutionnaliser non pas un « droit » mais une « liberté ». C’est fort peu estimer les femmes que de supposer qu’elles auraient recours à l’avortement par « confort » et avec légèreté. Le recours à l’avortement est toujours un échec, un échec relationnel principalement, qui concerne toujours un homme et une femme, mais qui ne met en jeu que le corps de la femme. Or, le corps des femmes n’est pas collectivisé – pas plus que ne l’est celui des hommes. Chacune, comme chacun, dispose librement du sien. Cette liberté est un droit fondamental. Dire ceci ne signifie pas que décider d’avorter ne pose aucune question morale, mais il revient à chaque femme d’y répondre en conscience dans la situation dans laquelle elle se trouve. Alors, Messieurs les évêques, qui nous avez imposé tant de <em>« jours de tristesse »</em> autour de la crise des abus, retournez à votre conscience, priez et jeûnez, et laissez les femmes tranquilles !</span></p></blockquote><p><strong>Christine Pedotti <img src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2018/10/800px-Christine_Pedotti-100x100.jpg" width="44" height="44" /></strong></p><p> </p>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlUN CRI POUR GAZAtag:mdfbob.hautetfort.com,2024-03-01:64877912024-03-01T20:02:00+01:002024-03-01T20:02:00+01:00 SAINT MERRY HORS LES MURS Les articles qui ne pourraient être...
<p><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"><img src="https://i0.wp.com/saintmerry-hors-les-murs.com/wp-content/uploads/2021/03/Logo-Violet.png?fit=604%2C871&ssl=1" alt="Logo Saint-Merry Hors les Murs Violet" width="41" height="59" />SAINT MERRY HORS LES MURS</span></p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://i0.wp.com/saintmerry-hors-les-murs.com/wp-content/uploads/2023/10/drapeaux-2.png?fit=1028%2C360&ssl=1" alt="Drapeaux 2" width="177" height="62" /></p><p><strong><em><span style="color: #800000; font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Les articles qui ne pourraient être considérés comme l’expression de la communauté sont publiés dans cette rubrique Tribune, ouverte aux expressions et prises de position individuelles.</span></em></strong></p><p class="has-drop-cap"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>J</strong></span>e témoigne pour faire bouger les lignes dans la communauté entre ceux qui sont convaincus que le combat des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits à la terre est légitime, et ceux qui, bouleversés par le massacre du 7 octobre de 1200 Israéliens, ne voient dans le Hamas qu’une entité islamiste et terroriste.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Je déplore les victimes et je compatis <sup class="fn" data-fn="cc232872-b4c2-4c2b-a3b9-9babd69a83ab"><a id="cc232872-b4c2-4c2b-a3b9-9babd69a83ab-link" href="https://saintmerry-hors-les-murs.com/2024/03/01/un-cri-pour-gaza/#cc232872-b4c2-4c2b-a3b9-9babd69a83ab">1</a></sup>, mais aujourd’hui, près de cinq mois après le début du conflit, il y a 30 000 victimes palestiniennes, et un million et demi de Gazaouites déplacés qui vivent sous des tentes dans le froid, la pluie et la boue, rationnés en eau potable et en nourriture ; 80% des infrastructures sont détruites, dont les écoles et les universités, les hôpitaux et les centres de santé, les mosquées et les églises ainsi que plusieurs sites archéologiques.</span><br /><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><em>(NDLR : chiffres provisoires fournis par le Hamas, mais considérés d’un ordre de grandeur fiable par les observateurs internationaux).</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">A l’origine du Hamas, il y a le Sheikh Yassine, un homme paralysé des quatre membres depuis l’âge de 16 ans, devenu progressivement totalement dépendant de son entourage, qui a vécu avec sa famille dans un camp de réfugiés, puis dans une maison modeste de la banlieue de Gaza. Instituteur de formation, c’était un éducateur qui a guidé plusieurs des actuels dirigeants du Hamas dans leur choix d’études et de métier, puis d’engagement dans leur vie familiale, professionnelle et militante. Son mot d’ordre était l’unité entre les factions palestiniennes qui se combattaient souvent à Gaza <sup class="fn" data-fn="c3f6544e-1968-411b-a5b3-48626b8aa99c"><a id="c3f6544e-1968-411b-a5b3-48626b8aa99c-link" href="https://saintmerry-hors-les-murs.com/2024/03/01/un-cri-pour-gaza/#c3f6544e-1968-411b-a5b3-48626b8aa99c">2</a></sup>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">A un journaliste qui lui demandait « Haïssez-vous les Juifs ? », il répondait peu de temps avant son assassinat en 2003 : « Nous sommes des fils d’Abraham et des frères. Mais si votre frère vole votre maison, que faire sinon le combattre ? »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Depuis les élections de 2008, l’administration, les systèmes scolaire et universitaire avec deux facultés de médecine, les hôpitaux fonctionnent sous la gouvernance du Hamas <sup class="fn" data-fn="cc07592f-dc6f-453a-94ff-5ea6afdc2a08"><a id="cc07592f-dc6f-453a-94ff-5ea6afdc2a08-link" href="https://saintmerry-hors-les-murs.com/2024/03/01/un-cri-pour-gaza/#cc07592f-dc6f-453a-94ff-5ea6afdc2a08">3</a></sup>. C’est dans l’une de ces universités que Ziad Medoukh a dirigé le département de français. A côté des structures gouvernementales, l’agence de l’ONU (UNRWA – United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East) prend en charge les réfugiés palestiniens qui représentent 80% de la population de Gaza. Elle gère des écoles et collèges ainsi que des structures de soins de santé primaires et des services sociaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">En guise de conclusion, on peut dire que ce conflit est un conflit politique que le gouvernement israélien et les gouvernements qui le soutiennent cherchent à transformer en conflit religieux.</span><br /><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Pour en finir avec lui et arriver à la paix, il faudra considérer le Hamas comme un interlocuteur. C’est ce qu’a fait de Gaulle lorsqu’il a décidé d’ouvrir des négociations avec les ‘’terroristes’’ du FLN, qui ont permis d’aboutir à la paix avec la création d’un état algérien.</span></p><p style="padding-left: 160px; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Christophe Denantes,</span><br /><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">médecin anesthésiste à l’hôpital Avicenne (Bobigny),</span><br /><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">membre de la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs,</span><br /><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">participant à des missions humanitaires à Gaza depuis 2002 en tant que médecin anesthésiste.</span></p><ol class="wp-block-footnotes" style="text-align: justify;"><li id="cc232872-b4c2-4c2b-a3b9-9babd69a83ab"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Dans <em>Souvenirs d’une religieuse</em>, son livre posthume, Sœur Emmanuelle écrit :</span><br /><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">« J’ai souvent pensé à cette phrase de Taine qui me parait effrayante de vérité : ‘’Grattez le vernis de cet homme civilisé, vous trouverez un gorille féroce et lubrique.’’ Je flaire en moi une affinité secrète de corruption avec mes malheureux frères humains entrainés vers le mal. Je ressens parfois dans ma chair et mon sang d’étranges fermentations. » <a href="https://saintmerry-hors-les-murs.com/2024/03/01/un-cri-pour-gaza/#cc232872-b4c2-4c2b-a3b9-9babd69a83ab-link" aria-label="Aller à la note de bas de page 1">↩︎</a></span></li><li id="c3f6544e-1968-411b-a5b3-48626b8aa99c"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Le Hamas n’a jamais figuré sur la liste des organisations terroristes de l’ONU. <a href="https://saintmerry-hors-les-murs.com/2024/03/01/un-cri-pour-gaza/#c3f6544e-1968-411b-a5b3-48626b8aa99c-link" aria-label="Aller à la note de bas de page 2">↩︎</a></span></li><li id="cc07592f-dc6f-453a-94ff-5ea6afdc2a08"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">En effet, le Hamas est en désaccord avec l’autorité palestinienne basée à Ramallah et signataire en 1993 des accords d’Oslo qu’il a dénoncés ; mais il gouverne la bande de Gaza depuis 2007, et a remporté les élections législatives de 2008 dans les Territoires Occupés Palestiniens (comprenant la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est). <a href="https://saintmerry-hors-les-murs.com/2024/03/01/un-cri-pour-gaza/#cc07592f-dc6f-453a-94ff-5ea6afdc2a08-link" aria-label="Aller à la note de bas de page 3">↩︎</a></span></li></ol><p style="text-align: justify;"> </p>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlDU TRACTEUR A LA MERCEDEStag:mdfbob.hautetfort.com,2024-02-29:64876032024-02-29T19:41:06+01:002024-02-29T19:38:00+01:00 Publié le 29 février 2024 ...
<p><img id="media-6515511" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://mdfbob.hautetfort.com/media/01/02/2998049402.5.GIF" alt="TC.GIF" width="103" height="36" /></p><header class="entry-header"><div class="tc-core-share"> </div><div class="tc-core-share"> </div><div class="tc-core-share"><span style="color: #000000;"><span class="date-block"><span class="posted-on">Publié le <time class="entry-date published" datetime="2024-02-29T00:45:04+00:00">29 février 2024</time></span></span></span></div><div class="tc-core-share"><span style="color: #000000;"><time class="entry-date published" datetime="2024-02-29T00:45:04+00:00"></time> par <span class="author vcard"><a class="url fn n" style="color: #000000;" href="https://www.temoignagechretien.fr/author/henri-lastenouse/">Henri Lastenouse</a></span></span></div></header><div class="entry-meta-thumbnail"><div class="post-thumbnail size-square"><img class="attachment-square size-square wp-post-image" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Photo : Albindenooz, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons" src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2004/02/edito-3-400x400.jpg" sizes="(max-width: 400px) 100vw, 400px" srcset="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2004/02/edito-3-400x400.jpg 400w, https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2004/02/edito-3-150x150.jpg 150w" alt="Photo : Albindenooz, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons" width="355" height="355" /></div><div class="post-thumbnail size-square" style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Photo : <a style="color: #800000;" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:HY1I2161.jpg">Albindenooz</a>, <a style="color: #800000;" href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons</span></div></div><div class="entry-content"><div class="qiota_reserve"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Salon de l’Agriculture à Paris, salon de l’Auto à Francfort. De part et d’autre du Rhin, un moment sacré pour chacune des deux nations au temps des fastes du XXe siècle. Dans une Allemagne d’après-guerre « interdite » d’attributs de la puissance militaire, la ferveur patriotique se réfugia dans le succès de l’industrie automobile. Les bolides Porsche ou la fameuse VW Coccinelle, aux constructeurs amnésiques de leur passé, symbolisèrent ainsi le retour de l’Allemagne dans le concert des nations. Pendant près de soixante-dix ans, Francfort fut, avec son million de visiteurs, le plus grand salon automobile au monde… La grand-messe s’est arrêtée en 2019, emportée par la révolution écologique et les manifestations violentes qui, lors de son ouverture, épinglaient la responsabilité du moteur thermique dans le réchauffement climatique. Depuis, réfugié à Munich, le salon a perdu 50 % de son public, alors que l’industrie automobile allemande peine à s’adapter aux défis du véhicule électrique, auquel elle n’a pas cru alors que l’Europe a sonné la fin du moteur thermique pour 2035.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">C’est en 1855, au Champ-de-Mars, que se tient le premier Concours agricole universel, à l’aube d’une transformation radicale de la société française qui, dans le siècle qui suivra, provoquera l’exode rural que l’on sait. C’est dire le rôle qu’il jouera et joue toujours dans notre récit national, pour une France qui n’oublie pas qu’elle fut, pendant mille ans, un pays de champs et de clochers que résumait si bien l’affiche électorale de François Mitterrand en 1981. En 1855 était trouvée la formule magique : réunir au centre de Paris <em>« veaux, vaches, cochons »</em>. En 2023, le salon de l’Agriculture présentait ainsi à plus de 700 000 visiteurs quelque 4 000 animaux, pour plus de 400 races. Même s’il se tient toujours à Paris et reste immensément populaire, il est à son tour pris dans la tourmente, comme l’ont démontré les chaotiques journées précédant son ouverture au public.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Du tracteur à la Mercedes, nous payons notre trop longue cécité collective quant à l’avenir de secteurs vitaux de nos économies… et de nos identités. Voilà que s’ouvre hélas un temps de crises que traversent tant bien que mal ces grands-messes patriotiques héritées de nos histoires.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Henri Lastenouse</strong></span></p></div></div>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlMGR PASCAL DELANNOY, UN ARCHEVÊQUE DISCRET ET A L'ECOUTE ...tag:mdfbob.hautetfort.com,2024-02-28:64873922024-02-28T18:00:32+01:002024-02-28T18:00:00+01:00 Mgr Pascal Delannoy, un archevêque discret et à l’écoute pour...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><img src="https://www.la-croix.com/build/lacroix/images/logo-header.5550b42e.svg" alt="La Croix logo" width="99" height="19" /></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Mgr Pascal Delannoy, un archevêque discret et à l’écoute pour apaiser le diocèse de Strasbourg</span></strong></p><div class="left-col"><article><header><span style="text-decoration: underline;"><strong><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span class="surtitle intro-surtitle">Portrait</span> : </span></strong></span><p class="article-intro" style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Évêque de Saint-Denis depuis 2009, Mgr Pascal Delannoy a été nommé archevêque de Strasbourg par le pape François et l’État français. Une nomination annoncée dans le Journal officiel du mercredi 28 février. Un homme discret et « pacificateur » qui a été choisi pour reprendre ce diocèse plongé dans une crise de gouvernance depuis trois ans.</span></p><div class="meta-author-wrapper"><p style="text-align: center;"><span style="color: #800000;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Christophe Henning, </span><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><time datetime="2024-02-28T06:38:31+01:00">l<strong>e 28/02/2024 à 06:38 LA CROIX</strong></time></span></span></p></div></header></article></div><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://i.la-croix.com/729x0/smart/2024/02/28/1364621-mgr-pascal-delannoy-eveque-de-saint-denis-le-10-oc.jpg" alt="Mgr Pascal Delannoy, un archevêque discret et à l’écoute pour apaiser le diocèse de Strasbourg" width="372" height="248" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Après trois années d’une crise sans précédent, le diocèse de Strasbourg attendait avec impatience son nouvel archevêque. C’est donc Mgr Pascal Delannoy qui sera le 107<sup>e</sup> archevêque de Strasbourg. Une nomination qui avait été révélée dans le quotidien <em>Les Dernières Nouvelles d’Alsace</em> (DNA), dès novembre 2023.</span></p><div id="dfp-native" style="text-align: justify;"></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Après des années manifestement difficiles, le pape François a décidé le 23 juin 2022 d’une visite apostolique pour enquêter sur le gouvernement de Mgr Luc Ravel et le malaise du clergé. Quelques mois plus tard, le 23 mars 2023, l’archevêque de Strasbourg alors toujours en poste écartait un de ses deux auxiliaires, et <span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="https://www.la-croix.com/Religion/Larcheveque-Strasbourg-Luc-Ravel-ecarte-eveque-auxiliaire-Christian-Kratz-2023-04-04-1201262096" target="_self">rétrogradait Mgr Christian Kratz</a> lui reprochant une mauvaise gestion d’un dossier de prêtre abuseur dans les années 2010. Le 27 mai 2023, le pape acceptait la démission devenue inéluctable de Mgr Ravel tandis qu’en juin 2023, le d</span>euxième évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Gilles Reithinger, était mis en cause pour avoir dissimulé des agressions sexuelles, <span style="color: #000000;">et <a style="color: #000000;" href="https://www.la-croix.com/religion/diocese-de-strasbourg-mgr-gilles-reithinger-demissionne-pour-problemes-de-sante-20240214" target="_self">démissionnait</a>,</span> le 14 février 2024, pour <em>« problèmes de santé ».</em></span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">« Pascal Delannoy peut apaiser les choses »</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">C’est dire que la désignation du successeur était une affaire sensible. Fin du suspense pour une nomination décidée par le Vatican et confirmée par un décret signé du président de la République et paru au <em>Journal officiel </em>de ce mercredi 28 février<em>,</em> en raison du statut concordataire du diocèse alsacien. À 66 ans, celui qui est évêque depuis vingt ans accède à la tête d’un diocèse prestigieux, qui traverse une profonde crise de confiance. Un homme dont tout le monde loue le calme et la sagesse, qui arrive à Strasbourg avec une solide expérience, et l’image d’un homme discret… Une qualité qu’il devra forcer, car promu à un poste particulièrement exposé. <em>« Pascal Delannoy peut apaiser les choses</em>, estime Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre. <em>C’est un pacificateur lucide. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Soulignant sa modestie et sa manière d’être un pasteur proche et accessible, le père Marcel Remon, jésuite qui vit en communauté à la Plaine-Saint-Denis, dit de lui que <em>« s’il n’avait pas sa croix pectorale, on ne saurait même pas que c’est l’évêque. Il écoute avec sérieux les gens, ses homélies sont concrètes, on voit qu’il a travaillé avant de choisir la prêtrise. »</em> Né à Comines (Nord), à la frontière avec la Belgique, Pascal Delannoy a en effet été expert-comptable, avant d’être ordonné à l’âge de 32 ans. Sa première nomination l’envoie à Roubaix, où il retrouve Jean-Luc Brunin : <em>« Dans les cités populaires de Roubaix, on ne peut pas passer à côté de la solidarité avec les plus démunis ni ignorer le dialogue interreligieux »</em>, insiste Mgr Brunin.</span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">« C’est un chouette évêque »</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Une expérience qui a servi à Mgr Delannoy dans son diocèse, le département de Seine-Saint-Denis étant l’un des plus pauvres de France. Il est d’ailleurs aujourd’hui président du conseil de la solidarité et de la diaconie de la Conférence des évêques de France (CEF). <em>« C’est un chouette évêque. J’ai beaucoup appris de lui », </em>confie le père Patrice Gaudin, prêtre de l’Emmanuel à Bondy. <em>« Il a encouragé les fraternités missionnaires dans les cités, il fait confiance, c’est précieux. » </em>Un autre regrette tout de même une certaine lenteur à régler les dossiers sensibles : <em>« J’attendrais de lui plus de réactivité, d’autorité. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Pasteur de terrain et homme d’Église, il a été nommé évêque auxiliaire de Lille, en 2004, au côté de Mgr Gérard Defois, archevêque de Lille. En 2009, il est arrivé en Seine-Saint-Denis, une lourde charge qui ne l’a empêché pas d’être élu vice-président de la CEF pour deux mandats successifs, de 2013 à 2019. Sans compter son expertise financière souvent sollicitée par ses confrères. <em>« Il ne fait pas de vagues, mais c’est un homme de conviction »</em>, lâche un observateur. Ce que résume sa devise épiscopale, <em>« avec humilité et confiance »</em>.</span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Un homme d’écoute</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Discret, il sait pourtant se défendre face aux médias. Devant le score modéré de Marine Le Pen en Seine-Saint-Denis au premier tour de la présidentielle de 2017, Mgr Delannoy confie au <em>Parisien</em> qu’il voit là <em>« le signe que la fraternité, la solidarité, le respect de l’autre qui animent nombre d’habitants de notre département sont les meilleures réponses que l’on puisse apporter aux discours qui veulent semer la discorde, la méfiance et la peur ».</em> Lors de la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, il est un des premiers à réagir : <em>« Les chiffres cités et qui ne peuvent être remis en cause me choquent et me bouleversent »</em>, commente-t-il.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Calme et serein – personne ne l’a vu céder à un mouvement d’énervement ou un excès de voix –, il devra toutefois s’imposer d’une manière ou d’une autre. <em>« D’humeur égale, il ne s’en laisse pas conter</em>, confie un collaborateur confiant. <em>De son passé de comptable, il a gardé une capacité d’analyse appliquée à l’humain. » </em>Un profil rassurant, un homme d’écoute. <em>« Et il est très proche de ses prêtres ! »,</em> insiste le père Gaudin. Quittant 140 prêtres diocésains et religieux à Saint-Denis, il sera à la tête d’un presbyterium de plus de six cents prêtres.<em> « S’il est très attentif à la doctrine sociale de l’Église, il n’est pas clivant », </em>ajoute le curé de Bondy. Autant de qualités qui devraient lui permettre de faire oublier que, s’il n’est pas alsacien, il est prêt à le devenir. <strong>La messe d’installation de Mgr Delannoy sera célébrée, dimanche 21 avril, dans la cathédrale de Strasbourg..</strong></span></p>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlPERE ARNAUD FAVART : " LA COURSE A LA PERFORMANCE EST DEVENUE UN CYCLE INFERNAL POUR LES AGRICULTEURS"tag:mdfbob.hautetfort.com,2024-02-23:64866442024-02-23T22:25:15+01:002024-02-23T22:13:00+01:00 23 02 2024 A VIF...
<h1 style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: helvetica, arial, sans-serif;"><img src="https://www.la-croix.com/build/lacroix/images/logo-header.5550b42e.svg" alt="La Croix logo" width="88" height="17" /> 23 02 2024 </span><strong style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 13.3333px;"><span class="participants__participant-quality"><img src="http://mdfbob.hautetfort.com/media/01/01/4115498661.png" alt="ARNAUD FAVARD MDF.png" width="162" height="84" /> A VIF !</span></strong></h1><p><strong><span class="participants__label" style="font-size: 14pt;">T</span></strong><span class="participants__label"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong><span style="font-size: 14pt;">ribune </span>: </strong></span></span><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong><span class="participants__participant-name">Père Arnaud Favart, </span><span class="participants__participant-quality">Délégué de la Mission rurale / </span></strong></span><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong><span class="participants__participant-quality">23/02/2024 à 12h15</span></strong></span></p><p><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; text-align: justify;">À la veille du Salon de l’agriculture, le père Arnaud Favart, délégué de la Mission rurale, revient sur le « cycle infernal » dans lequel les agriculteurs sont embarqués, sommés de produire plus pour nourrir la France mais en étant toujours moins bien rémunérés pour leur travail.</span></p><div class="meta-author-wrapper"><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://i.la-croix.com/729x0/smart/2024/02/23/1358794-des-vaches-montbeliardes-a-villars-de-sec-le-6-dec.jpg" alt="Père Arnaud Favart : « La course à la performance est devenue un cycle infernal pour les agriculteurs »" width="245" height="163" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><em>« Plus vite, plus haut, plus fort. »</em> Faut-il s’étonner que la devise olympique soit devenue le paradigme de la société industrielle ? Faire davantage, produire de gros volumes, intensifier l’élevage, être performant grâce au machinisme et à la spécialisation, et surtout moins de bras. La mécanisation devait délivrer les paysans de la pénibilité physique et de tâches ingrates, la chimie décupler les rendements, l’agro-industrie assurer la sécurité alimentaire et nourrir abondamment des villes toujours plus grandes. La course à la performance est devenue un cycle infernal pour les agriculteurs qui se sentent dénigrés malgré leurs efforts. Une évolution qui se traduit inévitablement en consommation plus grande d’énergies, fossiles en particulier. Le tout pour des revenus faibles et un endettement croissant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><em>« Nous aidons vos exploitations à grandir »,</em> c’est le placard publicitaire d’une banque qu’on peut lire dans un quotidien régional. En France, la surface des exploitations ne cesse de grandir et le nombre des actifs agricoles de diminuer. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les organismes, le biotope et <a href="https://www.la-croix.com/planete/crise-agricole-l-office-francais-de-la-biodiversite-dans-le-viseur-du-gouvernement-20240201" target="_self"><span style="color: #000000;">la</span> <span style="color: #000000;">biodiversité</span></a><span style="color: #000000;">.</span> Il en résulte une pression accrue sur les personnes, car les attentes sociétales sont fortes sur le coût alimentaire, le respect de l’environnement et le bien-être des animaux. Maltraitance sociale, isolement, endettement, suicide sont le cocktail explosif de la colère agricole. En outre, l’agrandissement des exploitations rend la transmission du capital foncier problématique pour des jeunes qui voudraient s’installer.</span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Une population isolée</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Fortement réduite, la population agricole s’est retrouvée isolée, perdant la maîtrise de ses outils et de ses décisions. La structure familiale traditionnelle qui portait l’exploitation n’a plus la capacité de porter un tel modèle. Des contraintes bancaires, administratives, techniques ont remplacé les anciennes servitudes. Prise en étau entre les attentes des consommateurs, l’endettement bancaire, les prix imposés par les industries agroalimentaires liées au marché mondialisé et les prises de conscience environnementales, elle doit faire face à de nombreuses <span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="https://www.la-croix.com/france/colere-des-agriculteurs-dans-le-morbihan-la-fronde-contre-des-injonctions-contradictoires-20240124" target="_self">injonctions contradictoires</a>.</span> Le primat du<a href="https://www.la-croix.com/a-vif/manon-aubry-sortons-des-accords-de-libre-echange-assumons-le-protectionnisme-ecologique-20240205" target="_self"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: underline;"> libre-échange</span> </span></a>et de la concurrence expose les filières agricoles européennes aux produits importés à faible coût et à l’impact environnemental élevé. Le commerce mondial fait l’objet de négociations gagnant-perdant. Ainsi le secteur aérien se voit exonéré de taxe pétrolière, ce dont nul ne s’étonne.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Les subventions sont censées combler le déficit d’un revenu indigne. Remplir un dossier PAC est un parcours du combattant numérique qui demande du temps et des compétences pour généralement récompenser la performance et la compétitivité. Les discours politique et médiatique, complètement hors sol, ne cessent de louer cette excellence, ignorant la nature du vivant, les équilibres des écosystèmes. La détresse économique des agriculteurs ne vient pas des normes environnementales. Quand les sols sont assimilés à des supports de culture, la fertilité s’amenuise et la biodiversité s’effondre. Chaque année, on continue d’arracher des milliers de kilomètres de haies alors qu’on sait très bien le rôle essentiel qu’elles jouent pour l’infiltration de l’eau, la lutte contre la sécheresse et l’érosion des sols.</span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Complexité du vivant</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Les<span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="https://www.la-croix.com/france/salon-de-l-agriculture-un-rendez-vous-politique-incontournable-avant-les-elections-europeennes-20240221" target="_self"> priorités politiques</a></span> vont clairement aux métropoles, où se projettent les rêves d’un monde urbain déconnecté. Les modes de vie urbains sont déconnectés des contraintes du sol, de la sueur et des saisons. Il en résulte une méconnaissance de la relation terre-alimentation-travail, une artificialisation des sols accrue, un affranchissement des distances géographiques (en grandes surfaces, on trouve de tout, partout), une libération de la pénibilité physique (probablement remplacée par le stress économique) et une déconnexion du temps (météorologique comme celui de la durée).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">La vision du progrès est trop souvent associée àune rationalité industrielle capable de produire à bas coût par la standardisation et aveugle à toute perception du vivant comme écosystème.<span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="https://www.la-croix.com/planete/sebastien-abis-l-humanite-est-mise-au-defi-de-concilier-ecologie-et-securite-alimentaire-20240212" target="_self"> Tout est lié</a>,</span> n’est-ce pas ? Cette économie est avide de circulation des marchandises, car ce qui circule génère du profit. En conséquence, les moyens technologiques et les processus de sélection dépossèdent les paysans de toute maîtrise de la terre, des semences et des animaux. Qu’y a-t-il de commun entre la Champagne crayeuse, les vergers de la Drôme, le maraîchage provençal, la polyculture de montagne, les vignobles du Sud-Ouest, l’élevage intensif breton ou extensif du Cantal ? La complexité du vivant rend inopérante toute approche centralisatrice.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Pour assurer la souveraineté alimentaire, les uns prônent ce modèle productiviste afin de résister à la compétition mondiale. Les autres plaident en faveur d’une agriculture moins démesurée et d’une alimentation locale, paysanne et biologique. Qui l’emportera ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong><span style="color: #800000;">Arnaud FAVART</span></strong>, est prêtre de la Mission de France</span></p><p style="text-align: justify;"><a href="https://www.la-croix.com/a-vif/pere-arnaud-favart-la-course-a-la-performance-est-devenue-un-cycle-infernal-pour-les-agriculteurs-20240223?u"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #000080;">https://www.la-croix.com/a-vif/pere-arnaud-favart-la-course-a-la-performance-est-devenue-un-cycle-infernal-pour-les-agriculteurs-20240223?u</span></span></a></p></div><p style="text-align: justify;"> </p>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlLE CORPS DE MON ENNEMItag:mdfbob.hautetfort.com,2024-02-22:64864942024-02-22T19:47:01+01:002024-02-23T16:46:00+01:00 Photo Evgeny Feldman , CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia...
<p><img src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/themes/tc/assets/logo/desktop-logo.png" alt="mobile-logo" width="89" height="31" /></p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2004/02/edito-2-400x400.jpg" alt="Photo Evgeny Feldman, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons" width="135" height="135" /></p><p style="text-align: center;">Photo <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alexei_Navalny_marching_in_2017_(cropped).jpg">Evgeny Feldman</a>, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons</p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; text-align: justify;">Alexeï Navalny est mort en détention à l’âge de 47 ans. Pour l’heure, la cause directe de son décès est inconnue. Mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’un meurtre longuement prémédité par le pouvoir russe. Miraculeusement sorti vivant d’une tentative d’empoisonnement au Novitchok en 2020 et soigné à Berlin, il est arrêté à son retour sur le territoire russe en janvier 2021. Depuis lors, les procès se sont succédé, le menant au début de l’année 2024 à une incarcération dans une colonie pénitentiaire à régime sévère située au-delà du pôle. C’est là qu’il décède le 16 février. « À l’Ouest », les réactions se sont succédé, pointant sans équivoque la responsabilité de Vladimir Poutine.</span></p><div id="content" class="site-content" style="text-align: justify;"><div id="primary" class="content-area"><main id="main" class="site-main"><article id="post-51340" class="post-51340 post type-post status-publish format-standard has-post-thumbnail hentry category-edito"><div class="entry-content"><div class="qiota_reserve qiota_trunked" style="text-align: justify;"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Deux questions s’entrecroisent : pourquoi Navalny est-il retourné en Russie, alors qu’il connaissait le danger qui le guettait ? Pourquoi le pouvoir russe a-t-il pris le risque de faire de cet homme un martyr ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Pour Navalny, l’affaire est assez claire. À bout de moyens politiques classiques, il lui restait son propre corps pour s’opposer au pouvoir : un « être là » suffisant pour être encore et toujours dérangeant, insupportable pour ceux qui auraient voulu le faire rentrer dans le rang, l’effacer, le précipiter dans l’oubli. Pour opposer la seule force de son corps malgré les innombrables vexations, les punitions d’isolement et de mitard utilisés comme d’antiques oubliettes, il a fallu à cet homme un courage hors norme, courage qui, <em>in fine</em>, lui a coûté la vie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Est-ce pour autant une victoire pour Poutine ? La mort de Navalny ne signifie pas l’oubli. Même si les manifestations de chagrin sont réprimées dans les villes russes, même si les fleurs sont jetées aux ordures, le nom de Navalny est devenu pour longtemps celui d’une résistance inflexible, inébranlable. Navalny mort est plus encombrant que vivant, d’autant que sa mère, telle une éternelle Antigone, réclame son corps aux autorités. Sans doute les Russes, dans leur majorité, n’entendent-ils qu’un écho très incertain de cette affaire, mais elle révèle et expose, au moins à nos yeux, le véritable visage du poutinisme : celui de la peur. Le despote est incertain et apeuré au point de craindre un homme seul enfermé dans une geôle à 2 000 km de Moscou, au point de craindre même le corps de cet homme ! Quel aveu !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Christine Pedotti <img src="https://www.temoignagechretien.fr/wp-content/uploads/2018/10/800px-Christine_Pedotti-100x100.jpg" width="49" height="49" /></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Photo <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alexei_Navalny_marching_in_2017_(cropped).jpg">Evgeny Feldman</a>, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons</span><img style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;" src="https://static.qiota.com/assets/qiotasession.gif?ts=1708627245" /></p></div><div class="qiota" style="text-align: justify;" data-gtm-vis-polling-id94647060_20="62"><div class="paywall-counter"><div class="articles-left"> </div></div></div></div></article></main></div></div>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlCHRISTOPH THEOBALD : UN NOUVEAU CONCILE QUI NE DIT PAS SON NOM ?tag:mdfbob.hautetfort.com,2024-02-22:64864152024-02-22T11:36:10+01:002024-02-23T11:34:00+01:00 Et si Christoph Théobald finissait par nous rendre...
<p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://image.over-blog.com/LzwWmPBMUDpV1cfhi1Zb_6pMbZs=/filters:no_upscale()/image%2F0950820%2F20240205%2Fob_e07e1c_capture-d-ecran-2024-02-05-a-17-32.png" alt="Vatican : la &quot;Révolution culturelle&quot; selon François" width="250" height="373" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Et si Christoph Théobald finissait par nous rendre optimistes sur l’issue du Synode… </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Il est, pour chacun de nous, des livres qui font date parce qu’ils nous font entrer dans une autre dimension de la réflexion sur des sujets qui nous importent. C’est ce qui vient de m’arriver avec <em>Un nouveau concile qui ne dit pas son nom ?</em> du théologien jésuite franco-allemand Christoph Théobald (1). L’ouvrage documente l‘enracinement de la synodalité dans la Tradition de l’Église. Il décrit et argumente l’élargissement opéré par le pape François : de la collégialité épiscopale chère à Vatican II à la synodalité de l’ensemble du Peuple du Dieu, conforme à l’esprit du Concile. Mais surtout il finit par nous convaincre que ce pourrait être là l’entrée du Catholicisme dans une nouvelle ère « messianique » de son histoire. Et que cette évidence finira par s’imposer contre toutes les réticences, notamment ecclésiastiques. A lire, d’urgence ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Christoph Théobald, qui est l’un de nos meilleurs théologiens, a participé, comme expert, à la première Assemblée qui s’est tenue à Rome au mois d’octobre 2023. Il l’a donc vécue de l’intérieur après en avoir observé et analysé les phases préparatoires. Son livre nous remet en mémoire les jalons essentiels de ce Synode sur la synodalité : sa convocation officielle par le pape François le 10 octobre 2021, les différentes étapes : paroissiales, diocésaines, nationales puis continentales de la consultation préalable, jusqu’à la tenue de la première session. Il souligne les traits majeurs, parfois convergents, parfois divergents, des différents textes de synthèses issus des Églises de tous les pays et continents, fidèlement assumés dans les documents officiels comme <a href="https://www.synod.va/content/dam/synod/common/phases/universal-stage/il/PAGINATED_FRA_INSTRUMENTUM-LABORIS-A4.pdf">l’Instrumentum laboris</a>. Mais surtout, il met sa riche culture théologique et historique au service d’une mise en contexte et en perspective de ce synode. Et c’est là qu’il devient passionnant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Le synode « nouveau » comme mise en œuvre du Concile</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Ce n’est pas un hasard si l’auteur ouvre son premier chapitre sur le rappel des propos du cardinal Martini, archevêque de Milan aujourd’hui disparu, lors du Synode sur l’Europe de 1999. Évoquant dans son intervention « des nœuds disciplinaires et doctrinaux peu évoqués ces jours-ci… » il en avait appelé, publiquement, à l’urgence d’un nouveau concile. On sait que Vatican II naquit de la perception par le « bon » pape Jean XXIII de la nécessité d’un “aggiornamento“ (mise à jour) de l’Église catholique pour tenter de combler un peu du fossé qui s’était creusé avec le monde moderne. Or, dans l’esprit même du Concile, cet aggiornamento ne pouvait être tenu pour terminé à la clôture de ses travaux. C’est la raison pour laquelle Paul VI avait, dès 1965, institué le Synode des évêques. Avec les limites que l’on sait et que souligne – trente-cinq ans plus tard à peine – la proposition de nouveau Concile du cardinal Martini. Aujourd’hui, rapporte Christophe Théobald, la Commission théologique internationale interprète la synodalité selon le pape François comme une invitation à franchir le « seuil d’un nouveau départ… dans les traces du Concile Vatican II. » (2)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">En réponse à nombre d’objections formulées, ici et là, notamment dans le milieu ecclésiastique et reprises par certains fidèles, le livre insiste sur l’inscription de la pratique synodale dans la Tradition. « Depuis les débuts de l’Église et des Assemblées de Jérusalem, écrit-il, la voie synodale est la seule qui a toujours permis de régler les conflits ». C’est bien en effet l’Assemblée de Jérusalem, en présence des deux “piliers“ de l’Église naissante qu’étaient Pierre et Paul, qui décida de ne pas imposer la circoncision aux convertis venus du paganisme. On lit dans les Actes des Apôtres : « D’accord avec toute l’Église, les apôtres et les anciens décidèrent alors… » (Act.15, 22) Il y a donc bien eu “discernement“ collectif… de toute l’Église ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Dans la foi, le peuple de Dieu est infaillible </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Christoph Théobald souligne que le retour à cette pratique originelle constitue l’innovation majeure introduite par le pape François dans le dispositif plus restreint institué par Paul VI. On passe d’une synodalité réservée aux seuls évêques, au titre de la collégialité, à une synodalité de l’ensemble du Peuple de Dieu, comme à l’origine. Et cela aussi bien dans la phase de consultation initiale (questionnaire mondial) que dans le discernement final puisque l’Assemblée a été élargie à soixante-dix non évêques. Ce « glissement », commente le théologien, est parfaitement conforme aux textes conciliaires qui reconnaissent « l’infaillibilité dans la foi » de l’ensemble des baptisés. (<em>LG</em> 12) Même si dans l’Église, la décision finale reste de type hiérarchique, comme, semble-t-il, lors de l’Assemblée de Jérusalem.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>La synodalité comme mode de régulation de la vie en Église </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Autre caractéristique de l’évolution introduite par le pape François : passer d’un synode – qu’il soit diocésain, national, continental ou universel – conçu comme “événement“ ponctuel, convoqué de loin en loin par l’autorité légitime, à la synodalité comme “processus“ habituel de délibération et de discernement dans la vie ecclésiale. Ce qui faisait dire au cardinal Hollerich, secrétaire général du Synode, dans une conférence de novembre dernier : « La synodalité commencera en paroisse ou elle ne sera pas. » (3) C’est là, d’évidence, le premier lieu où, de manière régulière, les fidèles et les clercs peuvent, dans une égale dignité baptismale, apprendre à s’écouter, faire relecture de ce qu’ils ont vécu, décider ce qui est souhaitable pour la communauté et discerner parmi eux comment chacun, en fonction des charismes qui lui sont reconnus, peut y aider. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Cette volonté de partir de la vie, donc de réalités culturelles différentes, à tous les échelons : paroisses, diocèses, églises par pays ou continents… n’est pas sans conséquence. Elle ouvre à la possibilité de réponses différentes selon les besoins des uns et des autres. Ce qui ébranle d’évidence le centralisme romain. Christoph Théobald commente : « Ce qui est en jeu c’est la difficile sortie d’une uniformisation post-Grégorienne (à partir du XI<sup>e</sup> siècle) et surtout “coloniale“ de l’Église latine, et le passage à sa différenciation géographique et culturelle. » C’est de fait tout l’enjeu d’un « synode sur la synodalité » dont François attend d’abord, plus que des réponses à telle ou telle question ponctuelle (célibat sacerdotal, place des femmes dans l’Église…) qu’il valide le principe d’une plus large autonomie des Églises particulières pour mieux répondre aux besoins, et en précise les modalités. (4) Pour Christoph Théobald, nul doute : « La synodalisation de l’Église est une véritable “révolution culturelle“ ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Un synode qui ne gomme aucune des « questions qui fâchent »</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Difficile d’entrer ici dans une présentation exhaustive de l’ouvrage. Disons encore que Christoph Théobald ne tait aucune des interrogations et réticences suscitées par ce processus, nourries de la crainte, légitime, d’une mise en danger de l’Unité de l’Église voire même de l’intégrité du dépôt de la foi. Mais il souligne combien la conscience vive de ces « risques » traverse les documents préparatoires du synode eux-mêmes qui ont choisi de n’éluder aucune des « questions qui fâchent ». Y compris les conséquences possibles d’avancées pastorales pouvant interroger les fondements de la doctrine. Jamais, sans doute, l’institution elle-même ne s’était aussi ouvertement « mise en danger » en acceptant de tout mettre sur la table. Non pour se fragiliser ou pour « détruire l’Église » comme on l’entend ici ou là, mais au contraire en faisant le pari qu’éclairé par l’Esprit Saint le « peuple de Dieu » réuni autour de ses pasteurs, saura dépasser ses divisions et trouver des chemins d’avenir. « La synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire » disait déjà le pape François en 2015 dans <a href="https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/october/documents/papa-francesco_20151017_50-anniversario-sinodo.html">son discours </a>pour les 50 ans de l’institution synodale.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Former partout dans l’Église à la « conversation dans l’Esprit. »</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Dès lors la manière de dépasser de possibles dissensions pour parvenir à un consensus, même provisoire au regard de la « longue marche » de l’Église, réside dans la « conversation dans l’Esprit » comme méthode de travail. C’est elle, nous rappelle le théologien, qui a prévalu aux différentes étapes du processus synodal. Comme à Rome où l’on a vu, par exemple, siéger à la même table de huit personnes (il y en avait une cinquantaine) une jeune femme et un cardinal de Curie, à égalité de temps de parole. Chacun s’exprimant successivement puis évoquant, lors d’un second tour, ce qu’il avait retenu de positif dans les interventions des autres, avant que ne s’engage un débat destiné à construire une position commune. Bref : la mise en œuvre d’un processus de conversion personnelle ouvrant sur la conscience commune des réformes à engager. Le décompte des votes de l’Assemblée d’octobre indique que la plupart des 273 scrutins ont été acquis à des majorités supérieures à 95% de participants : cardinaux, évêques et non-évêques, clercs et laïcs, hommes et femmes, venus des cinq continents. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Sauf que l’expérience de 370 délégués réunis à Rome autour du pape, si riche soit-elle, n‘est pas immédiatement transmissible à 1,3 milliards de catholiques à travers le monde, s’ils ne font pas eux-mêmes l‘expérience de cette « synodalité ». D’où l’urgence paroissiale soulignée plus haut. Cette évidence conduit l’auteur à s’avouer incertain sur l’issue finale du Synode, compte tenu des réticences rencontrées. Et pourtant sa conviction semble bien assurée : « Ce n’est qu’en prenant au sérieux les résistances de divers niveaux (…) qu’on peut espérer que l’actuel processus synodal se transforme en voie de pacification, voire de réconciliation et de créativité au service de la présence missionnaire de l’Église dans nos sociétés et sur notre planète. » Et plus loin : « L’actuel processus synodal nous offre l’occasion inattendue (un Kaïros) de sortir d’une répétition stérile de ces oppositions.» </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Pour un « messianisme chrétien » renouvelé ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Mais le livre de Christoph Théobald nous invite à aller plus loin encore dans la réflexion. Pour lui, il existe deux lectures possibles de la synodalité dans l’Église. « Soit elle s’inscrit – pour faire bref, comme une concession – dans la structure hiérarchique de l’Église qui domine le deuxième millénaire de son histoire, soit elle devient la base d’une nouvelle figure de l’ecclésialité chrétienne et catholique ajustée à notre contexte. » Or le contexte est précisément celui que François décrit comme un “Changement d’époque“ dont Vatican II n’a pas totalement pris la mesure, du moins dans sa mise en œuvre. Par incapacité à clarifier ou dépasser la distinction entre « pouvoir sacré » et « statut séculier », incapacité à s’ouvrir à un “messianisme chrétien“ de totale altérité vis-à-vis “de l’autre et de tous les autres“, autrement-croyants, qu’ils soient juifs, adeptes d’autres religions ou athées. Si la synodalité est invitation à “marcher ensemble“ c’est bien, in fine, à l’ensemble de l’humanité que s’adresse la proposition, invitation étant faite à chacun, quelles que soient ses convictions, d’entrer en dialogue, de prendre le temps de la rencontre, de l’écoute et du discernement au service de tous et de l’avenir de notre “maison commune : la terre. Quitte, pour le chrétien, à confesser en chemin Celui qui le fait vivre. Car c’est bien là la vocation ultime d’une Église dont nul ne connaît les contours… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>De l’inquiétude à l’espérance…</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Que l’on me permette ici un ultime développement personnel. J’ai retrouvé, avec ce livre, l’émotion qui m’a saisi à vingt ans, à la lecture des premiers textes du Concile publiés par les éditions du Centurion, comme à l’été 2013, à celle de l’interview du pape François aux revues jésuites (5). J’y avais consacré un <a href="https://www.renepoujol.fr/comme-une-lettre-recue-quarante-cinq-apres/">billet de ce blog </a>titré : « Comme une lettre reçue quarante-cinq ans après », allusion à la clôture d’un Concile dont, avec d’autres, je me sentais orphelin. Or voilà que Christoph Théobald nourrit ici ma certitude que le pontificat de François est bien à lire comme dépassement de « la lettre » de Vatican II et inscription dans la fidélité du meilleur de l’Esprit qui le portait. Il cite cette phrase du bénédictin Ghislain Lafont : « Ma conviction est qu’avec Vatican II ce n’est pas d’une nouvelle réforme qu’il s’agit mais d’une nouvelle étape de l’histoire de l’Église qui a commencé. » </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Ceux qui lisent ce blog régulièrement savent combien mon adhésion au processus synodal engagé par le pape François s’accompagne depuis le début d’une réelle inquiétude. Elle porte pour une part sur l’inconnu des propositions qui seront formulées, à l’automne prochain, au terme de la seconde session de l’Assemblée synodale. Elle porte aussi sur les conclusions qu’en retiendra le pape François dans son exhortation apostolique qui aura, dès lors, valeur magistérielle. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">À dire vrai, mon inquiétude porte surtout sur la manière dont ce synode sera « reçu » au sens d’accepté, compris et loyalement mis en œuvre. Elle se nourrit du peu d’empressement perçu chez nombre de nos évêques et plus encore dans une frange non négligeable du clergé, souvent jeune, comme l’ont relevé bien des observateurs, en France et dans d’autres pays. Le paradoxe, dit avec des mots dont j’assume la subjectivité et peut-être l’injustice, étant de sentir l’action prophétique d’un pape possiblement freinée par des clercs nostalgiques d’une autre vision de l’Église, plus traditionnelle, proche d’un catholicisme identitaire voire simplement patrimonial. Ce pressentiment, chez moi, vient de loin. En 2018 je titrais déjà un <a href="http://www.renepoujol.fr/le-pape-francois-sera-t-il-le-gorbatchev-de-leglise-catholique/">article de ce blog </a>: Le pape François sera-t-il le Gorbatchev de l’Église catholique ? c’est-à-dire plus admiré à l’extérieur qu’écouté parmi les fidèles. La question, pour moi, reste posée, tant sont nombreux ceux qui persistent à considérer que François n’aura été qu’un “mauvais moment à passer » avant de retrouver l’Église “de toujours“ bien assurée dans le sentiment de détenir – et elle seule – l’unique Vérité. Au regard d’une succession qui finira bien par arriver, je redoute moins un éventuel retour de balancier qu’une désobéissance généralisée. Pardon pour ceux que ce propos pourrait heurter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Mon sentiment – ma crainte – était que la déception et le découragement de certains ne soient alors proportionnés à l’espérance nourrie en eux par le pontificat de Jorge Mario Bergoglio. Avec pour conséquence qu’ils prennent, après bien d’autres, le chemin d’un exil sans retour. J’en étais là il y a huit jours encore en ouvrant le livre de Christoph Théobald. J’ai trouvé à sa lecture un tel réconfort, une telle conviction que la vision de François était réellement prophétique pour faire entrer le catholicisme dans une ère nouvelle, qu’une forme de peur s’est dissipée. Parce que m’est apparue l’alternative possible à l’exil. Celle de communautés de croyants mettant en œuvre cette ecclésiologie “comme des grands“, avec ou sans leurs prêtres et leurs évêques, sans rien demander à personne mais en espérant tout ! « il faut même qu’il y ait des scissions parmi vous, écrivait saint Paul, afin qu’on voie ceux d’entre vous qui résistent à cette épreuve. » (1, Cor 11,19).</span></p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>René Poujol </strong></span></p><ol style="text-align: justify;"><li><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Christoph Théobald, <em>Un nouveau concile qui ne dit pas son nom ?</em> Ed. Salvator, 2023, 192 p., 18 €.</span></li><li><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Commission théologique internationale, La synodalité dans la vie et la mission de l’Église. 1918. n°9. <a style="color: #800000;" href="https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_cti_20180302_sinodalita_fr.html">Texte consultable sur les site </a>du Vatican. </span></li><li><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Cardinal Hollereich, Conférence 15 novembre 2023 à Arlon (Belgique) Cathobel</span></li><li><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Comment ne pas projeter cette grille de lecture sur la tourmente présente autour de <em>Fiducia supplicans</em> ?</span></li><li><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #800000;">Interview reprise dans le livre <em>L’Église que j’espère</em>. Flammarion/Etudes 2013, 240 p.</span></li></ol><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Source</strong> <strong>:</strong></span><strong><a href="https://www.hautetfort.com/admin/posts/Source%20:%20https:/www.renepoujol.fr/vatican-la-revolution-culturelle-selon-francois/"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"> https://www.renepoujo</span>l.fr/vatican-la-revolution-culturelle-selon-francois/</a></strong></p>
elocinehttp://mdfbob.hautetfort.com/about.htmlMISSAK MANOUCHIAN, UN DESTIN EXCEPTIONNEL RACONTE PAR LES ARCHIVEStag:mdfbob.hautetfort.com,2024-02-22:64864932024-02-22T19:37:09+01:002024-02-22T19:30:00+01:00 Missak Manouchian, un destin exceptionnel Missak et Mélinée...
<h1 style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Missak Manouchian, un destin exceptionnel</span></strong> </span><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://i.la-croix.com/729x0/smart/2024/02/19/1355148-un-ouvrage-sur-missak-manouchian-ici-dans-l-armee-.jpg" alt="Missak Manouchian, un destin exceptionnel raconté par les archives" width="365" height="221" /></h1><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong><em>Missak et Mélinée Manouchian. Deux orphelins du génocide des Arméniens engagés dans la Résistance française </em></strong><em>(</em></span><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">de Astrig Atamian, Claire Mouradian, Denis Peschansk<strong>i </strong></span><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><em>Textuel, 192 pages, 39 €)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Deux cent cinquante documents, issus de fonds d’archives publics et privés, en France mais aussi au Liban, en Arménie, en Europe et aux États-Unis. Au moment de <span style="color: #000080;"><a style="color: #000080;" href="https://www.la-croix.com/culture/entree-au-pantheon-quels-sont-les-criteres-pour-faire-partie-des-grands-hommes-20240215" target="_self">la panthéonisation de Missak Manouchian</a>, </span>accompagné de son épouse Mélinée, cet ouvrage permet de reconstituer avec précision leur trajectoire. Construit en quatre parties, il revient sur leur enfance, fauchée par le génocide des Arméniens qui fit 200 000 orphelins, suit leur engagement au sein de la mouvance communiste puis dans la lutte armée, avant d’éclairer le long processus qui a inscrit le poète arménien dans la mémoire collective.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #800000;">En direct du PANTHEON:</span> </span><a href="https://www.la-croix.com/france/direct-missak-manouchian-pantheon-pantheonisation-groupe-affiche-rouge-melinee-aujourdhui-20240221"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="color: #000080;">h<strong>ttps://www.la-croix.com/france/direct-missak-manouchian-pantheon-pantheonisation-groupe-affiche-rouge-melinee-aujourdhui-20240221</strong></span></span></a></p><p> </p>