Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/06/2018

LES AILES ET LES PERIPHERIES

logo cmdf (1).jpg

favart.JPG

Les ailes et les périphéries 

Le document préparatoire du Synode d’octobre 2019 sur l’Amazonie invite à dessiner les contours d’une Eglise au visage amazonien. En fidélité à l’encyclique Laudato Si, il s’agira de penser l’évangélisation et la protection de la maison commune de manière connectée. On appréciera de lire tout haut et tout fort que « la mission évangélisatrice a toujours un contenu inévitablement social. »

Le document laisse entendre qu’un type de ministère officiel pourrait être confié aux femmes et laisse ouverte la question de l’ordination d’hommes mariés. Pour préparer ce défi, les communautés locales sont priées d’être créatives. « Il faut penser de nouveaux chemins pour que le peuple de Dieu ait plus fréquemment un meilleur accès à l’eucharistie. »

Quel malin ce pape François !
En rugby, ça s’appelle une stratégie de contournement.

Plutôt que d’affronter frontalement l’adversaire sur le terrain de la doctrine, et s’y casser les dents, on va envoyer le ballon aux ailes, aux marges, et là, on tente de franchir l’obstacle. Si le ministère des femmes s’avère pertinent au lointain de l’Amazonie, alors, dans un second temps, pourquoi pas ailleurs. « Les nouveaux chemins déployés par ce Synode auront une incidence sur les ministères, la liturgie et la théologie. » En lisant ces propos, on se prend évidemment à espérer. La Guyane, où notre ami Serge Baqué est présent, sera notre oreille.

D’aucuns, moins sensibles à l’argument ovale, auront repéré la pédagogie constante du pape : penser l’Eglise, penser la mission, penser la proximité du Royaume toujours à partir des périphéries. Vous me voyez venir. Rêvons un peu : penser l’Eglise, penser la mission à partir des périphéries rurales de la Creuse et populaires des quartiers Nord de Marseille. Tel est le passage à emprunter et à inventer.

En attendant, ou en même temps, c’est du côté de l’Amazonie qu’il nous faut tendre les oreilles pour nous convertir, depuis les périphéries ou les ailes, à d’autres modes de vie et de pensées. 

Arnaud Favart

Vicaire général de la Mission de France

QUAND UN EVÊQUE DIALOGUE AVEC UNE FIGURE DE LA FRANCE INSOUMISE

L’échange entre l’évêque d’Amiens, Mgr Olivier Leborgne, et le député La France insoumise François Ruffin donne lieu à un livre dense et étonnant (1).

PAIX INTERIEURE.JPG

(1) Paix intérieure et paix sociale, éd. Temps présent, 56 p., 5 €

La conférence, tenue le 2 avril, avait surpris paroissiens et militants, venus nombreux écouter les deux hommes. La retranscription écrite de cette rencontre entre Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Amiens, et François Ruffin, député La France insoumise de la Somme, vient de paraître.

Un débat entre deux hommes publics, « l’un au service de l’Église, l’autre de la République », organisé par le Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC), dans le cadre du Printemps de la paix, prélude au Festival international de la paix qui aura lieu à Besançon en août.

« l’Église et la gauche ont des choses à se dire »
Réunir un évêque et un député de la gauche radicale, tous deux figures connues d’un territoire en difficulté, peut en effet surprendre. Une surprise cependant assumée par les organisateurs. Ainsi, selon Adrien Louandre, animateur du débat, il s’agissait justement de « montrer que l’Église et la gauche ont des choses à se dire ».

Hugues Pinel, permanent MRJC du département, en explique l’objectif : « Ouvrir un dialogue et susciter le questionnement. » Le résultat de l’ouvrage est à la hauteur de l’attente, peut-être parce que les deux débatteurs prennent soin de ne pas aborder frontalement leurs divergences.

En effet, si leurs vues diffèrent sur les sujets économiques et sociaux, leurs approches sont largement complémentaires. Les combats politiques que le député évoque rappellent ainsi l’engagement pour la préservation de la vie et la dignité de l’homme qu’introduit l’évêque. Un combat mené donc en commun, quoique différemment, dans un territoire marqué par le chômage et la pauvreté.

Contre la « résignation »
Surtout, la rencontre met en lumière ce qui anime les deux hommes. Ils parlent ainsi de leur rapport au spirituel et à la foi, une face méconnue et surprenante du député, un bel éclairage de l’évêque. Un point commun est alors vite trouvé : la lutte contre la « résignation » et le « règne de la léthargie ».

Corentin Cnudde

Lire ... La-Croix-Quand-un-eveque-dialogue-avec-une-figure-de-la-F...