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24/01/2024

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FRATERNITE HUMAINE

Pour la journée internationale de la Fraternité humaine, le GAIC vous invite à des chants chrétiens et musulmans, dimanche 4 février 2024 à 14h30, église N-D d'Espérance, 75011 PARIS

Pour la journée internationale de la Fraternité humaine,

le Groupe d'Amitié Islamo-Chrétienne (GAIC) vous invite

dimanche 4 février 2024 à 14h30

Eglise Notre Dame d'Espérance
47 rue de la Roquette
75011 PARIS

Chants religieux chrétiens et musulmans

interprétés par Murielle CHEVALIER et Mohamed RASSANI

 

TRIBUNE DE LA MISSION DE FRANCE SUR LA LOI "IMMIGRATION"

Migrations, hospitalité et espace commun

photo-manifestation contre la loi immigration (2).jpg

Les migrations sont un des phénomènes les plus anciens qui soient. Elles sont liées aux conflits de pouvoir, à la violence, aux conditions climatiques, à l’alimentation, à l’espérance d’une vie meilleure. La mondialisation accélère tant de choses, et les mouvements migratoires n’y échappent pas. Structurée par l’échange économique, la société occidentale veut les filtrer sur ce seul registre, négligeant d’autres formes d’échanges comme la culture, la santé, la connaissance ou les pratiques environnementales plus respectueuses et moins extractives. Installée sur un mode de vie confortable et énergivore, elle a souvent la mémoire courte oubliant qu’elle tient son aisance de racines plus lointaines comme la traite négrière, l’expansion coloniale, l’appel à de la main-d’œuvre bon marché pour ses usines, pour des emplois aux conditions de travail pénibles dont les occidentaux ne veulent plus.

Toute forme d’émigration, volontaire ou contrainte, provoque des séparations, des exodes et des déchirements. En pratiquant l’hospitalité, ce n’est pas la misère du monde, qui est accueillie mais des hommes et des femmes qui ont quitté leur terre familière et pris le chemin de l’exil pour de multiples raisons dont nous ne pouvons nous dédouaner si nous avons un minimum conscience de l’origine de nos richesses. Ce parti pris nous oblige à considérer la possibilité d’établir un espace commun juste. Un espace commun qui rend possible la dignité de tous, avec des droits et des devoirs semblables, sans lesquels aucun apaisement social ne sera possible. Avec le recul, observons que notre société est le fruit de métissages successifs, souvent douloureux, que le temps a apaisé après deux ou trois générations. C’est une tragique erreur de penser une loi immigration de plus sur le registre du rempart et de la barricade hostile. Puisque la République française affiche fièrement la fraternité sur le fronton de ses mairies, quel espace commun durable pourra s’établir avec celles et ceux qui nous demandent l’hospitalité ?

Chrétiens, engagés avec la Mission de France, nous n’avons jamais considéré que la religion nous mettait à part des inquiétudes et des défis contemporains. Au contraire, nombreux sommes-nous à être investis dans l’espace commun de la citoyenneté, de la fraternité avec quiconque, que ce soit avec des personnes migrantes ou en difficultés sociales et familiales. Certes, les fondamentalismes religieux sont un grave problème que nous devons mieux appréhender et mieux combattre. Mais nous ne pouvons nous résoudre à ce que des lois soient votées sur la stigmatisation de l’étranger, attisée par la peur et la suspicion. Immenses sont les drames dans leurs vies, et pourtant, ils ne cessent de croire possible un avenir plus juste, voulant contribuer à la société dans laquelle ils prennent part. Lors de son voyage à Marseille, le Pape François nous rappelait que « trop de personnes fuyant les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales trouvent dans les flots de la Méditerranée, [dans le froid des montagnes] le rejet définitif d’un avenir meilleur ». Dans nos sociétés qui se replient, celles et ceux qui affrontent des risques démesurés, se voient refuser les droits de toute personne résidant en France, relégués au statut de citoyen de seconde zone. Ces hommes, ces femmes et ces enfants, souvent stigmatisés, le deviennent encore davantage suite au vote de la loi immigration. Aujourd’hui, quelques-uns sont reconnus du fait de leur apport réel ou potentiel à la richesse nationale, les autres sont criminalisés.

La spiritualité nous appelle à un regard sur la vie qui dépasse les frontières nées des circonstances historiques, des conditions sociales ou des traditions culturelles et religieuses. Porteurs d’un regard spirituel, nous considérons que tout homme, toute femme ont une dignité qui dépasse leur situation économique et professionnelle, leur âge ou leur nationalité. Et pour nous chrétiens, ils sont des frères et sœurs aimés de Dieu.

La présence des personnes migrantes doit nous aider à redire les fondamentaux de la société que nous voulons. Peut-on se résoudre à la clandestinité d’hommes et de femmes qui travaillent et n’auraient pas accès aux soins, à la nourriture, au logement et à l’instruction ? Peut-on penser qu’une société si attachée à l’égalité fasse le tri entre ses membres, sans leur donner les moyens de contribuer positivement à l’espace commun national et européen.

Nous croyons de toutes nos forces que l’hospitalité est préférable à l’hostilité.

Nous croyons de toutes nos forces que des lois préservant la dignité de chacun vivant sur notre sol contribuent à vivre ensemble plus pacifiquement.

Nous croyons de toutes nos forces qu’un espace commun plus juste et plus fraternel sera plus fécond dès maintenant et pour les générations futures.

au nom de la Mission de France

Hervé Giraud, évêque-prélat 

Henri Védrine, Vicaire général

Anne Soncarrieu, Déléguée générale

LOI IMMIGRATION - PRISE DE PAROLE DE LA MISSION DE FRANCE

www.missiondefrance.fr 

SEMAINE DE L UNITE DES CHRETIENS - 18 AU 25 01 2024

"TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU… ET TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME"

Les chrétiens sont appelés à agir comme le Christ en aimant comme le Bon Samaritain, en montrant de la pitié et de la compassion pour ceux qui sont dans le besoin quelle que soit leur identité religieuse, ethnique ou sociale. Ce qui doit nous inciter à venir en aide aux autres, ce n’est pas l’identité commune, mais l’amour de notre «prochain».

Toutefois, la vision de l’amour de notre prochain que Jésus nous présente est battue en brèche dans le monde d’aujourd’hui. Guerres dans beaucoup de régions, déséquilibres dans les relations internationales et inégalités causées par les ajustements structurels imposés par les puissances occidentales ou par d’autres agents extérieurs inhibent notre capacité d’aimer comme le Christ. C’est en apprenant à s’aimer les uns les autres au-delà de leurs différences que les chrétiens peuvent devenir des « prochains », comme le Samaritain de l’Évangile.

https://unitedeschretiens.fr/semaine-de-priere-pour-unite-chretiens/materiel-a-telecharger-2024/

 

19/01/2024

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FRATERNITE HUMAINE

                                                                     GROUPE D'AMITIE ISLAMO-CHRETIENNE

Croyants chrétiens et musulmans pour contribuer au développement d'une meilleure connaissance mutuelle et promouvoir les valeurs éthiques et spirituelles communes à l'islam et au christianisme.

                     COMMUNIQUE DE PRESSE
                     Journée internationale de la fraternité humaine
                     Présentation du baromètre de la fraternité

Lors de son assemblée générale de décembre 2020, l’ONU a décidé d’instaurer une Journée internationale de la fraternité humaine, célébrée chaque année le 4 février. Avec une ambition forte : « Encourager les activités destinées à promouvoir le dialogue entre les religions et les cultures de manière à renforcer la paix et la stabilité sociale, le respect de la diversité et le respect mutuel et à créer […] un climat propice à la paix et à la compréhension mutuelle ».
L’édition 2022 du baromètre de la fraternité, publié en sortie de crise sanitaire, confirmait une dégradation générale du ressenti des Français vis-à-vis de leurs pays, avec seulement 54% des Français d’entre eux qui considéraient la France comme un pays de fraternité, 43% comme un pays d’égalité et 59% comme un pays respectueux des différences.
Quid aujourd’hui ? Dans un contexte particulièrement tendu, tant au niveau international, notamment au Proche-Orient, que dans notre pays, avec, notamment, le vote de la loi « Asile et immigration », l’invisibilisation des plus précaires accentuée pour les Jeux Olympiques, la fraternité est plus que jamais mise à l’épreuve.
Des acteurs* associatifs, représentants des cultes ou responsables d’ONG et d’institutions, confessionnelles ou non, engagées dans l’action solidaire et éducative, soucieuses de bâtir ensemble un monde fraternel et durable ont souhaité répondre à cette résolution de l’ONU en célébrant collectivement cette journée internationale de la fraternité humaine le dimanche 4 février 2024.
Pour eux, « l’engagement pour la fraternité doit être l’affaire de toutes et tous. Il concerne chaque citoyen de notre pays, quel que soit son âge, son origine, sa culture, son milieu social, sa religion ou ses convictions philosophiques. » C’est pourquoi ils souhaitent que leur appel rejoigne les plus exclus et les plus fragiles. Qu’il rejoigne aussi les jeunes à travers les écoles, les collèges, les lycées, les centres sociaux et tous les mouvements d’éducation populaire.
Ils entendent ainsi s’associer à toutes les initiatives (marches, colloques, fêtes, rencontres, célébrations…)
qui auront lieu à travers le monde pour célébrer cette journée et sensibiliser le plus grand nombre à l’urgence de la fraternité.
À cette occasion sera publiée la 6ème édition du Baromètre de la fraternité, piloté par le Labo de la fraternité en lien avec l’IFOP. Il sera cette année focalisé sur la mise en lumière de nouveaux leviers de fraternité.
Pour vous présenter les initiatives du collectif et pour célébrer le 4 février à la lumière des résultats du Baromètre de la fraternité 2024, nous vous invitons à une conférence de presse, suivie d’un déjeuner
                                              Mercredi 31 janvier 2024 à 12h
                                    à la Maison de la Conversation - 12 Rue Maurice Grimaud, 75018 Paris
Contact presse pour le Baromètre de la fraternité 2024 :
Sofiene Harabi 06 38 03 20 60
Eloi Deschamps 07 70 56 40 50
Laure Celier 06 66 02 51 34
Contacts presse pour le collectif du 4 février « Pour que la fraternité soit l’affaire de toutes et tous » :
Agnès Willaume - 06 87 84 79 61
Laurent Grzybowski - 06 83 04 81 31
Site Appel 4 février : fraternitéhumaine4fevrier.fr
Site Labo de la Fraternité : www.labodelafraternité.fr
Mél : fraternitehumaine4fevrier@gmail.com

* Liste des contributeurs à la 6eme édition du baromètre et/ou des signataires de l’appel « pour que la fraternité soit l’affaire de toutes et tous » - cette liste est susceptible d’évoluer d’ici le 31/01.
Action Catholique des Enfants (ACE)
Activ’Action
Agir pour la fraternité - paris 15
Amitié Judéo Musulmane de France- Paris
Bleu Blanc Zèbre
CCFD – Terre Solidaire
Chrétiens de la méditerranée
Citizen Corps
Coexister
Conférence mondiale des Religions pour la paix - France
Coordination Interreligieuse et Interconvictionnelle du Grand Paris
Démocratie et Spiritualité
Droits devant !!
Ensemble avec Marie
Entourage
Entraide Asnières Bois-Colombes
Fabrique Spinoza
France Fraternités
Fraternité d'Abraham
Fraternité séculière Charles de Foucauld
Groupe d’Amitié Islamo Chrétienne
Institut de Science et de Théologie des Religions – ISTR Paris
Kawaa
La Fabrique du Nous
La Maison de la Conversation
La Vie Nouvelle
Les petites Cantines
Observatoire Pharos
Œuvre d'Orient
Pacte civique
Pax Christi
Saint merry
Scouts et Guides de France
Secours Catholique - Caritas France
Secrétariat général de l'enseignement catholique
Service national des relations avec les musulmans (Conférence des évêques de France)
Social Bar
Société Saint Vincent de Paul
Yes We Camp

"JE PENSAIS VIVRE DANS UN PAYS ..."

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GAUVAIN SERS est né le 30 octobre 1989 à Limoges. Cest un auteur-compositeur-interprète français

 

18/01/2024

LE TOURNANT

mobile-logoPhoto : Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons - cc-by-sa-3.0, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Photo : Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons – cc-by-sa-3.0CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Ce titre pourrait viser le remaniement du Gouvernement et emboîter le pas à bien des analystes qui commentent un « tournant à droite ». Mais, si ces petites affaires politiques agitent beaucoup le marigot politico-médiatique, les Français et les Françaises, si l’on en croit les sondages, haussent un peu les épaules, apprécient quelques nouveautés, dont la jeunesse du Premier ministre, et attendent pour voir… Ce que nous allons faire aussi.

Non, si tournant il y a, c’est du côté d’une institution beaucoup plus ancienne que la Ve République, à savoir l’Église catholique. Depuis son élection voilà presque onze années, le pape François nous avait marqués par un évident changement de style, observable dès la première minute de son pontificat. Tous les signes et symboles de la puissance et du pouvoir étaient subvertis afin de redonner à la papauté des atours et des usages beaucoup plus évangéliques. En cette matière, François n’a pas épargné sa peine. Il nous a étonnés en nous demandant dès le premier soir de prier pour lui, nous a émus en jetant une couronne de fleurs à la mer à la mémoire des migrants engloutis en Méditerranée, nous a fait rire avec sa diatribe sur les maladies de la Curie… Ses textes sur la fraternité, sur l’écologie ont fait date. Mais, jusque-là, on pouvait à raison se demander ce qui resterait de son pontificat. La Rome catholique, héritière de la romanité antique, est une institution juridique. Ce qui compte, ce ne sont pas tant les gestes et les paroles que les textes. Il ne suffit pas de parler, il faut « graver ». Alors, oui, François avait dit, à propos des personnes homosexuelles, « qui suis-je pour juger », des mots qui faisaient du bien mais qui n’engageaient que lui.

La Déclaration Fiducia supplicans, elle, entre dans le corpus des textes officiels. Toute timide qu’elle soit, elle est gravée, et c’est bien pourquoi elle soulève une telle levée de boucliers de la part des gardiens du temple.

La question qui se pose désormais est la suivante : François ira-t-il plus loin ? A-t-il franchi le Rubicon, est-il prêt à toucher sinon à la doctrine – quoique –, du moins à la discipline ? Le séisme qu’il a provoqué est-il un tournant ou un faux pas, le premier acte d’une stratégie ou une erreur d’appréciation ? La suite nous le dira…

Christine Pedotti

 

11/01/2024

LA FOLIE ET LA HAINE

TC.GIFDepuis trois mois maintenant, une guerre de haute intensité est en cours entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et, de façon plus mesurée, entre Israël et le Hezbollah libanais. Ce déchaînement de violence autour d’une terre que les trois grands monothéismes qualifient de « sainte » nous horrifie.

Photo Palestinian News & Information Agency (Wafa) in contract with APAimages, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, nous écrivions que ses exactions, dans leur abjection, visaient au déchaînement de la haine. Cette lecture s’est hélas révélée parfaitement exacte. De part et d’autre, la haine semble inextinguible. Et ce sont les populations civiles, et tout particulièrement les femmes et les enfants de Gaza, qui en payent le prix exorbitant. Le paradoxe effroyable est que le nombre de ces morts, de ces blessés, de ces disparus et l’intensité des destructions n’émeuvent ni le gouvernement israélien, ni le Hamas. Tous ces pauvres gens sont comptés pour rien au regard d’autres calculs.

Le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou cherche à se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, à repousser autant qu’il le peut le moment où les commissions d’enquête établiront sa responsabilité dans la catastrophe du 7 octobre – alertes de sécurité ignorées, surveillance de Gaza négligée – et, pour Netanyahou lui-même, la menace de lourdes poursuites judiciaire pour corruption. Le Hamas, quant à lui, poursuit sa folle course idéologique, celle d’un islamisme armé et violent déversant sa haine sur Israël, dont il dénie l’existence, et les Juifs.

Dans ce maelström de rage et de malfaisance, est-il possible de prendre parti ? Oui, celui des victimes, de toutes, celles du 7 octobre, les otages et les habitants de Gaza. Mais la complexité est qu’elles le sont du fait des deux protagonistes. Pouvons-nous prendre parti entre les deux belligérants ? Oui, car Israël prétend être une démocratie et un État de droit. En conséquence, nous pouvons exiger qu’il se comporte comme tel et ne s’adonne pas à la barbarie. En Israël, avant le 7 octobre, des centaines de milliers de personnes manifestaient librement contre le pouvoir en place et, aujourd’hui, moins de 15 % de la population soutient Netanyahou. L’espoir est là, dans le ressort de la liberté et de la démocratie, qui n’est pas brisé et qui, prions pour cela, redonnera droit de cité à la raison.

Christine Pedotti

Photo Palestinian News & Information Agency (Wafa) in contract with APAimagesCC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

 

PAPE FRANCOIS - AUDIENCE GENERALE DU 10 JANVIER 2024

Audience générale: la voracité compromet l'avenir de tous

«Le péché de ceux qui cèdent devant une part de gâteau ne fait pas grand mal, mais la voracité avec laquelle nous nous déchaînons sur les biens de la planète, compromet l'avenir de tous». Le Pape l'a affirmé au cours de son cycle de catéchèse mercredi sur les vices et les vertus, s’attaquant à la gourmandise, le vice le plus dangereux qui est en train de faire périr la planète. Il exhorte à se «laisser guérir de la gloutonnerie personnelle et sociale par l’Évangile».
 
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Dans la poursuite de sa catéchèse sur les vices et les vertus, le Pape François a abordé, lors de l’audience générale mercredi la gourmandise, l’un des vices le plus «dangereux» qui est «en train de faire périr notre planète».

«Ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le souille, mais ce qui sort de son cœur»

De prime abord, le Pape François invite à observer ce que fait Jésus, «son premier miracle, aux noces de Cana, révèle sa sympathie pour les joies humaines». Ceci se concrétise par le fait qu’il «veille à ce que la fête se termine bien et donne aux mariés une grande quantité de très bon vin». Ce qui fait comprendre que contrairement à Jean qui «mangeait ce qu'il trouvait dans le désert», Jésus est «au contraire le Messie que l’on voit souvent à table», mangeant avec les pécheurs. «Non seulement il est bienveillant à l’égard des pécheurs, mais il mange avec eux», relève le Saint Père. Ce comportement «suscite le scandale» pour les pharisiens. Ce geste de Jésus, poursuit le Pape, «démontre sa volonté de communier avec des personnes que tout le monde rejetait».

Pour le Souverain pontife, si «l’attitude de Jésus à l'égard des préceptes juifs révèle de sa pleine soumission à la Loi, il fait cependant preuve de compréhension à l'égard de ses disciples». Il défend les disciples lorsqu'ils «sont pris en flagrant délit de faim et qu'ils ramassent des épis le jour du sabbat», s’appuyant sur l’exemple du «roi David et ses compagnons, se trouvant dans le besoin, [qui] avaient eux aussi transgressé un précepte».

Un aspect important est ensuite soulever par François: «Jésus abandonne la distinction entre aliments purs et impurs». Pour Jésus, «ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le souille, mais ce qui sort de son cœur». C’est pourquoi, explique le Pape, le «christianisme ne considère pas les aliments impurs». Dans ce sens, l’attention que nous devons avoir ne porte pas sur l’alimentation, mais plutôt «sur la relation que nous entretenons avec elle». Pour l’évêque de Rome, la relation «établie avec la nourriture doit être redécouverte et valorisée, surtout dans les sociétés dites de l'abondance, où se manifestent tant de déséquilibres et de pathologies». Le Pape déplore en dans ce sens à ces pathologies, «anorexie, boulimie, obésité», un ensemble de «troubles des comportements alimentaires» et le mauvais rapport à la nourriture auquel «la médecine et la psychologie tentent de s'attaquer».

Une maladie très douloureuse liées à des tourments de la psyché et de l'âme

En poursuivant, le Pape François condamne ces maladies qui sont «principalement liées à des tourments de la psyché et de l'âme». Le Saint Père, en mettant en parallèle «la prédisposition à l'équilibre ou à la démesure; la capacité de rendre grâce ou la prétention arrogante à l'autonomie; l'empathie de ceux qui savent partager la nourriture avec les nécessiteux ou l'égoïsme de ceux qui accumulent tout pour eux-mêmes», rappelle les «anciens Pères qui donnaient au vice de la gourmandise le nom de "gastrimargie", terme que l'on peut traduire par "folie du ventre». C'est un vice qui se greffe sur l'un de nos besoins vitaux, l’alimentation.

Pour le Pape François, «la gourmandise est peut-être le vice le plus dangereux qui est en train de faire périr la planète». Le péché de ceux qui cèdent devant une part de gâteau, ne fait pas grand mal mais le Pape condamne «la voracité avec laquelle nous nous déchaînons sur les biens de la planète, qui compromet l'avenir de tous».

Il exhorte à suivre les traces de Jésus en étant «des hommes et des femmes "eucharistiques", capables d'action de grâce, discrets dans l'utilisation de la terre», et de nous laisser guérir par l'Évangile «de la gloutonnerie personnelle et de la gloutonnerie sociale».

08/01/2024

MORT, TU AS TA VICTOIRE

GARRIGUES ET SENTIERS.GIF

Mort, tu as ta victoire

Publié le par Garrigues et Sentiers

L'article de Jean-Baptiste Désert :

"Choses vues (ou entendues) 2" a suscité ce commentaire sous forme de poème de deux de nos internautes Joëlle et François Nuguès que nous vous invitons à découvrir comme un fioretto

G et S

Gaza,
L’impérialisme anglais a dit
« Il faut un état pour les juifs »
On a alors assisté à des décennies d’abus humains
Par un nouveau peuple importé sur cette terre là
On chasse, on exproprie sans compensation
On stocke dans des camps infernaux
On affame, on prive de tout
Pain, eau, électricité, services publics
« Foutez le camps, cette terre nous vient de Dieu »

Hitler a dit « plus de juif »
Le monde a toléré Hitler qui a fait ce qu’il voulait
Israël a accueilli des millions d’immigrés dits juifs
« Nous réintégrons la terre confiée par YHWH »

L’Onu n’a jamais rien voulu faire, bla, bla, bla,
Les juifs avaient tant souffert et les palestiniens, pfutt
Silences coupables de tout le monde
Et on continue à aller visiter « la terre sainte »
Non, pas de majuscule, un peu de pudeur

Il est beau le résultat
Égorgements, bombardements, enlèvements,
Privation d’eau, de nourriture et de soins
En crise aujourd’hui mais ça dure depuis si longtemps
Mort tu as ta victoire !

Nous pleurons sur un Dieu sourdingue, inactif
Devrait-il couvrir les montagnes de manque d’amour
Par des miracles incompréhensibles
« Ça va, continuez, je vous pardonne tout, tout, tout !
Venez les bénis de mon Père »
Lui qui dit que l’amour suffit
Mais l’amour n’est ni anarchie ni lâcheté

Je suis certainement complètement insensé
Mais je crois que Dieu est affamé,
Blessé sous les bombardements
Torturé dans les tunnels
Comme chacun, chacune

Alors, stop à nos convenances, nos envies,
Nos inconsciences économiques et environnementales
Nos bidouillages politiques
Osons aller aimer, dans tous les sens
Cessons de demander à Dieu de faire notre boulot

Face au droit et à la justice faisons notre travail
Osons aimer honnêtement, complètement
Je crois que nous y retrouverons Dieu,
Jésus… s’il te plaît éclaire nos consciences…

Noëlle et François Nuguès

07/01/2024

LA LETTRE ANNUELLE DE CASABLANCA - ARNAUD DE BOISSIEU, PRÊTRE DE LA MISSION DE FRANCE

Arnaud de Boissieu      La lettre annuelle de Casablanca d'Arnaud de Boissieu ...                                                                                            Des nouvelles de Casablanca- Arnaud de Boissieu - Mission de ...                                                                        

 Noël 2023 Casablanca Maroc 5/01/2024

Amies, amis ;

Le 9 septembre, le Maroc a été meurtri par un très rude tremblement de terre ; on parle 3000 morts, et les dégâts sont immenses dans les montagnes de l’Atlas, au Sud de Marrakech, où de nombreux villages sont très isolés. Dans l’urgence, la réponse du pays a été rapide et efficace. Passée l’urgence, il faut maintenant reconstruire. Les équipes de Caritas du diocèse et de Marrakech sont à l’œuvre. Elles prévoient 4 ou 5 ans de travail pour mener à bien la reconstruction.

De façon plus diffuse, mais certainement dramatique, le pays est frappé par la sécheresse depuis plusieurs années. Le niveau d’eau dans les nombreux barrages est incroyablement bas. Dans ce domaine encore, le pays s’active pour trouver des solutions. J’ai ainsi vu arriver 60 km de tuyaux de 3 m de diamètre au port de Casablanca, en provenance de Turquie, pour amener l’eau du fleuve Sebou vers Rabat et Casablanca. Mais la sécheresse affectera durement les récoltes, et l’ensemble du pays.

Jour après jour, je grimpe les échelles de coupée pour visiter et accueillir les marins au long cours en escale à Casablanca, et si je cherche un mot pour qualifier mon travail, celui qui me vient à l’esprit est « minuscule ». Bien sûr, je rencontre tous les jours de nombreux marins, de nombreux pays différents, dans le grand tournis du commerce mondial. Mais la vie à bord, parfaitement réglée, ne laisse que très peu de temps à la fantaisie, ou seulement au temps libre, et je ne dispose souvent que de quelques minutes pour rencontrer les marins. Ainsi va ma vie, faite de dizaines et de dizaines de conversations le plus souvent minuscules. Je crois que je vais devenir le champion du monde des demi-conversations et même des quarts de conversations ! Les marins, eux, continueront peut-être la suite de notre conversation, dans un autre port, à des milliers de kilomètres de Casablanca.

L’an dernier, à la reprise des visites après le long arrêt covid, je disais ma stupéfaction de rencontrer des marins russes et des marins ukrainiens, travaillant la main dans la main, c’est le moins que l’on puisse dire, sur les mêmes bateaux. Cette paix minuscule est devenue si banale que je m’y suis habitué : je vous le promets, je ne les remarque même plus, les Russes et les Ukrainiens attelés ensemble au même turbin, tant cela relève pour moi de l’habitude. Une paix minuscule à laquelle je ne porte plus d’attention.

Depuis un an et demi, j’habite à l’aumônerie, en face du lycée Lyautey, dans l’ancien quartier juif ; une petite synagogue existe à une grande dizaine de mètres de chez nous, aumônerie catholique, dans ce pays entièrement musulman ; trois religions partagent donc le même bout de trottoir ; est-ce une cohabitation ? Je ne sais ; quels mots faudrait-il employer ? Nous sommes là encore si minuscules, dans notre paix minuscule…

Le monde de la marine marchande est presque entièrement masculin. Il est rare de rencontrer une femme à bord des navires. Il est très rare de rencontrer deux femmes sur le même navire. Et encore plus rare d’y rencontrer plus de trois femmes ; mais pas impossible. Cette année, j’ai visité régulièrement un bateau arborant les couleurs d’une grande compagnie internationale. À bord, presque tous les officiers étaient des femmes. Le bateau battait pavillon du Maroc, et ces femmes marins, six ou huit, étaient toutes marocaines. Juste une fois. Une seule fois, en vingt ans de visites aux marins. Une fois minuscule, pour un équipage marocain-féminin.

Voila ce que j’ai à vous offrir, en guise de cadeau de Noël : des signes minuscules, des rencontres minuscules, et des paix minuscules qui font pourtant ma vie quotidienne et qui, je l’espère, portent en elles quelques germes et quelques espoirs pour d’autres paix bien plus larges et plus complètes…

Pour tant et tant de personnes, et pour vous je l’espère, qu’y a-t-il de plus marocain qu’un grand plat de couscous ? C’est exact, mais savez-vous que le traditionnel couscous marocain du vendredi est très international ? À la base du couscous, la semoule : elle est faite de blé, et le Maroc importe environ la moitié du blé qu’il consomme. La semoule du couscous a peut-être un goût argentin, canadien, ou ukrainien, puisque tous les jours je visite les marins sur des bateaux qui apportent du blé d’Europe ou des Amériques… Le poulet qui l’accompagne grandit à deux pas de Casa, dans de grands élevages que l’on aperçoit facilement en sortant de la ville. Et la nourriture des poulets, d’où vient-elle ? Pour fabriquer la provende (la nourriture des poulets), le Maroc importe de la bale de blé, principalement des deux Congo, qui arrive par bateau au port de Casa. Et qui fournit les Congo en blé, qui ne pousse pas chez eux ? Les États Unis. Quand je mange un couscous marocain, ou seulement un morceau de poulet, je consomme, de façon indirecte, du blé américain… La recette d’un bon couscous ? Prenez un grand lot de marins du monde, faites-leur faire un demi-tour de planète et ils vous apporteront tout ce dont vous aurez besoin pour votre couscous.

Voilà qui n’est pas minuscule : pendant deux ans, notre petite Eglise de Rabat s’est mise en synode. Nous nous sommes écoutés, nous avons marché ensemble ; une longue aventure, pas minuscule du tout pour nous, les nombreux participants ! Le défi ? Faire corps dans notre Église de passagers, riche d’une grande cinquantaine de nationalités, et qui se renouvelle presque complètement tous les 4 ou 5 ans. Vivre au jour le jour le dialogue des cultures et des religions : c’est le beau défi que nous tentons de relever, dans la paix et l’espérance.

Que cette nouvelle année vous apporte des signes de joies, minuscules ou immenses, et recevez ma fraternité.

https://missiondefrance.fr/la-lettre-annuelle-de-casablanca-arnaud-de-boissieu/