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18/01/2024

LE TOURNANT

mobile-logoPhoto : Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons - cc-by-sa-3.0, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Photo : Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons – cc-by-sa-3.0CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Ce titre pourrait viser le remaniement du Gouvernement et emboîter le pas à bien des analystes qui commentent un « tournant à droite ». Mais, si ces petites affaires politiques agitent beaucoup le marigot politico-médiatique, les Français et les Françaises, si l’on en croit les sondages, haussent un peu les épaules, apprécient quelques nouveautés, dont la jeunesse du Premier ministre, et attendent pour voir… Ce que nous allons faire aussi.

Non, si tournant il y a, c’est du côté d’une institution beaucoup plus ancienne que la Ve République, à savoir l’Église catholique. Depuis son élection voilà presque onze années, le pape François nous avait marqués par un évident changement de style, observable dès la première minute de son pontificat. Tous les signes et symboles de la puissance et du pouvoir étaient subvertis afin de redonner à la papauté des atours et des usages beaucoup plus évangéliques. En cette matière, François n’a pas épargné sa peine. Il nous a étonnés en nous demandant dès le premier soir de prier pour lui, nous a émus en jetant une couronne de fleurs à la mer à la mémoire des migrants engloutis en Méditerranée, nous a fait rire avec sa diatribe sur les maladies de la Curie… Ses textes sur la fraternité, sur l’écologie ont fait date. Mais, jusque-là, on pouvait à raison se demander ce qui resterait de son pontificat. La Rome catholique, héritière de la romanité antique, est une institution juridique. Ce qui compte, ce ne sont pas tant les gestes et les paroles que les textes. Il ne suffit pas de parler, il faut « graver ». Alors, oui, François avait dit, à propos des personnes homosexuelles, « qui suis-je pour juger », des mots qui faisaient du bien mais qui n’engageaient que lui.

La Déclaration Fiducia supplicans, elle, entre dans le corpus des textes officiels. Toute timide qu’elle soit, elle est gravée, et c’est bien pourquoi elle soulève une telle levée de boucliers de la part des gardiens du temple.

La question qui se pose désormais est la suivante : François ira-t-il plus loin ? A-t-il franchi le Rubicon, est-il prêt à toucher sinon à la doctrine – quoique –, du moins à la discipline ? Le séisme qu’il a provoqué est-il un tournant ou un faux pas, le premier acte d’une stratégie ou une erreur d’appréciation ? La suite nous le dira…

Christine Pedotti

 

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