Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/10/2014

LETTRE D'INFORMATION DE LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE-N° 369 OCTOBRE 2014

Editorial

Octobre 2014

 Mr Favart      Populisme

 C’est par le thème du populisme que les séminaristes de la Mission de France ont abordé leur rentrée universitaire. Thème pour le moins inattendu, mais si présent dans une société en crise avec des réflexions à l’emporte pièce et des courants d’opinions attrapetout. Si l’on réalise que la notion de peuple de Dieu traverse toute la Bible, une interrogation sur l’attitude juste face au populisme prend tout son sens. 

Insécurité, peur de l’étranger, bouc émissaire, fermeture des frontières sont les instruments favoris du populisme face aux changements considérables qui nous affectent. Le populisme entend jouer le peuple contre les corps intermédiaires et les élites qui failliraient à leur tâche de sauvegarde des identités et du patrimoine de toujours. Il fait la part belle aux idées d’extrême droite, il agite des peurs légitimes ou fantasmées et surfe sur les frustrations et le mal-être du peuple. 

Chacun n’est plus chez soi, les vaches ne sont plus gardées, c’est le règne de la mobilité et du provisoire. La finance et la fiscalité se jouent des territoires. Les nuages radioactifs comme le réchauffement climatique ne s’arrêtent plus aux frontières. Les grandes villes se transforment en mégapoles métissées. Le communautarisme s’installe dans les cités. Les emplois et les acquis sociaux sont mis à mal. Les recherches biologiques et les avancées médicales bousculent les moeurs et les modes de vie. Les différends religieux retentissent en conflits planétaires.

Internet ignore les distances et nous assigne à l’éphémère. Les débats se stérilisent en question binaire, pour ou contre. 

Qu’en est-il de devenir prêtres pour ce monde-là ?

Le séminaire bénéficie d’un heureux apport d’étudiants d’autres peuples : Brésil, Liban, Antilles. Il y a aussi ceux qui arrivent de quartiers populaires, sans compter les amateurs de pop music.

Il ne s’agit pas de restaurer des frontières mais d’offrir des passages salutaires, ni de travailler en vase clos mais d’indiquer des sources. Parce que nous croyons à une humanité bigarrée mais une, disséminée mais solidaire, émigrée mais en pèlerinage.

Arnaud Favart

Vicaire général de la Mission de France

•>> Lire les témoignages