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20/10/2020

MESSAGE DE L'ASSOCIATION DE L'ESPLANADE DES RELIGIONS ET DES CULTURES DE BUSSY SAINT GEORGES

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Les communautés religieuses de Bussy Saint Georges (77) ont appris avec effroi l’attentat dont a été victime un professeur d’histoire du collège de Conflans St Honorine et ont organisé un rassemblement dimanche 18 octobre pour exprimer leur soutien à la famille de Samuel Paty, à ses proches et aux personnels de l’Education nationale.

Les fidèles des différentes religions sont profondément endeuillés, et au-delà l’ensemble des habitants de notre ville et ses alentours.

L’assassinat lâche et abject d’un enseignant porte atteinte à des principes fondamentaux de la République comme la liberté d’expression, la liberté de conscience, la laïcité.

L’association de l’Esplanade des Religions et des Cultures regroupe les communautés bouddhistes, catholique, hindouiste, juive, musulmane et protestantes. Depuis 2012, nous avons appris à vivre ensemble en bon voisinage, à devenir curieux de connaître la religion des autres, à nous inviter pour nos fêtes, à proposer des initiatives communes pour la planète, pour la paix, en particulier aux moments des attentats.

En 2019, nous avons accueillis près de 2000 personnes venues visiter nos lieux de culte, dont beaucoup de jeunes, pour leur faire découvrir la richesse de la connaissance des religions et de leur apport dans la vie sociale. La municipalité et les pouvoirs publics reconnaissent cet apport précieux au vivre ensemble.

Quand les religions se présentent ensemble, elles peuvent apporter beaucoup à la société et à l’école, par exemple dans le cadre de l’enseignement du fait religieux. En 2015, après les attentats de janvier, nous avions écrit à l’inspectrice d’Académie :

« Il nous semble qu’il y aurait un grand intérêt à ce que les jeunes des collèges et des lycées de notre secteur entendent des responsables des différentes religions dire ensemble comment ils voient les questions de la violence et du lien social, et qu’ils puissent leur poser des questions. Cela serait de nature, nous semble-t-il,  à éviter les amalgames et permettrait aux jeunes de dialoguer ensuite entre eux et avec leurs enseignants en connaissance de cause. Cela pourrait participer à l’effort d’instruction civique des élèves et d’initiation aux valeurs républicaines.

Une telle intervention, dans le cadre strict de l’éducation civique des élèves, nous semble correspondre à l’esprit de la laïcité, qui n’est pas à vivre contre les religions, mais avec elles, quand elles sont ensemble pour favoriser le vivre ensemble et la paix sociale. »

Malheureusement, nous n’avions pas eu de réponse. Aujourd’hui, après ce qui s’est passé au collège de Conflans St Honorine, nous réitérons notre proposition, car elle nous semble aller dans le sens d’une société plus apaisée et plus fraternelle.

Les collèges et lycées qui viennent visiter notre Esplanade des Religions et des Cultures proviennent actuellement de l’enseignement confessionnel. Nous serions heureux que des établissements de l’Education nationale puissent aussi profiter de cette expérience.

Cette année, nous avions choisi comme thème de nos initiatives communes les Droits de l’enfant, droits à une éducation ouverte, à la connaissance des religions et cultures, à l’esprit critique et à la liberté d’expression éclairée. Dans le respect des mesures sanitaires, nous allons proposer dans les mois qui viennent des rencontres interreligieuses sur ces thèmes.

Farid Chaoui,

Président de l’Esplanade des Religions et des Cultures

Dominique Fontaine

Secrétaire de l’Esplanade

ARTICLE DU PARISIEN

Le 18 octobre 2020 à 18h39
Des fidèles musulmans, juifs, catholiques, bouddhistes ou protestants se sont rassemblés ce dimanche devant la mosquée de la ville, au bout de l’esplanade des religions qui fait la fierté de Bussy.L'esplanade des religions de Bussy-Saint-Georges a encore fait la preuve de son unité. Dimanche après-midi, une centaine de fidèles de toutes les religions représentées ici, sur quelques centaines de mètres, se sont rassemblés devant la mosquée pour rendre hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné vendredi devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Au même moment, un peu partout en France, et notamment sur la place de la République à Paris, des rassemblements ont été organisés ce dimanche.
C'est Farid Chaoui, président de l'association musulmane de Bussy, qui a lancé l'invitation dans la journée à ses voisins juifs, bouddhistes, protestants ou catholiques avant d'apporter « une condamnation catégorique à cet acte ».
Invité, le maire Yann Dubosc (LR) a pris la parole et appelé à « éviter les amalgames et la stigmatisation ». « Quand un acte pareil est commis, la nation s'unit. Nous sommes une ville exemplaire dans le vivre-ensemble, estime le premier édile. C'est très important, surtout en ce moment, de montrer que la laïcité est l'intégration de toutes les religions. » « Il faut expliquer ce qu'est vraiment l'islam »
Avant d'aller partager un thé ou un café avec les autres, le représentant de la communauté juive Claude Windisch s'est dit « très ému. Cette réaction immédiate de la communauté musulmane est extraordinaire. La barbarie ne passera jamais. »
Dominique Fontaine, le curé de la paroisse locale, salue également l'initiative des musulmans de la ville. « Lors de l'assassinat du père Hamel, ce sont déjà les musulmans qui avaient été à l'initiative de notre déplacement sur place. En étant ici, on veut montrer aux enseignants qu'on est de tout cœur avec eux, qu'il faut continuer leur travail d'éducation à la conscience de l'histoire, des cultes et des religions. Leur rôle est aussi de développer l'esprit critique des jeunes. »
Venu avec un moine, Nakkhala-Bernard Jacques, représentant de la pagode laotienne, souhaitait lui aussi « montrer sa solidarité à la famille du défunt. Il faut prouver qu'on peut vivre ensemble» Un message que Farid Chaoui, et les autres membres de l'Association des religions et des cultures, s'efforcent de marteler au quotidien. « C'est lassant d'avoir à le répéter. Alors que nous sommes amenés à vivre longtemps avec cet obscurantisme, il faut expliquer ce qu'est vraiment l'islam. Il faut des imams formés en France, ça peut être nos enfants qui ont la culture française », estime-t-il.

LE JOUR DU SEIGNEUR - HOMELIE DE FREDERIC OZANNE PRÊTRE DE LA MISSION DE FRANCE

LA VIE DE L'EGLISE ET LA SOCIETE D'AUJOURDH'UI - Mgr ROUET -

MGR.PNG

Septembre 2015, article de Mgr Albert Rouet paru dans la revue Spiritus, le 9/10/2015 à 02h26

Dans son numéro daté de septembre 2015, la revue Spiritus a publié un dossier intitulé « Peule de Dieu, lumière du monde ». Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers (France), y a contribué par un article sur la vie de l’Église et la société d’aujourd’hui. Mgr Rouet part de l’analyse de deux tendances, qui selon lui, concernent la société et l’Église : la peur du manque et l’émiettement de la sécularisation. « Notre époque a peur de manquer parce que l’abondance est devenue la norme », explique-t-il. Dans la société comme dans l’Église règne la loi du nombre. Dans la société, par exemple, « classements et comparaisons hiérarchisent les lycées et les hôpitaux, les restaurants et les plages ».

..... Se préparer aux fortes lames du large

Tout portrait est une traduction, donc une trahison. De nombreux médias et travaux sociologiques sondent, scrutent et analysent la situation du catholicisme français. Les chiffres rayonnent ! Ces pages tentent autre chose : de dire, de l’intérieur de la vie ecclésiale, comment s’établit la relation du catholicisme à la société actuelle. C’est ce rapport historique qui décrit plus justement l’état vivant que des calculs comparant avec un passé qui n’est plus et souvent fantasmé. Une mutation profonde ne fait que commencer. Un retour à l’état antérieur s’avère impensable parce que les assises de la société ont muté. Il reste à inventer, à tenter plusieurs pistes. Dans tous les cas, il convient de commencer par entendre ce que ce monde sécularisé adresse à l’Église comme attentes, refus et espoirs. Il n’est ni meilleur ni pire, il est autre. Il demande une présentation renouvelée de la foi. L’Église ne ressent encore que les premières vagues de la sortie du port. De plus fortes lames l’attendent au large devant l’évolution prévisible et imprévisible du monde. Il lui est bien demandé d'« avancer au large » (Lc 5,4). Il lui faut donc se préparer en fonction du monde qui arrive déjà. C’est à cela que la provoque la fidélité évangélique.

Liire ... La-Croix-La-vie-de-l-Eglise-et-la-societe-d-aujourd-hui-analyse-de-Mgr-Rouet septembre 2015 REVUE CHRISTUS.pdf