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09/09/2021

LES PLUS DE VINGT ANS

Christine PedottiPublié le 

Comme tous ceux et celles qui avaient l’âge de comprendre, je me souviens de ma stupeur devant des images qui semblaient sortir tout droit d’une super production hollywoodienne. Le 11 septembre 2001 est l’une de ces dates dont chacun se souvient. Nous savons ce que nous faisions, comment nous l’avons appris, comment nous sommes demeurés incrédules devant les écrans. On a dit que cette date marquait le véritable début du XXIe siècle. Elle marque en effet l’entrée dans un monde d’inquiétudes, d’affrontements et de violences dont le sombre chapelet s’égrène ; Madrid 11 mars 2004, Londres 7 juillet 2005, Paris 2015, Bruxelles, Nice, Berlin 2016… Mais la liste est infiniment plus longue et, si les grandes capitales occidentales ont payé un lourd tribut, il ne faut pas oublier Moscou, de façon répétée, l’Inde, l’Égypte, le Nigeria, le Liban, l’Irak, la Syrie… et, tout récemment, l’aéroport de Kaboul, 170 morts, plus de 200 blessés. Le macabre décompte totaliserait plus de 20 000 morts – principalement des musulmans. Il reste que le 11 septembre 2001 restera fixé dans les mémoires à cause du nombre des victimes, de la puissance des images et du mode opératoire : des avions civils détournés et utilisés comme armes, comme le seront de simples camions à Nice ou à Berlin. Pendant près de dix ans, jusqu’à ce jour funeste de septembre 2001, nous avions pu croire, avec la fin de la guerre froide et l’effondrement de l’URSS, à l’émergence d’un monde apaisé, voire à la « fin de l’histoire ». L’illusion fut de courte durée. Elle s’est évanouie avec la chute des tours du World Trade Center. Est-ce une guerre ? Oui, sans aucun doute. Elle se déroule parfois sur notre sol, le plus souvent ailleurs, en Afghanistan, au Mali, en Irak, en Syrie… Si les victimes ne sont pas majoritairement occidentales, loin de là, c’est bien le mode de vie occidental – la démocratie, les droits humains, particulièrement ceux des femmes, et le droit à l’éducation pour tous, l’une des cibles de Boko Haram – qui est attaqué. Comment la gagner ? Par le renseignement en déjouant les attentats, bien sûr, mais surtout en ne confondant pas l’idéologie des terroristes – un islamisme violent – avec le rigorisme religieux et, surtout, avec la foi ordinaire de millions de musulmans. Considérer tout musulman comme un terroriste en puissance, c’est donner la victoire à Ben Laden et à ses épigones. Nos meilleures armes demeurent le droit, la démocratie et la raison.

Christine Pedotti dans   mobile-logo

Photo : Robert J. Fisch, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons