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07/10/2021

APRES LA PUBLICATION DU RAPPORT DE LA CIASE ...

Christine_Pedotti-100x100 (2).jpgANNE SOUPA.jpgUn appel de Christiane Pedotti et Anne Soupa pour la tenue d'une Convention des baptisés et baptisées

Publié le par Garrigues et Sentiers

Le bilan est là, effroyable : plusieurs centaines de milliers d’enfants blessés dans leur chair et leur âme, empêchés de croire et d’aimer pour de longues années, des centaines de milliers de vies brisées, abîmées.

En effet, le nombre des abus, comme les mécanismes qui ont concouru à ignorer ou dissimuler les exactions des coupables, à faire taire les victimes et négliger leur souffrance, démontrent avec une terrible précision la responsabilité de ceux dont la charge était précisément de surveiller et protéger.

Il est vrai que, dans bien des cas, les com­mu­nautés, paroisses, aumôneries, etc. et les parents eux-mêmes n’ont pas su non plus reconnaître la gravité des actes et mettre en œuvre des moyens de protection. Mais ce fait même montre que le poids de l’autorité hiérarchique et l’usage abusif de la notion d’obéissance ont largement contribué au désastre qui est désormais dévoilé.

Le poison de cette violence, de ces secrets atroces, de ces dissimulations permises et garanties par les plus hautes autorités catholiques parcourt aujourd’hui encore le corps de l’Église, jetant le doute et la suspicion sur toute parole, celles des petits comme celles des savants, alors même que la mission première, fondamentale, celle qui justifie l’existence de l’Église, est de porter « la Parole », celle que Dieu lui confie. Parole de vérité, de confiance, de justice à laquelle a été substitué le mensonge, la dissimulation, l’iniquité. Quelle Bonne Nouvelle peut désormais annoncer l’Église ?

Que ce constat soit terrible ne le rend pas sans appel ! Et même, il avive et stimule nos consciences : il faut que le remède soit résolument à la hauteur du mal.

Nous devons prendre des décisions adaptées à la catastrophe que nous découvrons. Les règles actuelles d’exercice de l’autorité, du pouvoir et des responsabilités qui ont permis ce désastre ne permettront pas d’y remédier. Le temps des bonnes résolutions est terminé. Il faut agir, vite et bien. Disparaître ou renaître, il faut choisir. Déjà les catholiques d’Allemagne, face à la même catastrophe, explorent les contours d’une « Église d’après » au travers d’un chemin synodal.

À nous aussi d’imaginer une nouvelle organisation, de nouvelles règles qui soient de véritables garanties que plus jamais, dans la maison Église, de tels abus ne puissent se reproduire.

Pour ce faire, nous devons nous asseoir à la même table et nous atteler à ce travail. Sommes-nous légitimes ? Mais qui d’autre que nous le serait ? Oui, c’est notre mission de baptisés, hommes et femmes, religieux et religieuses, prêtres, diacres, évêques, et il s’agit de notre maison commune.

Laissons donc au vestiaire les hésitations et les scrupules ; laissons-y aussi titres, crosses, mitres, et cols romains. Et ensemble, frères et sœurs, dans l’humilité qui convient face au drame des victimes, revêtons notre seul vêtement de travail, le vêtement blanc de notre baptême, et ouvrons une « Convention des baptisés et baptisées ».

Ensemble, faisons de l’Église une maison fiable, une maison où les enfants et les femmes sont en sécurité, où les consciences sont respectées, où la liberté est protégée.

Christine Pedotti et Anne Soupa

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