23/04/2011
GEO GRAPHIES
Lettre d'information de la communauté Mission de France
Editorial
Avril 2011
Geo graphies
Qui survolerait la planète après une longue absence reconnaîtrait-il la géographie de sa calotte blanche et celle des déserts, la qualité de ses eaux bleues et de ses vertes prairies, l’extension des villes et la persistance de l’éclairage nocturne ?
Des arbres ici manquent, là-haut la forêt s’est épaissie. En quelques décennies voraces des zones humides ont disparu, des barrages ont drainé l’eau, le littoral s’est bâti à grands cubes de béton. En quelques vents d’automne, les labours ont changé de cadence, les plaines ont intensifié leurs productions, des écosystèmes ont vu leur équilibre basculer.
D’une main parfois tremblante, au Japon ou sur les failles volcaniques, le graphisme de la terre trahit ses combats intérieurs. L’homme a aussi la main lourde, et imprime la trace de son activité sur terre et sous terre, dans les airs et sous la mer.
Avec une population mondiale en croissance, on pourrait croire en la nécessité aveugle de produire tout azimut. La performance a fait ses choix : concentrer les unités de production, sélectionner les semences, standardiser les fruits, stimuler la fertilité. Nous en savons le prix pour la biodiversité, l’épuisement des sols. La performance sait aussi cultiver la spéculation, et engranger le prix de récoltes pas encore semées. Pour le bénéfice de quelques uns. Nous savons les kilomètres avalés par la viande, le lait, le soja ou la tomate. Pour quel bénéfice équitable ?
Science du local et du global, la géographie nous instruit. Il est temps de quitter la condescendance envers les alternatives favorisant une économie locale plus respectueuse des saisons. Il est temps de raisonner plus global, et de consommer plus solidaire.
Arnaud FAVART
prêtre de la Mission de France à Boussac, en Creuse
N° de Mars 2011 : La fierté de devenir citoyens
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