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26/04/2011

IMMIGRATION : la France menace de sortir de Schengen

 

Vintimille (Italie), dimanche 17 avril. La France avait bloqué la circulation des trains à la frontière italienne.

Vintimille (Italie), dimanche 17 avril. La France avait bloqué la circulation des trains à la frontière 

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Paris estime que la gouvernance de cet espace, qui correspond peu ou prou aux frontières géographiques de l'Union européenne, est déficiente face à l'afflux de migrants, venus de Tunisie et de Libye notamment, en Europe via l'Italie.

«Il faut réfléchir à un mécanisme qui permette, lorsqu'il y a une défaillance systémique à une frontière extérieure (de l'UE) d'intervenir, en prévoyant une suspension provisoire, le temps que la défaillance soit réglée», affirme la présidence française. L'accord en lui-même ne prévoit pas une telle suspension. Seule une «menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure» peut «exceptionnellement» justifier la réintroduction du contrôle aux frontières, durant une période limitée d'une durée maximale de trente jours, éventuellement renouvelable tant que la menace subsiste. Cette disposition a été déjà utilisée par le passé.

Migrants tunisiens : vives tensions entre Paris et Rome

Le parti socialiste, par la voix de sa secrétaire nationale à l'immigration, Sandrine Mazetier, a jugé samedi «disproportionné» le souhait de la France de réformer Schengen avec une clause de suspension provisoire de cet l'accord de libre circulation des personnes en Europe. Le secrétaire général du Front national, Steeve Briois, a lui qualifié samedi de «supercherie» la réflexion de l'Elysée sur une suspension provisoire des accords de Schengen, pour faire face à l'afflux en Europe de migrants venus de Tunisie et Libye notamment.

Le dossier de l'immigration est un des points les plus sensibles du sommet franco-italien qui se déroulera mardi prochain à Rome. Dimanche dernier, Paris avait suspendu la circulation des trains depuis la ville italienne de Vintimille. Selon la France, un train avec des manifestants voulant accompagner des immigrés tunisiens posait un risque de désordre public. Une décision validée par la Commission européenne, qui avait estimé que les permis de séjour temporaires n'étaient en aucun cas une autorisation de voyager dans les autres pays de l’UE.

L'Italie a en effet décidé d'octroyer des permis de séjour de six mois aux plus de 20 000 Tunisiens arrivés sur ses côtes depuis janvier, pour qu'ils puissent rejoindre «amis et parent» en France et ailleurs en Europe.

«Il y a une règle qui prévaut dans les accords de Schengen qui est que le premier pays d'entrée gère les populations migrantes», avait rappelé lundi à cet égard le ministre français de l'Intérieur, . Il avait souligné que les ressortissants étrangers auxquels l'Italie donne des autorisations de séjour provisoire devaient montrer qu'ils disposent des ressources financières pour séjourner dans le pays de deuxième séjour et pour rentrer chez eux ensuite. En l'absence de ces ressources, «nous reconduisons ces personnes en Italie, qui est le pays de premier séjour», avait-il ajouté.

LeParisien.fr Publié le 22.04.2011, 19h34 | Mise à jour : 23.04.2011, 12h56

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