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04/06/2014

LETTRE D'INFORMATION DE LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE - LDI n° 367 JUIN 2014

Editorial - Juin 2014 

Tout ce qui est fermé fermente

 ZUP, ZEP, ZUS,… la poésie de ces appellations ferait sourire si elle ne renvoyait à des réalités sociales et des territoires non seulement situés aux périphéries des concentrations urbaines, mais aux périphéries de bien des espérances.

Force est de constater que ces Zones Urbaines Sensibles se caractérisent encore et toujours par une large stigmatisation de la population et un taux de chômage particulièrement élevé chez les jeunes. Ne nous trompons pas ! Quand un membre du corps social souffre, c’est l’ensemble du corps qui peine, pas seulement les périphéries.

Alors que la finance et l’économie se jouent des hommes et des frontières, que le numérique abolit les distances, que l’accélération du temps a brouillé la vision d’un lendemain qui chante, territoires et frontières conservent leur sens dans ces zones mondialisées, celle de la précarité, de la discrimination et de la mémoire blessée par l’occident arrogant. L’éloignement des emplois, la moindre présence des institutions, des services publics, des transports, des professions de santé sont patents. Les exaspérations font le lit de partis populistes.

Face au désaveu politique et à son impuissance, allons-nous assister à un repli général sur son pré carré où chacun entretiendra l’illusion de maîtriser son destin ?

Toute sclérose des échanges paralyse l’avenir et fermente les replis identitaires.

Gens du voyage, nomades, messagers, explorateurs, marins et missionnaires ont transporté des flux de savoir-faire, de cultures et de sagesses, d’art et de spiritualité. Les réseaux sociaux en sont de nouveaux vecteurs. Quoi qu’il en soit de leurs handicaps, les banlieues sont des lieux de métissage où foisonnent des énergies, des solidarités et de la créativité aptes à relever les défis de l’insertion, de l’intégration, de la transmission, de la famille. Le travail de dialogue entre religions n’est pas en reste, malgré quelques foyers plus radicaux.

Les missionnaires que nous sommes savent que les territoires qui ne sont pas irrigués par des fleuves deviennent des déserts. L’humanité est une. Elle a partout soif d’être traversée par des eaux bienfaisantes venues d’ailleurs.

Arnaud Favart
Vicaire général de la Mission de France.

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