Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/09/2014

LDI - COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE - LETTRE D'INFORMATION-SEPTEMBRE 2014 -N°368

Editorial

Septembre 2014 



Vivre ensemble, quelle histoire !

 



Une brume matinale flotte sur la Dordogne. Un ragondin  s’affaire sur la berge, une marmaille de canards s’ébat à contre-courant. Deux poules d’eau tentent une sortie de roseau tandis qu’une corneille échire le silence du ciel. Perché sur un vieux tronc, un héron guette sa proie et observe dédaigneux ce beau monde qui s’agite.

Vivre ensemble, quelle histoire !
De part et d’autre des rives du Tigre et de l’Euphrate, du Nil, du Dniepr ou de l’Oubangui se déroulent d’autres batailles plus sanglantes. Comme on s’est battu autrefois de part et d’autre de la Marne, du Danube ou de la Méditerranée. Cent ans après la première guerre mondiale, les nations n’auraient-elles rien appris ?
Est-il possible de vivre ensemble sans en faire toute une histoire ?

C’est précisément le lot de la condition humaine de ne pas savoir échapper au flux et au reflux de l’histoire. Nous marquons nos territoires, nous jalousons les réussites, nous revendiquons un semblant de vérité ou de pouvoir immémorial. Même les plus cloîtrés des moines avouent y être exposés. Petite ou grande, l’histoire s’écrit avec les conflits de table et de voisinage. Dans la cage d’escalier, l’odeur du mouton m’écoeure, la morue qui dessale me dégoûte, mais mon andouillette les chasse.

On a craint un moment que le conflit israélo-palestinien s’importe massivement dans les cités. Il y est certainement présent. Il est surtout emblématique d’une peur grandissante, celle de voir toute identité diluée dans le grand tout d’un monde métissé, mondialisé, voire unisexué.

Le recours aux religions ne manque pas de m’interroger sur leur capacité à alimenter des clivages plutôt que des alliances. Pour contrebalancer leur propension naturelle à l’hégémonie, pourquoi n’ont-elles pas davantage développé une éducation propre à résister à toute forme d’instrumentalisation et de violence ?

Pour les chrétiens, la croix du Christ et l’Evangile des Béatitudes nous renvoient à ce travail d’alliance sans cesse à reprendre dans les coeurs et les institutions : passer de la méfiance au dialogue, de l’arrogance à la justice, de l’hostilité à l’hospitalité.

Arnaud Favart
Vicaire général de la Mission de France.

>> Lire les témoignages

•>> Editorial précédent

Les commentaires sont fermés.