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05/02/2015

LETTRE D'INFORMATION N°373 - FEVRIER 2015 -

Editorial - Fevrier 2015 



Et maintenant quel dessein ?

  Etre ou ne pas être Charlie ? Etre juif client d’un hyper marché casher, musulman gardien de la paix, ou citoyen épris de liberté sans Dieu ni maître ? 

Nous avons fait silence, nous avons marché, nous avons prié pour toutes les victimes et leurs meurtriers. Nous condamnons avec la plus grande vigueur la violence aveugle du terrorisme, et ceux qui usurpent le nom de Dieu pour porter atteinte à la vie des hommes.

Devant la prolifération des images et des commentaires, il est heureux que les langues se délient. Chacun a besoin de mettre des mots sur cette irruption barbare qu’on croyait éloignée de l’Europe, oubliant qu’elle oppresse tant de peuples au Moyen Orient ou en Afrique.

Nous savons ce que nous devons à la laïcité qui a permis de panser les blessures gravées par tant de misérables guerres de religions. Nous savons ce que nous devons aux bouffons et à la caricature pour nous affranchir de l’obscurantisme. Il n’est d’ailleurs pas réservé aux seules religions, il peut tout aussi bien être le lot de sociétés sécularisées ignorantes ou analphabètes des attentes spirituelles de l’humanité. Nous savons aussi que l’humiliation et la frustration nourrissent la violence.

Nous vivons un de ces rares moments où le politique peut reprendre le dessus sur l’économique, où les médias peuvent renoncer aux pastiches médiatiques, où les religions sont tenues de descendre de leur ciel pour répondre de la terre.
Ne nous trompons pas de combat. La responsabilité de la République est immense quand elle tolère l’exclusion du travail et la relégation dans des cités caricatures, zones de non droits. Il y a plus à craindre de « l’haïe cité » que du choc des religions. La crise économique est aussi à comprendre comme l’expression aiguë et cynique d’un grand vide spirituel.

« In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas » 
Cet antique adage latin pourrait nous instruire et s’interpréter ainsi : ce qui nous relie est le plus nécessaire, alors la liberté devient possible. De toute façon, la sollicitude fraternelle seule nous tient.

Arnaud Favart,
Vicaire général de la Mission de France 

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