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06/04/2020

CONFINE OU PAS, IL FAUT VIVRE.

CONFINE OU PAS, IL FAUT VIVRE

noyer.GIFMurmures La peur, la peur de la mort, quelle force ! Devant l’Attila des anciens temps, on fuit, on se cache, on crie, on meurt ! Devant les stukas de la dernière guerre, on tremble, on se jette à terre, on attend, parfois on survit ! Devant la Gestapo, on se tait, on serre les dents, on reçoit les coups, on se jette par la fenêtre ! Devant la peste noire, on prie, on processionne, on enterre ! Devant le coronavirus, on fuit, on s’enferme, on fait des statistiques, on applaudit les soignants et on prépare la reprise. Des milliards de gens confinés, des familles en prison. Les écrans tantôt inquiètent, tantôt rassurent. À la fenêtre, le silence du soleil qui brille sur une rue vide. À la télé, on rigole avec les derniers comiques. Sur Internet, les curés, privés de fidèles, risquent leurs premiers pas, refont les gestes et disent les mots éternels comme ils le feraient dans leur église, ignorant la vie réelle de ceux qui écoutent. Certains voudraient retrouver l’Église du Moyen Âge, qui, devant la mort, conduisait la bataille.
Les sages se taisent, risquent quelques mots de compassion, s’en remettent à la science, appellent à la patience, s’en tirent d’un sourire. Le vieux noyer isolé dans la plaine jette un cri dans le silence qui l’entoure : « La tâche que tu m’as donnée, Seigneur, c’est d’être là, de faire mon métier d’arbre, d’être sans faiblir le témoin du printemps qui vient. Constate que je le dis, aide-­moi à le faire ! »

Jacques NOYER, évêque émérite d’Amiens

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