20/06/2020
STATUES DEBOULONNEES
STATUES DEBOULONNEES
Jacques GAILLOT, évêque de PARTENIA
Paris, 20 juin 2020
Une vague de colère a traversé des villes américaines, faisant tomber des statues de leur piédestal. Des manifestants s’en prenaient à ces personnages qui ont maintenu l’esclavage et développé la traite des Noirs pour s’enrichir. Ils ne méritaient pas d’être honorés.
A Washington, de vénérables portraits qui ornaient les couloirs du Capitole ont été décrochés : ces responsables politiques avaient cautionné l’esclavage.
L’Eglise épiscopalienne de New-York qui avait pris parti pour l’esclavage et s’était opposé à l’abolition, demande aujourd’hui pardon et surtout déclare faire réparation par une compensation financière aux descendants d’esclaves.
En 1865, la Constitution américaine abolissait définitivement l’esclavage. 155 ans après, on cherche toujours à réduire les inégalités raciales !
En France, le contexte est différent. On revisite aussi l’histoire. Mais il est plus difficile de déboulonner les statues !
Rêver reste à notre portée. Alors je rêve de déboulonner sans hésiter ma première statue : celle de Bugeaud, colonialiste, qui devint Gouverneur général de l’Algérie et pratiqua en plein 19ème siècle, la politique de « la terre brûlée » massacrant des milliers d’Algériens.
Qui mettre à la place ? Une femme, enfin ! Louise Michel. Elle a été l’âme de la commune de Paris en 1871, anticolonialiste et passionnée de justice. Cette femme courage a fait de la prison et a connu la déportation en Nouvelle Calédonie. Elle fut une résistante jusqu’au bout des droits humains pour tous.
S’il vous arrive de déboulonner des statues dans vos rêves, qui mettrez-vous à la place ?
Souhaitons que ce soit des femmes et des hommes anticolonialistes qui auront lutté pour les droits humains, l’égalité raciale, et le vivre ensemble.
Jacques GAILLOT, évêque de PARTENIA
Paris, 20 juin 2020
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