13/11/2020
A LA UNE ! BAS LES MASQUES
Bas les masques !
Nous voici une nouvelle fois confinés. Cette situation inédite bouscule nos habitudes, c’est le moins que l’on puisse dire, mais plus encore nos prévisions. Nous formulions inconsciemment le vœu, en entrant dans cette crise sanitaire, que nous en sortirions vite et qu’il y aurait un après. Comme une page qui se tourne, pour ne plus faire comme avant pour certains, dans l’ambition de rattraper le temps perdu pour d’autres. Nous jurions nos grands dieux que nous saurions en tirer des leçons.
Mais voilà que nous n’en sommes pas sortis ! La crise est plus profonde et durable que nous ne l’imaginions. Après une première vague, la seconde est là, avec son lot d’inquiétudes mais aussi d’épuisements pour beaucoup qui s’étaient engagés sans compter. Il nous faut apprendre à vivre avec et autrement. Les risques de replis et revendications égoïstes, corporatistes ou communautaires, y compris ecclésiaux, ne sont pas minces. Il nous faut faire œuvre de responsabilité collective. Il nous faut renoncer à la prétention d’un savoir et d’une maîtrise immédiate dans la cacophonie d’une Babel moderne et accepter le risque responsable. Les revendications excessives d’une liberté sans mesure sauront-elles se laisser interroger : qu’as-tu fait de ton frère ?
Comme le souligne le pape François dans sa dernière encyclique Fratelli Tutti la pandémie « a réveillé un moment la conscience que nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau où le mal de l’un porte préjudice à tout le monde ». Gageons que ce moment ne s’oublie pas et que la solidarité avec les plus fragiles n’est pas sacrifiée sur l’autel des sauve-qui-peut, des repliements sur soi et des séparatismes faussement protecteurs.
Bas les masques du chacun pour soi et des communautarismes. Nous faisons l’expérience comme le rappelle encore François que « personne ne se sauve tout seul, il n’est possible de se sauver qu’ensemble ».
Bas les masques de ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités, alors qu’il nous faut apprendre à être vulnérable.
Bas les masques qui prétendaient cacher nos « ego préoccupés de leur image », pour nous permettre de découvrir « cette heureuse appartenance commune, à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères » !
Veilleur où en est la nuit ? Elle en est à la construction renouvelée de la « maison commune ». La construction d’un temps qui vient qu’il nous appartient d’habiter en sachant être témoins d’Espérance et partie prenante de toutes ces initiatives de solidarité, de fraternité, de générosité porteuses d’avenir.
Henri VEDRINE, Vicaire général de la Mission de France
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