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26/10/2023

ANTISEMITISME

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Photo : GFreihalter, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Photo : GFreihalterCC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La parution du magnifique volume Histoire juive de la France, dont nous nous faisons l’écho cette semaine, percute de façon très particulière l’actualité. Une fois encore, se pose la question de la singularité juive, singularité qui a valu à ceux et celles qui se disent fils et filles d’Israël des siècles et des siècles d’inquiétude, pour le moins, de persécutions, souvent, jusqu’à la folie exterminatrice nazie. La violence du sentiment antisémite demeure une interrogation sur laquelle se sont penchés historiens, sociologues, psychanalystes… sans que le mot final puisse être dit.

Cette violence extrême s’est exprimée dans l’abjection du massacre commis par le Hamas les 7 et 8 octobre 2023, où femmes, enfants, vieillards, tous et toutes civils ont été traités pires que bêtes menées à l’abattoir. Le constat de la spécificité de la haine antisémite n’excuse en aucune façon les actes de guerre conduisant à la mort de civils à Gaza, mais il explicite la radicale différence de nature des actes des uns et des autres. Prendre conscience de la persistance du fait antisémite, y compris ici en France, ce n’est pas faire « deux poids deux mesures » mais tout au contraire soupeser le poids spécifique de la haine des Juifs, haïs non pour ce qu’ils feraient mais pour ce qu’ils sont.

La France a une triple singularité : la présence la plus nombreuse en Europe de citoyens et citoyennes juifs et juives, la présence de très nombreux citoyens et citoyennes musulmans et musulmanes, et l’usage d’une forme de laïcité particulière qui a permis l’émancipation des Juifs et qui, en reconnaissant tous les droits aux citoyens et citoyennes, n’en accorde aucun aux communautés. Cette triple singularité l’expose de façon particulière.

Aujourd’hui, l’hydre infâme de l’antisémitisme redresse ses têtes et susurre aux oreilles des faibles d’esprit. Tout en insinuations et en sous-entendus, elle répand son poison lent et criminel. L’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, dans son éditorial, n’hésite pas à prendre la défense d’un Jean-Luc Mélenchon « diabolisé comme l’était hier Jean-Marie Le Pen » ; voilà qui doit nous alerter.

Pour autant, notre vigilance à l’égard de l’antisémitisme ne nous empêche pas de soutenir un processus de paix à deux États en Palestine, ni de rappeler à l’État d’Israël ses obligations en termes de droit international : défense légitime, oui, vengeance, non.

Christine Pedotti Publié le 

 

 

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