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02/11/2023

ET LA MONTAGNE ACCOUCHA D'UNE ...

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Publié le 

Il est vrai que le Vatican est une colline et non une montagne, mais quand même. Le synode « sur la synodalité », qui, chemin faisant, a fini par s’énoncer « pour l’avenir de l’Église », vient d’achever sa première session. On recommence dans un an à « se parler dans l’Esprit » afin de proposer des pistes pour l’avenir, pistes qu’il appartiendra au pape de valider ou pas dans les mois qui suivront, les conclusions finales n’étant en aucune façon impératives. En effet, l’« Esprit », toujours invoqué, pourrait indiquer au pape d’autres voies. Je laisse aux théologiens dogmatiques nous expliquer cette sorte de quadrature du cercle qui fait que l’Esprit souffle de façon plus autorisée sur un seul front, celui du pape, que sur celui de quelques centaines de baptisés, évêques, prêtres, religieux et religieuses et laïcs, hommes et femmes.

Mais, avant même d’attendre que tombe des cieux la parole pontificale, force est de constater que les premières conclusions de ce premier tour de synode sont d’une prudence qui confine à l’insignifiance. Outre les silences plus qu’éloquents sur l’inclusion des personnes LGBT, une phrase qui ne coûte rien sur l’implication théologique et spirituelle que pourrait avoir l’abrogation de l’obligation du célibat pour les prêtres et, sommet de tartuferie, sur les femmes et leur éventuelle accession au diaconat, cette simple proposition : « Poursuivre la recherche théologique et pastorale sur l’accès des femmes au diaconat. » Ces quelques mots ont déjà soulevé le plus grand nombre de votes négatifs, au nom de la Tradition. Cette idole dressée sur le piédestal de sa majuscule cache surtout les frilosités et les paresses intellectuelles de ceux qui ne veulent rien voir, rien entendre, rien changer, et pour qui, au fond, les femmes sont, pour l’éternité, les assistantes de la masculinité.

Comment ne pas être en colère devant tant de bêtise et d’obscurantisme ? Comment ne pas éprouver de honte à voir cette Église oser afficher cette arrogance et demander en même temps à être entendue sur les sujets de l’accueil des pauvres, de la lutte contre les inégalités, sans même voir que les femmes sont les métèques de l’Église, des sous-citoyennes sans droit… Mais bon, pour n’insulter ni l’avenir, ni l’espérance, attendons encore jusqu’à l’année prochaine.

Christine Pédotti

 

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