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27/11/2023

UN TRIMESTRE EUROPEEN

TC.GIF

Un trimestre européen

Malgré la guerre en Ukraine, l’Europe continue bon gré mal gré à se construire et s’inventer.

Dérive au sein de l’exécutif européen

À quelques mois d’élections européennes où la question du maintien ou du remplacement d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne se posera, sa gestion de la crise entre Israël et les terroristes du Hamas est venue illustrer à nouveau un dysfonctionnement croissant au sein de la Commission. Selon les traités, le collège des commissaires européens est un collectif décidant… collectivement. Or, sous la houlette de l’actuelle présidente de l’exécutif européen, il ne reste plus grand-chose de la collégialité des origines. Ursula von der Leyen a pris l’habitude de traiter tous les sujets en bilatéral, avec chacun des vingt-six commissaires, quand elle ne les traite pas seule avec son cabinet. Son déplacement solitaire et improvisé à Jérusalem a nécessité une réunion d’urgence des chefs d’État et de gouvernement pour ramener « l’église au milieu du village ».

Autre faux pas bruxellois, celui du commissaire hongrois, Olivér Várhelyi, annonçant par un tweet la fin de l’aide européenne à la Palestine, sans consulter ni même avertir ses collègues. Épisode qui s’est conclu par un démenti moins de vingt-quatre heures plus tard.

Quand les troupes se rebellent…

Pour la première fois de mémoire d’eurocrate, plusieurs centaines de fonctionnaires européens, basés à Bruxelles ou dans des délégations à l’étranger, ont signé une lettre envoyée à la présidente de la Commission. Ils critiquent sévèrement son déplacement solitaire à Jérusalem, généralement perçu comme un soutien inconditionnel à Israël au nom de l’exécutif européen, voire de l’Europe : « À ce moment critique, nous nous serions attendus à ce que l’institution que vous représentez défende ses principes fondateurs, la paix, la justice et les droits de l’homme, et s’oppose fermement à leur violation. Nous aurions été fiers si l’Union européenne […], lauréate du Prix Nobel de la paix en 2012, avait appelé à la cessation immédiate des hostilités et de la violence aveugle contre les civils […] et utilisé tous les moyens diplomatiques à sa disposition pour engager un dialogue entre les parties en vue du retour en toute sécurité des otages israéliens et internationaux et de la levée du siège de Gaza. »

Habeck, Vice-Chancelier au-dessus de la mêlée

Dans le sillage des attaques terroristes du Hamas, l’Allemagne a connu une flambée d’actes antisémites. Et c’est Robert Habeck, leader des verts allemands, qui a prononcé le discours qu’on aurait attendu d’Olaf Scholz. Habeck ne s’est d’ailleurs pas exprimé en tant que ministre de l’Économie mais bien en tant que Vice-Chancelier, et a porté la condamnation de l’antisémitisme la plus forte et la plus claire de toute la classe politique allemande.

Le prix de la fée électricité

Après l’envolée des factures des particuliers en 2022, les vingt-sept États membres ont enfin trouvé un compromis sur une réforme du marché européen de l’électricité.

Cette réforme devrait faire baisser les factures des ménages et des entreprises, grâce à des contrats de long terme, permettant de lisser l’impact de la volatilité des cours. Le texte rend obligatoire le recours à des « contrats pour la différence » pour tout soutien public à une production d’électricité décarbonée. Si le cours du marché de l’électricité est supérieur au prix fixé, le producteur d’électricité doit reverser les revenus supplémentaires engrangés à l’État, qui peut les redistribuer aux consommateurs et industriels. Si le cours est en deçà, l’État lui verse une compensation.

Reste à obtenir l’accord du Parlement européen, qui aura notamment à apprécier la « prise de guerre » de Paris dans ce dossier : en effet, le mécanisme négocié bénéficiera aussi aux centrales nucléaires françaises, présentes et futures…

Encore et toujours… le nerf de la guerre

L’argent viendrait-il à manquer à Bruxelles ? Pour rappel, le budget de l’Union pour la période 2021-2027 a été négocié en d’autres temps. Certes, en pleine pandémie, mais bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le soutien massif (militaire, humanitaire, financier) des Européens à Kiev. Préalablement aussi à la crise énergétique et au retour de l’inflation. Du coup, les marges destinées aux imprévus sont déjà épuisées à mi-parcours. D’où la demande portée par la Commission européenne d’une rallonge conséquente de 100 milliards !

Or, 70 % des recettes de l’UE proviennent des budgets des États membres. C’est peu dire que la « facture » présentée par Ursula von der Leyen a été fraîchement accueillie par les capitales européennes ! Surtout que nombre d’États membres se débattent déjà avec leurs propres dettes et déficits. Déficits qui font d’ailleurs l’objet d’une surveillance particulière de la part de… la Commission européenne, contrainte aujourd’hui à son tour de quémander des sous.

Henri Lastenouse Henri Lastenouse_edited.jpgsecrétaire général de Sauvons l'Europe.

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