Jacques Delors ou le christianisme de gauche
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Jacques Delors s’est éteint à l’âge de 98 ans. Cet homme politique français et européen a incarné pour toute une génération le meilleur du christianisme de gauche.
L’Europe, la gauche, la famille. Un triptyque qui pourrait définir la vie de Jacques Delors, qui vient de s’éteindre à 98 ans dans son appartement parisien. Et pour couronner ce triptyque, la foi, qui l’habitait depuis son enfance et ne l’a jamais quitté, fil rouge de toute sa carrière politique. Pour beaucoup, cet homme a incarné une certaine manière de faire de la politique : sans concession, indifférent aux ors du pouvoir, mais avec une vision du long terme et de ce que l’on appelle, dans la doctrine sociale de l’Église, le bien commun.
Scrupuleux, il l’était parfois à l’excès, préférant la clarté à l’ombre, n’hésitant pas à dire la vérité, quitte à froisser, courageux, mais réservé. Jacques Delors, né avant la Seconde Guerre mondiale, est de cette génération de chrétiens qui a milité ardemment pour la construction européenne, dans l’objectif de bâtir la paix et de dépasser les conflits qui ont déchiré si longtemps le Vieux Continent. Là encore, cela correspondait à ses convictions chrétiennes. Une foi sur laquelle il est toujours resté discret, préférant mettre ses convictions en pratique plutôt que de les proclamer à la face du monde. Jacques Delors fait partie de toute une génération qui, à partir de l’action catholique d’une part, du militantisme syndical de l’autre, a donné au christianisme de gauche ses lettres de noblesse.
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