27/05/2018
LETTRE A UN AMI ISRAËLIEN
Bruno FRAPPAT le 18 mai 2018 à 13h54
Des Palestiniens de Gaza protestant contre l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem,
le 14 mai, à la frontière avec Israël. / SPENCER PLATT/Getty Images/AFP
Mon cher David,
Je me permets de vous écrire aujourd’hui car je ne peux pas retenir les sentiments que m’inspire votre pays que j’ai tant aimé et que je vois défiguré par l’action de ses dirigeants eux-mêmes. Pendant que je tiens la plume un voile de sang recouvre ma vue. Je vois des dizaines de corps répandus sur la Terre sainte, Gaza cernée par la soldatesque et imbibée de la haine de ses habitants pour leurs voisins des « colonies » implantées à deux jets de pierre de leurs misérables maisons que des bulldozers viennent parfois réduire en tas de gravats.
Vous venez de célébrer entre vous (et l’absurde Donald Trump !) le soixante-dixième anniversaire de la fondation d’Israël, trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’illustra, si l’on peut dire, la tragédie de la Shoah. Nous aurions dû participer à la liesse et aux festivités du souvenir de cette fondation. Nous l’aurions fait en souvenir de l’admiration et de l’enthousiasme qui furent les nôtres, il y a trois quarts de siècle, quand nos magazines regorgeaient de reportages édifiants sur les kibboutznik héroïques en shorts et battle-dress. Ils construisaient une forme de socialisme à visage humain, pour consoler l’humanité de ce qu’elle venait de faire à vos familles, à vos vieux, à vos enfants et parfois à vous-même Lire ... La-Croix-Lettre-a-un-ami-israelien.pdf
Source LA CROIX 21/22.05.2018
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