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25/11/2020

UNE EVACUATION DE PLUS, ET APRES ?

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Une évacuation de plus : et après ?Ce matin le camp des migrants, essentiellement des demandeurs d'asile qui se trouvait à la Porte de Paris à Saint-Denis a été évacué. C'est, dans notre pays, une énième évacuation, une de plus ! Nous devrions nous réjouir d'une mise à l'abri de ces personnes, respectueuse de leur dignité. Malheureusement, personne n'est dupe. Au regard des évacuations précédentes nous savons que la plupart d’entre elles, d'ici une semaine ou deux, seront à nouveau à la rue. A quoi bon, dès lors, déployer de tels moyens pour reproduire ailleurs la même situation qui suscitera, à son tour, une nouvelle évacuation ? Il y a là une spirale infernale qui conduit notre société à la désespérance et au mépris de l’homme.
Cette spirale n’est pas inéluctable et le pape François, dans sa dernière encyclique, nous indique d’autres chemins : « Reconnaître chaque être humain comme un frère ou une sœur et chercher une amitié sociale qui intègre tout le monde ne sont pas de simples utopies. Cela exige la décision et la capacité de trouver les voies efficaces qui les rendent réellement possibles. Tout engagement dans ce sens devient un exercice suprême de la charité. En effet, un individu peut aider une personne dans le besoin, mais lorsqu’il s’associe à d’autres pour créer des processus sociaux de fraternité et de justice pour tous, il entre dans le champ de la plus grande charité, la charité politique… » (Fratelli tutti, § 180). Un peu plus loin, le pape François illustre ses propos : « Si quelqu’un aide une personne âgée à traverser une rivière, et c’est de la charité exquise, le dirigeant politique lui construit un pont, et c’est aussi de la charité » (§ 186). A l’heure où notre pays engage des moyens financiers considérables pour soutenir ceux et celles qui souffrent de la pandémie et de ses multiples conséquences comment ne trouverait-il pas, pour peu que nous le voulions réellement - simples citoyens et dirigeants politiques - les ressources nécessaires à l’accueil des migrants ?
Saint-Denis, le 17 novembre 2020.

+ Pascal Delannoy
Evêque de Saint-Denis
et le Service diocésain de la Pastorale des migrants

Message evèque Seine Saint Denis suite expulsion Saint-Denis-2.pdf

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de Solidarité migrants Wilson 17 novembre 2020[74062].pdf

23/11/2020

Réa ou REA

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BILLET

Avec le confinement, je suis amenée à lire et regarder différents médias plus que d’habitude. J’y trouve avec intérêt matière à alimenter ma réflexion. Mais j’y frise aussi quelquefois l’asphyxie ! Je rejoins ces propos de Laurence Cossé dans sa chronique du journal La Croix du 4 novembre : « On rêve d’une radio ou d’une chaîne de télévision où l’on dirait : un nouvel acte terroriste s’est produit à telle heure et à tel endroit. Vous trouverez sur notre site des précisions factuelles sur l’événement, si vous en voulez ».
Oui, il y a souvent trop de détails ou d’images en boucle qui n’ouvrent pas ma réflexion et me laissent passive, ne servent que notre voyeurisme et suscitent des émotions stériles. Pourtant, je crois à la force de l’émotion dans l’information, celle qui me change et donne envie d’agir. On dit que le peuple français est un des peuples les plus inquiets au monde. Les médias y contribueraient-ils ?
Et si, particulièrement aux heures de grande écoute, ils suscitaient des émotions autres qu’autour de drames et de sang ? Que ça ne soit pas seulement une presse plus « spécialisée » qui relaie les innombrables initiatives qui dynamisent. Mon frère me disait que la radio qui l’a interviewé au sujet des étudiants de l’école d’hôtellerie dont il est responsable, n’avait retransmis que cette phrase : « les étudiants sont inquiets » alors qu’il leur avait parlé essentiellement de tout leur dynamisme créatif.
Bref, et si ces médias de grande écoute nous précipitaient moins en « réa » mais nous propulsaient plutôt en REA (Réflexion Émotion Action). Chiche, on rêve ?

Myriam G.

Billet du dimanche 22 novembre 2020

Centre pastoral Saint-Merry - L'évangile dans la ville

20/11/2020

"CE PEUPLE M'HONORE DES LEVRES, MAIS SON COEUR EST LOIN DE MOI"

Christine Pedotti      Publié le par Christine Pedotti

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

Ces mots que le prophète Isaïe prête à Dieu s’élevant contre les fausses dévotions du peuple sont mis par l’Évangile de Matthieu dans la bouche de Jésus lors d’un débat avec les pharisiens, que, sans ménagement, il traite d’hypocrites. Ce sont ces mêmes mots qui viennent à l’esprit à propos des mascarades de piété qui se sont déroulées sur les parvis de quelques églises des grandes métropoles françaises.

Que réclament ces dévots à genoux ? « La messe », scandent-ils. « Rendez-nous la messe ! » Ils s’adressent ainsi au gouvernement et réclament pour les lieux de culte une exception au confinement. La requête conjointe de l’épiscopat français et de quelques officines traditionalistes ou carrément intégristes a, rappelons-le, été repoussée par le Conseil d’État samedi 7 novembre.

Dès la semaine dernière, on se demandait ce que les évêques français allaient faire dans cette galère, acoquinés avec des factions aux objectifs plus politiques que spirituels. On avait d’ailleurs noté que le pape François recommandait pour sa part de se soumettre aux règles édictées par les autorités sanitaires pour le bien de tous. Mais, de toute évidence, pour ces catholiques-là, qui se prétendent pourtant observants, l’obéissance au pape est en option. Quand l’évêque de Rome en appelle à la générosité et à l’hospitalité à l’égard des plus fragiles, et en particulier des migrants, ou à la solidarité pour le bien et la santé de tous, ceux-là reprennent leur liberté et interprètent l’Évangile à leur sauce.

Ainsi, les évêques – pas tous, heureusement – veulent pouvoir rouvrir la boutique. Craignent-ils de perdre le marché, de ne pas voir revenir les clients, s’inquiètent-ils de la chute du chiffre d’affaires ? Quant aux manifestants, ils veulent leur dose de religion hebdomadaire, leur part de « Jésus ». Mais la messe n’est pas une fabrique de « Jésus ». Elle est la célébration de ce que nous avons vécu – fort médiocrement souvent – et que nous unissons à la vie et à l’offrande du Christ. Si nous n’apportons rien, il n’y a rien à célébrer. La messe n’est pas un acte magique qui fabrique un sacré dont nous pourrions nous repaître. La fraternité vécue précède la célébration. À ceux et celles qui manifestent nous demandons : « Qu’as-tu fait de ton frère ? »

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18/11/2020

GROUPE D'AMITIE ISLAMO-CHRETIENNE - GAÏC

Pour un vivre ensemble apaisé à la lumière de la Bible et du Coran

Les 20èmes semaines sociales se terminent le 30.11.2020

Pour connaitre le SERIC / http://www.gaic-seric.info/

4) 20ème "Semaines de Rencontres Islamo-Chrétiennes" (SERIC) : Nov. 2020

13/11/2020

A LA UNE ! BAS LES MASQUES

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Bas les masques !

Nous voici une nouvelle fois confinés. Cette situation inédite bouscule nos habitudes, c’est le moins que l’on puisse dire, mais plus encore nos prévisions. Nous formulions inconsciemment le vœu, en entrant dans cette crise sanitaire, que nous en sortirions vite et qu’il y aurait un après. Comme une page qui se tourne, pour ne plus faire comme avant pour certains, dans l’ambition de rattraper le temps perdu pour d’autres. Nous jurions nos grands dieux que nous saurions en tirer des leçons.

Mais voilà que nous n’en sommes pas sortis ! La crise est plus profonde et durable que nous ne l’imaginions. Après une première vague, la seconde est là, avec son lot d’inquiétudes mais aussi d’épuisements pour beaucoup qui s’étaient engagés sans compter. Il nous faut apprendre à vivre avec et autrement. Les risques de replis et revendications égoïstes, corporatistes ou communautaires, y compris ecclésiaux, ne sont pas minces. Il nous faut faire œuvre de responsabilité collective. Il nous faut renoncer à la prétention d’un savoir et d’une maîtrise immédiate dans la cacophonie d’une Babel moderne et accepter le risque responsable. Les revendications excessives d’une liberté sans mesure sauront-elles se laisser interroger : qu’as-tu fait de ton frère ?

Comme le souligne le pape François dans sa dernière encyclique Fratelli Tutti la pandémie « a réveillé un moment la conscience que nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau où le mal de l’un porte préjudice à tout le monde ». Gageons que ce moment ne s’oublie pas et que la solidarité avec les plus fragiles n’est pas sacrifiée sur l’autel des sauve-qui-peut, des repliements sur soi et des séparatismes faussement protecteurs.

Bas les masques du chacun pour soi et des communautarismes. Nous faisons l’expérience comme le rappelle encore François que « personne ne se sauve tout seul, il n’est possible de se sauver qu’ensemble ».
Bas les masques de ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités, alors qu’il nous faut apprendre à être vulnérable.

Bas les masques qui prétendaient cacher nos « ego préoccupés de leur image », pour nous permettre de découvrir « cette heureuse appartenance commune, à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères » !

Veilleur où en est la nuit ? Elle en est à la construction renouvelée de la « maison commune ». La construction d’un temps qui vient qu’il nous appartient d’habiter en sachant être témoins d’Espérance et partie prenante de toutes ces initiatives de solidarité, de fraternité, de générosité porteuses d’avenir.

Henri VEDRINE, Vicaire général de la Mission de France

ETAT DE LA PAUVRETE EN FRANCE - SECOURS CATHOLIQUE

56,4%  des personnes accueillies sont des femmes  dont 32% des mères isolées. Les enfants représentent  46% des personnes accompagnées.                          

L'édition 2020 du rapport État de la pauvreté en France arrive ! Rendez-vous le 12 novembre.

Le Secours Catholique-Caritas France publie jeudi 7 novembre son Rapport statistique annuel État de la pauvreté en France 2019. Constats et analyses sur la précarité  issus de l’observation sur l'ensemble du territoire national de plus de 72 000 situations (sur les 1 347 500 personnes accueillies en 2018).

Pour son rapport 2019, l'association a complété son étude d'une analyse de la situation des migrants en France et dans le monde et éclairé ses constats de propositions pour un accès à une vie digne permettant à tous de vivre ensemble en paix.  

État de la pauvreté en France 2019
Pour son rapport 2019 sur l'État de la pauvreté en France, le Secours Catholique alerte sur une hausse de l'extrême pauvreté et sur la précarisation de plus en plus importante des migrants arrivant sur le territoire.
Dans sa deuxième partie, il dresse le constat de la nécessité pour tous de l'accès aux droits fondamentaux et porte un regard international sur la situation des populations migrantes à travers le monde.
Télécharger le rapport

 

05/11/2020

TOUSSAINT -RENCONTRE DE TOUTES LES RELIGIONS A BUSSY SAINT GEORGES

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VOUS N'AUREZ PAS LA GUERRE

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Publié le 5 novembre 2020

par Christine PEDOTTI

 

Photo : Maya-Anaïs Y. (CC BY 2.0)

Il y a cinq ans, le 13 novembre 2015, après les crimes terroristes du Stade de France, des terrasses et du Bataclan qui firent 130 victimes et plus de 400 blessés, Antoine Leiris, dont l’épouse avait été tuée ce soir-là, écrivait un texte bouleversant intitulé Vous n’aurez pas ma haine. Aujourd’hui, après le meurtre de Samuel Paty et ceux de trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice, nous devons avec le même courage, la même fermeté d’âme, dire : « Vous n’aurez pas la guerre. »

Il nous faut le dire à ceux qui nous attaquent et espèrent que nous allons nous jeter dans la bataille et rendre coup pour coup. Ceux-là veulent le chaos. Ils imaginent que, si nous perdons notre sang-froid et notre raison, si nous mettons dans le même sac du soupçon tous les musulmans, alors ceux-ci, en France et au-delà, tomberont dans leurs bras. Alors l’islamisme ne sera plus une menace minoritaire n’ayant pour arme que la terreur, mais une véritable puissance politique.

Mais, ce refus de la guerre, nous devons aussi et surtout l’opposer à tous ceux et celles qui, face à l’épouvante réelle que suscitent ces actes, trouvent un intérêt politique à faire monter les enchères. Depuis quelques décennies, nous vivons dans des sociétés paisibles. Les jeunes hommes ne meurent plus au combat, et nous vivons de plus en plus vieux et en bien meilleure santé. Même le terrible coronavirus ne fera guère bouger le curseur de l’espérance de vie.

Nos États sont protecteurs, providents même, et nous assurent la sécurité. Ces drames violents, théâtraux, nous font vaciller car ils atteignent ce qui nous est le plus précieux.

Mais, justement, il s’agit de défendre la paix, de défendre le droit et la justice contre ces crimes, et nous n’y réussirons pas en bradant follement le droit, la justice et la démocratie. Si nous le faisions, non seulement nous n’aurions pas la paix, mais nous y perdrions aussi l’honneur.

Le sang-froid et la raison sont nos seules armes et elles sont de celles qui ne tuent pas. Elles sont souveraines contre tous les délires extrémistes, toutes les chimères radicales ; celles des fous de dieu comme celles des fous de l’ordre. À tous nous disons : « Vous n’aurez pas la guerre. »

Christine Pedotti

Photo : Maya-Anaïs Y. (CC BY 2.0)