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18/03/2021

CE QUE LA PANDEMIE A REVELE

Ce n’est pas seulement un goût pour les anniversaires, bons ou mauvais, c’est plutôt un souvenir physique : il y a un an presque jour pour jour, le Covid-19, dont on ne pratiquait pas encore couramment le nom faisait subitement irruption dans nos vies et modifiait radicalement notre rapport au monde, au temps, au travail, au sport, à la culture, aux voyages. Souvenez-vous, l’hiver avait été sinistre, pas très froid mais pluvieux et venteux, et on aspirait au printemps.

Depuis un gros mois, on entendait parler de ce « virus chinois ». TC y avait consacré un éditorial et deux articles dès le 6 février ; tous étaient alarmants. Pour autant, le confinement, avec sa violence, sa radicalité, nous a tous et toutes pris de court. Comment imaginer qu’on allait en quelque sorte « arrêter » le monde ? Souvenons-nous de ce silence quand les rues se sont vidées. Le « monde d’avant » est resté de l’autre côté, du côté du bruit, de l’agitation.

Un an plus tard, nous sommes encore dans cet étrange « entre-monde ». Le miracle des vaccins conçus en des temps record est la promesse d’une sortie vers l’« après », même si nous sommes encore sous la menace de sursauts divers. S’il est trop tôt pour faire un bilan, il est des choses dont nous sommes déjà assurés ; il est probable que les transports aériens et le tourisme de masse auront connu en 2019 un pic qu’ils ne retrouveront peut-être jamais. La part de nos activités via Internet a considérablement augmenté – travail, démarches administratives, achats, culture – et dans la foulée s’aggrave ce qu’on nomme la « fracture numérique ».

Restent les questions éthiques liées à la pandémie. Les pays riches peuvent nourrir un débat générationnel : on aurait sacrifié les plus jeunes pour protéger les plus âgés. Mais les conséquences du ralentissement des échanges avec les pays les plus pauvres sont autrement plus graves : 150 millions de personnes supplémentaires sous le seuil de grande pauvreté, des enfants retirés de l’école et mis au travail, des filles mariées précocement pour soulager les familles… Partout, le Covid est un révélateur d’inégalités… Puissions-nous avoir appris quelque chose car, dans le monde d’après, nous devrons faire face à l’urgence climatique et à des dilemmes similaires.

Christine Pedotti

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