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01/07/2021

PASSION FRANCAISE

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Publié le 1/07/2021
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Le constat ne peut guère être discuté ; ces deux derniers dimanches de juin, les Français et les Françaises ont voté, même si deux sur trois l’ont fait avec leurs pieds et non en glissant un bulletin dans l’urne. Le peuple français est un peuple trop politique depuis trop longtemps pour que l’on puisse attribuer à une prétendue « fatigue démocratique » un si ample mouvement d’abstention. Et, s’ils ne sont pas allés voter, c’est qu’ils avaient de bonnes raisons politiques de ne pas le faire : ça ne les intéressait pas.

La première conséquence de cette abstention a été de reconduire les sortants ; résultat logique d’un scrutin qui n’a suscité ni haines ni passions. Après tout, les exécutifs régionaux et locaux n’ont sans doute pas démérité dans la sphère d’exécution et d’initiative qui est la leur. Car là se trouve l’une des vérités de cette élection : les régions françaises ont « déconcentré » le pouvoir mais elles ne l’ont certainement pas « décentralisé ». Soyons lucides, la gestion des lycées et celle d’une part des transports ou des déchets sont certainement des questions importantes mais elles ne déchaînent pas les passions politiques. Pour le reste, les régions et les départements soutiennent des orientations qui sont initiées et financées « au centre ». À quoi il faut ajouter que la réforme de 2015 a constitué de grandes régions dont beaucoup n’ont pas – pas encore – d’identité historique et culturelle.

Les électeurs et électrices ont donc snobé un scrutin « sans importance », se réservant pour la mère de toutes les batailles, la présidentielle, cette passion française. On peut bien déplorer la focalisation de la politique sur ce moment-là, les experts peuvent expliquer à quel point le phénomène est pervers, on adore ça. Du sang, des larmes, des traîtres, des rebondissements, du suspens. Pourquoi s’en priverait-on, d’autant que c’est nous qui pour l’essentiel choisissons les acteurs, écrivons le scénario et surtout décidons de l’issue. Pourquoi s’infliger le documentaire insipide des régionales et départementales alors que l’année qui vient nous promet une superproduction ?

Allez, encore un tout petit peu de patience, le casting est déjà en cours, le spectacle va commencer.

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