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15/07/2021

SANTE PUBLIQUE

Photo : Prefeitura Campinas, PDM-owner, via Wikimedia Commons

Pendant de longs siècles, la santé était une bénédiction – un vœu que l’on formait, un bien pour lequel on priait – et la maladie une fatalité. Les progrès extraordinaires de la médecine ont totalement transformé cette vision. Ces progrès, associés à l’extrême enrichissement des sociétés contemporaines occidentales, on permis de mutualiser le risque de la maladie et d’assurer à tous et toutes un soin efficace et, qui plus est, équitable. Ce privilège dont nous jouissions un peu sans le savoir est d’ailleurs devenu un objectif pour l’ensemble de la population humaine.

La pandémie a mis en lumière ce radical changement par rapport à la longue histoire humaine. Désormais, la santé est un bien commun et collectif. Certes l’éternité n’est pas promise, sauf par quelques utopistes, mais assurer au plus grand nombre une longue vie en bonne santé est devenu une obligation de l’État moderne, au même titre que la sécurité des biens et des personnes par le biais de la justice et de la police. La santé n’est plus un bien individuel soumis aux aléas de la nature et de la malchance mais un objet public. On parle d’ailleurs de « santé publique ».

Sans que nous ne nous en rendions véritablement compte, la santé est entrée dans le domaine régalien. Assurer la santé de tous est devenu le devoir de la puissance publique et les contraintes lourdes des confinements successifs ont bien eu pour but de « préserver le système de santé », c’est-à-dire de permettre à ce système de continuer à ouvrir à tous et toutes l’accès aux soins, pour le Covid mais aussi et surtout pour toutes les autres maladies.

Dès lors, la vaccination ne peut strictement plus appartenir au domaine du choix individuel. La santé, en ce qu’elle est devenue un bien collectif, n’est plus du ressort de l’exercice de la liberté individuelle. Elle entre dans le champ politique et son contrôle est celui de la démocratie. L’État a donc le droit d’imposer la vaccination afin de garantir la sécurité de tous et toutes, et nous avons le devoir de l’accepter comme nous nous soumettons à la loi et consentons à l’impôt. Cette règle peut souffrir quelques exceptions, les situations particulières et, peut-être, l’objection de conscience.

Demeure, à l’heure où ces lignes sont écrites, le jugement d’opportunité : quel est le choix le plus rapidement efficace, la contrainte ou l’art de la conviction ?

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