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25/12/2021

JOYEUX NOËL, VOEUX 2022

  L'équipe de BOBIGNY VOUS PRESENTE ses meilleurs voeux pour 2022

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Paroles de Mgr Hervé GIRAUD prélat de la MISSION DE FRANCE.pdf

24/12/2021

NATIVITE

Nativité

   Nativité du Maître de Salzbourg v.1400, Kunsthistorisches Museum, Vienne

Noël, fête de l’Incarnation. Qu’est-ce à dire, au-delà de tout un enseignement sur la façon qu’a Dieu de se présenter à nous, d’entrer en relation avec nous ? Avant de méditer... Lire la suite

23/12/2021

DOUCE FRANCE

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TC.GIFDOUCE FRANCE

Nous espérions qu’en 2021 nous en aurions fini avec le « maudit virus ». Hélas, les perspectives pour 2022 demeurent inquiétantes, même si l’efficacité de la vaccination est grande et atténue les effets des vagues épidémiques. Le virus circule à vive allure et ne cesse de muter. Si les pays développés ont une forte couverture vaccinale, des pans entiers du reste du monde se heurtent à la fois à la non-disponibilité du vaccin, à des problèmes logistiques considérables et à des hostilités vaccinales extrêmement vives. Tout cela mêlé peut nous faire craindre que 2022 soit encore une année « Covid ». Pourtant, à l’aube de cette nouvelle année, plutôt que de nous laisser aller au découragement, prenons le temps de nous réjouir. Oui, osons nous dire qu’il fait bon vivre en France. Je sais tout ce qui peut être objecté à ces mots, mais prenons le temps de regarder ce qui va, ce qui est beau, bon et juste, afin d’y trouver la force de le défendre, d’entreprendre d’autres conquêtes et de le partager plus largement.

Reparlons donc du virus, des soins et des vaccins, et réjouissons-nous de vivre dans un pays capable de soigner tout le monde, sans exclure qui que ce soit pour des raisons financières. Vivre en France, même sans titre, ouvre le droit à la santé et à des soins de qualité. S’il faut se battre pour sauver une cathédrale, que ce soit celle-ci, celle de la « sécu » pour tous et toutes. Bien sûr, on peut – et il faut – faire encore mieux, rénover l’hôpital et l’offre de soins, mais ne boudons pas ce que nous avons.

Oui, le système de protection sociale – maladie, chômage, famille, retraite, logement, handicap – est lourd et complexe et peut et doit être amélioré, mais il existe et il fonctionne. Et c’est notre honneur de ne le soumettre qu’à des conditions de ressources et non d’origine.

Oui, l’Éducation nationale est une pesante machinerie qui peut et doit être améliorée, mais elle accueille tous et toutes, de la maternelle à l’université, gratuitement ou à très faible coût comparé à bien d’autres pays.

Oui, tant la justice que la police pourraient mieux fonctionner, mais, même cahin-caha, quoi qu’on en dise, la France est l’un des pays les plus sûrs et les plus paisibles au monde.

Réjouissons-nous de ce que nous avons, fruit des luttes, des conquêtes, des révolutions, des réformes. Et protégeons-le jalousement ; c’est la véritable identité de la France.

Publié le
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17/12/2021

CE BEAU DON DE L'AMITIE

Greiner.GIFDominique Greiner,  rédacteur en chef de Croire-La Croix

ÉDITO

Ce beau don de l’amitié

La semaine dernière, j’évoquais ici les rumeurs qui ont conduit le pape à accepter la démission de Mgr Aupetit. Entre-temps, un hebdomadaire à sensation publiait des pages pleines d’insinuations sur les liens de l’archevêque désormais émérite de Paris avec une femme qui fait partie de ses amis. Le procédé est ignoble. Non seulement il foule aux pieds les règles de base de la déontologie journalistique, mais il salit une amitié spirituelle en la suspectant d’être autre chose que cela. Comme si une telle amitié entre un homme et une femme n’était pas de l’ordre du possible.

Pourtant, qu’il est bon d’avoir des amis – et des amies – sur qui l'on peut compter, surtout dans les moments difficiles. « L'ami aime en toute circonstance, et dans le malheur il se montre un frère », lit-on dans le livre des Proverbes (17, 17). Et quand Jésus dit à ses disciples « je ne vous appelle plus serviteurs mais amis » (Jn 15, 15), il donne une nouvelle intensité au beau mot d’amitié. L’amitié qu’il nous porte devient le modèle de toute amitié.

« L’amitié qui doit exister entre nous prend naissance dans le Christ, se maintient conformément au Christ, atteint son but et devient d’autant plus profitable qu’elle est tournée vers le Christ », écrit Aelred de Rievaulx (1110-1166) dans son Traité sur l’amitié spirituelle. Pour le cistercien, l’amitié que peuvent se porter deux chercheurs de Dieu est même une préfiguration du Royaume à venir. Une telle conception de l’amitié, qui n’exclut pas la prudence, ne peut se comprendre que dans un monde qui croit à la grâce. Une grâce qui vient de Dieu pour guérir, rendre digne, parfaire notre condition humaine, jusque dans son intimité la plus profonde.

Qu’on puisse douter et salir une amitié spirituelle entre un homme et une femme dans les médias n’est finalement que le symptôme d’une époque qui ne croit plus guère à la grâce, d’une société obnubilée par le sexe, incapable de concevoir que deux êtres puissent nouer une relation profonde et chaste.

Dans ce monde désenchanté, les amitiés qu'il nous est donné de vivre apparaissent d’autant plus précieuses. Soignons-les. Respectons celles des autres. Elles disent quelque chose de Dieu et nous rendent meilleurs.

10/12/2021

PEUR DE TOUT - Edito - Pôle jeune de la MISSION DE FRANCE

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Peur de tout

Peur de ne pas réussir, peur de ne pas être à la hauteur, de se tromper
Peur de ne pas être reconnu, de passer inaperçu, de n’être rien,
Peur de ce monde qui va mal, peur de voir le voir aller plus mal,
Peur de voir notre église, la société ou même la vie s’effondrer,
On peut avoir peur de tout cela.
On peut regarder ailleurs, se distraire, vivre au jour le jour…
En on peut aussi vivre dans l’espérance.
En nous, en toi qu’est-ce qui domine, qu’est-ce qui va prendre le dessus ?
Qu’est-ce qui te donne confiance en l’avenir ?
Sur quoi, sur qui peux-tu t’appuyer pour vivre debout quoi qu’il advienne ?

L’avent est le temps de ces questions que l’on peut formuler autrement : à quoi je me prépare ?
Quelle crèche je prépare en moi et dans ce monde, quels choix je pose, pour que le Christ, la paix vienne encore
Il est temps de revenir au désert avec Jean-Baptiste, de nous laisser plonger dans l’eau du Jourdain pour traverser la peur, de nous laisser relever pour avancer encore,
Pour accueillir sans peur celui qui vient, l’enfant que l’on attend ou l’inconnu dans le métro, ou encore le migrant ou le détenu… Celui qu’on n’attend plus.

Bon avent !

                         Bruno R.

NOËL DANS LE MÉTRO

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Une nouvelle édition à REPUBLIQUE

Les fêtes de fin d'années approchent, et avec elles se profile LE rendez-vous du Pôle Jeunes qui fait son grand retour cette année : Noël dans le Métro !

Le samedi 18 décembre, nous te donnons rendez-vous à la station République !

Qu'est-ce que c'est, Noël dans le Métro ? Une après-midi dans le métro parisien pour faire de la musique, rencontrer les passant·e·s, partager avec d'autres un temps gratuit dans une ambiance festive... bref vivre le temps de Noël autrement, en mettant de côté sa liste de courses, ses préoccupations et en prenant le temps d'échanger !

 Quand ? Où ?
Rendez-vous le samedi 18 décembre, de 15h à 18h, dans les couloirs de la station République.

Et après ?
Nous prolongerons ce temps après 18h par une veillée au PESP pour relire ce qui a été vécu et faire résonner l'évangile. Clic...  NOËL DANS LE METRO INFOS

 Clic ...  JE SUIS INTERESSEE

09/12/2021

LA FRANCE, LA FRANCE

Photo : Faces Of The World (CC BY 2.0)

Cette fois, nous y sommes ou presque ; les « petits chevaux » sont presque tous alignés sur la ligne de départ pour la grande course présidentielle. Il manque certes le président sortant, mais il ne fait guère de doute qu’il sera candidat à sa succession et, à date, le prétendant le plus sérieux pour le titre, de sorte que tous les autres sont pour l’instant des challengers.

Que dire sinon gémir de tristesse devant l’affligeant émiettement de la gauche ? Au-delà de son incapacité dramatique à présenter un candidat ou une candidate ayant un espoir de figurer au second tour, sa faiblesse et sa dispersion ne lui permettent même pas de peser sur le positionnement d’Emmanuel Macron, qui cherchera plutôt à rattraper des électeurs et des électrices fuyant une droite tendue vers l’extrême. Car c’est bien à droite que ça se passe, une droite dont les différentes nuances n’atténuent pas les couleurs criardes et violentes. Marine Le Pen se retrouve bizarrement à incarner la droite populaire du gros rouge qui tache et du (faux) « bon sens près de chez vous ». Sa bonhomie en deviendrait rassurante comparée à la figure de Zemmour, tout recuit de ressentiment, en appelant à une France pétaino-pompidolienne fantomatique, une France issue de l’accouplement improbable de Dupont Lajoie et de Brasillach. Il a été rejoint, sans grande surprise, par les militants de Sens commun – rebaptisé Mouvement conservateur en 2020 –, une formation droitière issue du combat contre le mariage pour tous.

La campagne de désignation du champion des Républicains quant à elle a d’abord montré des candidats infléchissant leur propos sur des positions de plus en plus nationalistes, xénophobes et autoritaires. Le premier tour a placé Éric Ciotti en tête et, s’il s’est finalement incliné devant Valérie Pécresse, il a quand même atteint 40 % des suffrages en ne cachant pas sa proximité avec l’autre Éric. Il n’a d’ailleurs pas attendu vingt-quatre heures pour peser sur la vainqueure en prétendant lui dicter des choix de campagne aussi radicaux qu’un « Guantánamo à la française » dans la lutte antiterroriste.

Que reste-t-il de la France dans tous ces délires ? La France « millénaire » et fantasmatique de certains est-elle une autre France que celle des Lumières, de l’universalisme, des droits humains, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la laïcité ?

Christine_Pedotti-100x100 (2).jpgChristine Pedotti  TC.GIF

 

06/12/2021

« La juste place de chacun » par Pierre-Alain LEJEUNE curé de quatre paroisses du Diocèse de Bordeaux

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Nous avons tous été profondément meurtris par les révélations du rapport de la CIASE : non seulement les abus sexuels commis par des prêtres et religieux mais aussi la manière dont ces scandales ont été étouffés pendant des décennies. 

     Un groupe de paroissiens a entrepris la lecture du rapport et je me suis joint à eux la semaine dernière. L’une des nombreuses questions que nous avons abordées vendredi dernier, est celle de la place du prêtre dans la communauté chrétienne. En effet, lorsque le prêtre est un homme à part, intouchable, en position de surplomb, personne n’osera dénoncer même les pires agissements. C’est d’ailleurs probablement la recherche de cette position dominante leur garantissant l’impunité, qui a attiré vers le sacerdoce des hommes présentant de graves déséquilibres psycho-sexuels. Nous comprenons mieux aujourd’hui que ce n’est pas le sacerdoce qui pousse à la pédo-criminalité mais plutôt les pédo-criminels qui sont attirés par le sacerdoce. 

     Pour cela, il est essentiel de redonner au prêtre sa juste place : le voir non pas sur un piédestal mais comme un serviteur. Mieux comprendre la place du prêtre, c’est d’abord redécouvrir que la différence prêtre/laïcs n’est pas « essentielle ». Ce qui est essentiel, c’est le baptême que nous avons tous reçu ; c’est notre trésor commun et pour ma part, je considère que je n’ai rien reçu de plus grand que le baptême. Le ministère de prêtre confié à quelques-uns ne leur confère aucune supériorité mais fait d’eux des serviteurs. Le prêtre ne fait pas le lien entre vous et le Christ car chaque baptisé est en lien direct avec le Christ. Le prêtre en revanche est au service de ce lien qui nous unit au Christ Jésus, au service de la vocation des baptisés. Il ne doit jamais être un intermédiaire mais un serviteur. 

     Évidemment, dans la mesure où il exerce la mission de pasteur, le prêtre (et plus encore l’évêque) est investi d’une autorité et il ne s’agit en aucun cas de refuser ou de fuir cette responsabilité. Il faut l’assumer. Mais dès qu’il y a autorité, il y a danger ; le danger que viennent s’y loger le péché de l’homme et son désir de toute-puissance. Nul ne peut se croire à l’abri de ce risque. Les apôtres eux-mêmes dans l’Évangile seront repris par Jésus sur ce point. Il est donc essentiel que cette autorité soit vécue comme un service du peuple de Dieu et en collaboration avec une équipe de paroissiens. C’est en cela que le prêtre a autant besoin des paroissiens que les paroissiens ont besoin du prêtre. C’est ensemble que nous nous aidons à assumer pleinement nos vocations respectives. 

     Un jour, Saint Augustin a mis des mots d’une grande justesse sur la relation du pasteur au peuple qui lui est confié, des mots qui peuvent grandement nous éclairer aujourd’hui : "Si ce que je suis pour vous m'épouvante, ce que je suis avec vous me rassure. Pour vous en effet, je suis l'évêque ; avec vous je suis chrétien. Évêque, c'est le titre d'une charge qu'on assume ; chrétien, c'est le nom de la grâce qu'on reçoit. Titre périlleux, nom salutaire".

     Cette juste place me semble être une question décisive car je crois que la juste place du prêtre détermine la juste place de chaque baptisé. Si le prêtre est perçu comme un « super chrétien » alors les baptisés auront tendance à se considérer comme des chrétiens de seconde zone, pouvant être dispensés de vivre l’Évangile dans toute sa radicalité. A l’inverse, lorsque le prêtre est accueilli comme un serviteur de notre vie baptismale, alors nous sommes tous entraînés à vivre pleinement notre baptême. 

     Cette crise majeure que traverse l’Église est sans doute un signe des temps et il nous faut saisir cette occasion pour grandir dans la foi. De cette crise,  nous sortirons par le haut et nous sortirons grandis, si du moins nous savons nous mettre ensemble à l’écoute de l’Esprit Saint. La démarche synodale est en cela une opportunité et une grâce qu’il ne faut pas manquer ! 

Pierre Alain Lejeune / Crédit photo : Paroisses des Jalles

02/12/2021

NOTRE HUMANITE SOMBRE EN MANCHE

Le drame de la noyade de vingt-sept personnes, femmes, hommes et enfants entre les côtes française et anglaise nous donne envie de pleurer. Nous savions pourtant que cela allait arriver ; nous savons que cela arrivera de nouveau. Nous savons aussi que les conditions de survie à proximité des lieux d’embarquement sont épouvantables et inhumaines. Et pourtant, à part pleurer, crier, nous indigner, nous ne savons pas ce qu’il faut faire.

Nous nous sommes fait récemment l’écho dans nos colonnes des trois personnes qui étaient en grève de la faim pour protester contre les exactions des forces publiques françaises qui détruisent les campements de fortune. Mais nous savons aussi que la constitution de camps assurant des conditions de vie moins inhumaines aux abords d’une mer que les autorités de part et d’autre veulent maintenir aussi infranchissable qu’un mur n’est pas une solution non plus… Nous avons également compris que les accords du Touquet, qui déplacent la frontière britannique sur la côte française, aggravent l’impasse dans laquelle nous sommes. Et nous voyons bien que Boris Johnson profite allégrement de la situation pour asseoir la légitimité d’un Brexit qui commence à coûter très cher à ses concitoyens. Nos cris, notre indignation s’opposent en vain au cynisme politique, qui s’appuie des opinions publiques qui partout en Europe redoutent l’afflux de populations réputées inassimilables et nourrissent des fantasmes de remplacement et de destruction de notre modèle culturel.

Et puis, il y a Maryam, une jeune femme kurde de 24 ans qui voulait rejoindre son fiancé, résident légal au Royaume-Uni. Sur les photos qu’elle a postées sur les réseaux sociaux avant son départ, elle est belle comme un soleil, resplendissante de bonheur et d’espoir. Elle croit qu’elle a la vie devant elle. Sauf que le Royaume-Uni a fermé sa frontière ; bien qu’elle ait un visa italien, elle ne peut traverser. L’amour fait des miracles, croit-elle, et, par un jour sombre de novembre, sans crainte, elle embarque sur un frêle esquif et prévient son amoureux qu’elle arrive. La Manche sera son tombeau ; une histoire belle et tragique comme un livret d’opéra.

Combien faudra-t-il de Maryam pour provoquer un sursaut d’humanité ?

Christine Pedotti Christine Pedotti TC.GIF

01/12/2021

MIGRANTS, CHANGER DE VISION

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Si loin, si proches
Migrants, changer de vision
Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef à La Croix

Pendant quelques jours, on a pu croire que l’Europe allait être envahie. Ce n’était pas les Huns ni l’Armée rouge mais quand même « la plus grande tentative de dé-stabilisation de l’Europe » depuis la guerre froide, selon le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Des milliers de migrants attendaient en Biélorussie de pouvoir franchir la frontière. Pour les en empêcher, Varsovie a bouclé la zone, déployé plusieurs milliers de soldats, gardes-frontières et policiers. Des clandestins ont été débusqués jusque dans les hôpitaux.

Ce flux migratoire ne devait rien au hasard. Les Européens ont établi que la Biélorussie avait délibérément acheminé les migrants à cette frontière, après avoir délivré des visas et affrété des vols à partir de capitales du Moyen-Orient. L’autocrate Alexandre Loukachenko se vengeait ainsi des sanctions infligées à son régime depuis l’élection présidentielle truquée d’août 2020, qu’il affirme avoir emportée. Ses services ont activé des réseaux de passeurs au Kurdistan, en Syrie, au Liban, faisant miroiter un accès facile vers l’Allemagne, nouvel eldorado. Les mafias ont récolté une manne en suscitant l’élan d’hommes et de femmes jeunes, parfois avec enfants, désireux de fuir un avenir désespérant. La Pologne affirme avoir enregistré au total plus de 34 000 tentatives de franchissement de sa frontière, avec un pic en octobre. La Biélorussie a évoqué le chiffre de 7 000 migrants sur son sol, dont plusieurs centaines ont été depuis rapatriés. Selon les ONG, 11 personnes sont mortes durant la traque, de froid ou de maladie.

L’Union européenne a fini par faire reculer le potentat de Minsk. La compagnie aérienne biélorusse va être punie et la Commission propose un texte visant à pouvoir sanctionner à l’avenir « les sociétés complices de traite et de trafic de migrants ».

Fin de l’épisode ? La question des migrants est récurrente depuis vingt ans mais rarement elle aura pu être appréhendée avec autant de facilité. Les spectateurs que nous étions en ont perçu toute la dramaturgie : comme dans une tragédie grecque, la raison d’État a broyé les destinées humaines. Mais comment ne pas en garder un profond goût d’amertume. Quoi ? Étions-nous vraiment menacés par ces milliers de personnes cherchant un avenir meilleur ? N’était-il pas possible de trouver des solutions plus respectueuses de la dignité humaine ?

La question migratoire est difficile et malheureusement dans une impasse à l’échelle européenne. La plupart des gouvernements sont tétanisés par la dimension politique de l’enjeu. L’Union ne réussit pas à dégager de nouvelles formes de solidarité entre ses membres. Elle parvient malgré tout à peser sur ses voisins en vue de limiter les flux migratoires et de faire respecter ses frontières. Mais elle est sur la défensive et manque d’assurance. Une nouvelle stratégie nécessiterait de travailler sur les représentations que les citoyens ont des migrants. Une attitude plus confiante dans la rencontre et l’altérité devrait être stimulée, notamment en observant le passé. L’Europe a toujours été un continent d’arrivées et de départs. C’est ce que raconte l’exposition « Picasso l’étranger », au Musée national de l’histoire de l’immigration, à Paris (1). L’exilé catalan est devenu une figure mondiale de l’art en France. Picasso n’a pourtant jamais été naturalisé français et il a, de ce fait, longtemps vécu dans l’insécurité.

(1) Jusqu’au 13 février. histoire-immigration.fr