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26/05/2022

ECOLOGIE,CROYANCES ET PRATIQUE

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Écologie, croyances et pratique 

 

Des voix s’élèvent, en particulier du côté des militants de l’écologie, pour regretter que le gouvernement d’Élisabeth Borne ne comporte pas une grande voix ou une personnalité connue engagée dans ce domaine. Cette absence fait douter de la résolution du Président à mettre la question environnementale au centre de son quinquennat. On répète à l’envi son propos du 16 avril à Marseille : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas. »

Sur le papier, cependant, la nouvelle Première ministre est aussi « chargée de la Planification écologique et énergétique ». À ses côtés, deux femmes : Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la Fonction publique, devient ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Agnès Pannier-Runnacher, anciennement à l’Industrie, prend le portefeuille de la Transition énergétique. Toutes deux sont rattachées à la Première ministre. S’y ajoute, à Matignon même, un secrétariat général à la Planification écologique, confié à Antoine Peillon. Ce dernier maillon présente l’avantage de créer une administration spécifique dédiée très précisément à mesurer les impacts écologiques des diverses décisions politiques.

Faut-il voir là une façon de noyer le poisson écolo en créant d’inutiles rivalités ou espérer que, désormais, la question de l’écologie ne sera plus une figure rhétorique dans le discours politique mais bien un souci de tous les instants ? De fait, la nomination en 2017 du très médiatique Nicolas Hulot, avec le titre flamboyant de ministre d’État chargé de la Transition écologique et solidaire, avait finalement mal tourné ; un ministère, c’est bien des lourdeurs, beaucoup de bureaucratie et des compromis qu’un militant ne peut guère assumer.

Dans l’état d’urgence où nous sommes, l’écologie ne peut plus être un acte de foi, même ratifié par l’engagement héroïque et sacrificiel d’une vie. Cela doit devenir une pratique de chaque instant, de tous et de chacun, dans tous les secteurs de l’activité humaine ; une sorte de révolution et, pour la plupart d’entre nous, une conversion des pratiques. Alors, sans doute, les ministres ne sont-elles pas des « croyantes » de la première heure ; nous les jugerons donc à leur pratique.

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Christine Pedotti

Photo : Jonathan SaragoCC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

19/05/2022

PLEURE JERUSALEM

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Pleure, Jérusalem !

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La scène est insupportable : d’un côté un groupe de policiers, casqués et lourdement protégés, tout de noir revêtus, matraque à la main, de l’autre un cercueil porté à bout de bras par des hommes en simple tee-shirt. Le cercueil progresse, nous sommes dans la cour de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem – établissement de soins fondé en 1954 par des Françaises, les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition. Et puis les policiers chargent, repoussent les porteurs du cercueil à coups de matraque. Les hommes reculent, les policiers continuent à frapper du poing et du pied, le lourd fardeau vacille et plonge en avant. Les porteurs qui se tiennent à l’arrière se cramponnent et retiennent le coffre. Finalement, ils ne le laisseront pas échapper. Dans un immense désordre, le cercueil est conduit jusqu’à la Vieille Ville, où la messe des obsèques de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée d’une balle dans la tête en plein travail en Cisjordanie, est célébrée à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation (de rite grec melkite catholique) à la porte de Jaffa.

Certes, les horreurs dévoilées lors du retrait des troupes russes en Ukraine nous « habituent », mais quand même… Attaquer un cercueil, une procession funéraire a quelque chose de profondément inhumain. Cette scène éclaire d’une lumière crue l’impasse dans laquelle sont plongés les Palestiniens, privés de leurs droits élémentaires – et en particulier celui d’être protégés par la loi contre l’arbitraire –, mais aussi les Israéliens. Quand la simple perspective que soient déployés des drapeaux palestiniens, que soient entonnés des chants nationalistes déclenche un tel niveau de rage du côté des forces de l’ordre israéliennes, que reste-t-il d’un espoir de concorde ? La violence faite aux morts est pire que celle qui est faite aux vivants car elle est symbolique. Elle s’attaque à la mémoire, celle des vivants, celle des morts, celle de ceux qui viendront ensuite. Elle s’étend d’âge en âge comme un poison, une contagion.

La Bible fait devoir de ne pas laisser le corps des condamnés ou des ennemis exposé après le coucher du soleil ; pour donner une chance au jour nouveau… Aujourd’hui, quelle chance reste-t-il pour la paix en Israël-Palestine ?

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Photo : Osps7CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

16/05/2022

CHARLES DE FOUCAULT, FRERE UNIVERSEL

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Publié le par Garrigues et Sentiers

 

Charles de Foucauld, frère universel 

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Le 15 mai a eu lieu la canonisation de trois Français : César de Bus (fin du 16e siècle), fondateur d’une congrégation, Marie Rivier (18e siècle) qui a investi dans le champ éducatif, et Charles de Foucauld, mort en 1916.

Saintes, tout simplement

Il y a quelques années, à Rome, un cardinal français chargé par le pape de renouer avec Cuba,  me rapporta une discussion avec Fidel Castro. Celui-ci, dont la mère venait de mourir, lui demanda : « Qu’est-ce qu’un saint pour l’Église catholique ? ». « C’est compliqué, répondit le prélat. Il y a les saints officiellement déclarés par une procédure ecclésiale. Et il y a beaucoup de braves gens, inconnus du grand public, mais que, dans notre cœur, nous considérons comme des saints. Voyez, votre mère qui vient de nous quitter, vous l’aimiez et l’admiriez beaucoup. Elle était vraiment pour vous un témoin de la tendresse et de l’amour. Je crois qu’elle est sainte dans le cœur de Dieu. Ma maman, ajouta le cardinal, est morte il y a trois ans. Je crois qu’elle parle avec la vôtre ce soir. Elles nous regardent et leur bonté témoigne de leur sainteté ». Le lider Maximo s’effondra en larmes et l’entretien s’arrêta là !

Les saints officiels 

Chaque journée nous donne rendez-vous avec eux. Il s’agit de personnes ayant manifesté une vie exemplaire, conforme aux principes de la religion. Certaines ont enduré le martyre pour rester fidèles à la foi. D’autres sont sanctifiées grâce à « l’héroïcité de leurs vertus ».

Les saints témoignent d’un monde sacré, différent. La canonisation est une décision juridique formelle qui n’a pas toujours existé. Certaines personnes étaient déclarées saintes par « la clameur du peuple », dès leurs décès. Une procédure publique, stricte et parfois longue, a voulu éviter les imprévus de la rumeur publique.
Aujourd’hui nous avons besoin, peut-être plus que jamais, de témoins qui rayonnent la paix et la joie, grâce à leurs convictions religieuses. Ils nous disent que vivre en fraternité est un objectif accessible, et que la démarche d’ajustement sur l’amour de Dieu est proposée à tous et toutes.

Charles de Foucauld (1864–1916) 

Il est sans doute le plus connu des trois Français canonisés : le plus surprenant, aussi ! Aristocrate, né dans une famille catholique, il « perdit » la foi à l’adolescence puis réussit le concours de l’école militaire de Saint-Cyr. La fortune familiale lui permit de profiter des plaisirs de la vie. Il dilapida ses biens et partit avec son régiment en Algérie. Ayant quitté l’armée, il explora le Maroc, costumé en vieux rabbin miséreux ; il dessina beaucoup, subjugué par la beauté du paysage. Il noua des liens d’amitié avec les chefs locaux.
En 1886, à Paris, il connut un profond « retournement » : tout son être « appartenait désormais au cœur de Jésus ». Il devint prêtre en 1901 et s’installa en solitaire, dans un dénuement total, dans le Hoggar algérien, auprès des Touaregs. Il fut assassiné à Tamanrasset en 1916, par des musulmans fanatiques, mécontents de voir le Français vivre avec des Touaregs qui ne rejetaient pas le « grand marabout chrétien ».

« Une minute de prière »

Il collabora à plusieurs ouvrages sur la culture touarègue ainsi qu’au premier dictionnaire français-touareg. Pour rencontrer et connaître l’autre, il faut savoir sa langue, et accueillir la richesse de sa culture. Il dénonça les inégalités vécues par les plus pauvres. Il s’intéressa à la géographie, à la beauté de la nature : « J’ai peine à détacher mes yeux de cette vue admirable dont la beauté et l’impression d’infini rapprochent tant du Créateur ». Il ne provoqua aucune conversion mais sa réputation dépassa le désert, les Touaregs et les militaires français qu’il rencontrait.

En 1968, le pape Paul VI estimait que ses écrits spirituels et sa pratique de la charité totale le rendaient « digne d’être appelé Frère universel ». La prière prenait beaucoup de son temps : « Jamais un vaisseau à voile ou à vapeur ne te conduira si loin qu’une minute de prière ».

Charles de Foucaud est un saint vraiment très moderne qu’il convient de débarrasser d’une « image doucereuse, et d’une fraternité éthérée ». (Hors-série Le Figaro, mai 2022) Pour les croyants comme pour les non-croyants en Dieu, son programme est plus que jamais d’actualité : « Notre cœur a soif de plus d’amour que le monde ne peut lui en donner ; notre esprit a soif de plus de vérité que notre monde ne peut lui en montrer ; tout notre être a soif d’une vie plus longue que celle que la terre peut lui faire espérer ».

Guy Aurenche GUY AURENCHE.jpg

Source : https://saintmerry-hors-les-murs.com/2022/05/12/charles-de-foucauld-frere-universel/

09/05/2022

AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE et à ceux qui l'ont connu

A celles et ceux qui ont connu Claude Wiener

A tous les membres de la Communauté Mission de France

Bonjour à tous,

Claude Wiener, prêtre de la Mission de France, va devenir centenaire le 2 juin prochain.

Engagé dans la résistance quand il était étudiant à l’École Normale Supérieure, Claude est entré au séminaire de Lisieux en 1944 et a été ordonné prêtre en 1949. Bibliste réputé, il a été professeur au séminaire et à l’Institut Catholique de Paris. Très investi dans le dialogue œcuménique, il a contribué à l’édition de la TOB (traduction œcuménique de la Bible). Il est aussi le traducteur français du décret conciliaire sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum Ordinis). A Bobigny (93) et à Ivry-sur-Seine (94), Claude a connu de multiples engagements dans l’accompagnement ecclésial (paroisse universitaire, étudiants en médecine, groupes de lecture biblique…) et l’action sociale (écrivain public, co-fondateur du collectif « Les morts de la rue »…).

Pensionnaire de la maison Marie-Thérèse à Paris depuis plusieurs années, il s’y est investi dans le comité de la vie sociale et dans l’animation spirituelle.

A l’occasion de ses 100 ans le 2 juin, nous vous proposons de lui faire un petit signe en lui envoyant une carte d’anniversaire à :

Claude Wiener - Maison Marie-Thérèse - 277 Boulevard Raspail - 75014 PARIS

Claude est donc le doyen des prêtres de la Mission de France, mais il ne sera pas le seul centenaire cette année. Pierre Le Bachelier et Pierre Delahaye sont nés, eux aussi, en 1922. Nous reproduirons cette initiative pour eux au moment de leur anniversaire.

Le bureau du service des Ainés et l'Équipe Épiscopale

05/05/2022

MORALE ET POLITIQUE

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Photo : Esquerda.net (CC BY-SA 2.0)

                            Photo : Esquerda.net (CC BY-SA 2.0

« Paris vaut bien une messe » : ces mots sont attribués à Henri de Navarre, protestant et héritier du trône de France, acceptant de devenir catholique pour asseoir sa légitimité. Le Béarnais trahissait-il ses convictions ? Sans doute, mais il concourait ainsi à refaire l’unité du royaume, déchiré et ensanglanté par plusieurs décennies de guerres de religion. À gauche, aujourd’hui, les trois formations arrivées sous les 5 % des suffrages à l’issue du premier tour – socialistes, écologistes et communistes – sont entrées dans une négociation avec la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et semblent prêtes à mettre sous le tapis quelques convictions, dont, pour les socialistes et les écologistes, leur clair attachement au projet européen. Quel plat de lentilles Jean-Luc Mélenchon pose-t-il sur la table ? La promesse d’un certain nombre de circonscriptions et donc de députés, permettant à chacune des formations de disposer d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ; la messe mélenchoniste pour sauver ou obtenir une circonscription…

Reste que la perspective d’une gauche unie trouve dans nos mémoires d’abondants échos : Front populaire, Programme commun, gauche plurielle… S’esquisse l’hypothèse d’une victoire de cette « nouvelle union populaire, écologiste et sociale » aux législatives, laquelle porterait Jean-Luc Mélenchon au pouvoir comme Premier ministre. Beaucoup, en mal de gauche, se prennent à rêver ; comme on les comprend.

Mais le rêve a un prix, extrêmement élevé. Les fourches caudines sous lesquelles Jean-Luc Mélenchon veut faire passer ses partenaires sont celles de la « désobéissance européenne ». En clair, si les lois et règlements européens ne sont pas suffisamment sociaux et écologistes, on s’en dispense. Soit, mais si chacun fait son marché dans les règles européennes, qu’est-ce qui empêchera la Hongrie ou la Pologne de se dispenser de celles qui régissent l’accueil des étrangers, l’indépendance de la justice ou la protection des homosexuels, ou encore l’Allemagne de préserver son marché du gaz avec la Russie ? Avons-nous besoin de gauche ? Oui, nous avons besoin de social, besoin d’écologie, mais devons-nous le payer au prix de l’Europe et, en passant, faire ce cadeau à Poutine…

Publié le 

02/05/2022

DES PRÊTRES PROPHETES (à voir sur vos écrans)

TC.GIFA VOIR SUR KTO du 2 mai (20h35) au 8 mai (7h25) puis en cliquant sur ktotv.com

(cf les dates de diffusion à la télé à la fin de cet article)

© Intercontinentale - AFP

A la suite d'une fouille de la casbah d'ALGER, pendant la guerre d'Algérie, les suspects arrêtés attendent dans un camion militaire qui stationne devant la cathédrale Saint-Philippe, (Inercontinentale / AFP)

À l’heure où une partie non négligeable des fidèles catholiques sont attirés par l’extrême droite, voici une page plus évangélique du catholicisme français. Celle qu’écrivirent dans les années 1950 des prêtres embarqués dans la tourmente de la crise algérienne et qui prirent le parti de l’indépendance. Fille de pieds-noirs, la réalisatrice Caroline PUIG-GRENETIER est partie aux sources de cet engagement, héroïque ou scandaleux. Elle a donné la parole à des anciens, membres de l’Institut du Prado et, surtout, de la Mission de France, fer de lance de ce mouvement. « Quand on est chrétien, on est au service d’un Dieu qui défend le droit et la justice, qui défend l’opprimé, la veuve, l’orphelin et l’étranger. C’est cela qui nous a motivés », dit avec une douce voix le P. Francis CORENWINDER (93 ans) pour justifier ce choix radical. Ils n’étaient « pas antifrançais, mais dans le mouvement de l’histoire » selon les mots de Christian Delorme (du Prado).

L’historienne Sybille CHAPEU rappelle les gestes d’entraide vécus avec les populations et avec les militants détenus, ainsi que les sermons fustigeant la violence de l’armée française. En avril 1956, une équipe de la Mission de France est même expulsée d’Algérie, malgré le soutien de Mgr DUVAL, l’archevêque d’Alger, qui plaidera plus tard la cause de Robert DAVEZIES, emprisonné pour avoir aidé le FLN. Une des forces du documentaire est également de montrer pourquoi il ne fut pas celui de toute l’Église. Car, en Algérie, d’autres prêtres sont restés solidaires de leurs ouailles, de modestes pieds-noirs et pas uniquement de « méchants » colons, n’épousant pas le combat des curés « rebelles ». « Si leurs appels avaient été entendus, combien de morts auraient été évités ? » interroge avec justesse la réalisatrice.

Car, hormis TC et une interpellation isolée du cardinal Liénart dénonçant la torture et évoquant l’indépendance (1958), le message prophétique de ces hommes n’a que faiblement été entendu. Cette évocation, riche de belles photos, de films d’époque et de lectures poignantes de lettres du front, permettra aux jeunes générations de découvrir ces catholiques qui surent prendre le risque d’être en avance sur leur temps.

Philippe ClanchéPhilippe CLANCHE, TC n°3962 du 28.04.2022

Prochaines diffusions à la TV
le lundi 2 mai 2022 à 20:35
le mardi 3 mai 2022 à 0:41
le mardi 3 mai 2022 à 12:18
le mardi 3 mai 2022 à 23:13
le jeudi 5 mai 2022 à 11:00
le vendredi 6 mai 2022 à 13:05
le samedi 7 mai 2022 à 14:05
le dimanche 8 mai 2022 à 7:25

Prêtres en Algérie, documentaire de Caroline Puig-Grenetier, 0 h 52. À voir sur KTO du 2 mai (20 h 35) au 8 mai (7 h 25), puis sur ktotv.com