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06/10/2022

SPORT:LE STADE MORAL

Photo : Kremlin.ru, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

Photo : Kremlin.ruCC BY 4.0, via Wikimedia Commons

Les stades sont-ils nos nouvelles cathédrales et le sport une nouvelle religion ? La question se pose face à l’émoi que provoquent tout à coup la tenue du Mondial de football au Qatar ou l’attribution, au premier abord totalement surréaliste, de l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver de 2029 à l’Arabie saoudite. Oui, vous avez bien lu, des jeux d’hiver, avec de la neige et de la glace. Les organisateurs précisent que la température descend sous zéro en hiver et que le complexe sportif sera écologiquement respectueux. On découvre cependant que cette station géante sera ouverte toute l’année… et surtout que, si sa situation géographique l’expose un peu au froid, en revanche la neige, elle, sera totalement artificielle.

Si on revient au foot et au Qatar, la question est celle de l’acceptabilité morale d’un événement qui a demandé la construction d’infrastructures, stades et hôtels, par une main-d’œuvre de migrants mal payée, à peu près sans protection sociale ou juridique. Les chiffres sont sujets à discussion mais le nombre de morts liés aux conditions de vie et de travail est de plusieurs milliers. Plus d’une dizaine de grandes villes françaises semblent le découvrir et, se drapant dans une tardive vertu, décident de ne pas installer de lieux munis d’écrans géants pour accueillir les fans, ceci afin de montrer leur réprobation. On a envie de dire qu’il est un peu tard, et que le geste n’est pas coûteux. Les matchs auront lieu du 20 novembre au 18 décembre et le climat chez nous ne sera guère propice aux rassemblements de plein air.

On peut aussi rappeler que le précédent Mondial, qui a vu la victoire de la France – Cocorico ! –, s’est tenu dans la Russie de Poutine en 2018, laquelle avait déjà envahi la Crimée et une partie du Donbass sous couvert de milices séparatistes, ce qu’en bons tartuffes nous n’avons pas voulu voir.

Alors, morale ou pas morale ? Quel rapport instaurer entre les compétitions sportives, la défense des droits humains, la vigueur de la démocratie ou le respect de l’environnement ? Et les salaires des footballeurs ? Est-ce un sujet ?

Si on pense que le sport mondialisé peut faciliter la communion entre les peuples et la paix entre les nations, il va falloir répondre à ces questions.

Christine Pedotti

 

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