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20/07/2023

CIEL, MON CLIMAT !

TC.GIF

 

Publié le 

« Nos ancêtres les Gaulois » avaient, paraît-il, peur que le ciel ne leur tombe sur la tête. Cette assertion, fondée sur un récit du Grec Arrien de Nicomédie au IIe siècle avant notre ère, popularisée par une chanson de Boris Vian et reprise par les irréductibles Gaulois de Goscinny et Uderzo, exprime une sorte de sympathique condescendance à l’égard d’un peuple courageux mais privé de connaissances scientifiques…

Bardés aujourd’hui de ces connaissances, nous rejetons cette peur comme si le ciel et la terre étaient au-dessus de nos têtes et sous nos pieds pour l’éternité. Hélas, le sol se dérobe et le ciel s’affaisse au sens où terres et océans suffoquent sous l’excès de chaleur provoquée par l’activité humaine, laquelle d’une certaine façon « bouche » le ciel en y projetant des gaz dits « à effet de serre ». Ce dernier terme est peu judicieux car la serre est perçue comme plus protectrice qu’inquiétante. S’y ajoutent pour calmer nos inquiétudes notre goût pour l’exotisme et les beautés tropicales et notre tropisme pour les régions chaudes et ensoleillées – Côte d’Azur, Californie, Floride… De sorte que, malgré le désagrément des jours de canicule dont nous faisons la triste collection depuis une petite dizaine d’années, nous résistons à prendre la mesure de la catastrophe en cours.

Sans doute voulons-nous croire que le « génie humain » et nos États providents nous protégeront in fine. La réalité est que la catastrophe n’est pas encore certaine, même si elle est proche, mais qu’elle ne peut être écartée que si nous agissons. Si nous ne le faisons pas, nous serons « agis » par le désastre et beaucoup y survivront très mal ou pas. Mais il est aisé de penser que ce sont d’autres que nous qui seront les plus touchés, parce que nous sommes vieux ou parce que nous vivons dans une région mieux protégée aussi bien climatiquement que sur le plan politique, économique et social. Il est aisé aussi de considérer que d’autres que nous sont plus responsables, voire « coupables », parce qu’ils prennent l’avion, roulent dans de grosses voitures, sont des Allemands ou des Chinois qui brûlent du charbon ou des Africains qui ont trop d’enfants. Comme toujours, nous voyons avec beaucoup de lucidité la paille dans l’œil de notre voisin.

Bref, il est temps de redevenir Gaulois et d’avoir un peu peur pour devenir plus sages.

Christine Pedotti

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