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17/06/2022

DESARROI POLITIQUE

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Publié le 

On peut épiloguer pour déterminer qui, de la nouvelle coalition autour de Jean-Luc Mélenchon ou de celle qui soutient le président réélu, a obtenu l’avantage ; c’est à quelques dizaines de milliers de voix près. De fait, les résultats sont quasiment sans surprise. Il n’y a pas d’élan du côté présidentiel ; on l’avait déjà constaté lors du scrutin d’avril. Le Rassemblement national est très haut, de plus en plus haut ; à son meilleur pour des législatives – et plus encore si on ajoute le score des Zemmouristes. Quant à l’opposition de gauche, son union est en effet une sorte de miracle, un coup de génie de Mélenchon et une victoire posthume pour la Primaire populaire. Même si 26 % des suffrages reste, à gauche, un plancher bien bas, d’autant plus bas que l’union du premier tour, si elle a l’avantage de qualifier de nombreux candidats, laisse peu de réserves pour le second.

Reste le gouffre de l’abstention. Plus d’un électeur ou électrice sur deux a préféré laisser à d’autres le soin d’envoyer des représentants à l’Assemblée nationale. À qui la faute ? Soyons clairs et fermes ; d’abord à ceux et celles qui ne votent pas. Dans ma province natale, on affichait dans les cafés « Les regardants n’ont rien à dire » pour dissuader les témoins d’intervenir dans les jeux de cartes qui s’y déroulaient. Il en est de même dans la vie politique.

Pour autant, cette indifférence à l’égard de l’exercice démocratique est inquiétante. De quoi est-elle le signe ? Il est aisé d’accuser les hommes et femmes politiques de beaucoup promettre et bien peu agir. De fait, depuis bientôt huit décennies, l’État, à qui on demandait autrefois de tenir un rôle régalien – assurer la sécurité et la paix –, est devenu « provident ». Simultanément, nous avons cessé de demander à une puissance divine la pluie, le beau temps, la santé, la réussite de nos affaires et de nos vies pour l’exiger de l’État et de la puissance publique. Nos prières étant peu ou mal exaucées, nous avons cessé de croire en Dieu et boudons la politique.

Si nous voulons restaurer la confiance démocratique, il faut tout à la fois une parole politique qui dessine l’avenir et une mise en œuvre qui engage autant le personnel politique que les citoyens et citoyennes. Ségolène Royal, il y a quinze ans, avait raison : il faut retrouver un désir d’avenir.

Christine Pedotti800px-Christine_Pedotti-100x100.jpg

Photo : Témoignage chrétien

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