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28/09/2022

FIN DE VIE : LES EVÊQUES EXPRIMENT LEUR INQUIETUDE DEVANT LE PRESIDENT MACRON

La Croix logo

 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, et le père Hugues de Woillemont, secrétaire général, ont été reçus mardi 27 septembre à l’Élysée par Emmanuel Macron. Le sujet de la fin de vie a été au cœur des discussions.

  • Arnaud Bevilacqua, 

FIN DE VIE


Fin de vie : les évêques expriment leur « inquiétude » devant le président Macron

« Nous avons pu redire notre inquiétude devant ce projet de loi sur la fin de vie. » Reçu mardi 27 septembre à l’Élysée par Emmanuel Macron avec Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), le père Hugues de Woillemont, secrétaire général, confirme que le thème de la fin de vie a été au cœur des échanges.

« Volonté d’un débat ouvert »

Le président de la République a émis le souhait, devant les représentants de l’épiscopat, « de ne pas diviser la société » avec un tel sujet, rapporte Hugues de Woillemont. « À ce stade, que ce soit la ministre Agnès Firmin Le Bodo, que nous avons rencontrée lundi 26 septembre, ou le président, nous entendons de leur part la volonté d’un débat ouvert, souligne le secrétaire général de la CEF. Nous leur faisons crédit et nous aurons à le vérifier dans les prochaines semaines. »

Cette rencontre avait lieu deux semaines après la publication de l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui a jugé qu’une « aide active à mourir » pourrait s’appliquer en France, « à certaines conditions strictes ». Et quelques jours après les propos du président de la commission des lois, Sacha Houlié, dans les colonnes de La Croix, selon lequel le Parlement se réserve le droit de faire voter la loi quand bien même la convention citoyenne dirait non à la légalisation de l’aide active à mourir.

Devant un président de la République décrit comme à l’écoute et prenant des notes, les représentants de la CEF ont défendu le développement et la promotion des soins palliatifs. Selon Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le chef de l’État « partage cette inquiétude-là, globalement, mais il insiste sur la nécessité aujourd’hui de réfléchir au cas des personnes conscientes mais atteintes d’une maladie incurable, qui, librement, après en avoir parlé à leur famille et avec l’accord des médecins, estiment qu’elles n’ont pas envie de vivre les derniers mois qu’il leur reste ».

Reprenant leur argumentaire développé dans une tribune dans le journal Le Mondela délégation de la CEF a exprimé sa « volonté que la société tout entière donne un signe d’aide à vivre et non pas d’aide à mourir »« Nous pensons que ce n’est pas par la technique que nous pouvons résoudre cette inquiétude que nous avons tous devant la mort, mais à travers davantage de fraternité », souligne le père de Woillemont. En revanche, les modalités que pourrait prendre la mobilisation de l’Église, opposée à la légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie, n’ont pas été abordées.

Outre la fin de vie, les échanges au cours de cet entretien, qui faisait suite à une lettre de Mgr de Moulins-Beaufort au moment de la réélection d’Emmanuel Macron, ont également porté sur la situation internationale. Les représentants de l’épiscopat ont notamment évoqué leur déplacement à Kiev, du 16 au 19 septembre ; ainsi que les suites du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), « en particulier avec le déploiement des instances de reconnaissance et de réparation de la CEF et de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) ».

27/09/2022

IRAN:LA REVOLTE DES FEMMES

PHOTO IRAN.jpg

Arrêtée par la police des mœurs parce qu’elle portait mal son voile, Mahsa Amini est morte en garde à vue. Elle avait 22 ans. L’émotion est immense. Des manifestations embrasent l’Iran. On assiste à des scènes incroyables : des jeunes femmes jettent leur voile dans le feu ! Du jamais vu ! Quelle provocation pour le régime des Mollahs ! Quel courage affiché devant tous !
 
Quand des femmes se révoltent, le pouvoir est ébranlé.
 
Ces femmes, à la dignité rebelle, ne se tairont pas. Elles ne lâcheront rien. Si elles sont arrêtées, d’autres les remplaceront. La population, qui souffre d’une grave crise économique, ne craint pas de manifester à leur côté.
 
La répression ne se fait pas attendre. Elle est féroce. On parle  de 50 morts ! Les réseaux sociaux et internet sont bloqués.
 
Quelle serait la vie s’il n’y avait pas des femmes rebelles dans la société ? Des rebelles détestées du pouvoir ? Comment ne pas les aimer et les soutenir !
 
En Iran, le poète emprisonné Baktash Abtin, est mort cette année à 48 ans, faute d’accès aux soins. Il avait été transféré tardivement à l’hôpital. Avant d’entrer dans la sinistre prison d’Evin, le poète aimé du peuple, avait pris soin d’enregistrer une vidéo dans laquelle il déclarait :
 « Ce qui manque dans notre pays, ce sont des gens qui résistent et qui se battent. C’est pour cela que j’aimerais sacrifier ma vie, avec détermination, pour la liberté tant que je suis jeune. » »
 
Son rêve est en train de se réaliser. Des femmes résistent et se battent pour la liberté. 
 
Ce sont des résistantes à vie.
 
Le régime des Mollahs a toutes les raisons d’avoir peur.
 
On n’arrête pas la marée qui monte.
 
Jacque Gaillot gaillot.jpg
Evêque de Partenia
24 septembre 2022
 
 

16/09/2022

DIEU chemin faisant - Itinéraire de la MISSION DE FRANCE

80ème anniversaire du séminaire de la Mission de France

Il y a 80 ans, sous l’impulsion de l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France et du cardinal Suhard, alors archevêque de Paris, naissait à Lisieux le séminaire de la Mission de France. Son objectif premier était de former des prêtres qui risquent la foi dans un monde alors déchristianisé, aujourd’hui irréligieux.

Les prêtres et diacres de la Mission de France, rejoints en 2002 par des laïcs au sein des équipes de la « Communauté Mission de France », n’ont cessé d’engager l’Évangile dans le dialogue, le travail et l’action commune avec nos contemporains en particulier sur les lignes de fractures qui traversent la société.

Un livre de Roch-Etienne NOTO à l’occasion du 80ème anniversaire de l’ouverture du séminaire de la Mission de France à Lisieux en 1942.

Ce livre qui met en avant la spiritualité de la communauté Mission de France doit permettre de mieux la faire connaitre.

Vous y trouverez un grand nombre de paroles de ses membres, prêtres, diacres et laïcs. Cette parole a été recueillie dans les archives de la Mission de France et la Lettre aux Communautés, revue de réflexion théologique historique de l’institution.

>>Vous pouvez commander en téléchargeant le bon de commande ci-dessous: 

Bon livre 80 ans MdF

Editions SALVATOR 15 euros

15/09/2022

LA DIGNITE, L'INCARNATION ET LA DEMOCRATIE ...

Photo : Bibliothèque et Archives Canada, CCBY20, via Wikimedia commons

On peut hausser les épaules devant le déferlement ininterrompu d’images et de commentaires qui fait suite au décès de la reine Élisabeth II et à sa succession par son fils désormais roi, Charles III. Il y a pourtant là matière à méditer très sérieusement. Cette antique monarchie parlementaire, dont les usages se sont forgés au long des siècles, a strictement séparé deux pôles du pouvoir ; celui de la représentation, de l’incarnation, tenu par un ou une monarque, visible et muet·te, et celui du gouvernement, soumis aux mouvements du temps et de l’opinion et contrôlé démocratiquement. On a vu ainsi cohabiter l’excentrique Boris Johnson avec sa tête de balai O’Cedar, hâbleur et menteur, et la très digne souveraine Élisabeth. Nulle part ailleurs que chez nos voisins anglais ces deux pôles ne sont aussi visiblement et strictement séparés.

On peut oser la comparaison avec la papauté, elle aussi entourée d’un faste suranné. Même si les flabella en plumes d’autruche et la tiare ont disparu, il reste les gardes suisses, qui n’ont rien à envier aux horse-guards. Quant au Vatican, il est largement à la hauteur du palais de Buckingham. Pourtant, l’idée nous vient que les papes, ces dernières décennies, ont perdu quelque chose. Au XIXe siècle, l’essayiste anglais Walter Bagehot écrivait à propos de la monarchie : « Le mystère est sa vie. Nous ne devons pas laisser entrer la lumière du jour sur la magie. »

Pouvons-nous supporter qu’il n’y ait plus aucune magie dans la représentation du pouvoir ? À moins qu’il ne faille à la fois la transparence de la démocratie et la « magie » claire obscure de l’incarnation de l’autorité.

Les papes, depuis cinquante ans, sortent du Vatican et parcourent la terre entière. Ils effacent une part de la « magie » qui les entourait, mais, en contrepartie, il n’y a dans l’Église catholique aucune forme de démocratie. L’administration vaticane est toujours aussi opaque, les synodes toujours aussi verrouillés, et ce n’est pas mieux au niveau local. Les curés, surtout les plus jeunes, se prennent pour des élus de droit divin, espérant tirer à eux un peu de magie.

Bref, il y a peut-être une leçon anglaise à tirer et de subtils équilibres à trouver : l’autorité peut s’incarner et même se célébrer dans des formes solennelles d’autant plus que le pouvoir, lui, est régi par un État de droit réellement démocratique.

Christine PEDOTTIChristine_Pedotti-100x100 (2).jpg

publié le

13/09/2022

CELIBAT DES PRÊTRES, LE CALVAIRE DE L'EGLISE

TC.GIF

LA LETTRE N°3977 DU 8 SEPTEMBRE 2022 "TÉMOIGNAGE CHRETIEN" 

 

Ce soir mardi 13 septembre 2022 sur ARTE à 20h55, regarder le film :

"CELIBAT DES PRETRES, LE CALVAIRE DE L'ÉGLISE" 

Arte propose un long documentaire sur le célibat des clercs dans l’Église catholique. Un de plus sur un blocage que la société française ne comprend pas. Menée en France et en Allemagne, l’enquête donne la parole à de nombreux hommes qui ont quitté le ministère pour suivre leur élan du cœur, avec une femme ou avec un homme. L’un d’entre eux raconte la visite de son évêque, qui a tenté de le raisonner : « Il était très en colère, parlant d’un scandale, et a dit à ma compagne qu’elle irait en enfer. » « Le vrai péché, c’est le péché du mensonge. L’Église institue un péché de mensonge », résume un autre ex-prêtre, sûr que les doubles vies sont une réalité très fréquente.

L’histoire d’un prêtre allemand qui a longtemps cohabité avec un théologien protestant, avant de l’épouser et de devenir pasteur de son Église, apparaît comme une allégorie de l’absurdité de la situation. Le documentaire aborde également longuement les victimes collatérales de l’interdit romain : les compagnes de prêtres et les enfants issus de ces unions clandestines. L’un d’eux, fils d’un prêtre polonais, raconte son parcours pour que la vérité soit dite, contre son géniteur, sa famille et l’institution. Née « de père inconnu », une femme raconte « un parrain qui venait pour les anniversaires. Je savais qui il était, mais je ne pouvais lui donner la main dans la rue. »...

Dans un film composé principalement de récits, les rares experts sollicités, comme la spécialiste d'éthique Marie-Jo THIEL ou la religieuse et sexologue Marie-Paule ROSS, ne mâchent pas leurs mots contre l'institution. Sans surprise, l'enquête est entièrement à charge. Ce qui est regrettable dans un long format, tout comme par exemple l'absence de réflexion sur les aspects pratiques, - comment loger une famille et rémunérer le prêtre en conséquence ? Par contre, on appréciera les dernières minutes, qui avancent quelques ouvertures. Ainsi, on découvre le développement en Afrique d'Églises - catholiques - alternatives animées par des clercs défroqués. Et, en Europe, des diocèses prêts à tout pour faire tourner la boutique intègrent des anciens membres d''Eglises - anglicanes, orthodoxes ou orientales - qui, elles, acceptent un clergé marié.

Patrick NATHAN