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28/06/2022

LA MISSION DE FRANCE AUJOURD'HUI AVEC HERVE GIRAUD PRELAT

LA VIE DES DIOCESES - Emission de KTO

C'est un diocèse pas comme les autres que nous vous faisons découvrir cette semaine. Un diocèse "en sortie", avec des prêtres, des diacres et des laïcs envoyés dans le monde du travail, en milieu urbain et en zone rurale, pour témoigner de leur foi.

Voici le reportage vidéo de KTO

https://youtu.be/b0oiERVCqHg

 

02/06/2022

CLAUDE WIENER-MISSIONNAIRE CENTENAIRE

Claude Wiener en 2014Portrait (Xavier DEBILLY)

  LA CROIX 2/06/2022 / Damien Fabre, 

Ancien résistant et bibliste, le doyen de la Mission de France fête ses 100 ans ce jeudi 2 juin. L’engagement auprès des plus pauvres et l’œcuménisme ont marqué sa vie.

Même allongé dans la chambre de sa maison de retraite, le père Claude Wiéner respire une bonhomie et une force qui ne manquent pas de surprendre à son âge : le doyen de la Mission de France et de l’Association catholique française pour l’étude de la Bible fête son 100e anniversaire ce jeudi 2 juin. « Je trouve le temps un peu long et je suis pressé de mourir », confie-t-il avec un reste de malice dans la voix.

Le résistant

Le père Claude Wiéner a chevillé au corps ce qu’il qualifie d’« antifascisme viscéral ». Durant l’Occupation, cacique de sa promotion en lettres classiques à l’École normale supérieure, il s’engage dans la résistance chrétienne. Il produit des faux papiers « pour tous ceux qui en ont besoin », notamment des juifs. Ses engagements lui vaudront d’être arrêté par la Gestapo, avant d’être relâché. Son père n’aura pas cette chance et mourra en déportation.

Après la Libération, en novembre 1944, il entre au séminaire de la Mission de France à Lisieux. Il fait partie de la troisième promotion de ce diocèse missionnaire. « Il m’est apparu que le fait de se consacrer aux plus pauvres et aux plus éloignés de l’Église était un bon choix. » La norme au sein de la Mission de France est d’associer le sacerdoce à une occupation professionnelle dans le monde profane. Ce n’est pourtant pas le chemin du père Claude Wiéner. « Plutôt que d’être travailleur, on a pensé que je faisais un bon professeur pour le séminaire et j’ai donc enseigné l’Écriture sainte pour les séminaristes », raconte-t-il.

L’enseignement est une grande partie de sa vie : outre le séminaire, il donne des cours à l’Institut catholique de Paris et est aumônier auprès des étudiants en médecine de la faculté de Bobigny. Après son départ à la retraite en 1987, il continue de servir la paroisse universitaire, qui regroupe des enseignants catholiques de l’éducation nationale. Son niveau en études bibliques lui vaut de participer à la Traduction œcuménique de la Bible (TOB), qui paraît en 1975. Il publie également en son nom propre Le Dieu des pauvres (1) en 2000.

Engagé au Secours populaire

La lutte contre la pauvreté est un autre de ses combats. Engagé au Secours populaire, il y est écrivain public pendant une vingtaine d’années, aidant des personnes illettrées dans leurs démarches administratives. En 2002, il participe à la création du Collectif Les Morts de la rue, qu’il préside un temps.

Il devient également un des spécialistes de la pensée de Madeleine Delbrêl, grande mystique catholique, poétesse et figure du catholicisme social à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), et participe au travail de lecture de ses œuvres en vue de son procès de béatification.

Prêtre, Claude Wiéner a vécu de l’intérieur les transformations profondes de l’Église dans la seconde moitié du XXe siècle. Vatican II (1962-1965) fut pour lui « un renouveau absolument décisif de l’Église ». Le chemin d’œcuménisme ouvert par le Concile lui tient particulièrement à cœur. Son dialogue personnel avec d’autres chrétiens lui a « apporté la conviction que le catholicisme n’est pas tout le christianisme » et qu’il est nécessaire de « vivre à côté des protestants et en communion avec eux ».

Aujourd’hui, il évoque avec enthousiasme le pontificat de François. « Il rejoint beaucoup des inspirations que nous avions connues avant lui, et c’est une grande bénédiction pour l’Église que de l’avoir pour pape. » Son vœu pour le catholicisme ? « Que l’Église continue son partage avec les chrétiens, et soit de moins en moins séparée de la vie des hommes et de leur temps. » Lui-même aura toute sa vie cherché à être pleinement un homme de son temps.

(1) Le Dieu des pauvres, de Claude Wiéner, L’Atelier, coll. « La Bible tout simplement », 2000, 13,15 €.

09/05/2022

AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE et à ceux qui l'ont connu

A celles et ceux qui ont connu Claude Wiener

A tous les membres de la Communauté Mission de France

Bonjour à tous,

Claude Wiener, prêtre de la Mission de France, va devenir centenaire le 2 juin prochain.

Engagé dans la résistance quand il était étudiant à l’École Normale Supérieure, Claude est entré au séminaire de Lisieux en 1944 et a été ordonné prêtre en 1949. Bibliste réputé, il a été professeur au séminaire et à l’Institut Catholique de Paris. Très investi dans le dialogue œcuménique, il a contribué à l’édition de la TOB (traduction œcuménique de la Bible). Il est aussi le traducteur français du décret conciliaire sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum Ordinis). A Bobigny (93) et à Ivry-sur-Seine (94), Claude a connu de multiples engagements dans l’accompagnement ecclésial (paroisse universitaire, étudiants en médecine, groupes de lecture biblique…) et l’action sociale (écrivain public, co-fondateur du collectif « Les morts de la rue »…).

Pensionnaire de la maison Marie-Thérèse à Paris depuis plusieurs années, il s’y est investi dans le comité de la vie sociale et dans l’animation spirituelle.

A l’occasion de ses 100 ans le 2 juin, nous vous proposons de lui faire un petit signe en lui envoyant une carte d’anniversaire à :

Claude Wiener - Maison Marie-Thérèse - 277 Boulevard Raspail - 75014 PARIS

Claude est donc le doyen des prêtres de la Mission de France, mais il ne sera pas le seul centenaire cette année. Pierre Le Bachelier et Pierre Delahaye sont nés, eux aussi, en 1922. Nous reproduirons cette initiative pour eux au moment de leur anniversaire.

Le bureau du service des Ainés et l'Équipe Épiscopale

22/04/2022

LETTRE D'HERVE GIRAUD, PRELAT DE LA MISSION DE FRANCE, A LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE

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Chers frères et chères sœurs en Christ,

Les Français vont voter. Cette période de crises écologique, anthropologique, migratoire, sanitaire, humanitaire, ecclésiale, sans compter la guerre subie par l’Ukraine, fait émerger beaucoup de tensions et de divisions, entre concitoyens et même entre catholiques. Désormais il nous faut choisir entre deux visions de la société.

Une élection dépend du peuple tout entier. Il me revient, comme évêque et donc pasteur, de vous encourager à comprendre les enjeux. Personnellement je ne vis pas entre ciel et terre, ni ne reste à l’écart des débats, même si je peine, comme beaucoup, à me situer dans la complexité de notre monde. Comme vous, je souhaite chercher, avec l’Esprit Saint, la « juste attitude chrétienne » qui nous est chère.

Il me faut d’abord le redire : votons et invitons à voter. Personne ne doit s’abstenir de voter. Il en va de notre capacité à vivre ensemble. Nous devons donc impérativement réfléchir, personnellement et collectivement. On gagne toujours à mieux nous expliquer pour que nos idées s’affinent et deviennent un « bien commun ». Il y a une nécessité de ne pas partir de notre seul point de vue. Cette attitude d’humilité permet à chaque conscience de se déterminer en se laissant interroger par la réflexion des autres. Face aux violences qui se développent, et finissent par alimenter les conflits et les guerres, ne nous payons pas de mots : lisons les programmes ; dépistons intelligemment les logiques sociales, économiques et politiques ; réfléchissons et diffusons autour de nous ce qui nous paraît juste.

Avec les crises que j’évoquais s’opère un changement d’époque : aucun repli n’est possible. « Tout est lié » : fraternité, liberté, égalité. Aucun sujet n’est à écarter : écologie intégrale, (absence de) travail, éducation, culture, coopération internationale, aides au développement, soutiens aux familles, justice sociale, migrations… etc. Actuellement, à l’ère du numérique, sont relayés des slogans, des invectives et des mots déconnectés de leur sens premier. Le mot même de liberté se trouve détaché de toute vérité. Et que dire de la fraternité ! L’outrance des expressions a remplacé la sobriété du mot juste.

Me faut-il, comme évêque, aller plus loin et « vous indiquer le chemin par excellence » (1 Co 12,31) ? Il y a longtemps que je suis avec vous et vous me connaissez. Je ne suis ni un homme politique, ni un chef de parti, ni un homme de pression, ni un défendeur d’intérêts particuliers. Certains parmi vous me demandent de « prendre position », « de faire entendre ma voix », « de ne pas me taire ». Il faut nous demander si ce genre d’injonction est cohérent avec notre ecclésiologie. Peut-on en appeler à une parole de la hiérarchie ou à l’institution alors que c’est notre parole commune qui est à promouvoir ? Notre mission consiste à servir l’Évangile et la communion. L’Esprit nous appelle à nous faire proches de ceux que nous croisons et que nous cherchons à rejoindre. Le Christ nous demande d’aimer mes ennemis, de dénoncer les injustices, de proposer la miséricorde, d’accueillir au-delà de ce que nous nous croyons capables. Il nous demande surtout de défendre les plus faibles : ceux qui passent pour moins honorables, ceux qu’on oublie, ceux qui n’ont pas de voix. Ce sont eux à qui nous devons penser et faire penser. Qu’il s’agisse des plus pauvres, des migrants, des victimes de violence dans l’Église et dans la société, de personnes finissant leur vie… etc., il nous faut reconnaître et défendre notre prochain, avec nos faiblesses, « la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion » (Fratelli tutti, 39). Cette conviction profonde, incompatible avec certaines options politiques, doit impérativement guider nos choix.

En entrant, ces derniers mois, dans la démarche synodale voulue par le pape François, nous sommes en train d’inventer une autre forme de démocratie et de bâtir une « Église autre », car elle doit toujours se réformer, se transformer, se convertir. La Communauté Mission de France y prend largement part avec les compétences de chacun. Beaucoup d’entre nous sont engagés aux côtés des personnes vulnérables : nous en connaissons, nous les connaissons, nous en faisons aussi partie ! L’engagement au service du bien commun ne se limite pas aux échéances présidentielles. Nous aurons aussi à nous déterminer lors des élections législatives. Il nous faudra toujours éviter le pire, les dérives, les postures, et surtout agir pour le meilleur là où nous sommes. Voter est d’un jour, mais agir en citoyens, en humains, en chrétiens est de toujours. C’est l’honneur de notre pays que d’avoir cette liberté de réfléchir et de voter. Face à l’inquiétude et au découragement, face à l’individualisme qui saborde l’humanité, il nous revient, chacun et en communauté, de faire renaître « un désir universel d’humanité » (Fratelli tutti, 8), dans la sobriété de vie et par la force invisible de l’Esprit.

Il nous faut donc continuellement œuvrer pour le développement des principes démocratiques. Voter ne fait pas de nous des citoyens meilleurs que les autres, voter ne suffira jamais. Mais voter est un des signes forts que nous voulons plus de participation et de coresponsabilité. Comptez sur moi pour soutenir votre espérance : « L’avenir sera entre les mains de ceux qui auront su donner aux générations de demain des raisons de vivre et d’espérer. » (Gaudium et Spes, 31)

+ Hervé GIRAUD, Prélat de la Mission de France

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Quelques prises de position pour les présidentielles 2022

Présidentielle : appel à un sursaut citoyen au service du bien commun Ouest-France 16/04/2022

2« À l’occasion de l’élection présidentielle, nous, responsables d’organisations chrétiennes, protestantes et catholiques, et le représentant de la Métropole grec-orthodoxe de France, Patriarcat Œcuménique, appelons à un large débat démocratique. Nous insistons sur trois défis majeurs : le scandale des inégalités qui frappent en premier lieu les plus vulnérables, l’urgence écologique, et la paix et le vivre ensemble dans une société fracturée ».

« À l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle, la France est profondément divisée. Pour le 2e tour, deux visions de notre pays s’affrontent. Une vision qui, sous un discours social, est fondée sur la préférence nationale, le rejet de l’étranger, menace les droits fondamentaux et contribuerait à aggraver les fractures. Cette vision dangereuse cache sous une pseudo-défense de l’égalité son refus des libertés et de la fraternité et son attrait pour les régimes autoritaires. Elle nous enfermerait dans une France forteresse, aveugle aux enjeux écologiques. Or la liberté, l’égalité et la fraternité sont nos repères communs. La solidarité, l’hospitalité, le respect de l’autre et de la planète guident nos choix de citoyens. Une autre vision promeut la démocratie et les valeurs républicaines, porte une ambition pour l’Europe et les enjeux internationaux, mais relativise l’urgence d’une véritable transition écologique et solidaire et traite avec brutalité les questions sociales. Pourtant, toute la Bible nous rappelle que l’attention aux plus fragiles et l’accueil de l’étranger sont au cœur de notre foi. Si la colère peut se comprendre au regard de certaines décisions politiques de ces dernières années, le vote à l’élection présidentielle doit être guidé par notre vision. Nous voulons une société ouverte, fraternelle, qui cherche à renforcer la justice, à combattre la pauvreté et les inégalités, à accélérer une transition écologique juste et solidaire. Nous aspirons à construire une Europe citoyenne, et à vivre une solidarité internationale renforcée, dans une société qui respecte les droits fondamentaux de tous, y compris ceux des étrangers. Le pire doit être évité. Il ne peut pas l’être par l’abstention et le vote blanc. Il n’est pas envisageable de choisir pour notre avenir un projet de société xénophobe, fondé sur le repli sur soi, la division de la société et l’atteinte aux droits humains. En conscience, nous ne pouvons qu’appeler à voter contre cette option mortifère. Engagés aux côtés des personnes vulnérables, fragiles, nous connaissons leurs inquiétudes, leurs vies difficiles, mais aussi leur sens de la solidarité. Ce sont elles que nous accompagnons dans nos différents engagements pour leur permettre de devenir actrices de leur vie, de vivre dignement et d’exercer leur citoyenneté. Pour l’avenir, notre pays a besoin de la participation de toutes les personnes qui y vivent, à commencer par celles qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas. L’élection présidentielle n’est qu’une étape. Au-delà de ce second tour, il faudra rassembler tous les citoyens et les associer réellement à la construction d’une société accueillante, solidaire et respectueuse de l’environnement, combattre résolument les inégalités et la pauvreté, et favoriser le dialogue avec toutes les forces de la société civile. Chrétiens engagés dans la vie économique et sociale, dans la solidarité en France et à l’international, nous continuerons notre action avec exigence et vigilance, confiance et espérance. »

 Signataires :

Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) – Bernadette Forhan, présidente

Action catholique des enfants (ACE) – Patrick Raymond, président

Action catholique des milieux indépendants (ACI), Marc Deluzet, président et Françoise Michaud, vice-présidente

Action catholique ouvrière (ACO) – Danielle Beauchet et Lionel Lecerf, coprésidents

Apprentis d’Auteuil – Jean-Marc Sauvé, président

À Rocha France – Rachel Calvert, présidente

Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) – Marcel Rémon, directeur

Chrétiens dans l’enseignement public (CdEP) – Chantal de la Ronde, présidente

Chrétiens dans le monde rural (CMR) – Margot Chevalier, coprésidente ; Jean-Luc Bausson, coprésident

Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire (CCFD-Terre solidaire) – Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente

Communauté de vie chrétienne France (CVX) – Brigitte Jeanjean, responsable nationale

Délégation catholique pour la coopération (La DCC) – Arnoult Boissau, président

Fédération d’entraide protestante (FEP) – Isabelle Richard, présidente

Instituts religieux et solidarité internationale (IRSI) – Sœur Bernadette Janura, présidente

Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) – Louise Lécureur, présidente

Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) – Chloé Corvée, présidente nationale

JRS France (Jesuit Refugee Service) – Véronique Albanel, présidente

Justice et Paix-France – Michel Roy, secrétaire général

Les Semaines sociales de France (SSF) – Dominique Quinio, présidente

Métropole grecque-orthodoxe de France, Patriarcat œcuménique – Mgr Dimitrios Ploumis, métropolite de France

Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) – Cécile et Martin Lesage, responsables nationaux

Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) – Nelly Vallance, présidente

Pax Christi France – Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, président

Secours catholique-Caritas France (SCCF) – Véronique Devise, présidente

Scouts et guides de France (SGDF) – Marie Mullet, présidente

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Pas sans les « autres », Jean Marie Ploux, théologien, prêtre de la Mission Franceploux.jpg

En arrière-fond des projets et des propos des candidats à l‘élection présidentielle, et quelles qu’en soient les modalités, la mondialisation impose sa réalité et inspire deux attitudes : celle d’un repli identitaire et, dit-on, souverainiste, celle d’un dialogue avec tous et de la recherche sans cesse reprise d’une action commune pour la paix et l’avenir de tous sur une planète remise à la garde de tous.

Au fond, la question est celle de l’identité et du rapport à « l’autre ». La conscience chrétienne ne peut être neutre sur une pareille question mais elle est divisée. Dès lors il ne me paraît pas déplacé de rappeler deux choses :

Les disciples qui ont suivi Jésus de Nazareth dans son interprétation de la Tradition biblique ont toujours puisé dans la pensée des « autres ». Ainsi fit l’apôtre Paul avec le stoïcisme, forme dominante de la sagesse grecque en son temps. Plus tard, saint Augustin en usa de même avec le néoplatonisme d’Alexandrie, plus tard encore Albert le Grand et Thomas d‘Aquin avec la pensée d’Aristote importée en Espagne par les Arabes. En dépit d’une tendance trop souvent affirmée de l’Église de Rome à penser l’unité des chrétiens sous le mode de l’uniformité, ce mouvement ne s’est jamais arrêté. Le Concile Vatican II (1962-1965) a heureusement ré-exprimé cette pluralité des sources car elle est au fondement de l’expression de la foi dans son ouverture à l’universel.

Sur cet horizon, le thème de l’émigration est symptomatique de la vérité de l’existence chrétienne. Je l’évoque puisqu’il revient sans cesse dans les discours politiques, avec raison d’ailleurs car il est emblématique d’un « humanisme » et relève et relèvera toujours de l’urgence provoquée par les famines, les guerres, les dictatures ou les dérèglements climatiques. La guerre de l’Ukraine nous le rappelle tragiquement.

Le prophète Jérémie, résume tout en une seule phrase : « Ainsi parle le Seigneur : Défendez le droit et la justice, délivrez le spolié de la main de l’exploiteur, n’opprimez pas, ne maltraitez pas l’immigré, l’orphelin et la veuve, ne répandez pas de sang innocent » (Jer 22,3). Plus tard, on précisera : « Quand un émigré viendra s’installer chez toi, dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas ; cet émigré installé chez vous, vous le traiterez commme un homme du pays, comme l’un de vous ; tu l’aimeras comme toi-même ; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d’Égypte » (Lv 19,33-34).

Cependant la figure du migrant ou de l’émigré n’est pas seulement celle de « l’autre » mais celle du Pauvre. Ceux qui reconnaissent le visage de l’homme et de Dieu en Jésus défiguré et mort sur la Croix doivent se rappeler que, s’identifiant aux affamés, aux assoiffés, aux dénudés, aux étrangers, aux malades et aux prisonniers, ce Jésus reconnaît pour siens celles et ceux qui les ont nourris, désaltérés, habillés, accueillis, visités, que les uns et les autres aient une religion ou qu’ils n’en aient pas. (Mt 25, 31-46)

C’est pourquoi l’apôtre Paul avait écrit dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe : « Ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ; ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui dans le monde est vil et méprisé, ce qui n’est pas, Dieu l’a choisi pour réduire à rien ce qui est » (I Co, 1,27-28). Ainsi est énoncé, du point de vue chrétien, le Principe critique de toute politique, de toute civilisation, de toute conduite humaine. L’humanité ne peut prétendre à l’universel qu’en se donnant pour fondement la considération première des derniers, des exclus de toutes les logiques économiques et sociales, comme de ceux et celles qui sont contraints à l’émigration. Le Pape François le dit inlassablement.

Celles et ceux qui ont prétendu ou prétendent défendre une civilisation judéo-chrétienne en reniant ces principes fondamentaux, sont des imposteurs et des faussaires. D’ailleurs, en vertu du Principe critique de la Croix de Jésus, il n’y a jamais eu de civilisation judéo-chrétienne et il n’y en aura jamais : tout est toujours à recommencer par le bas.

Jean Marie Ploux, théologien, prêtre de la Mission France

16/04/2022

BELLE FÊTE DE PÂQUES 2022

A toutes et tous qui suivez ce blog , nous vous souhaitons une

Belle fête de Pâques 2022

EN VOUS REMERCIANT DE VOTRE FIDELITE

Le Père André Gence, prêtre artiste, sculpteur et peintre - diocesedegap

Toile d'André GENCE, peintre et prêtre de la MISSION DE FRANCE

28/03/2022

A LA UNE

The Icons on Ammo Boxes: Art by Oleksandr Klymenko-The Savior

Image étonnante que celle de cette œuvre réalisée il y a quelques années par l’artiste ukrainien Oleksandr Klymenko.
Le Christ ressuscité, « Le Sauveur », a été peint à même le bois d’un couvercle d’une caisse de munitions.

Sur le bois,
Mort et Vie se mêlent ensemble.
Le Ressuscité recouvre et transforme ce bois marqué par la mort.

Aujourd’hui, nous assistons avec impuissance à l’invasion d’un pays, au massacre d’un peuple obligé de fuir … quand il peut encore le faire. Nous sommes les spectateurs à la fois proches et lointains de la souffrance d’hommes et de femmes victimes de la guerre en Ukraine, mais aussi dans beaucoup d’autres régions du monde.

Le temps de crises que nous traversons depuis maintenant 2 ans, nous a aussi remis devant notre finitude, la fragilité d’une vie et l’expérience de la mort.

La préparation de l’Assemblée Générale 2023 de la Mission de France nous invite à relire en équipes comment ce temps nous interroge, ce qui s’y vit d’une expérience humaine blessée et meurtrie, et à nous aider mutuellement à balbutier des paroles de foi.

Où puiser les étincelles d’espérance dont nous avons besoin, et que la fraternité nous presse à partager avec ceux dont nous sommes proches, ou avec d’autres visages plus éloignés ?
Quel temps prenons-nous ensemble pour recevoir de l’écoute des Écritures une parole de Dieu pour aujourd’hui ?

Nous sommes en route vers Pâques, et c’est encore et toujours vers le Christ que nous sommes invités à tourner notre regard, à découvrir par lui le Dieu de la Vie et à proclamer avec l’apôtre Paul : « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui » (Rm 6, 8).

Anne SONCARRIEU, Déléguée GénéraleAnne SONCARRIEU élue et nommée « Déléguée générale de la Mission de France  » ! - Journal de Denis Chautard

04/03/2022

"QUAND JE VOTE, JE PRENDS MA PLACE"

EDITO - COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE

Du nouveau ?

L’expérience de l’épidémie mondiale est venue nous bousculer. Elle nous a rappelé quelques fondamentaux : on a besoin les uns des autres, nul ne peut s’en sortir tout seul et la place essentielle dans la société des travailleurs de la première ligne, les « invisibles » comme on disait. Cette période a fait aussi surgir nombre d’initiatives de solidarité. Chacun est invité à participer au collectif, à se sentir responsable dans la société : quand je vote, je participe à la vie démocratique. Cette crise nous a fait rêver du « monde d’après »…

« Quand je vote, je prends ma place. »
Dans cette campagne électorale, des chrétiens de l’Essonne partagent leurs convictions et l’Espérance qui les anime.

L’expérience de l’épidémie mondiale est venue nous bousculer. Elle nous a rappelé quelques fondamentaux : on a besoin les uns des autres, nul ne peut s’en sortir tout seul et la place essentielle dans la société des travailleurs de la première ligne, les « invisibles » comme on disait. Cette période a fait aussi surgir nombre d’initiatives de solidarité. Chacun est invité à participer au collectif, à se sentir responsable dans la société : quand je vote, je participe à la vie démocratique.

Cette crise nous a fait rêver du « monde d’après » : corriger les excès du « toujours plus », construire une société qui prenne en compte l’urgence climatique, valoriser le bien commun et ne laisser personne sur les bas cotés.

Et pourtant aujourd’hui nous constatons de grosses difficultés dans le fonctionnement des hôpitaux et des services publics, une diminution des allocations de chômage, de sévères défaillances dans la prise en charge des personnes très âgées et des personnes en situation de handicap, l’augmentation de la précarité chez les jeunes et la stigmatisation des personnes migrantes. Les écarts de revenus continuent de se creuser.  Face à ces défis, là où nous sommes, dans nos quartiers, nos associations… nous sommes présents et force de proposition à notre échelle.

L’Evangile nous invite constamment à faire du neuf et à regarder en avant.

Nous voulons apporter notre pierre pour construire une société basée sur le bien commun, la rencontre, le respect de chacun et de chacune, le dialogue, la participation de tous et toutes, la solidarité et la fraternité. Nous ne pouvons pas accepter l’appel à la haine, à la discrimination et au rejet de certaines personnes.

Chrétiens, solidaires de cette humanité, interrogeons-nous sur ce que nous pouvons apporter en toute humilité, mais avec détermination pour que chaque être humain, notre sœur, notre frère, habitant de la « Maison Commune », ici ou là-bas, puisse vivre et s’épanouir dans la dignité.

Recherchons les moyens de nous informer afin d’éclairer notre choix électoral.

Voter est un droit ! Nous avons la responsabilité de l’exercer.

Pour conclure, écoutons le Pape François : « Il est inacceptable que les chrétiens… [fassent] parfois prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur foi : la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion, et la loi suprême de l’amour fraternel. » Fratelli Tutti n°39.

Mouvements signataires 

14/01/2022

2022 PAR LES CORNES - Service jeunes de la Mission de France

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2022 par les cornes

Nous y sommes : 2022 est là sur le seuil de notre porte, sans que cela soit bien possible de prédire ce que ses valises recèlent. 2022 sera-t-elle à l’instar de celles qui l’ont précédée ? Ou singulièrement différente ?

Petit tour des événements qui nous attendent et des questions qu’ils peuvent soulever : quelle nouvelle surprise électorale nous réservera l’élection présidentielle ? Dans quelle mesure la COP 27 signera-t-elle une nouvelle fois l’incompétence et l’inaction climatique des états ? La climatisation des stades de football au Qatar permettra-t-elle aux spectateurs·rices de bénéficier d’un air aussi frais et léger qu’en Bretagne ? La reine Elizabeth II portera-t-elle un chapeau mauve ou pivoine à l’occasion de ses 70 ans de règne ?

Tant d’inconnues, tant d’incertitudes qui nous font parfois tourner la tête face à une urgence climatique et sociale sans précédent. Et pourtant, l’urgence est bien là, et malgré tous les dangers, elle est à affronter les yeux dans les yeux : 2022 apparaît plus que jamais comme l’année où ces enjeux se doivent d’être saisis par les cornes !

Il n’est que temps d’entendre ces multiples appels à rebâtir ensemble notre maison commune.

Et si 2022 était l’année où tout basculait ? L’alerte a déjà résonné de nombreuses fois, certain·e·s ont eu l’audace d’élever la voix malgré l’insolente surdité et cécité des médias et des pouvoirs politiques, à l’instar des héros désemparés du film Don’t look up. Il n’est que temps d’entendre ces multiples appels à rebâtir ensemble notre maison commune.

Car cette année peut être réellement emplie de promesses. 

Promesse que la volonté collective de se saisir sérieusement de ces sujets prenne le dessus sur les égarements de nos gouvernements. Promesse que l’humain et le lien à l’autre reviennent au cœur de nos préoccupations. Promesse que nous sachions traiter avec dignité celles et ceux qui le méritent pour habiter en paix notre monde. Et tant d’autres perspectives.

Dès ce début d’année, en guise de promesse, le Pôle Jeunes vous présente deux de ses propositions à venir : celle de Vivre la Montagne Autrement, pour garder les pieds sur Terre, mais aussi celle de célébrer ensemble Pâques à l’Aube, pour prendre le temps de vivre la rencontre et de redécouvrir la fête Pascale.

Et si nous étions simplement impatient·e·s de vivre 2022 et d’affronter son lot d’enjeux, mais aussi d’accueillir simplement toutes les surprises qu’elle nous réserve ? Car cela ne nécessite bien qu’une chose : le courage. Celui d’espérer.

Natan R. MISSION DE FRANCE

25/12/2021

JOYEUX NOËL, VOEUX 2022

  L'équipe de BOBIGNY VOUS PRESENTE ses meilleurs voeux pour 2022

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Paroles de Mgr Hervé GIRAUD prélat de la MISSION DE FRANCE.pdf

10/12/2021

PEUR DE TOUT - Edito - Pôle jeune de la MISSION DE FRANCE

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Peur de tout

Peur de ne pas réussir, peur de ne pas être à la hauteur, de se tromper
Peur de ne pas être reconnu, de passer inaperçu, de n’être rien,
Peur de ce monde qui va mal, peur de voir le voir aller plus mal,
Peur de voir notre église, la société ou même la vie s’effondrer,
On peut avoir peur de tout cela.
On peut regarder ailleurs, se distraire, vivre au jour le jour…
En on peut aussi vivre dans l’espérance.
En nous, en toi qu’est-ce qui domine, qu’est-ce qui va prendre le dessus ?
Qu’est-ce qui te donne confiance en l’avenir ?
Sur quoi, sur qui peux-tu t’appuyer pour vivre debout quoi qu’il advienne ?

L’avent est le temps de ces questions que l’on peut formuler autrement : à quoi je me prépare ?
Quelle crèche je prépare en moi et dans ce monde, quels choix je pose, pour que le Christ, la paix vienne encore
Il est temps de revenir au désert avec Jean-Baptiste, de nous laisser plonger dans l’eau du Jourdain pour traverser la peur, de nous laisser relever pour avancer encore,
Pour accueillir sans peur celui qui vient, l’enfant que l’on attend ou l’inconnu dans le métro, ou encore le migrant ou le détenu… Celui qu’on n’attend plus.

Bon avent !

                         Bruno R.

NOËL DANS LE MÉTRO

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Une nouvelle édition à REPUBLIQUE

Les fêtes de fin d'années approchent, et avec elles se profile LE rendez-vous du Pôle Jeunes qui fait son grand retour cette année : Noël dans le Métro !

Le samedi 18 décembre, nous te donnons rendez-vous à la station République !

Qu'est-ce que c'est, Noël dans le Métro ? Une après-midi dans le métro parisien pour faire de la musique, rencontrer les passant·e·s, partager avec d'autres un temps gratuit dans une ambiance festive... bref vivre le temps de Noël autrement, en mettant de côté sa liste de courses, ses préoccupations et en prenant le temps d'échanger !

 Quand ? Où ?
Rendez-vous le samedi 18 décembre, de 15h à 18h, dans les couloirs de la station République.

Et après ?
Nous prolongerons ce temps après 18h par une veillée au PESP pour relire ce qui a été vécu et faire résonner l'évangile. Clic...  NOËL DANS LE METRO INFOS

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