05/12/2018
LES ACTUALITES DE LA MISSION DE FRANCE
Béatification des 19 martyrs de l'Eglise d'Algérie
Toute la communauté de la Mission de France s'associe dans l'amitié et la prière à ceux et celles qui sont réunis à Oran, à l'occasion de la béatification des 19 martyrs de l'Eglise d'Algérie.
Depuis près de 70 ans, des prêtres et des laïcs de la Mission de France ont partagé et partagent aujourd’hui encore la vie des populations d’Algérie. Cette communauté de destin s’est vécue dans les heures de joies comme dans les moments de drame et de souffrances. Communauté de destin qui les a conduits à rester aux côtés du peuple algérien au moment de l’indépendance comme durant « la décennie noire ». Avec les sœurs et frères béatifiés, et avec tant d’autres, ils ont partagé le même engagement et vécu les mêmes risques.
Aujourd’hui, avec l’Eglise qui vit en Algérie, nous voulons rendre grâces à Dieu pour ces 19 martyrs, hommes et femmes, qui ont vécu jusqu’au bout l’amitié et la solidarité avec le peuple algérien et ont donné leur vie par amour, à la suite de Jésus. Si leur témoignage nous invite à rendre grâces à Dieu, il nous trace aussi une route et nous engage à inventer, aujourd’hui, entre les deux rives de la Méditerranée et là où nous vivons en France, des chemins de rencontre et de fraternité. Que Dieu nous en donne la grâce et l’audace !
Hervé Giraud, prélat de de la Mission de France,
L'équipe épiscopale,
Jean Toussaint, Jean-Marie Lassausse, Christophe Roucou
Retransmission dimanche 9 décembre sur KTO : >>>
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Fred Ozanne sur le site aletia.org
"Père Fred, un maçon pour le Très-Haut" :
Lire l'article : >>>
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Samedi 8, dimanche 9 décembre 2018, à Paris
L'association Jean Debruynne "En Blanc Dans le Texte" est partenaire du spectacle.
Le scénario a été écrit à partir du recueil de témoignages de réfugiés. Ils seront sur scène avec 50 autres acteurs bénévoles. On y découvre leur histoire, leur culture, leurs espoirs et leurs rêves, leurs questions. Des textes de Jean y sont repris.
Auditorium Saint Germain - 75006 Paris
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NOEL DANS LE METRO,
Samedi 22 décembre de 14h à 19h, Paris métro Opéra , "Vivre et faire vivre Noël dans le métro"
Espace inattendu pour faire une pause là où tout le monde court, s’exprimer sur les murs et se rencontrer là où personne ne se parle, vivre un moment gratuit plutôt que l’hyperconsommation, faire la fête ensemble plutôt que chacun chez soi… S’ouvrir à autre chose, à un autre qui se manifeste de façon inattendue !
Suivi d’un repas partagé et d’une veillée pour relire et célébrer à partir de 20h au 13 rue Paul Bert à Ivry sur Seine.
Répétitions: Au 13 rue Paul Bert à Ivry sur Seine, M°14, 7; Olympiades, Porte d’Ivry, Mairie d’Ivry Jeudi 22 novembre 19h30-22h30
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13/11/2018
MAUDITE SOIT LA GUERRE -
MAUDITE SOIT LA GUERRE
De 1918 à 2018 !
Partout en France, on a fait mémoire de cette saignée du siècle qui endeuilla tant de familles et de territoires.
Pourquoi la guerre ?
Quelque part sur le Plateau de Millevaches, des anarchistes, des troskystes, des libres penseurs, des pacifistes se sont succédés devant cet enfant au point rageur, sans avoir pu s’accorder en un hommage commun. Quand il s’agit d’être contre, c’est assez facile de rallier les suffrages. Quand il s’agit d’être pour, la tâche est autrement ardue. Pourquoi ce monde est-il habité de violence plutôt que d’innocence ?
Je ne puis tenter de répondre à ce mystère sans m’interroger sur la propre violence que je suis capable de déchainer, y compris à mon insu. Surtout à mon insu. Le mal s’infiltre et ne lâche jamais prise volontairement. Etre un homme ou une femme de paix ne se décrète pas à coup de déclaration. Il s’agit bien d’apprendre à lâcher prise, de renoncer à mettre la main sur autrui. C’est une école de conversion, pas une résignation. Une décision chaque jour renouvelée de se laisser désarmer. « Le Dieu de l’Evangile est un Dieu désarmé qui invite l’homme à se désarmer afin de désarmer l’autre. » (Christian de Chergé)
Arnaud Favart, Vicaire général de la Mission de France
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07/11/2018
LETTRE OUVERTE A L'ASSEMBLEE DES EVÊQUES DE FRANCE EN FAVEUR DU DESARMEMENT NUCLEAIRE
COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE
Frères en Christ,
Depuis quelques jours, vous êtes réunis à Lourdes.
A l’approche du centième anniversaire de l’armistice de 1918, nous attendons une parole forte et prophétique en faveur de la paix et du désarmement nucléaire.
Vouloir la paix, vouloir la vie, les catholiques ne peuvent se taire !
En 1983, les évêques de France se sont exprimés dans un document intitulé Gagner la paix. Depuis 35 ans, le monde n’a pas été épargné par les conflits si meurtriers pour les populations civiles. A cette époque, une politique de dissuasion nucléaire avait été encore jugée acceptable.
Pour mémoire :
Le 7 juillet 2017, 122 pays se mettaient d’accord sur le texte du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), lequel interdit la fabrication, la possession et le transfert d’armes nucléaires sur le territoire des Etats parties.
Le 20 septembre 2017, jour d’ouverture à ratification du TIAN, le Saint-Siège a été le premier à signer le Traité. Plus de 60 pays l’ont signé et 19 l’ont ratifié, ouvrant l’espoir que ce TIAN entre en application en 2019, malgré les obstructions dont font preuve les Etats dotés de l’arme nucléaire Lire ... 2018-10-15-Lettre-aux-évêques de France désarmement nucléaire.pdf
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29/10/2018
"LE VATICAN S'EST ENGAGE A PROTEGER LES ENFANTS"
La Croix, Lundi 29 octobre 2018 Alors que l’Église traverse une crise profonde liée aux scandales d’abus sexuels, « La Croix » a demandé à des personnalités des pistes pour en sortir.
Marie DERAIN Juriste spécialiste des droits de l’enfant (1)
Dans la nuit du 13 mars 2013, un vieil homme en blanc s’avance sur le balcon de la basilique Saint-Pierre. Il nous dit deux choses en apparence banales : « Bonsoir », et « priez pour moi ». Pourtant quelle espérance !
Une révolution en profondeur est engagée, celle de la simplicité, de la proximité, du partage du quotidien des hommes et des femmes de notre temps, de leurs questions et des bruits du monde. Nous sommes alors nombreux à percevoir en François celui qui fera bouger l’Église. En nous demandant de prier pour lui, il renverse l’ordre de la relation, il nous invite à prendre notre part…
Cette rupture vient questionner le positionnement des clercs, la gouvernance de l’Église. Elle appelle à faire plus de place à la collégialité et au dialogue. Là où, dans le monde, émergent les notions de participation, une logique plus synodale et humble est convoquée au cœur du fonctionnement ecclésial.
Cette critique du cléricalisme déstabilise certains prêtres comme certains laïcs. Nous savons pourtant que le positionnement du prêtre peut être tout autre. J’ai connu, comme vice-présidente des Scouts et Guides de France, des aumôniers soucieux de partager les responsabilités de l’annonce de l’Évangile, avec des plus jeunes, avec des femmes. Dans son inspiration ignatienne, la spiritualité scoute se nourrit d’abord de la vie du camp, de la relecture invitant les plus jeunes à trouver les traces de la présence du Christ. Une catéchèse de l’ordinaire en quelque sorte. Le rôle d’accompagnateur de l’aumônier scout est indispensable, s’il accepte la place de révélateur plus que celle de prédicateur.
Ce compagnonnage entre clercs et laïcs est encore plus fort avec la communauté Mission de France. En toute humilité, prêtres et non prêtres partagent en simplicité la mission reçue. Ils cherchent ensemble, y compris sur les chemins ardus de la théologie. En devenant communauté en 2002, la Mission de France a bien compris que la coresponsabilité était le salut, mais il aura encore fallu quinze années pour qu’en 2017, l’assemblée générale décide de confier à une femme un rôle clé dans la gouvernance.
Je crois fermement qu’il y a quelque chose à transformer du côté du rôle des femmes. Le pape François a appelé l’ensemble des dicastères à intégrer dans leurs réflexions une approche spécifique par le genre : comment aborder tel ou tel sujet de réflexion du point de vue des femmes ? J’y ai participé, en juin 2017, avec le dicastère pour le dialogue interreligieux. De nombreux évêques, d’Asie, du Moyen-Orient relataient les expériences foisonnantes de femmes engagées, actives dans le monde entier, à l’origine d’initiatives d’accueil, de dialogue, dépassant les craintes des différences. Ils les ont laissées faire.
Aujourd’hui, les femmes doivent davantage pouvoir accéder à des fonctions de responsabilités.
Enfin, rappelons-nous que tous les pays du monde sont signataires de la convention des droits de l’enfant. Tous les pays, y compris le Vatican, se sont engagés à protéger les enfants. Une autre condition pour rétablir la confiance consiste à parvenir à mener à son terme une opération de vérité à propos de la pédocriminalité. D’autres pays l’ont fait. L’Église de France ne pourra s’en exonérer. Les agressions sexuelles sur les enfants, en plus d’être des violences physiques, sont à la fois des traumatismes psychologiques, des crimes contre la société et des actes de trahison spirituelle. L’Église, sans équivoque, doit prendre le parti des victimes et participer à leur réparation.
Les connaissances grandissantes des effets à long terme des violences obligent aujourd’hui à ne plus en faire seulement une affaire de spécialistes. Chacun doit participer à créer des environnements bienveillants, sans violence à l’égard des enfants, des jeunes. Cela passe par la formation au repérage des abus sexuels et à leurs effets sur le développement des enfants. Cela passe par un accompagnement sérieux de la dimension psychoaffective dans la formation des prêtres, et tout au long de leur ministère.
Le Christ a toujours défendu le plus faible et le plus vulnérable. Il a dit : « Laissez venir à moi les petits enfants. » Il témoignait ainsi de l’inversion de l’échelle de valeurs : le plus petit d’entre nous est le plus sacré au regard du message évangélique. Il n’est pas possible, au risque de mettre en péril l’Église, institution et peuple de Dieu, qu’un des membres de la communauté en dévoie le message en s’attaquant au plus faible. Tout acte d’atteinte sexuelle est une violence. L’Église doit le reconnaître sans ambiguïté. Le chemin est encore long, mais prenons notre part dès aujourd’hui. Restons en tenue de service… Tenons notre lampe allumée.
(1)repères
Engagée dans la protection de l’enfance
Née en 1969 en Saône-et-Loire, Marie DERAIN découvre le scoutisme en 1986.
Elle s’engage en 2002 avec la communauté Mission de France.
Cinq ans plus tard, elle devient vice-présidente des Scouts et Guides de France.
Après des études de droit, elle est entrée en 1997 à la protection judiciaire de la jeunesse (ministère de la justice). En 2011, elle devient défenseure des enfants, adjointe de Dominique Baudis alors défenseur des droits. Elle est aujourd’hui chargée d’animer un conseil d’orientation des politiques publiques en matière de protection de l’enfance.
28/10/2018
" NOUS CHRETIENS SOCIAUX "
La Croix, Samedi 27 octobre 2018 : « Nous, chrétiens sociaux »
À la veille des Semaines sociales de France sur l’avenir du christianisme social, quatre catholiques témoignent du lien entre leur foi et leur engagement.
Père Benoit Blin 35 ans, prêtre de la Mission de France à Marseille
Sans théoriser mon engagement, j’essaie de vivre l’Évangile »
« J’ai été ordonné en juin à ¬Marseille avec la responsabilité de rejoindre et saisir les questions du monde de l’industrie – je travaille dans une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire. Il s’agit aussi d’être présence d’Église auprès de ceux qui n’ont rien à lui demander. Je ne revendique pas vraiment l’expression de christianisme social , même si je me reconnais dans ses implications, car j’ai tendance à me méfier des étiquettes, sources de clivages. C’est peut-être un fait de génération.
Sans théoriser mon engagement, j’essaye de vivre l’Évangile, qui comporte une tonalité sociale de bout en bout, et de vivre ses exigences. Ces derniers mois, ma société a traversé des temps difficiles avec des conflits sociaux. Je m’efforce d’être un facteur d’apaisement et de réconciliation mais aussi une oreille attentive et disponible pour mes collègues. Je ne crie pas sur tous les toits que je suis prêtre mais je les laisse le découvrir sans m’imposer. Je crois chaque jour un peu plus dans ce contact quotidien avec des personnes qui souvent ont une image très déformée de l’Église. L’irruption d’un prêtre dans leur vie change les regards. J’étais attiré par cette confrontation avec ceux qui ne sont pas chrétiens, une rencontre qui enrichit et oblige à parler autrement de la foi. »
Recueilli par Arnaud Bevilacqua
"Si je peux être proche des gens là où je suis… »
Mireille Buron,
54 ans, comédienne à Chaponost (Rhône)
« Cette expression de “christianisme social sonne pour moi comme un pléonasme. Jésus nous parle d’amour : cela nous envoie tout de suite vers les autres ! Pour moi, c’est une évidence, et je ne vois pas comment je pourrais vivre ma foi autrement. J’entends dans ce mot social une attention à l’autre vécue dans le quotidien : être à l’écoute du petit, de celui qui a besoin qu’on lui rende service… Cela ne me paraît pas difficile, et ce n’est pas parce que je suis meilleure qu’une autre : j’ai reçu beaucoup, alors j’ai envie de donner beaucoup. La sainteté, je ne sais pas ce que c’est, mais si je peux être proche des gens là où je suis, j’ai l’impression de vivre ma foi. L’origine chrétienne de mes engagements, notamment écologiques, peut être aRecueilli par Arnaud Bevilacquassez discrète dans un premier temps. Puis, si les gens m’interrogent, je témoigne volontiers de ma foi. Avec mon mari, nous mettons en scène des spectacles qui ont du sens et disent quelque chose de l’homme d’aujourd’hui, en apportant un regard d’espérance (1). Nous avons une responsabilité, et l’envie d’apporter notre pierre à l’édifice. Je crois beaucoup au jeu de dominos. à sa place, une pièce peut impulser quelque chose. »
Recueilli par Mélinée Le Priol
(1) Association culturelle Saint Jean : acsj.fr
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"Agir ensemble et témoigner si possible »
Marc Fayolle
82 ans, membre de l’ACO à Saint-Étienne (Rhône)
« Je suis membre de l’Action catholique ouvrière (ACO) depuis 1962. Très tôt, je me suis engagé dans le syndicalisme. La Jeunesse ouvrière chrétienne puis l’ACO m’ont permis de réfléchir à mon action à la lumière de l’Évangile. Car le Christ, c’est notre moteur. Lorsqu’on scrute l’Évangile, on ne peut que constater que Jésus a toujours été en direction des plus pauvres et s’est fait le défenseur de la justice et du bien commun.
Par l’action syndicale, je me suis tourné vers les autres, pour soutenir les collègues et tendre vers plus de justice dans les entreprises. J’ai connu des moments d’affrontements avec des négociations très dures. Dans ces moments-là, je ne me distinguais pas, j’étais combatif avec les copains. J’essayais ensuite de relire et de donner du sens à mon action. Je côtoyais beaucoup de non-chrétiens. Le moteur de l’action catholique, c’est d’agir ensemble et de témoigner si possible pour faire découvrir ce qui nous anime, sans grand discours mais davantage par l’exemple. L’avenir du christianisme social peut inquiéter alors que les jeunes sont moins nombreux. Il y a quand même de l’espoir, l’ACO réunit toujours des chrétiens convaincus. »
Recueilli par Arnaud Bevilacqua
« Plus de questionnements, moins de certitudes »
Valentine Rinner
26 ans, étudiante en théologie à Paris
« Le christianisme social, pour moi, c’est avoir une attention particulière pour ceux qui n’ont pas de voix. C’est peut-être parce que moi-même, souvent, je me sens sans voix dans l’Église. Depuis quelques années, j’ai de plus en plus envie de prendre la parole. En tant que femme, laïque, on ne me la donnera pas sérieusement ; alors c’est à moi de la prendre. J’ai ainsi ressenti le besoin de me former. Cela fait deux ans que j’étudie la théologie au Centre Sèvres, à Paris, après avoir quitté mon travail pour l’OCDE sur les questions environnementales. J’ai besoin de comprendre les fondements théologiques de mon engagement dans la société.
Pour moi, l’Église n’a pas un message à brandir, et ne devrait pas se battre pour quelque chose de figé : elle doit avant tout habiter les grands questionnements de notre monde, et accompagner les chrétiens dans leurs propres questionnements. Mais je trouve que c’est trop peu le cas : par exemple, j’avais été choquée, il y a cinq ans, que les catholiques soient attendus à la Manif pour tous comme des petits soldats ! J’ai besoin d’un christianisme qui se confronte vraiment au réel, sans se faire une image de la société telle qu’elle devrait être. Je me reconnais très peu dans ce qui est exprimé médiatiquement par des chrétiens, même si cela change grâce à certains débats ouverts plus récemment par le pape ¬François. »
Recueilli par Mélinée Le Priol
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10/10/2018
COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE - EDITO DU VICAIRE GENERAL
Le pape François dans la tourmente
Qu’un pape ait rendez-vous avec l’histoire, rien d’étonnant à cela. Ses gestes et ses écrits sont largement médiatisés, ses déplacements et ses rencontres le mettent en contact avec la diversité des peuples et des croyants, ses responsabilités et ses collaborateurs du monde entier l’obligent à ce rendez-vous, tout comme ses prédécesseurs. Reste à savoir s’il sait communiquer un souffle aux croyants et aux hommes de bonne volonté, s’il sera porté par la tournure des événements ou si des vents contraires auront raison de sa gouvernance.
François est son nom et ce choix annonce plus qu’un programme. Son style nous réjouit par sa simplicité, sa proximité et son attention fraternelle et conviviale. Se référer à saint François, c’est se référer à la porte étroite d’une fraternité universelle, sans céder à la facilité ou l’angélisme. Ce pape remet au centre l’hospitalité avec quiconque a perdu sa terre, sa famille, son travail. Il nous engage sur la voie d’une réconciliation exigeante avec la nature et nous convoque à prendre soin des blessés de la terre. On a dit de Jean XXIII qu’il avait ouvert les fenêtres de l’Eglise. François la déplace, la sort de sa zone de confort. Il la met en mouvement de réforme. Quand on sait le poids des habitudes et des structures, il faut une sacrée dose de courage ! Il la relance sur les chemins en l’incitant à se faire compagnons de route de nos contemporains. Il consulte et décide par des démarches synodales de grande ampleur. Il la renvoie à ses chères études afin qu’elle pense et discerne, non à partir du centre, de l’archétype, mais à partir des blessés, des migrants, des oubliés. François ne siège pas au-dessus de la mêlée, il fait face aux défis de notre temps au risque de s’exposer, tout comme Jésus lui-même s’est exposé à ses contradicteurs. On oublie souvent que ce que nous avons en commun, ce sont peut-être des valeurs, mais c’est aussi la croix, celle de conflits, de rivalités, de blessures infligées grevant la paix et la justice auxquelles nous aspirons pourtant. Aucune exhortation morale n’incitera à une conversion du regard ou un changement d’habitude. Le déplacement s’opère ailleurs et autrement. Sobriété heureuse, maison commune, justesse des relations sont les clés d’un catéchisme nouveau, qui s’apprend au plein vent des réseaux et du monde devenu grand laboratoire. Les maux sont ciblés : le Dieu argent, la culture du déchet, l’omnipotence du paradigme technocratique. C’est au prix d’une quête de paix avec soi-même, avec les autres et avec la nature que fleurira une joie plus profonde.
Les périphéries, l’hôpital de campagne, l’odeur des brebis, l’approche inductive, le chemin faisant, la justice envers les pauvres. « Vous allez dans le sens du pape ! » La remarque est souvent renvoyée à la Communauté Mission de France. De fait, à Rome, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’entendre des cardinaux confesser : « la Mission de France est un bien grand mot pour ce que vous représentez, mais vous honorez, par votre présence aux périphéries et votre manière de vivre, la mission voulue par le pape François. »
Quand la tendance est à l’émiettement du tout, à la fragmentation du bien commun, la priorité va aux liens que nous sommes capables de tisser et non à la stigmatisation des personnes. Il n’est pas nécessaire de parler en permanence d’avortement, de divorce ou d’union homosexuelle. Ce qui importe, c’est la lumière joyeuse et contagieuse que fait naître la rencontre du Christ et de son Evangile. Dépouillement et recueillement sont les deux mamelles de l’évangélisation, qui consiste alors à contempler le Christ qui nous précède et ne point obstruer l’Esprit à l’œuvre.
On n’oubliera pas ici les victimes de la pédophilie pris dans une longue, trop longue tourmente. A trop mettre l’accent sur la paille encombrant l’œil des autres, le cléricalisme a négligé la poutre monstrueuse qui obstruait son propre regard.
Pape François, tiens bon le cap !
Arnaud Favart
Vicaire général de la Mission de France
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13/09/2018
DECLARATION DU CONSEIL PERMANENT ADRESSE AU PEUPLE DE DIEU QUI EST EN FRANCE
Paris, le 12 septembre 2018
DÉCLARATION DU CONSEIL PERMANENT
MESSAGE DES ÉVÊQUES DU CONSEIL PERMANENT ADRESSÉ AU PEUPLE DE DIEU QUI EST EN FRANCE
Depuis plusieurs mois maintenant, notre Eglise est durement mise à l’épreuve. Laïcs, clercs, consacrés, nous hommes profondément affectés par les révélations d’abus qui se font jour à travers le monde et dans notre pays. Face à la souffrance imprescriptible des victimes et de leurs proches, nous sommes tristes et honteux.
Notre pensée se tourne d’abord vers ceux à qui on a volé leur enfance, dont la vie a été marquée à tout jamais par des actes atroces.
Croyants et incroyants peuvent constater que les actes de quelques-uns rejaillissent sur toute l’Eglise, qu’il s’agisse d’actes criminels ou de silences coupables.
Tous, nous subissons ce soupçon qui porte sur l’ensemble de l’Eglise et des prêtres.
Dans ce désarroi partagé, nous affirmons à la fois que notre lutte contre tout abus doit se poursuivre sans relâche et que notre estime et notre affection pour les prêtres de notre Eglise restent entières. Nous, évêques, voulons redire notre soutien aux prêtres de nos diocèses et appeler tous les fidèles à leur manifester leur confiance.
Le pape Le pape François a adressé une "Lettre au peuple de Dieu" le 20 août 2018.
ll est en effet nécessaire de lutter contre tout type d'abus sexuel, d'abus de pouvoir et de conscience.
Que « chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin… » !
LIRE ... 2018 09 12 Déclaration du Conseil permanent adressé au peuple de Dieu qui est en France.pdf
Lettre de Mgr HERVE GIRAUD, prélat de la COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE ... Hervé GIRAUD communiqué à la CMDF
19:13 Publié dans COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE:publications... | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2018
QUELQUES ECHOS DE LA MARCHE CITOYENNE de Vintimille à Douvres pour les migrants -Olivier CHAZY membre de la CMDF -
Olivier CHAZY - QUELQUES ECHOS DE LA MARCHE CITOYENNE
Une marche citoyenne et solidaire pour les migrants organisée par deux associations, La Roya Citoyenne et l’Auberge est partie le 30 avril de Vintimille pour se terminer le 8 juillet à Douvres après un total 60 étapes. (article du blog du 2.06.2018)
Chers amis,
C’est une victoire à forte portée symbolique, un peu de lumière dans le ciel gris des politiques publiques qui relaient la xénophobie ambiante.
La fraternité était devenue comme l'a écrit Régis Debré, "cette vielle dame que plus personne ne songeait à inviter à danser depuis longtemps et dont on se demandait ce qu’elle faisait encore là (Le moment fraternité 2010)"
Elle vient de reprendre un coup de jeunesse
Merci aux marcheurs et à Cédric Herrou
Olivier Chazy
La mobilisation a été intense cet été pour défendre la cause des réfugiés et des migrants
- Il y a eu la longue marche de 1400 km initiée par l’Auberge des Migrants de Calais et la Roya Citoyenne entre Vintimille et Calais avec 60 arrêts festifs, entre le 30 avril et le 8 juillet.
- Il y a eu les État Généraux des Migrations (E.G.M) dans 50 départements français et réunissant 10 000 participants.
J'ai pu faire un reportage de la marche pour les migrants sur deux étapes, pour mes amis de la Mission de France, sur le tronçon Langres Chaumont et Montélimar Valence.
Pour retrouver ces reportages photos et vidéo, voici le lien
https://drive.google.com/drive/folders/1c9wl0x_kwhzt2hWFy...
https://drive.google.com/drive/folders/11g8I0Jggg_S-HK1aT...
Ces initiatives ont connu un aboutissement inespéré qui mérite d'être souligné.
Le conseil constitutionnel a donné au principe de fraternité une valeur constitutionnelle à la suite du recours de Cédric Hérrou avec l’appui du Secours Catholique, de la Cimade, et de la ligue des droits de l’homme,
La loi asile et migration l’a transposée dans le code CESEDA, là, précisément ou Charles Pasqua avait introduit en 1993 une menace contre ceux qui aidaient à l’introduction ou au séjour les étrangers sans titres de séjour.
C'est ainsi que la fraternité vient de sortir, au sein de l'espace public, de son statut d’abstraction, de simple principe républicain, de valeur spirituelle démodée, pour s’inscrire désormais dans le droit français ou elle pourra désormais mieux protéger ceux qui, de façon désintéressés, portent assistance à autrui notamment lorsqu'ils ne disposent pas de titre de séjour.
Olivier CHAZY
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30/08/2018
L'EVANGILE FAIT SIGNE : 1500 TWITHOMELIES POUR MEDITER LA PAROLE - HERVE GIRAUD ARCHEVÊQUE DE SENS-AUXERRE ET PRELAT DE LA MISSION DE FRANCE
Hervé Giraud
L'Evangile fait signe
Mini-homélies en 140 signes !
Depuis 2011, dans l’esprit de la constitution Dei Verbum de Vatican II, je propose quotidiennement sur Twitter une phrase de l’Évangile du jour avec une courte homélie, le tout en 140 caractères. Ainsi, comme un follower, un suiveur de la Parole, un familier de l’évangile, je m’engage toujours davantage dans ma mission fondamentale d’annonce de la Parole de Dieu, jusque dans les aréopages numériques. Le pape Benoît XVI n’écrivait-il pas: “Dans la substance de brefs messages, souvent pas plus longs qu’un verset biblique, on peut exprimer des pensées profondes à condition que personne ne néglige le soin de cultiver sa propre intériorité” ?
Puissent ces mille et une twitthomélies aider chacun à vivre l’affirmation du psalmiste : “Déchiffrer ta parole illumine...” (Ps 118,130) et qu’ainsi la Parole de Dieu se répande sur les fils de la toile.
Mgr Hervé GIRAUD Ordonné prêtre en 1985, Mgr Hervé Giraud est titulaire d'un DEUG en mathématiques, d'une licence canonique de théologie morale à l’Université pontificale grégorienne à Rome et d'un DEA de théologie morale à l’Institut catholique de Paris. Ancien évêque de Soissons, il est actuellement évêque de Sens-Auxerre et Prélat de la Mission de France.
Editions Parole et Silence
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29/08/2018
CMDF- REVOLUTION NUMERIQUE ET RESPONSABILITE DES LAÏCS - LES NOUVEAUX DEFITS DE LA MISSION DE FRANCE
Entretien réalisé par Cyprien Viet – Cité du Vatican 29 AOÛT 2018
La Mission de France, qui a accompagné l’expérience des prêtres au travail depuis les années 1940, évolue pour mieux intégrer les laïcs dans une logique de « co-responsabilité missionnaire ».
Témoigner de l’Évangile dans le monde du travail : c’est ce que vivent depuis plus de 75 ans les membres de la Mission de France.
D’abord liée à l’émergence des prêtres-ouvriers dans les années 1940, la Mission de France s’est transformée au fil des années, pour devenir aujourd’hui un mouvement associant prêtres, diacres et laïcs dans une logique de «co-responsabilité missionnaire».
Actuellement, une centaine de prêtres et une vingtaine de diacres en font partie, mais 600 laïcs en sont aussi des membres actifs, ce qui pousse Mgr Hervé Giraud, archevêque de Sens-Auxerre et prélat de la Mission de France, à travailler en relation avec la conférence des évêques de France et avec le Saint-Siège sur une évolution progressive des statuts canoniques de la Mission de France, qui est une prélature territoriale depuis 1954.
Une déléguée générale pour encourager la responsabilité missionnaire des laïcs
Dans cette dynamique, la Mission de France dispose désormais depuis cet été d’une déléguée générale, Anne Soncarrieu, qui était déjà la chancelière de la Prélature. Cette professeur de technologie dans l’enseignement public, qui possède un master en théologie de l’Institut Catholique de Paris, sera aux côtés du vicaire général pour la gouvernance de la « Communauté Mission de France ». Elle sera associée à l’accompagnement et à la visite des équipes de mission, à la communication et la rédaction d’articles, à la coordination des services de la Prélature. Cette disposition nouvelle pour la gouvernance est adoptée pour trois ans, à titre expérimental. La transformation du monde du travail, et notamment la révolution numérique qui bouleverse totalement l’économie de nos pays occidentaux, transforme aussi le rôle de la Mission de France, confrontée à de nouveaux environnements professionnels. Le « continent numérique » est considéré par Mgr Giraud comme un véritable territoire de mission dans lequel l’Église doit s’investir.
Le père Arnaud Favart, ancien conducteur d’engins de chantier et vicaire général de la Mission de France, nous explique les transformations en cours, notamment à travers cette plus grande intégration des laïcs dans les statuts de la Mission de France.
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