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14/09/2023

LA PEUR OU LA VIE

TC.GIF Bref, il est urgent de réinventer l’écologie.                        

                                                 

Le tremblement de terre qui vient d’endeuiller le Maroc, avec son lot de drames, vient nous rappeler, un peu à contretemps, que la planète a des rythmes qui ne sont pas les nôtres et que nous ne maîtrisons pas. À contretemps car nos inquiétudes face au dérèglement climatique ont tendance à nous faire croire, et c’est paradoxal, que nous sommes les maîtres tout-puissants de la nature. Il est vrai que l’industrie humaine a des conséquences indiscutables sur les milieux naturels. L’extinction de masse qui atteint un nombre considérable d’espèces animales en est la conséquence. Il reste que les volcans mijotent et explosent, que la terre tremble et que nous n’y pouvons pas grand-chose, voire rien, sinon éviter de nous y trouver exposés. Or, c’est précisément cette inconscience des humains, qui continuent à poser leur toit les uns sur les pentes des volcans, les autres sur des failles terrestres, qui devrait nous faire réfléchir.

J’ignore si le séisme marocain était prévisible, mais il est bien connu que, de San Franscisco à Los Angeles, on redoute le fameux Big One, que la ville de Catane en Sicile prospère sur les flancs de l’Etna et Naples sous la menace du Vésuve… Cette incroyable insouciance face à un danger pourtant parfaitement identifié et connu doit nous interroger sur l’efficacité de la peur face au risque environnemental. Récemment, un journaliste spécialisé sur les questions d’écologie déplorait à la télévision que « les gens n’[aient] pas suffisamment peur ». Comme si la peur devait être le moteur principal de l’action. Tout montre que non seulement ce n’est pas le cas, mais que ce sentiment est surtout contreproductif. En effet, si la menace est « On va tous mourir », elle est vaine puisque, en effet, tout être vivant est assigné à la mort. La question doit donc être énoncée de façon inverse : « Comment vivre ? » Face à la menace de la mort, il faut restaurer le désir de vivre et de vivre bien, c’est-à-dire mieux que « survivre ».

L’écologie a besoin de parler de bonheur, de paix, d’harmonie et de joie de vivre, et non de cultiver la crainte, d’entretenir la culpabilité, d’accuser et de pointer du doigt. Elle doit se rendre désirable et non inquiétante car, face au danger, la peur tétanise, paralyse, quand, au contraire, le désir rend dynamique et créatif. Bref, il est urgent de réinventer l’écologie.

Christine Pedotti

09/09/2023

EN DIRECT D'OULAN BATOR

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Guy Aurenche : "Construire une société française qui choisit d'accueillir".  - Université d'été 2019 - CVX -

Oulan Bator, Messe Présidée Par Le Pape François Le 3 Septembre 2023

Oulan Bator, messe présidée par le Pape François le 3 septembre 2023

Propos recueillis avec fraternité et liberté par Guy Aurenche :

« Je suis l’un des 1.394 catholiques recensés en Mongolie. J’ai pu rencontrer notre pape François qui a pensé à nous sur la carte de son cœur. Dans la yourte-cathédrale, nous étions près de 2.000 grâce au renfort de catholiques venus des pays voisins. Oui il est venu, il est bienvenu lui qui doit être occupé par le milliard trois cent millions de cathos. Comment pouvez-vous imaginer la joie presque délirante de cette visite ?

Il est stupéfiant que ce pape François vienne jusqu’en Mongolie ! Vraiment sa visite est un message. Elle nourrit ma vie. Je comprends mieux l’affirmation biblique : « Dieu a visité son peuple ». Serait-ce cela l’incarnation dont nous a parlé notre évêque-cardinal ? L’incarnation de l’amour à travers une visite fraternelle, pas toujours de tout repos, pour nous inviter à accueillir la force de l’amour.

François a entendu l’appel de Jésus : « Allez jusqu’au extrémités de la terre » ! Nous sommes à l’extrême ; François parle des périphéries ; et il est venu en chaise roulante. Un bel exemple d’inventivité lorsque la rencontre des plus éloignés s’avère difficile. Et vous, quels moyens inventez vous pour partir à la rencontre ?

Cette rencontre me permet de saisir ce que veut dire notre frère Paul de Tarse (déjà sur le continent 

asiatique !) lorsqu’il osait affirmer que c’est dans la faiblesse qu’il rencontrait la vie « pleine ». Nous, catholiques de Mongolie, en terre bouddhiste, sommes bien des êtres de grande faiblesse dans notre désert, coincés entre les géants chinois et russe. Le géant François a visité la grande faiblesse. Il lui a même rendu hommage : « La petitesse n’est pas un problème, mais un atout… Oui, Dieu aime accomplir de grandes choses à travers la petitesse ».

Le pape en a même profité pour parler des bienfaits de la démocratie (elle peut progresser chez nous ! Et chez vous ?), et pour lancer un message bienveillant au grand frère chinois, … qui ne l’est pas toujours.

Vraiment François avait l’air très heureux d’être chez nous… un peu loin de Rome. Une bouffée d’air qui ressemble au souffle de l’Esprit. Rien de meilleur que d’accueillir l’inconnu. »

08/09/2023

JMJ DE LISBONNE: LA NOUVELLE JEUNESSE DU PAPE ?

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ÉGLISE CATHOLIQUE

Un peu plus d’un million de jeunes pèlerins ont participé aux trente-septièmes Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se sont tenues à Lisbonne du 1er au 6 août 2023. Aux jeunes inquiets des désastres climatiques, le pape a affirmé : « Le monde a besoin de vous comme la terre a besoin de la pluie. »

Publié le par Laurent GRIBOWSKI   

Pas de doute : entre le pape François et les jeunes catholiques, le courant est passé. Dès sa première rencontre avec les pèlerins, le jeudi 3 août dans le parc Eduardo-VII, le vieil homme de 86 ans à la santé fragile – il a subi une lourde opération à l’abdomen début juin – a été accueilli comme une rock star, dans une effusion de joie hors du commun. Malgré une fatigue apparente, le pape n’a pas boudé son plaisir. Il a su faire chavirer la foule et trouver les mots pour toucher le cœur des participants, des jeunes âgés de 16 à 35 ans, venus de 151 pays, dont 40 000 Français – le troisième groupe en nombre, juste après les Espagnols et les Italiens.

« Il y a de la place pour tout le monde dans l’Église, pour tout le monde ! » C’est ce qu’a martelé à plusieurs reprises dans sa langue maternelle le souverain pontife, demandant aux jeunes de répéter après lui : « ¡Por todos, por todos! » Et ajoutant : « Personne n’est inutile, personne n’est superflu, il y a de la place pour tout le monde. Tel que nous sommes […] Dans l’Église, il y a de la place pour tous. » Un discours largement applaudi par la foule. Le pape voulait-il parler des exclus, des plus pauvres, des migrants ou encore des femmes, des divorcés remariés, des personnes homosexuelles ou transgenres ? Difficile interprétation…

La réponse est peut-être venue le lendemain, lors de la spectaculaire célébration du chemin de croix qu’il a présidée. Il y fut question des « minorités qui n’ont pas le droit de s’exprimer ni même d’exister […] parfois même au sein de l’Église ». Avec cette prière prononcée lors de la cinquième station : « Toi, Seigneur, tu as été victime de l’intolérance. Mais tu ne t’es pas laissé envahir par la haine. C’est pourquoi tu peux être un pont entre tous. Apprends-nous à être des bâtisseurs de ponts où que nous soyons. »

Point d’orgue de sa rencontre avec les jeunes, la vigile du samedi soir a donné l’occasion au pape de rappeler l’idée qu’il se fait du témoignage chrétien : libre et désintéressé, gratuit, bien éloigné du prosélytisme pratiqué en France par certains mouvements de jeunesse catholique. « C’est la joie qui est missionnaire », a affirmé François dans son discours, prononcé ce soir-là au parc Tejo, sur les bords du Tage, à la périphérie de Lisbonne.

Une conviction, souvent exprimée par le pape, qui vient apporter du crédit aux propos d’Américo Aguiar, évêque auxiliaire de Lisbonne. Dans une interview accordée début juillet à la télévision portugaise, qui avait suscité l’incompréhension de certains milieux catholiques, celui-ci avait déclaré que les JMJ n’avaient pas vocation à « convertir à tout prix les jeunes au Christ, à l’Église catholique ou à quoi que ce soit d’autre […] Les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne sont un cri de cette fraternité universelle dont parle le pape dans l’encyclique Fratelli tutti ». Une parole prise très au sérieux par les quelques jeunes chrétiens et musulmans venus cette année aux JMJ avec l’association Coexister, mouvement interconvictionnel de jeunes déjà présent à celles de Madrid en 2011.

À l’image d’une grande partie de leur génération, les jeunes catholiques français présents à Lisbonne ont fait montre de beaucoup de piété, fréquentant assidûment les chapelets, les vénérations de reliques – de sainte Jeanne d’Arc ou de sainte Thérèse de Lisieux – et les adorations eucharistiques proposées un peu partout dans les églises de la ville… S’ils sont contents de voir le pape prendre position en faveur de l’écologie, combat très partagé au sein de leur génération, ils n’en restent pas moins attachés aux valeurs conservatrices et traditionnelles. Source d’étonnement pour les observateurs : beaucoup d’entre eux ont passé leur temps à chanter la Marseillaise dans les rues de Lisbonne en agitant des drapeaux français…

« Les JMJ ont montré à tous qu’un autre monde est possible : un monde de frères et sœurs, où les drapeaux de tous les peuples flottent ensemble, les uns à côté des autres, sans haine, sans peur, sans fermetures, sans armes », a pourtant déclaré le pape, rajeuni, quelques jours plus tard, lors de sa catéchèse du 9 août au Vatican. Avant de donner ­rendez-vous à la jeunesse en 2025 à Rome, pour le jubilé des jeunes, puis à Séoul en 2027, pour les prochaines JMJ !

Laurent Grzybowski    

Photo :  (CC BY 2.0)

07/09/2023

C'EST LA RENTREE

C’est la rentrée

Premiers jours de septembre, l’été flambe encore et pourtant les écoles, collèges et lycées rouvrent leurs portes. La question de l’école et de ses missions envahit les conversations et l’actualité. Éducation, instruction, ordre et autorité, autonomie, liberté, laïcité, tous ces mots se bousculent, avec pour la plupart d’entre nous une part de nostalgie, comme celle du poète René Guy Cadou : « La vieille classe de mon père, / Pleine de guêpes écrasées, / Sentait l’encre, le bois, la craie […] » À l’aube de l’école obligatoire de Jules Ferry, voilà presque un siècle et demi, il fallait arracher les enfants aux travaux des champs pour les asseoir sur les bancs de l’école, leur apprendre à lire, écrire, compter, leur enseigner un peu d’histoire et de géographie pour en faire des citoyens « éclairés » ; le rêve des Lumières pour tous et toutes.

Depuis lors, les missions de l’école se sont comme empilées, peut-être parce que former un citoyen ou une citoyenne est une opération de plus en plus complexe. Il faut certes, toujours, et d’abord, lire, écrire et compter, mais le champ des savoirs est de plus en plus vaste. Faut-il être savant en mathématiques, en latin, en droit, en informatique ? L’enseignant, qui est souvent une enseignante – 70 % en moyenne et 86 % en primaire –, est-il un maître, celui qui sait, un pédagogue, celui accompagne, un éducateur, celui qui conduit vers le dehors – vers l’autonomie de jugement ?

On voudrait que l’école forme sans formater, qu’elle donne un socle commun sans uniformiser, qu’elle assure et restaure l’égalité tout en fournissant les futures élites de la nation. Et, même si ce n’est pas une consolation, il est illusoire de penser que « ça va mieux ailleurs ». Partout dans le monde, et tout particulièrement dans les pays développés, l’école est en crise. Et si les « modèles » asiatiques semblent plus performants, c’est au prix de contraintes extrêmes exercées sur la jeunesse, lesquelles génèrent des niveaux de stress qui peuvent conduire au suicide élèves et enseignants.

Ajoutons que l’école est aussi le lieu de socialisation par excellence, celui où l’on échappe à l’emprise du milieu familial, où l’on construit entre pairs une culture générationnelle.

C’est un peu la quadrature du cercle, mais ça en vaut la peine, alors, à tous et toutes, enseignants et élèves, bonne rentrée.

Christine Pedotti

 

05/09/2023

ESPACE : LA COMETE NISHIMURA SE RAPPROCHE E LA TERRE ET POURRAIT ÊTRE VISIBLE A L'OEIL NU

La Croix logo   Les faits  le 05/09/2023 à 06:38

La comète Nishimura « frôlera » la Terre entre le 5 et le 12 septembre. Du nom de l’astronome amateur qui l’a découverte le mois dernier, elle devrait être observable à l’œil nu malgré son passage à proximité du Soleil.

 
Espace : la comète Nishimura se rapproche de la Terre et pourrait être visible à l’œil nu
  • La comète Nishimura passera à quelques millions de kilomètres de la Terre entre le 5 et le 12 septembre. Ce petit astre tient son nom de l’astronome amateur japonais qui l’a découverte, Hideo Nishimura, le 12 août. C/2023 P1, de son nom scientifique, pourrait être observable à l’œil nu, selon les prévisions astronomiques.

Selon la classification de l’Union internationale d’astronomie, la lettre C indique une comète non périodique, qui ne peut passer à travers le système solaire qu’une seule fois, tandis que « 2023 P1 » indique la période de sa découverte, dans la première moitié du mois d’août 2023.

Espace : la comète Nishimura se rapproche de la Terre et pourrait être visible à l’œil nu

Vent solaire

Actuellement située dans la constellation du Cancer, elle devrait atteindre celle du Lion mardi 5 septembre, période à partir de laquelle elle pourrait devenir assez brillante pour être repérée à l’aide d’un télescope ou de jumelles. Pour tenter de l’admirer à l’œil nu, il faudra toutefois attendre le 8 septembre. Le meilleur moment pour observer la comète sera la fin de la nuit, 1 h 30 à 2 heures avant le lever du soleil, dans un endroit exempt de pollution lumineuse.

Selon l’astrophotographe Michael Jäger, la comète subissait il y a quelques jours des assauts du vent solaire. Ce flux de particules provoque des perturbations magnétiques.

La comète Nishimura atteindra son périhélie, c’est-à-dire son point le plus proche du Soleil, autour du 17 septembre, à 33 millions de kilomètres. Son passage à proximité de l’étoile pourrait toutefois entraîner sa désintégration.

25/08/2023

LES GRANDES ILLUSIONS

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Un jour vient l’heure du bilan, et celui des illusions catholiques de « nouvelle évangélisation » est particulièrement sombre. Cette espérance d’un grand renouveau naît dans les années 1970 de la déception provoquée par la décennie qui a suivi le Concile. Alors que beaucoup avaient espéré que les églises allaient se remplir, ce fut tout le contraire : elles se vidaient. L’accusation fut frontale : c’était la faute au Concile, à ses prétendus « excès », en particulier en matière liturgique, mais aussi d’un flirt trop poussé avec le « monde », lequel se sécularisait à toute allure et libérait hommes et femmes de siècles de conventions sociales et morales. Comme un symbole, on bronzait les seins nus et les cheveux au vent en écoutant de la musique pop.

Les mouvements dits charismatiques, comme l’opération « nouvelle évangélisation » de Jean Paul II, dont la meilleure arme fut les JMJ, piochèrent quelques éléments de la culture contemporaine, vie communautaire, chants et extases diverses d’un côté, rassemblements n’ayant rien à envier aux grands festivals pop – pour un pape qui assumait le rôle de rock star – de l’autre.

Pour quel résultat ? Alors que nous sommes déjà dans la sixième décennie de ces courants, qu’en reste-t-il ? Les événements de type JMJ sont des sortes de « bulles de savon », grosses et chatoyantes, qui s’évanouissent sans laisser de trace. Le fameux « million » de Longchamp 1997, où est-il ? Ils et elles ont aujourd’hui autour de 50 ans et, s’ils remplissaient les églises, nous les verrions. Du côté des fameuses « communautés nouvelles », c’est encore pire : gourous, gourelles, abuseurs, escrocs… la liste ne cesse de s’allonger et les abus afférents d’être dévoilés. Avec une grave question à la clé, comme pour la pédocriminalité des prêtres : qu’ont fait les évêques, dont la première tâche, celle d’« épiscope », est la surveillance ? Ils ont béni les loups qui infestaient la bergerie au motif que là se trouvait le Graal de la survie, les vocations de prêtres.

Aujourd’hui, en France, la même obsession leur fait faire les yeux doux à des communautés comme celle des Saint-Martin, sans plus de discernement. Les séminaires diocésains ne font guère mieux : les amateurs du grand théâtre des dorures et des dentelles y prospèrent, au grand dam des formateurs. Une chose est certaine : pour le christianisme, l’avenir est ailleurs.

Christine Pedotti

08/08/2023

LA MISSION DE FRANCE POUR L'ECOLOGIE INTEGRALE

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ASSEMBLEE GENERALE DE LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE

13 au 16 juillet à la POMMERAYE  près d'ANGERS

Photo : Laurent Grzybowski

Les débats ont été riches et animés ! Réunis du 13 au 16 juillet à La Pommeraye, près d’Angers, 350 membres de la Communauté Mission de France, prêtres, diacres et laïcs – en majorité –, ont tenu une assemblée générale qui restera pour beaucoup gravée dans les mémoires. Invités à se prononcer sur les cinq orientations prioritaires des années à venir, ils n’ont pas hésité à amender la plupart des textes proposés, fruits d’une démarche synodale interne, après deux années d’échanges dans les équipes locales et dans les rencontres régionales.

Jugée trop consensuelle, « trop molle » pour certains, l’orientation consacrée à l’écologie intégrale a fait l’objet de toutes les attentions. Estimant que la question écologique ne pouvait pas se résumer aux seuls changements de comportements individuels en attendant quelques solutions miracles, les membres de la Mission de France ont souhaité, dans leur grande majorité, que la communauté s’implique davantage dans l’action collective. En n’hésitant pas à interpeller les pouvoirs publics : « Nous nous rendrons témoins les uns les autres des engagements que nous prendrons chacun et chacune, ensemble, pour changer nos styles de vie et œuvrer pour la démocratie. »

Les quatre autres orientations – Exprimer la foi aujourd’hui, Mission et ministère apostolique, Mission et travail professionnel, Synodalité et gouvernance – ont aussi fait l’objet d’un vote avec de nombreux amendements. Il faut dire que le débat, avec l’expression de possibles désaccords, n’a jamais fait peur aux membres de la Communauté Mission de France. S’inscrivant dans la lignée des deux dernières encycliques du pape, Laudato si’, sur l’écologie, et Fratelli tutti, sur la fraternité universelle, qualifiée par l’un des intervenants extérieurs – le théologien jésuite Christoph Theobald – de « sentinelle missionnaire de l’Église de France », cette communauté se trouve à la veille d’une nouvelle étape de son histoire. Elle attend la promulgation par le Vatican d’une nouvelle constitution apostolique dans laquelle seraient pleinement membres de la Mission de France l’ensemble des « engagés » ou des « incardinés », laïcs aussi bien que ministres ordonnés. Une petite révolution… qui se fait attendre.

Des ateliers, des temps de partage, des pauses musicales et des moments de prière ont rythmé cette rencontre nationale, qui, à cause de la crise sanitaire, n’avait pas eu lieu depuis six ans. L’occasion aussi de vivre une liturgie de repentance dédiée aux victimes d’agressions sexuelles commises ces trente dernières années par des prêtres de la Mission de France. Un moment de haute intensité, jugé très juste et très émouvant par tous les participants. Cette assemblée générale s’est conclue par la célébration d’engagement d’une dizaine de laïcs et par l’ordination d’un prêtre et de trois diacres en vue du presbytérat. Plus qu’une prélature – ce qu’elle est depuis 1954 –, la Mission de France entend devenir « un corps fraternel et sororal » pour la mission. Pour elle, la route va devant !

Laurent Grzybowski, CMDF équipe de Mission du VAL D'ORGE

06/08/2023

PAPE AUX JMJ : " JE VAIS A MARSEILLE, JE NE VAIS PAS EN FRANCE", RAPPELLE LE PAPE FRANCOIS

Pape aux JMJ : « Je vais à Marseille, je ne vais pas en France », rappelle François

Dans une interview publiée vendredi 4 août par l’hebdomadaire espagnol Vida Nueva, François s’exprime sur ses futurs voyages, et la priorité qu’il donne aux « petits » pays européens. Il détaille ce qu’il appelle son « offensive de paix » dans le contexte de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.

  • Loup Besmond de Senneville (à Lisbonne), 
Pape aux JMJ : « Je vais à Marseille, je ne vais pas en France », rappelle François
 
Le pape nomme cardinal l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, le 27 août 2022 au Vatican.
Dans une interview publiée vendredi 4 août par l’hebdomadaire espagnol Vida Nueva, François s’exprime sur ses futurs voyages, dont celui à Marseille.
STEFANO SPAZIANI/PICTURE ALLIANCE/MAXPPP
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« Si je vais bien à Marseille, je ne vais pas en France, insiste François. Je n’irai dans aucun grand pays d’Europe avant d’avoir terminé les petits. J’ai commencé par l’Albanie et, bien que je sois allé à Strasbourg, je ne suis pas allé en France. »

Dans cette logique de la visite rendue aux « petits » pays du Vieux Continent, François a également révélé qu’il avait l’intention de se rendre prochainement au Kosovo, sans pour autant avancer une date.

L’importance de la mission aux périphéries

En dehors de l’Europe, il affirme qu’un voyage en Argentine, son pays natal, est bien « au programme », et éventuellement lié à une visite en Uruguay. « Il y a eu plusieurs tentatives auparavant, mais les élections ont fait échouer la visite », ajoute François. Selon les informations de La Croix, une visite mêlant l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil est envisagée par le Vatican depuis 2020 mais ne s’est jamais vraiment concrétisée.

Dans cette interview, François insiste aussi sur l’importance de la mission de l’Église aux périphéries. Un message qu’il martèle depuis son élection, en 2013. « Si l’on regarde le nombre de cardinaux de la Curie qu’il y avait il y a dix ans et (celui) qu’il y a aujourd’hui, ou la réduction des cardinaux liés à des sièges épiscopaux historiques, cela parle de cette périphérie qui se trouve aujourd’hui au centre », détaille le pape.

Une « offensive de paix » papale

Mais dans les colonnes de Vida Nueva, François détaille enfin ce qu’il appelle son « offensive de paix » dans le contexte de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Après Kiev, Moscou et Washington, le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et membre de la communauté de Sant’Egidio, devrait ainsi se rendre à Pékin, annonce le pape François, confirmant une information révélée par La Croix début juin. La Chine détient, comme Washington, « les clés de la désescalade du conflit », reconnaît François.

« J’envisage de nommer un représentant permanent pour faire le lien entre les autorités russes et ukrainiennes », ajoute le pape, qui annonce que le Vatican cherche à organiser une « rencontre sur la paix », en présence des « chefs religieux », à Abu Dhabi en novembre. François ne précise pas s’il compte s’y rendre en personne.

« Je n’aime pas la rigidité »

« Le moment n’est pas venu de convoquer un concile Vatican III », affirme aussi François dans cette entrevue réalisée à Rome les 10 et 11 juillet. « Il n’est pas non plus nécessaire pour le moment, puisque Vatican II n’a pas encore été mis en œuvre. Vatican II était très risqué et doit être mis en œuvre », ajoute le pape, qui poursuit en expliquant que l’avenir de l’Église passe aussi par des prêtres qui ne soient pas « rigides ».

« Je n’aime pas la rigidité car c’est un mauvais symptôme de la vie intérieure. Le pasteur ne peut pas se permettre d’être rigide. Le berger doit être prêt à tout, insiste François. Quelqu’un m’a dit récemment que la rigidité des jeunes prêtres est due au fait qu’ils sont fatigués du relativisme actuel, mais ce n’est pas toujours le cas. Je demande aux évêques de se méfier de cette dérive. (…) Si l’un d’entre eux vous fait une tête de “saint” en roulant des yeux, méfiez-vous. Nous avons besoin de séminaristes normaux, avec leurs problèmes, qui jouent au football, qui ne vont pas dans les quartiers pour dogmatiser… »

21/07/2023

DIEU, LA FOULE ET LES GUITARES - Frère Yves COMBEAU,o.p.

Photos de Yves Combeau - Babelio.com" On part plein de doutes, solitaire dans sa foil'on revient joyeux, assuré, changé de fond en comble" 

frère Yves COMBEAU, o.p.

Il sera beaucoup question cet été des Journées mondiales de la jeunesse, les J.M.J. Vous en avez déjà sans doute entendu parler. Deux millions de jeunes gens annonce-t-on, à Lisbonne, dont sans doute un groupe de votre paroisse, de votre ville. Même dans un certain petit canton rural de la Haute-Saône que j'ai la chance de bien connaître, des jeunes se sont mobilisés pour aller à Lisbonne et pour financer ce trajet ; pour la plupart d'entre eux, ce sera le premier voyage. Deux millions de jeunes, un soleil de plomb, des guitares, des sacs à dos, les tramways bondés, les pelouses râpées d'un stade ou d'un hippodrome ... Voilà qui n'est guère attirant. Vous n'auriez sans doute pas envie d'en être. Moi non plus, pour tout dire. J'ai passé l'âge. Mes J.M.J., celles que j'ai faites come jeune, remontent à 1991. Aucun des jeunes de Lisbonne n'était né cette année là. 

Mais c'est l'âge, justement, qui est important. En 1991, j'avais dix neuf ans. Et à cet âge-là, se retrouver à plusieurs millions de jeunes chrétiens autour du pape est une expérience incroyable. Etrange à  certains égards, fatigante, étourdissante, enthousiasmante.La puissance d'une foule juvénile est sans égale. Crier, chanter, se laisser prendre par l'émotion et par la joie de croire avec des centaines de milliers d'autres croyants ; donner de son coeur et de son corps, éprouver une grande libération collective qui n'est pas un défoulement, mais la libération de tout ce qui est bon dans l'âme des jeunes et qu'ordinairement ils croient garder pour eux, l'espoir, la joie, la foi ... Aventure unique.

Peut-être nous, adultes, comptons nous trop exclusivement sur le silence, la méditation, le recueillement , comme chemin vers Dieu. On peut aussi aller vers Dieu en exultant. On peut être touché par Dieu dans la grande foule.

Nous spectateurs, lecteurs, amis du Jour du Seigneur, resterons probablement chez nous. Nous n'y serons pas. Ils reviendront fourbus, hâlés et bouleversés. Nous ne comprendrons peut-être pas leur joie, et peut-être ne la comprendront ils pas eux-mêmes. Notre mission est alors d'accueilli nous associer à leur joie et qui sait ? r ces voyageurs qui ont été chercher leur Dieu sous un autre soleil. De les accueillir vraiment : de leur faire bonne place dans nos églises de nous associer à leur joie et, qui sait ? De changer leurs chansons. Si elles ne parlent pas toujours à notre coeur, elles auront parlé au leur.

FR. YVES COMBEAU O.P.

20/07/2023

CIEL, MON CLIMAT !

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Publié le 

« Nos ancêtres les Gaulois » avaient, paraît-il, peur que le ciel ne leur tombe sur la tête. Cette assertion, fondée sur un récit du Grec Arrien de Nicomédie au IIe siècle avant notre ère, popularisée par une chanson de Boris Vian et reprise par les irréductibles Gaulois de Goscinny et Uderzo, exprime une sorte de sympathique condescendance à l’égard d’un peuple courageux mais privé de connaissances scientifiques…

Bardés aujourd’hui de ces connaissances, nous rejetons cette peur comme si le ciel et la terre étaient au-dessus de nos têtes et sous nos pieds pour l’éternité. Hélas, le sol se dérobe et le ciel s’affaisse au sens où terres et océans suffoquent sous l’excès de chaleur provoquée par l’activité humaine, laquelle d’une certaine façon « bouche » le ciel en y projetant des gaz dits « à effet de serre ». Ce dernier terme est peu judicieux car la serre est perçue comme plus protectrice qu’inquiétante. S’y ajoutent pour calmer nos inquiétudes notre goût pour l’exotisme et les beautés tropicales et notre tropisme pour les régions chaudes et ensoleillées – Côte d’Azur, Californie, Floride… De sorte que, malgré le désagrément des jours de canicule dont nous faisons la triste collection depuis une petite dizaine d’années, nous résistons à prendre la mesure de la catastrophe en cours.

Sans doute voulons-nous croire que le « génie humain » et nos États providents nous protégeront in fine. La réalité est que la catastrophe n’est pas encore certaine, même si elle est proche, mais qu’elle ne peut être écartée que si nous agissons. Si nous ne le faisons pas, nous serons « agis » par le désastre et beaucoup y survivront très mal ou pas. Mais il est aisé de penser que ce sont d’autres que nous qui seront les plus touchés, parce que nous sommes vieux ou parce que nous vivons dans une région mieux protégée aussi bien climatiquement que sur le plan politique, économique et social. Il est aisé aussi de considérer que d’autres que nous sont plus responsables, voire « coupables », parce qu’ils prennent l’avion, roulent dans de grosses voitures, sont des Allemands ou des Chinois qui brûlent du charbon ou des Africains qui ont trop d’enfants. Comme toujours, nous voyons avec beaucoup de lucidité la paille dans l’œil de notre voisin.

Bref, il est temps de redevenir Gaulois et d’avoir un peu peur pour devenir plus sages.

Christine Pedotti