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03/06/2020

PAROLES DE FEMMES - CANDIDATURE D'ANNE SOUPA AU SIEGE D'ARCHEVÊQUE DE LYON

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La candidature d’Anne Soupa au siège d’archevêque de Lyon suscite de nombreuses réactions de soutien, moins pour sa nomination, improbable, qu’en faveur de son combat pour une Eglise plus féminine.

Par Luc Chatel Publié le 29 mai 2020 à 08h07 LE MONDE - 

Des femmes catholiques solidaires du combat d’Anne Soupa

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La candidature d’Anne Soupa au siège d’archevêque de Lyon suscite de nombreuses réactions de soutien, moins pour sa nomination, improbable, qu’en faveur de son combat pour une Eglise plus féminine.

Des femmes catholiques solidaires du combat d’Anne Soupa Par Luc Chatel Publié aujourd’hui à 08h07 dans Le Monde

La candidature d’Anne Soupa au siège d’archevêque de Lyon suscite de nombreuses réactions de soutien, moins pour sa nomination, improbable, qu’en faveur de son combat pour une Eglise plus féminine.

Candidate à la succession de Philippe Barbarin à la tête de l’archidiocèse de Lyon, Anne Soupa n’a, sauf miracle, aucune chance d’accéder à cette fonction, dont les titulaires ne candidatent pas et sont nommés par le pape. Elle peut, en revanche, compter sur le soutien de nombreuses femmes catholiques. Croyantes anonymes, pratiquantes ou non, elles se sont manifestées par centaines sur les réseaux sociaux pour la féliciter et l’encourager. Ce n’est pas tant sa nomination comme archevêque qu’elles soutiennent, mais les convictions et les combats qui motivent sa candidature, notamment pour une plus grande présence des femmes dans l’Eglise. En quoi elles sont rejointes par d’autres femmes catholiques, déjà engagées sur ce terrain.

Lire ... CANDIDATURE D'ANNE SOUPA AU SIEGE D'ARCHEVÊQUEDE LYON.docx

28/05/2020

UNE BELLE MEDITATION "PLEINE D'APPELS A L'EVANGILE"

Urbi&Orbi
La Documentation catholique (26.05.2020)
Algérie - Mgr Lhernould s’émerveille de la fragilité et de la fraternité de son nouveau diocèse

Le samedi 29 février 2020, en la Basilique Saint Augustin d’Hippone, à Annaba (Algérie), Mgr Nicolas Lhernould, évêque de Constantine et Hippone a prononcé une homélie lors de la cérémonie de prise de possession canonique  de son diocèse, trois semaines après son ordination épiscopale. Il a ainsi confié : « Je suis aussi émerveillé (…) devant la fragilité du diocèse. Pour vous faire une confidence, lorsqu’il s’est agi de donner à Mgr le Nonce, et à travers lui, au pape, une réponse (…), c’est l’élément qui m’a le plus attiré, qui m’a le plus touché, par lequel je me suis senti le plus appelé : cette fragilité ecclésiale (…) qui caractérise la plupart de nos diocèses en Afrique du Nord ».Puis il a évoqué son expérience en Tunisie : «… j’ai vécu dans des communautés fragiles, dans un contexte où on ne pouvait pas faire beaucoup de prévisions, parce que les visages vont et viennent. Les plans pastoraux à cinq ans ou dix ans sont des choses qui sont peut-être bonnes pour d’autres contextes, beaucoup moins pour le nôtre… ». Et il a souligné les fruits de cette fragilité : « à travers cette fragilité-là, j’ai vécu une fraternité particulièrement forte. Quand on n’a pas grand-chose, quand on est peu nombreux, on sent combien l’exigence de cette fraternité est première pour être de rayonnants disciples de Jésus ».

Chers amis,
C’est comme cela que Jésus s’adresse aux siens dans les moments d’intimité dans l’Évangile : « Je vous appelle mes amis » dit-il. Nous ne nous connaissons pas encore très bien. Nous prions les uns pour les autres depuis longtemps… Et en même temps, dans le cœur de Jésus, nous sommes amis au sens que Jésus lui-même employait dans l’Évangile.
Lien à la source ... La-Croix-Algerie-Mgr-Lhernould-s-emerveille-de-la-fragili...

05/05/2020

DECONFINER DIEU ? Isabelle de GAULMYN REDACTRICE EN CHEF AU JOURNAL LA CROIX

Isabelle De Gaulmyn

Isabelle de Gaulmyn est rédactrice en chef au journal La Croix. 2.05.2020 blog "une foi par semaine"

Les messes catholiques vont-elles reprendre ? Et quand ? Le déconfinement sera sans doute lent, progressif, différencié, les évêques ayant à cœur de présenter au gouvernement un plan de sortie raisonnable. Certains déjà s’inquiètent de devoir encore attendre après le 11 mai, et nous avons même vu une centaine de prêtres signer dans Le Figaro une pétition pour la reprise des messes.

Activisme des réseaux sociaux

Pas de rassemblements, pas de sacrements, pas d’Eucharistie : de fait, la période que vivent les catholiques est étonnante. Elle a provoqué cependant une intense créativité sur les réseaux sociaux, avec des messes sur Facebook, Twitter, YouTube. Certains prêtres se sont donné beaucoup de mal pour répondre au manque ainsi créé, avec le risque de renvoyer une image bien cléricale et, partant, masculine du catholicisme. Comme une ruse de l’histoire, au moment même où le pape François avait entrepris une réflexion sur l’excès de cléricalisme… Cet activisme sur les réseaux sociaux peut aussi parfois verser, comme l’analyse le dominicain Dominique Collin, dans une vision fonctionnaliste de la foi (1), où l’image importe plus que le message, ce dont le pape François lui-même s’est ému. On sait que le catholicisme a toujours entretenu un lien étroit avec les techniques visuelles, les églises de la contre-réforme, à Rome, le manifestent assez. Mais ces spectaculaires bénédictions de villes contre le virus, tous ornements sacerdotaux dehors, avaient parfois un côté bien fellinien…

Il ne s’agit pas de critiquer, et l’auteure de ces lignes a elle-même été heureuse de pouvoir profiter des messes retransmises à la télévision. Mais n’est-ce pas l’occasion de nous interroger sur le sens de ce que nous vivons ? De profiter de ce moment exceptionnel, le kairos, comme l’écrit dans un magnifique texte (2) le père Tomás Halik, théologien tchèque, pour voir ce à quoi notre foi a été renvoyée durant ce confinement, avec l’impossibilité d’assemblée dominicale ? Nous avons envie de retourner dans nos églises, mais l’absence de célébration liturgique épuise-t-elle toute la foi ? La période que nous venons de vivre prouve bien l’inverse : nous nous sommes sentis en communion, sans communier. Elle peut aussi nous inciter à revoir notre compréhension de l’Eucharistie, qui, comme l’écrit Anne Lécu, est aussi le service d’autrui (3).

De nouvelles pistes

Au fond, que célèbre-t-on le dimanche ? Un rassemblement de voisins qui s’apprécient dans un lieu donné avec un prêtre donné ? Ou bien une communion aux dimensions universelles ? La communion des saints n’est pas un vain mot dans l’Église. Nous avons poussé à bout la logique de Pie X qui a instauré la communion hebdomadaire, voire quotidienne, en faisant de nous des « consommateurs d’hosties », dans une vision parfois réductrice du sacrement. Or, le nombre de prêtres diminue. Si l’on n’est capable d’ouvrir les églises que pour la messe, on va devoir en fermer beaucoup dans les années qui viennent. Cette crise peut justement nous offrir de nouvelles pistes, sans pour autant, évidemment, renoncer à l’eucharistie. Le confinement a donné lieu à de très belles liturgies domestiques, le christianisme renouant alors avec ses racines juives. Il a permis la formation de groupes de lectures, de méditations, d’études sur la Bible, d’écoute de la Parole, bien au-delà des cercles de pratiquants habituels. Et aussi autorisé une Semaine sainte dans la prière et le silence. Enfin, il s’est traduit par de nombreux gestes de solidarité de la part des paroisses et de leurs prêtres. À se demander si, plutôt que de se battre pour déconfiner les messes, il ne vaudrait pas mieux se battre pour déconfiner Dieu lui-même, et le sortir d’églises parfois trop fermées.

(1) « Deus ex machina », de Dominique Collin sur revue-etudes.com

(2) « Les églises fermées, un signe de Dieu ? »  sur lavie.fr

(3) Ceci est mon corps, d’Anne Lécu, éd. du Cerf.

02/05/2020

RÉOUVRIR LES ÉGLISES : POUR QUOI FAIRE? SAINT MERRY CENTRE PASTORAL

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Pourquoi ne voir dans cette nouvelle contrainte qu'un obstacle à la vie chrétienne ? Et si ce confinement prolongé était une chance ?

« Oui, la crise que nous traversons nous apparaît comme une chance pour notre christianisme, pour qu’il retrouve sa pleine dimension domestique et accepte de vivre la grâce de la fragilité de façon créative ». Lettre ouverte d’un groupe de chrétiens en ces temps de pandémie

Lienhttps://saintmerry.org/reouvrir-les-eglises-pour-quoi-faire/

Lire ... La-Croix-Rouvrir-les-eglises-pour-quoi-faire.pdf

le 03/05/2020 à 14:25

 

28/04/2020

ÊTRE CHRETIEN C'EST AVOIR LA PASSION DE L'HOMME -MGR JACQUES GAILLOT -

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Au cours d’un repas, mon voisin de table qui est prêtre m’informe qu’il a reçu une pétition pour signature :
« On demande d’anticiper l’ouverture des lieux de culte. Qu’en penses-tu ?»
Ce genre de demande provoque en moi un réflexe d’agacement. Je supporte mal que l’Eglise pense à elle, se préoccupe d’elle.
L’urgence est ailleurs. Ce serait un comble que les lieux de culte puissent ouvrir avant les bars et les restaurants !

Ce n’est pas le culte qui est premier. Ni la pratique religieuse.
Ce qui intéresse le plus l’homme de Nazareth, ce n’est pas la religion, c’est un monde plus humain, plus solidaire, plus juste.
Son bonheur c’est de nous voir heureux tous, en commençant par les derniers. Il est venu pour libérer les opprimés. Sa mission est de libérer pas de restaurer.

Être chrétien c’est avoir la passion de l’homme.
Aujourd’hui, avec la pandémie, tant de gens sont au chômage, tant de familles ne peuvent plus payer leur loyer,
tant de gens et leurs enfants connaissent la faim, tant de gens connaissent la maladie et la solitude…

Le beau risque de l’Eglise est d’être à leur côté. Sans hésiter. Sans attendre. L’Eglise n’est jamais elle-même sans les pauvres.

Mon voisin attend ma réponse : « Moi je ne signerai sûrement pas une telle demande. L’important n’est pas de repartir comme avant. L’important est d’aller vers les blessés de la vie. L’humain d’abord. »

Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
28 avril 2020//

02/04/2020

MOMENT EXTRAORDINAIRE DE PRIERE EN TEMPS D'EPIDEMIE - PAPE FRANC0IS-

Prière pour la fin de la pandémie:  L'homélie du Pape François

Moment de prière place Saint Pierre, et Bénédiction Urbi et Orbi extraordinaire

Le Pape François était seul sur la place Saint Pierre ce vendredi soir 27 mars pour un moment de prière et de lecture de la Parole de Dieu. Dans l'homélie, suivie par plusieurs millions de fidèles à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux, François a évoqué les épaisses ténèbres qui se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage. Nous publions le texte intégral de l'homélie du Saint Père.

«Le soir venu » ( Mc 4, 35).

Ainsi commence l’Evangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.

Il est facile de nous retrouver dans ce récit....

Homélie en PJ ... Moment extraordinaire de prière en temps d'épidémie - Pape François -.pdf

 

26/02/2020

"QUERIDA AMAZONIA : UNE LETTRE D'AFFECTION PATERNELLE" PAR MGR EMMANUEL LAFONT

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« Querida Amazonia : Une lettre d’affection paternelle », par Mgr Emmanuel Lafont
Publié le 13 février 2020

Querida Amazônia ! Le titre, à lui seul, manifeste la tendresse de Dieu pour les peuples d’Amazonie. François s’en fait l’écho, et nous invite à regarder avec une affection semblable les peuples et la terre. Tout, en effet, est dans le regard. Il écrit une lettre d’amour, avec ses poèmes et ses rêves ! Elle est lyrique par moments, contemplant la splendeur, le drame et le mystère que l’Amazonie présente au monde.

21 octobre 2019 : Synode sur l’Amazonie. A son arrivée à la salle du synode, le pape François, accompagné de Mgr Lafont, reçoit en cadeau un châle et un paréo sur lequel est inscrit une parole tirée du Nouveau Testament « soyez courageux, j’ai vaincu le monde ».

Le pape nous surprend dès le début, situant son exhortation non pas comme une conclusion du synode mais comme l’accompagnement du père qui a tout écouté, beaucoup retenu, intensément prié, et qui nous livre le fruit de sa méditation en appui du document final du synode. « Je ne prétends pas le remplacer ni le répéter. Je désire seulement fournir un bref cadre de réflexions… une synthèse de certaines grandes préoccupations que j’ai exprimées dans mes documents antérieurs, et qui aide et oriente vers une réception harmonieuse, créative et fructueuse de tout le chemin synodal. »

François nous invite à lire intégralement et donc à travailler et approfondir ce document final ainsi que tout le travail en amont. D’ailleurs, le chemin synodal n’est pas terminé. Pour la première fois me semble-t-il un « Conseil spécial » chargé du « suivi » des travaux du synode a été constitué. J’ai la chance d’en faire partie. L’aventure continue.

Les quatre rêves de François

Les rêves élargissent le regard, ils embrassent l’horizon, nous conduisent dans les étoiles et cultivent l’espérance. Ils résument ce qui, pour le pape comme pour les évêques du synode, représente le cœur, le noyau dur du chemin synodal dans lequel s’est engagée l’Eglise en Amazonie, non sans inviter toutes les Églises du monde.

François commence par le commencement, le rêve social, ou humain pourrait-on dire. C’est capital : la réalité est plus importante que l’idée. Nous ne devrons jamais plus cesser de pratiquer l’écoute attentive, empathique, fraternelle, des peuples et de la terre. L’incarnation est le principe de toute mission. Une Eglise qui n’écoute pas n’a rien à dire. Les peuples ont tant de choses à nous dire. Cette écoute nous appelle parfois à nous indigner. Nous ne devons jamais nous habituer au mal. S’il le faut, nous demandons pardon.

Le rêve culturel est essentiel aussi. Jésus s’est incarné dans la culture juive. Paul se faisait grec avec les Grecs et romain avec les Romains… sans inculturation réelle, sans reconnaissance que l’Esprit nous précède dans chaque culture, aucune bonne nouvelle n’est audible.

Le rêve écologique de François rejoint celui de Benoît XVI : l’écologie est une aventure spirituelle. L’homme et la terre sont totalement liés, la maison et son locataire ne peuvent s’ignorer.

Une pastorale synodale et missionnaire

Enfin le rêve pastoral. Quel souffle ! Il est délibérément missionnaire : nous n’avons qu’un mandat, proposer l’amitié de Jésus ! Tout trouve là son origine et sa fin, car en Lui tout a été créé et en Lui tout sera transfiguré. Ce rêve suppose une Eglise profondément renouvelée, synodale, c’est-à-dire faisant marcher ensemble tous ses membres, clercs et laïcs, pour abandonner le cléricalisme mortifère qui fait croire que le pouvoir est lié aux ordres sacrés ! Pour François il n’en est rien. Le ministère des évêques et des prêtres est un service. Le pouvoir des laïcs, particulièrement des femmes, est déjà grand, mais il n’est pas reconnu. Ce serait un drame de n’imaginer sa reconnaissance que sous l’angle d’une cléricalisation de leurs fonctions et de leurs ministères.

Nous avions bien senti cela pendant le Synode et nous nous étions posé la question : comment faire pour reconnaître les ministères laïcs, féminins ou masculins, sans en faire des clercs ? Nous n’avions pas la solution. Le pape nous propose de continuer la réflexion, de laisser l’Esprit Saint nous guider. Il nous invite à ne pas trop nous presser. Il suggère de prendre le temps de dépasser des propositions apparemment contradictoires en cherchant, ensemble, une solution non encore visible mais génératrice d’une communion plus profonde.

Marie, Mère de l’Amazonie, saura nous guider sur ce chemin. papefrancois livre amazonie.jpg

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  +Mgr Emmanuel Lafont
Évêque de Cayenne

 

25/02/2020

JEAN VANIER OU DEUX POIDS DEUX MESURES

TC.GIF    La déflagration qui frappe le petit monde catholique depuis la révélation par l’Arche internationale des abus commis par le fondateur Jean Vanier produit d’étranges réactions.

Publié le 

Ah, comme on voudrait lui pardonner au motif que chacun a une part d’ombre : d’une certaine façon le personnage n’en serait que plus romanesque et notre désir de héros serait intact. Bizarrement, ce raisonnement semble moins approprié lorsqu’il s’agit de Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ. Là, beaucoup s’étonnent que la Légion n’ait pas été purement et simplement dissoute.

C’est que Jean Vanier, non seulement est notre Mère Teresa, mais il fait notre admiration pour son attention fraternelle et bienveillante à l’égard des handicapés mentaux, dont peu d’entre nous seraient capables. En l’admirant, nous exprimons notre mauvaise conscience et son dévouement en quelque sorte nous rachète…

Sauf que voilà que l’homme est dévoilé : menteur et abuseur. Menteur car il savait très exactement depuis 1952, comme le révèle rapport de l’Arche, qui était Thomas Philippe, son directeur spirituel.

La sanction du Saint-Office qui tombe en 1956 vise non seulement Thomas Philippe, mais aussi tous ceux qui, à l’époque faisaient partie de la communauté de l’Eau vive, et en tout premier lieu, Jean Vanier à qui Thomas Philippe avait remis les rênes. La condamnation du Saint-Office est grave, non parce qu’il y a abus sur des femmes, mais parce que ces abus sont commis au nom d’une doctrine spirituelle à caractère sexuel qui fait de l’union sexuelle une image de l’union mystique de Jésus et de Marie. L’Eau vive est considérée alors comme une sorte de secte d’initiés à cette doctrine. La monition du Saint-Office est claire. Déposition pour Thomas Philippe qui ne peut plus exercer aucun ministère de prêtre – sanction qui n’a jamais été levée – et dispersion pour les membres qui ont interdiction de reformer leur groupe. Quant à Jean Vanier, qui semble-t-il était tout prêt d’être ordonné prêtre, il est précisé que pour ce faire, il devra aller se former sérieusement plusieurs années dans un séminaire.

Et pourtant, le petit groupe se reforme : Jean Vanier n’a jamais laissé tomber Thomas Philippe, et c’est ensemble qu’ils fondent une nouvelle communauté, ce sera l’Arche de Trosly. Nous sommes en 1963-1964, et visiblement, manque de suivi ou oubli, les autorités catholiques, tant les dominicains que Rome ne semblent pas se rendre compte de ce qui se passe. On notera en passant que c’est la même doctrine spirituelle pourrie que l’autre frère Philippe, Marie-Dominique, exporte chez les fils et filles de Saint Jean, lesquels ont reconnu le caractère pervers de leur fondateur et le fait que ses pratiques avaient essaimé dans la communauté.

Les frères Philippe ont donc des disciples, des affidés… et Jean Vanier est l’un d’eux depuis l’origine. C’est cela l’horrible vérité dévoilée par le rapport de l’Arche.

Jean Vanier ne se cachait pas du lien profond qui l’unissait à Thomas Philippe : il déclarait par exemple : « La théologie du père Thomas m’a donné des principes solides et forts. Je n’en ai jamais vraiment cherché ailleurs. Si des gens trouvent que je suis très libre dans ma vie intellectuelle, même dans une interprétation de l’évangile de Saint-Jean et dans le développement d’une anthropologie qui colle à la réalité humaine et spirituelle, c’est bien parce que je suis pétri de la pensée et de la méthode du père Thomas ».

Les responsables actuels de l’Arche font tout ce qu’ils peuvent pour tenter de sauver l’organisation. Ils ont choisi la vérité dans ce qu’elle a de plus nue et de plus terrible. Nous pouvons les en remercier et espérer que leur détermination ne fléchira pas.

En revanche, pour Jean Vanier, force est de dire que c’est depuis sa jeunesse qu’il avait souscrit à la doctrine mystico-spirituelle perverse de son maître, qu’il n’a cessé de la soutenir et qu’il l’a fait en toute connaissance de cause et en toute désobéissance aux décisions de l’Église catholique.

En conséquence, évitons pour notre part les gloses spirituelles et émotionnelles.

Christine Pedotti

06/01/2020

2020 : UNE BELLE ANNEE ? MGR JACQUES GAILLOT

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2020 : une belle année ?

J'ai toujours pensé que les meilleures années étaient devant moi. La vie n'est-elle pas une aventure ? Une aventure qui n'est pas écrite d'avance ?

Pour 2020, trois souhaits m'habitent :

- L'ouverture : aux autres, à tous les autres, aux différentes cultures, aux religions, aux peuples de la Terre. En commençant par ceux que le monde délaisse. Devenir un citoyen du monde, sans frontières.
Il est passionnant d'être en marche, en recherche, en éveil.
Mais je redoute les gens rigides, sectaires, qui possèdent la vérité !

- La lutte : Elle fait partie de la vie.Lutter pour défendre les droits bafoués : ceux qui n'ont pas où dormir, où manger, ou travailler. Les droits bafoués des peuples opprimés et humiliés. Comment peut-on être heureux si les autres ne le sont pas ?
Nous ne sommes pas faits pour vivre soumis.
Mais la lutte appelle la fête. Quand la vie est dure, on a besoin de se réjouir. Quand on lutte ensemble on gagne souvent.

- Avoir un coeur qui aime :
Lula, ancien président du Brésil, déclarait :
"Je sors de prison ( un an et demi)
sans haine dans le coeur.
A 74 ans, il n'y a de place
que pour l'amour dans mon coeur. "

Libérons notre coeur de la vengeance, du ressentiment, de la haine car il est urgent d'aimer.

"La seule chose que nous apprend la mort,
C'est qu'il est urgent d'aimer"
( Éric Emmanuel Schmitt dans son livre : l'Evangile selon Pilate.)

Belle année 2020 : Quand on aime, il ne fait jamais nuit.

Jacques GAILLOT, Evêque de Partenia 

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22/12/2019

EDITO - LE METIER DE GUETTEUR - Bruno REGIS - prêtre de la Mission de France


Je viens de passer quelques heures en classe d’école primaire.

On a parlé avec eux de l’attente et de l’espérance. « J’espère une vie jolie » a dit une petite de CP. Des CM1 eux ont répondu « J’espère un monde sans pollution » « j’espère un monde en paix ».

Dans quelques jours des hommes et des femmes vont entrer en grève. Quoi qu’on en pense, je crois qu’ils n’exprimeront pas seulement un refus ou de la colère, mais aussi des attentes, des espérances.

Avec le changement climatique certains nous annoncent l’effondrement du monde ou tout au moins de de la civilisation industrielle.

L’avenir est chargé de peurs et d’espérances.

Nous entrons en Avent, c’est le temps de l’attente, non pas de l’attente passive, celle qui attend de voir ce qu’il va se passer. « Attendre n’est pas une parenthèse c’est un choix de vivre qui entre à pied dans l’avenir (…) Celui qui attend ne sait pas ce qui l’attend sinon il aurait rendez-vous. Celui qui attend est un veilleur. Il espère. Il refuse de ne plus espérer. C’est un subversif. Le désespoir ne peut rien contre lui. Il espère justement parce qu’il n’a plus d’espoir. Ceux qui se contentent d’attendre des trains, des métros ou des autobus ne savent pas ce que c’est que d’attendre. Ils n’éprouvent que l’impatience. Ils n’attendent pas. Ils s’énervent. Il reste à apprendre le métier de "guetteur" (Jean Debruynne)

Pour vivre l’attente et faire vivre l’espérance il vaut la peine de se croiser, de se rencontrer, de chanter ensemble pour écouter sa musique intérieure. A Ivry, ou à Noël dans le métro, ou en apprenant à lire la Bible ensemble, quelques occasions d’apprendre le métier de guetteur.

Bruno Régis, Prêtre de la Mission de France, délégué épiscopal du Pôle jeunes,

brunoregis@missiondefrance.fr

https://twitter.com/polejeunes_mdf