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21/10/2020

PARDON POUR NOTRE AVEUGLEMENT

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Assassinat de  Samuel Paty : « Pardon pour notre aveuglement » 

Publié le 19/10/2020 à 16h39 I Mis à jour le 19/10/2020 à 16h45

Laurent Stalla-Bourdillon, directeur du Service pour les professionnels de l’information du diocèse de Paris et enseignant au collège des Bernardins, réagit à l'assassinat de professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, décapité par un terroriste islamiste le 16 octobre dernier.  

Laurent Stalla Bourdillon

 P. Laurent STALLA-BOURDILLON 

Rien de plus difficile que d’apprécier la dangerosité réelle d’une personne fichée pour radicalisation. Cependant, la République pourra-t-elle encore longtemps se contenter de rendre l’hommage de la nation à ceux qu’elle n’a pas su protéger ? Comment honorer la mémoire d’un enseignant soucieux de la réflexion critique, sinon en lui demandant pardon pour ce que nous n’avons voulu voir, ce que nous n’avons pas fait pour qu’il n’ait pas à payer de sa vie son zèle et ses efforts ?

Pardon pour notre aveuglementpardon pour notre lâcheté, pardon même pour ces honneurs qui viennent trop tard et que rendent ceux-là mêmes qui auraient dû agir ! Nous pourrons louer son héroïsme, ses qualités humaines et pédagogiques, nous ne dirons jamais assez notre part de lâcheté devant l’islamisme, nos inhibitions devant les fanatismes et nos manques de considération pour les nouveaux défis éducatifs. Voici que l’héroïsme des uns est révélé par l’inconséquence des autres : Samuel Paty est devenu la proie d’un islamisme que nous pensions faussement sous contrôle. La mise en avant de la lutte contre le terrorisme islamiste dans les rues n’a que trop servi d’alibi à l’inertie pour en combattre son idéologie dans les esprits.

Pardon aussi pour ces années d’un traitement médiatique de l’islam radical qui ont peu à peu installé une tolérance à l’intolérable, comme si l’on pouvait s’en accommoder en y voyant un simple fait social ou une inoffensive diversité culturelle. Pardon enfin pour notre naïve complaisance avec ceux qui font des réseaux sociaux un terrible catalyseur de haine. Comment neutraliser un bras armé si l’on a neutralisé sa propre capacité de réfléchir ? Notre histoire nous enseigne que les totalitarismes naissent du silence des consciences anesthésiées par la recherche du confort, préféré à la vérité. Nous n’avons rien fait de cette expérience. Pardon Samuel. 

France, parle à tes enfants pour désarmer les haines. 

Avons-nous besoin des indécentes surenchères politiciennes de ceux qui veulent renouveler la virginité de leurs ambitions sur la dépouille de celui qu’ils ont abandonné en première ligne ? Les Français sont-ils assez exigeants avec ceux qui les dirigent ? Sont-ils seulement assez lucides sur leur propre démission culturelle et spirituelle ? Si la faillite de l’État se voit plus clairement, la dérive est bien collective.

Comme avant lui le père Hamel, Samuel Paty a été égorgé par le bras d’un jeune de moins de 20 ans ! La violence n’attend pas les années, et la folie meurtrière se fantasme en justicière. 

Tout ça pour des dessins, destinés à illustrer et éveiller à la liberté et au travail de la conscience. Cette liberté n’est jamais acquise une fois pour toute. Au contraire, elle est toujours l’objet d’un âpre combat qui ne se remporte qu’à la faveur d’une grande considération pour notre fragile nature humaine. N’est-ce pas parce que nous ne savons plus qui nous sommes, que nous ne savons plus ce que nous avons à devenir ensemble que le fanatisme germe si bien dans nos territoires ? Ce qui monte à l’esprit emporte notre vision du monde. Quel est notre idéal ? Quel nouvel humanisme pourra nous délivrer de l’islamisme ? Il n’est plus temps de penser à des actions, mais d’agir en hommes de pensée. Le sang d’un professeur d’histoire vient de mettre la France face à son destin.

Laurent Stalla-Bourdillon

 

20/10/2020

MESSAGE DE L'ASSOCIATION DE L'ESPLANADE DES RELIGIONS ET DES CULTURES DE BUSSY SAINT GEORGES

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Les communautés religieuses de Bussy Saint Georges (77) ont appris avec effroi l’attentat dont a été victime un professeur d’histoire du collège de Conflans St Honorine et ont organisé un rassemblement dimanche 18 octobre pour exprimer leur soutien à la famille de Samuel Paty, à ses proches et aux personnels de l’Education nationale.

Les fidèles des différentes religions sont profondément endeuillés, et au-delà l’ensemble des habitants de notre ville et ses alentours.

L’assassinat lâche et abject d’un enseignant porte atteinte à des principes fondamentaux de la République comme la liberté d’expression, la liberté de conscience, la laïcité.

L’association de l’Esplanade des Religions et des Cultures regroupe les communautés bouddhistes, catholique, hindouiste, juive, musulmane et protestantes. Depuis 2012, nous avons appris à vivre ensemble en bon voisinage, à devenir curieux de connaître la religion des autres, à nous inviter pour nos fêtes, à proposer des initiatives communes pour la planète, pour la paix, en particulier aux moments des attentats.

En 2019, nous avons accueillis près de 2000 personnes venues visiter nos lieux de culte, dont beaucoup de jeunes, pour leur faire découvrir la richesse de la connaissance des religions et de leur apport dans la vie sociale. La municipalité et les pouvoirs publics reconnaissent cet apport précieux au vivre ensemble.

Quand les religions se présentent ensemble, elles peuvent apporter beaucoup à la société et à l’école, par exemple dans le cadre de l’enseignement du fait religieux. En 2015, après les attentats de janvier, nous avions écrit à l’inspectrice d’Académie :

« Il nous semble qu’il y aurait un grand intérêt à ce que les jeunes des collèges et des lycées de notre secteur entendent des responsables des différentes religions dire ensemble comment ils voient les questions de la violence et du lien social, et qu’ils puissent leur poser des questions. Cela serait de nature, nous semble-t-il,  à éviter les amalgames et permettrait aux jeunes de dialoguer ensuite entre eux et avec leurs enseignants en connaissance de cause. Cela pourrait participer à l’effort d’instruction civique des élèves et d’initiation aux valeurs républicaines.

Une telle intervention, dans le cadre strict de l’éducation civique des élèves, nous semble correspondre à l’esprit de la laïcité, qui n’est pas à vivre contre les religions, mais avec elles, quand elles sont ensemble pour favoriser le vivre ensemble et la paix sociale. »

Malheureusement, nous n’avions pas eu de réponse. Aujourd’hui, après ce qui s’est passé au collège de Conflans St Honorine, nous réitérons notre proposition, car elle nous semble aller dans le sens d’une société plus apaisée et plus fraternelle.

Les collèges et lycées qui viennent visiter notre Esplanade des Religions et des Cultures proviennent actuellement de l’enseignement confessionnel. Nous serions heureux que des établissements de l’Education nationale puissent aussi profiter de cette expérience.

Cette année, nous avions choisi comme thème de nos initiatives communes les Droits de l’enfant, droits à une éducation ouverte, à la connaissance des religions et cultures, à l’esprit critique et à la liberté d’expression éclairée. Dans le respect des mesures sanitaires, nous allons proposer dans les mois qui viennent des rencontres interreligieuses sur ces thèmes.

Farid Chaoui,

Président de l’Esplanade des Religions et des Cultures

Dominique Fontaine

Secrétaire de l’Esplanade

ARTICLE DU PARISIEN

Le 18 octobre 2020 à 18h39
Des fidèles musulmans, juifs, catholiques, bouddhistes ou protestants se sont rassemblés ce dimanche devant la mosquée de la ville, au bout de l’esplanade des religions qui fait la fierté de Bussy.L'esplanade des religions de Bussy-Saint-Georges a encore fait la preuve de son unité. Dimanche après-midi, une centaine de fidèles de toutes les religions représentées ici, sur quelques centaines de mètres, se sont rassemblés devant la mosquée pour rendre hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné vendredi devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Au même moment, un peu partout en France, et notamment sur la place de la République à Paris, des rassemblements ont été organisés ce dimanche.
C'est Farid Chaoui, président de l'association musulmane de Bussy, qui a lancé l'invitation dans la journée à ses voisins juifs, bouddhistes, protestants ou catholiques avant d'apporter « une condamnation catégorique à cet acte ».
Invité, le maire Yann Dubosc (LR) a pris la parole et appelé à « éviter les amalgames et la stigmatisation ». « Quand un acte pareil est commis, la nation s'unit. Nous sommes une ville exemplaire dans le vivre-ensemble, estime le premier édile. C'est très important, surtout en ce moment, de montrer que la laïcité est l'intégration de toutes les religions. » « Il faut expliquer ce qu'est vraiment l'islam »
Avant d'aller partager un thé ou un café avec les autres, le représentant de la communauté juive Claude Windisch s'est dit « très ému. Cette réaction immédiate de la communauté musulmane est extraordinaire. La barbarie ne passera jamais. »
Dominique Fontaine, le curé de la paroisse locale, salue également l'initiative des musulmans de la ville. « Lors de l'assassinat du père Hamel, ce sont déjà les musulmans qui avaient été à l'initiative de notre déplacement sur place. En étant ici, on veut montrer aux enseignants qu'on est de tout cœur avec eux, qu'il faut continuer leur travail d'éducation à la conscience de l'histoire, des cultes et des religions. Leur rôle est aussi de développer l'esprit critique des jeunes. »
Venu avec un moine, Nakkhala-Bernard Jacques, représentant de la pagode laotienne, souhaitait lui aussi « montrer sa solidarité à la famille du défunt. Il faut prouver qu'on peut vivre ensemble» Un message que Farid Chaoui, et les autres membres de l'Association des religions et des cultures, s'efforcent de marteler au quotidien. « C'est lassant d'avoir à le répéter. Alors que nous sommes amenés à vivre longtemps avec cet obscurantisme, il faut expliquer ce qu'est vraiment l'islam. Il faut des imams formés en France, ça peut être nos enfants qui ont la culture française », estime-t-il.

LE JOUR DU SEIGNEUR - HOMELIE DE FREDERIC OZANNE PRÊTRE DE LA MISSION DE FRANCE

LA VIE DE L'EGLISE ET LA SOCIETE D'AUJOURDH'UI - Mgr ROUET -

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Septembre 2015, article de Mgr Albert Rouet paru dans la revue Spiritus, le 9/10/2015 à 02h26

Dans son numéro daté de septembre 2015, la revue Spiritus a publié un dossier intitulé « Peule de Dieu, lumière du monde ». Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers (France), y a contribué par un article sur la vie de l’Église et la société d’aujourd’hui. Mgr Rouet part de l’analyse de deux tendances, qui selon lui, concernent la société et l’Église : la peur du manque et l’émiettement de la sécularisation. « Notre époque a peur de manquer parce que l’abondance est devenue la norme », explique-t-il. Dans la société comme dans l’Église règne la loi du nombre. Dans la société, par exemple, « classements et comparaisons hiérarchisent les lycées et les hôpitaux, les restaurants et les plages ».

..... Se préparer aux fortes lames du large

Tout portrait est une traduction, donc une trahison. De nombreux médias et travaux sociologiques sondent, scrutent et analysent la situation du catholicisme français. Les chiffres rayonnent ! Ces pages tentent autre chose : de dire, de l’intérieur de la vie ecclésiale, comment s’établit la relation du catholicisme à la société actuelle. C’est ce rapport historique qui décrit plus justement l’état vivant que des calculs comparant avec un passé qui n’est plus et souvent fantasmé. Une mutation profonde ne fait que commencer. Un retour à l’état antérieur s’avère impensable parce que les assises de la société ont muté. Il reste à inventer, à tenter plusieurs pistes. Dans tous les cas, il convient de commencer par entendre ce que ce monde sécularisé adresse à l’Église comme attentes, refus et espoirs. Il n’est ni meilleur ni pire, il est autre. Il demande une présentation renouvelée de la foi. L’Église ne ressent encore que les premières vagues de la sortie du port. De plus fortes lames l’attendent au large devant l’évolution prévisible et imprévisible du monde. Il lui est bien demandé d'« avancer au large » (Lc 5,4). Il lui faut donc se préparer en fonction du monde qui arrive déjà. C’est à cela que la provoque la fidélité évangélique.

Liire ... La-Croix-La-vie-de-l-Eglise-et-la-societe-d-aujourd-hui-analyse-de-Mgr-Rouet septembre 2015 REVUE CHRISTUS.pdf

 

19/10/2020

"UN ACTE INQUALIFIABLE PERPETRE AU NOM D'UNE RELIGION QUI N'A RIEN A VOIR AVEC" TARECQ OUBROU, IMAM DE LA GRANDE MOSQUEE DE BORDEAUX

Professeur décapité : l'imam de la grande mosquée de Bordeaux dénonce un "acte inqualifiable perpétré au nom d'une religion qui n'a rien à voir avec"

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TAREQ OUBROU insiste : 

"Rien ne justifie de tuer un innocent pour ses convictions, d'autant plus qu'il représente l'école, l'enseignement.

Il représente la République."

 Je suis abattu parce que c'est un acte inqualifiable qui est perpétré au nom d'une religion qui n'a rien à voir avec un acte ignoble", a réagi vendredi 16 octobre sur France info Tareq Oubrou, l'imam de la grande mosquée de Bordeaux, après qu'un professeur a été décapité devant un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). La religion musulmane "est en otage de ces comportements ignobles", a-t-il ajouté.

 "Quelles que soient la pensée, la croyance, même l'insulte, la caricature de l'autre, rien ne justifie le fait de tuer une âme. C'est un péché mortel, capital que de tuer une personne comme ça, d'égorger comme ça, sous prétexte qu'il a montré les caricatures du prophète", déplore Tareq Oubrou.

 "C'est devenu insupportable

 Est-ce que "le prophète, lui, serait content de cet acte ?", s'interroge l'imam bordelais, "ça n'honore pas la religion ni Mahomet."

Tareq Oubrou se dit "doublement affecté, en tant que citoyen, en tant que musulman. Il n'y a aucune guerre des civilisations. Il y a des actes qui n'incombent qu'aux hommes qui les ont perpétrés."

"Toucher la République, c'est toucher à la société, c'est toucher à la paix, c'est toucher à la religion en tant que telle, parce que la religion, de par son essence, est la transcendance et l'altérité", souligne Tareq Oubrou.

 La communauté musulmane "est dans un mauvais état", estime l'imam. "Nous sommes très affectés parce que chaque jour qui passe sans incident nous louons Le Seigneur. C'est devenu insupportable. On est entre le marteau et l'enclume".

"J'ai fait des serments sur la liberté d'expression de caricaturer, de blasphémer"

"Dieu a voulu que les gens soient libres de le connaître ou pas. C'est même un droit divin." L'imam explique qu'il fait "de la théologie préventive""On fait notre travail, mais on ne peut pas courir derrière chacun, chaque fou, chaque taré. Je ne sais pas si cet homme est normalement constitué. ces gens-là, je ne pense pas qu'ils ont leur cœur, ont effleuré la spiritualité et l'amour de Dieu. C'est impossible".

Interview France inter

18/10/2020

17/10/2020

Mgr PASCAL DELANNOY INVITE LES DIOCESAINS A RELEVER LES DEFIS DE LA FRATERNITE

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En la cathédrale de Saint-Denis s’est déroulée le 11 octobre 2020, la messe présidée par Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis en France, en l’honneur de la fête de Saint Denis, patron du diocèse, et de la fin de l’année vocationnelle : « nous le savons désormais avec notre cœur et notre intelligence mais aussi avec notre foi : tous sont appelés par Dieu. Aucun d’entre nous ne peut se défiler en prétendant, comme le prophète Jérémie : “qu’il ne sait pas parler ou qu’il n’est qu’un enfant” ». « Tout au long de cette année vocationnelle nous avons voulu reconnaître les dons que l’Esprit Saint a déposé en chacun jusqu’à envisager, peut-être, de nouvelles pratiques pastorales. Souvent, en effet, nous lançons des projets puis nous nous interrogeons sur ceux et celles que nous allons appeler pour les mettre en œuvre ».Mgr Delannoy a ensuite annoncé le lancement de l’année de la fraternité : « Il serait bien dommage que la fin du confinement nous fasse oublier ce beau chemin de fraternité. Voilà pourquoi, tout au long de cette année, je vous invite à découvrir et à mettre en œuvre la dernière encyclique du pape François, publiée le 3 octobre : Fratelli tutti - Tous frères ». Le pape nous invite à prendre les chemins d’une fraternité universelle, entre les personnes, mais aussi entre les peuples, les nations et les cultures ». L’évêque de Saint-Denis a lancé trois défis : « Tous frères : le défi est immense mais pas inatteignable ! Permettez-moi de citer trois pistes parmi tant d’autres : Le défi de la fraternité concerne la famille, ces petites églises domestiques ; (…) Le défi de la fraternité est urgent quand la vie, de ceux qui sont fragiles et sans défense, est menacée par l’avortement ; (…) Le défi de la fraternité est bouleversant quand nous voyons le drame vécu par les migrants qui ne trouvent pour seul refuge que quelques tentes dans des conditions d’hygiène déplorables ».
Lien à la source ... FETE DE LA SAINT DENIS 2020 HOMELIE DE MGR DELANNOY.pdf

Mgr Pascal DELANNOY

Diocèse de Saint-Denis-en-France

Texte de l'ENCYCLIQUE ... 20201004-papefrancois-fratellitutti-ladoccatho-27166.pdf

16/10/2020

L'HEURE SOLIDAIRE ALA LUMIERE DE L'ENCYCLIQUE "TOUS FRERES"

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A pareille époque, "Habitat et Humanisme" met l’accent, avec le changement d’horaire, sur l’heure solidaire. Un slogan, non. Un espoir, plus encore une attention renouvelée à l’égard de ceux pour qui les horloges de la vie sont rythmées par les difficultés et les détresses.

Face à la marchandisation des relations, l’heure solidaire voudrait offrir un espace de gratuité, source de liberté.

Le Pape François dans sa magnifique Encyclique « Tous frères » ne nous invite-t-il pas à veiller à ce que la vie ne soit pas un temps qui s’écoule, mais un temps de rencontre.

Nous ne pouvons laisser personne en marge de la vie. Aussi, s’interroge-t-il : quelle est notre indignation face à la souffrance. L’indifférence à l’autre ne saurait être une option, rappelle-t-il avec force.

Cette heure solidaire n’est-elle pas un moment pour des rencontres qui transforment les relations.

  • Ainsi, cette maman avec ses enfants, abandonnée par son compagnon. Si nous avons pu lui trouver un logement répondant à son attente, elle reste malgré tout confinée dans une tristesse liée à la rupture.

Qui va prendre le temps de s’approcher, d’entendre pour comprendre, aux fins de faciliter le temps d’un recommencement.

  • Ce couple confronté à un chômage qui, pour trop durer, distille le doute jusqu’à susciter la perte de l’estime de soi, assombrissant davantage l’avenir.
  • Cette personne qui a perdu son mari. Les enfants partis, voici que la solitude est venue s’installer.

L’heure solidaire, c’est aussi l’heure des appels, des coups de fil à donner à ceux qui ont reçu tant de coups que leur mutisme crie leur désarroi.

Que de situations ne peuvent bouger qu’avec la rencontre désarmante de la bienveillance, transformatrice des relations au-delà de ce qui est espéré.

L’heure solidaire est un rendez-vous pour mettre de la lumière dans les horizons de ceux qui, au bord du chemin, sont blessés par la vie. Là, où il y a des « bleus à l’âme », le soin est celui de l’amitié, refusant l’étrangeté de l’autre, si bien évoquée par le Bon Samaritain.

Aucune loi ne pourra empêcher cette histoire de se répéter ; seul, le cœur nous en éloigne.

Le cercle est fermé, dit François, entre ceux qui utilisent et trompent la Société pour la dépouiller et ceux qui croient rester purs dans leur fonction importante mais, en même temps, vivent de ce système et de ses ressources.

L’imposture du « tout va mal », dit François, a pour réponse « personne ne peut y remédier, que puis-je faire » ?

L’heure solidaire est précisément un moment du refus de cet alibi, non point pour se demander qui est proche de moi, mais quel temps puis-je partager pour me faire proche de ceux qui, abandonnés, se pensent lointains.

L’heure solidaire, celle de la rencontre, bâtit des liens nouveaux, porteurs de l’amitié sociale. Ne l’attendons pas, créons-là. Horloges et carillons feront sonner dans les cœurs cette heure d’une ère nouvelle.

Bernard Devert, Président-fondateur d'Habitat et Humanisme

13 octobre 2020

Clic ... Bernard DEVERT.pdf

 

07/10/2020

AVEC UN EMPRESSEMENT JOYEUX, J'AI LU L'ENCYCLIQUE DU PAPE FRANCOIS -MGR GAILLOT

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Tous frères

Avec un empressement joyeux, j’ai lu l’encyclique du pape François : « Fratelli tutti » titre d’un message que François d’Assise adressait à tous les humains et à toute la création.

Quel bonheur de se laisser habiter par ce qui fait vivre : dans la vie ordinaire il est possible de s’ouvrir au bien commun universel. Chacun(e) a une dignité inaliénable, avec des droits fondamentaux qui lui appartiennent. Nous devenons humains dans la mesure où nous aimons.

Le soir même, je regardais à la télévision le documentaire sur la décolonisation de l’Empire colonial français.                  
Quel contraste ! Quel accablement devant des photos d’archives insoutenables ! La répression militaire méprisait la justice et la vie humaine. J’avais honte.

Pendant la seconde guerre mondiale, des soldats africains de différents pays sont venus défendre la France. Ils avaient le droit de donner leur vie pour notre pays alors qu’ils n’avaient même pas le droit de vote dans le leur.

La colonisation a été un crime contre l’humanité. La France a cherché avant tout ses intérêts au détriment du bien des peuples.
Nous sommes tous frères. De la même famille humaine.

Quel que soit le pays, la culture, la couleur de la peau, la religion. La terre appartient à tous. A nous d’en prendre soin.

Merci à François, pape sans frontières, de faire briller la justice pour tous, et de porter haut ce rêve de la fraternité entre les peuples.
Demain est à faire.

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Evêque de Partenia
Paris le 7-10-2020

 

25/09/2020

JOURNEE MONDIALE DU MIGRANT ET DU REFUGIE

Cette106ème Journée sera célébrée dimanche 27 septembre. Le Saint-Père a choisi cette année le thème : 

             Contraints à fuir comme JESUS-CHRIST                                            

Le 27 septembre prochain aura lieu la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié, Nous sommes invité(e)s à vivre cette journée par un temps de réflexion mais aussi par quelques actes concrets envers nos frères et sœurs migrants.
 
Dans le message de la journée mondiale du migrant et du réfugié,
« Contraints à fuir comme Jésus-Christ. Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés internes »,
le pape François nous rappelle les 4 verbes que nous avons eu à réfléchir en 2018.

Cette année, il entend prolonger ces 4 verbes par six paires de verbes qui correspondent à des actions très concrètes :

Il faut connaître pour comprendre : « si nous rencontrons les migrants -nous parviendrons à les connaître. Et en connaissant leurs histoires, nous parviendrons à comprendre ».

Il faut se rendre proche pour servir : « les peurs et les préjugés nous font garder nos distances d’avec les autres et nous empêchent souvent de “nous rendre leur prochain” pour les servir avec amour.

Pour se réconcilier, il faut écouter : « dans le monde d’aujourd’hui, les messages se multiplient, mais on perd l’attitude de l’écoute »

Pour grandir, il est nécessaire de partager: « Dieu n’a pas voulu que les ressources de notre planète ne profitent qu’à quelques-uns »

Il faut impliquer pour promouvoir : « si nous voulons vraiment promouvoir les personnes auxquelles nous offrons assistance, nous devons les impliquer et les rendre protagonistes de leur propre relèvement ».

Il faut collaborer pour construire : « ce temps n’est pas le temps des égoïsmes, parce que le défi que nous affrontons nous unit tous et ne fait pas de différence entre les personnes ».

A partir de ces 6 paires de verbes, que pouvons-nous vivre concrètement ? Nous vous suggérons deux initiatives :

  • Prendre attache avec une association qui soutient les migrants pour essayer de mieux connaitre et comprendre l’histoire des personnes.
  • Inviter une personne ou une famille migrante à déjeuner le 27 septembre ou le dimanche 1er novembre à déjeuner chez vous.

03/06/2020

ANNE, EVÊQUE !

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ANNE évêque !

Elle aura au moins réussi à faire entendre une voix de femme dans une affaire qui leur semblait pourtant totalement fermée. Ma formidable camarade Anne Soupa, avec qui j’avais, il y a plus de dix ans, porté plainte contre le cardinal André Vingt-Trois pour propos sexistes devant le tribunal ecclésiastique de Paris, Anne donc, revient troubler avec talent le petit monde feutré des manœuvres intracléricales en faisant officiellement acte de candidature à l’archevêché de Lyon, lequel est vacant depuis que le pape François a accepté la démission de Philippe Barbarin. Bien sûr, l’idée semble au premier regard loufoque. Mais, comme elle le dit elle-même : « C’est donc un geste fou, mais le plus fou, c’est que cela paraisse fou alors que cela ne l’est pas. » Il est vrai que lorsqu’on lit son curriculum vitæ, on est obligé d’admettre que ni les qualités ni les compétences ne lui manquent et que beaucoup d’Éminences n’en alignent pas tant, et de loin. Il est vrai aussi qu’elle présente un défaut majeur, celui de n’être point mâle… C’est bien là que le bât blesse et c’est l’un des points qu’elle souhaite mettre en lumière : l’invisibilité des femmes dans l’Église catholique. On le sait depuis longtemps, si les femmes n’étaient pas là, plus rien ne tournerait et, pourtant, on leur dénie toute forme de reconnaissance puisque leur « nature » ne leur permet pas d’être prêtres. Mais notre rusée amie souligne avec sa candidature spontanée un autre point qui, lui, touche les hommes et les femmes dans l’organisation du catholicisme, à savoir la concentration entre les mains des seuls « clercs » des trois grandes responsabilités – en latin, c’est plus chic, on dit munera, pluriel de munus –, qui sont la charge de la sacralité, la charge de l’enseignement et celle du gouvernement. Elle souligne qu’il y a sept ans déjà, à l’orée de son pontificat, « le pape François a demandé aux théologiens de mieux distinguer prêtrise et gouvernance afin de faire une place pour les femmes » et que, depuis lors, rien n’a été entrepris. Elle prend donc le pape au mot et revendique pour elle, non pas le pouvoir sacré, qu’elle dit laisser très volontiers aux prêtres, mais ceux de la gouvernance et de l’enseignement, pour lesquels, sans fausse modestie, elle se dit être tout à fait idoine. Pour la bien connaître, je certifie que c’est exact : bonne patronne, fine bibliste, femme de cœur, précise, organisatrice, sachant rendre les gens « capables »…

Un comité de soutien s’est formé, avec, au premier rang, La Parole libérée. Pour le rejoindre, écrire à anne.eveque@gmail.com

Christine Pedotti

Photo : Gilou60 / CC BY-SA