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07/10/2020

AVEC UN EMPRESSEMENT JOYEUX, J'AI LU L'ENCYCLIQUE DU PAPE FRANCOIS -MGR GAILLOT

FRATELLI TUTTI.jpg

 

Tous frères

Avec un empressement joyeux, j’ai lu l’encyclique du pape François : « Fratelli tutti » titre d’un message que François d’Assise adressait à tous les humains et à toute la création.

Quel bonheur de se laisser habiter par ce qui fait vivre : dans la vie ordinaire il est possible de s’ouvrir au bien commun universel. Chacun(e) a une dignité inaliénable, avec des droits fondamentaux qui lui appartiennent. Nous devenons humains dans la mesure où nous aimons.

Le soir même, je regardais à la télévision le documentaire sur la décolonisation de l’Empire colonial français.                  
Quel contraste ! Quel accablement devant des photos d’archives insoutenables ! La répression militaire méprisait la justice et la vie humaine. J’avais honte.

Pendant la seconde guerre mondiale, des soldats africains de différents pays sont venus défendre la France. Ils avaient le droit de donner leur vie pour notre pays alors qu’ils n’avaient même pas le droit de vote dans le leur.

La colonisation a été un crime contre l’humanité. La France a cherché avant tout ses intérêts au détriment du bien des peuples.
Nous sommes tous frères. De la même famille humaine.

Quel que soit le pays, la culture, la couleur de la peau, la religion. La terre appartient à tous. A nous d’en prendre soin.

Merci à François, pape sans frontières, de faire briller la justice pour tous, et de porter haut ce rêve de la fraternité entre les peuples.
Demain est à faire.

Jacques Gaillot jacques_gaillot.jpg
Evêque de Partenia
Paris le 7-10-2020

 

25/09/2020

JOURNEE MONDIALE DU MIGRANT ET DU REFUGIE

Cette106ème Journée sera célébrée dimanche 27 septembre. Le Saint-Père a choisi cette année le thème : 

             Contraints à fuir comme JESUS-CHRIST                                            

Le 27 septembre prochain aura lieu la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié, Nous sommes invité(e)s à vivre cette journée par un temps de réflexion mais aussi par quelques actes concrets envers nos frères et sœurs migrants.
 
Dans le message de la journée mondiale du migrant et du réfugié,
« Contraints à fuir comme Jésus-Christ. Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés internes »,
le pape François nous rappelle les 4 verbes que nous avons eu à réfléchir en 2018.

Cette année, il entend prolonger ces 4 verbes par six paires de verbes qui correspondent à des actions très concrètes :

Il faut connaître pour comprendre : « si nous rencontrons les migrants -nous parviendrons à les connaître. Et en connaissant leurs histoires, nous parviendrons à comprendre ».

Il faut se rendre proche pour servir : « les peurs et les préjugés nous font garder nos distances d’avec les autres et nous empêchent souvent de “nous rendre leur prochain” pour les servir avec amour.

Pour se réconcilier, il faut écouter : « dans le monde d’aujourd’hui, les messages se multiplient, mais on perd l’attitude de l’écoute »

Pour grandir, il est nécessaire de partager: « Dieu n’a pas voulu que les ressources de notre planète ne profitent qu’à quelques-uns »

Il faut impliquer pour promouvoir : « si nous voulons vraiment promouvoir les personnes auxquelles nous offrons assistance, nous devons les impliquer et les rendre protagonistes de leur propre relèvement ».

Il faut collaborer pour construire : « ce temps n’est pas le temps des égoïsmes, parce que le défi que nous affrontons nous unit tous et ne fait pas de différence entre les personnes ».

A partir de ces 6 paires de verbes, que pouvons-nous vivre concrètement ? Nous vous suggérons deux initiatives :

  • Prendre attache avec une association qui soutient les migrants pour essayer de mieux connaitre et comprendre l’histoire des personnes.
  • Inviter une personne ou une famille migrante à déjeuner le 27 septembre ou le dimanche 1er novembre à déjeuner chez vous.

03/06/2020

ANNE, EVÊQUE !

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ANNE évêque !

Elle aura au moins réussi à faire entendre une voix de femme dans une affaire qui leur semblait pourtant totalement fermée. Ma formidable camarade Anne Soupa, avec qui j’avais, il y a plus de dix ans, porté plainte contre le cardinal André Vingt-Trois pour propos sexistes devant le tribunal ecclésiastique de Paris, Anne donc, revient troubler avec talent le petit monde feutré des manœuvres intracléricales en faisant officiellement acte de candidature à l’archevêché de Lyon, lequel est vacant depuis que le pape François a accepté la démission de Philippe Barbarin. Bien sûr, l’idée semble au premier regard loufoque. Mais, comme elle le dit elle-même : « C’est donc un geste fou, mais le plus fou, c’est que cela paraisse fou alors que cela ne l’est pas. » Il est vrai que lorsqu’on lit son curriculum vitæ, on est obligé d’admettre que ni les qualités ni les compétences ne lui manquent et que beaucoup d’Éminences n’en alignent pas tant, et de loin. Il est vrai aussi qu’elle présente un défaut majeur, celui de n’être point mâle… C’est bien là que le bât blesse et c’est l’un des points qu’elle souhaite mettre en lumière : l’invisibilité des femmes dans l’Église catholique. On le sait depuis longtemps, si les femmes n’étaient pas là, plus rien ne tournerait et, pourtant, on leur dénie toute forme de reconnaissance puisque leur « nature » ne leur permet pas d’être prêtres. Mais notre rusée amie souligne avec sa candidature spontanée un autre point qui, lui, touche les hommes et les femmes dans l’organisation du catholicisme, à savoir la concentration entre les mains des seuls « clercs » des trois grandes responsabilités – en latin, c’est plus chic, on dit munera, pluriel de munus –, qui sont la charge de la sacralité, la charge de l’enseignement et celle du gouvernement. Elle souligne qu’il y a sept ans déjà, à l’orée de son pontificat, « le pape François a demandé aux théologiens de mieux distinguer prêtrise et gouvernance afin de faire une place pour les femmes » et que, depuis lors, rien n’a été entrepris. Elle prend donc le pape au mot et revendique pour elle, non pas le pouvoir sacré, qu’elle dit laisser très volontiers aux prêtres, mais ceux de la gouvernance et de l’enseignement, pour lesquels, sans fausse modestie, elle se dit être tout à fait idoine. Pour la bien connaître, je certifie que c’est exact : bonne patronne, fine bibliste, femme de cœur, précise, organisatrice, sachant rendre les gens « capables »…

Un comité de soutien s’est formé, avec, au premier rang, La Parole libérée. Pour le rejoindre, écrire à anne.eveque@gmail.com

Christine Pedotti

Photo : Gilou60 / CC BY-SA

PAROLES DE FEMMES - CANDIDATURE D'ANNE SOUPA AU SIEGE D'ARCHEVÊQUE DE LYON

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La candidature d’Anne Soupa au siège d’archevêque de Lyon suscite de nombreuses réactions de soutien, moins pour sa nomination, improbable, qu’en faveur de son combat pour une Eglise plus féminine.

Par Luc Chatel Publié le 29 mai 2020 à 08h07 LE MONDE - 

Des femmes catholiques solidaires du combat d’Anne Soupa

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La candidature d’Anne Soupa au siège d’archevêque de Lyon suscite de nombreuses réactions de soutien, moins pour sa nomination, improbable, qu’en faveur de son combat pour une Eglise plus féminine.

Des femmes catholiques solidaires du combat d’Anne Soupa Par Luc Chatel Publié aujourd’hui à 08h07 dans Le Monde

La candidature d’Anne Soupa au siège d’archevêque de Lyon suscite de nombreuses réactions de soutien, moins pour sa nomination, improbable, qu’en faveur de son combat pour une Eglise plus féminine.

Candidate à la succession de Philippe Barbarin à la tête de l’archidiocèse de Lyon, Anne Soupa n’a, sauf miracle, aucune chance d’accéder à cette fonction, dont les titulaires ne candidatent pas et sont nommés par le pape. Elle peut, en revanche, compter sur le soutien de nombreuses femmes catholiques. Croyantes anonymes, pratiquantes ou non, elles se sont manifestées par centaines sur les réseaux sociaux pour la féliciter et l’encourager. Ce n’est pas tant sa nomination comme archevêque qu’elles soutiennent, mais les convictions et les combats qui motivent sa candidature, notamment pour une plus grande présence des femmes dans l’Eglise. En quoi elles sont rejointes par d’autres femmes catholiques, déjà engagées sur ce terrain.

Lire ... CANDIDATURE D'ANNE SOUPA AU SIEGE D'ARCHEVÊQUEDE LYON.docx

28/05/2020

UNE BELLE MEDITATION "PLEINE D'APPELS A L'EVANGILE"

Urbi&Orbi
La Documentation catholique (26.05.2020)
Algérie - Mgr Lhernould s’émerveille de la fragilité et de la fraternité de son nouveau diocèse

Le samedi 29 février 2020, en la Basilique Saint Augustin d’Hippone, à Annaba (Algérie), Mgr Nicolas Lhernould, évêque de Constantine et Hippone a prononcé une homélie lors de la cérémonie de prise de possession canonique  de son diocèse, trois semaines après son ordination épiscopale. Il a ainsi confié : « Je suis aussi émerveillé (…) devant la fragilité du diocèse. Pour vous faire une confidence, lorsqu’il s’est agi de donner à Mgr le Nonce, et à travers lui, au pape, une réponse (…), c’est l’élément qui m’a le plus attiré, qui m’a le plus touché, par lequel je me suis senti le plus appelé : cette fragilité ecclésiale (…) qui caractérise la plupart de nos diocèses en Afrique du Nord ».Puis il a évoqué son expérience en Tunisie : «… j’ai vécu dans des communautés fragiles, dans un contexte où on ne pouvait pas faire beaucoup de prévisions, parce que les visages vont et viennent. Les plans pastoraux à cinq ans ou dix ans sont des choses qui sont peut-être bonnes pour d’autres contextes, beaucoup moins pour le nôtre… ». Et il a souligné les fruits de cette fragilité : « à travers cette fragilité-là, j’ai vécu une fraternité particulièrement forte. Quand on n’a pas grand-chose, quand on est peu nombreux, on sent combien l’exigence de cette fraternité est première pour être de rayonnants disciples de Jésus ».

Chers amis,
C’est comme cela que Jésus s’adresse aux siens dans les moments d’intimité dans l’Évangile : « Je vous appelle mes amis » dit-il. Nous ne nous connaissons pas encore très bien. Nous prions les uns pour les autres depuis longtemps… Et en même temps, dans le cœur de Jésus, nous sommes amis au sens que Jésus lui-même employait dans l’Évangile.
Lien à la source ... La-Croix-Algerie-Mgr-Lhernould-s-emerveille-de-la-fragili...

05/05/2020

DECONFINER DIEU ? Isabelle de GAULMYN REDACTRICE EN CHEF AU JOURNAL LA CROIX

Isabelle De Gaulmyn

Isabelle de Gaulmyn est rédactrice en chef au journal La Croix. 2.05.2020 blog "une foi par semaine"

Les messes catholiques vont-elles reprendre ? Et quand ? Le déconfinement sera sans doute lent, progressif, différencié, les évêques ayant à cœur de présenter au gouvernement un plan de sortie raisonnable. Certains déjà s’inquiètent de devoir encore attendre après le 11 mai, et nous avons même vu une centaine de prêtres signer dans Le Figaro une pétition pour la reprise des messes.

Activisme des réseaux sociaux

Pas de rassemblements, pas de sacrements, pas d’Eucharistie : de fait, la période que vivent les catholiques est étonnante. Elle a provoqué cependant une intense créativité sur les réseaux sociaux, avec des messes sur Facebook, Twitter, YouTube. Certains prêtres se sont donné beaucoup de mal pour répondre au manque ainsi créé, avec le risque de renvoyer une image bien cléricale et, partant, masculine du catholicisme. Comme une ruse de l’histoire, au moment même où le pape François avait entrepris une réflexion sur l’excès de cléricalisme… Cet activisme sur les réseaux sociaux peut aussi parfois verser, comme l’analyse le dominicain Dominique Collin, dans une vision fonctionnaliste de la foi (1), où l’image importe plus que le message, ce dont le pape François lui-même s’est ému. On sait que le catholicisme a toujours entretenu un lien étroit avec les techniques visuelles, les églises de la contre-réforme, à Rome, le manifestent assez. Mais ces spectaculaires bénédictions de villes contre le virus, tous ornements sacerdotaux dehors, avaient parfois un côté bien fellinien…

Il ne s’agit pas de critiquer, et l’auteure de ces lignes a elle-même été heureuse de pouvoir profiter des messes retransmises à la télévision. Mais n’est-ce pas l’occasion de nous interroger sur le sens de ce que nous vivons ? De profiter de ce moment exceptionnel, le kairos, comme l’écrit dans un magnifique texte (2) le père Tomás Halik, théologien tchèque, pour voir ce à quoi notre foi a été renvoyée durant ce confinement, avec l’impossibilité d’assemblée dominicale ? Nous avons envie de retourner dans nos églises, mais l’absence de célébration liturgique épuise-t-elle toute la foi ? La période que nous venons de vivre prouve bien l’inverse : nous nous sommes sentis en communion, sans communier. Elle peut aussi nous inciter à revoir notre compréhension de l’Eucharistie, qui, comme l’écrit Anne Lécu, est aussi le service d’autrui (3).

De nouvelles pistes

Au fond, que célèbre-t-on le dimanche ? Un rassemblement de voisins qui s’apprécient dans un lieu donné avec un prêtre donné ? Ou bien une communion aux dimensions universelles ? La communion des saints n’est pas un vain mot dans l’Église. Nous avons poussé à bout la logique de Pie X qui a instauré la communion hebdomadaire, voire quotidienne, en faisant de nous des « consommateurs d’hosties », dans une vision parfois réductrice du sacrement. Or, le nombre de prêtres diminue. Si l’on n’est capable d’ouvrir les églises que pour la messe, on va devoir en fermer beaucoup dans les années qui viennent. Cette crise peut justement nous offrir de nouvelles pistes, sans pour autant, évidemment, renoncer à l’eucharistie. Le confinement a donné lieu à de très belles liturgies domestiques, le christianisme renouant alors avec ses racines juives. Il a permis la formation de groupes de lectures, de méditations, d’études sur la Bible, d’écoute de la Parole, bien au-delà des cercles de pratiquants habituels. Et aussi autorisé une Semaine sainte dans la prière et le silence. Enfin, il s’est traduit par de nombreux gestes de solidarité de la part des paroisses et de leurs prêtres. À se demander si, plutôt que de se battre pour déconfiner les messes, il ne vaudrait pas mieux se battre pour déconfiner Dieu lui-même, et le sortir d’églises parfois trop fermées.

(1) « Deus ex machina », de Dominique Collin sur revue-etudes.com

(2) « Les églises fermées, un signe de Dieu ? »  sur lavie.fr

(3) Ceci est mon corps, d’Anne Lécu, éd. du Cerf.

02/05/2020

RÉOUVRIR LES ÉGLISES : POUR QUOI FAIRE? SAINT MERRY CENTRE PASTORAL

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Pourquoi ne voir dans cette nouvelle contrainte qu'un obstacle à la vie chrétienne ? Et si ce confinement prolongé était une chance ?

« Oui, la crise que nous traversons nous apparaît comme une chance pour notre christianisme, pour qu’il retrouve sa pleine dimension domestique et accepte de vivre la grâce de la fragilité de façon créative ». Lettre ouverte d’un groupe de chrétiens en ces temps de pandémie

Lienhttps://saintmerry.org/reouvrir-les-eglises-pour-quoi-faire/

Lire ... La-Croix-Rouvrir-les-eglises-pour-quoi-faire.pdf

le 03/05/2020 à 14:25

 

28/04/2020

ÊTRE CHRETIEN C'EST AVOIR LA PASSION DE L'HOMME -MGR JACQUES GAILLOT -

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Au cours d’un repas, mon voisin de table qui est prêtre m’informe qu’il a reçu une pétition pour signature :
« On demande d’anticiper l’ouverture des lieux de culte. Qu’en penses-tu ?»
Ce genre de demande provoque en moi un réflexe d’agacement. Je supporte mal que l’Eglise pense à elle, se préoccupe d’elle.
L’urgence est ailleurs. Ce serait un comble que les lieux de culte puissent ouvrir avant les bars et les restaurants !

Ce n’est pas le culte qui est premier. Ni la pratique religieuse.
Ce qui intéresse le plus l’homme de Nazareth, ce n’est pas la religion, c’est un monde plus humain, plus solidaire, plus juste.
Son bonheur c’est de nous voir heureux tous, en commençant par les derniers. Il est venu pour libérer les opprimés. Sa mission est de libérer pas de restaurer.

Être chrétien c’est avoir la passion de l’homme.
Aujourd’hui, avec la pandémie, tant de gens sont au chômage, tant de familles ne peuvent plus payer leur loyer,
tant de gens et leurs enfants connaissent la faim, tant de gens connaissent la maladie et la solitude…

Le beau risque de l’Eglise est d’être à leur côté. Sans hésiter. Sans attendre. L’Eglise n’est jamais elle-même sans les pauvres.

Mon voisin attend ma réponse : « Moi je ne signerai sûrement pas une telle demande. L’important n’est pas de repartir comme avant. L’important est d’aller vers les blessés de la vie. L’humain d’abord. »

Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
28 avril 2020//

02/04/2020

MOMENT EXTRAORDINAIRE DE PRIERE EN TEMPS D'EPIDEMIE - PAPE FRANC0IS-

Prière pour la fin de la pandémie:  L'homélie du Pape François

Moment de prière place Saint Pierre, et Bénédiction Urbi et Orbi extraordinaire

Le Pape François était seul sur la place Saint Pierre ce vendredi soir 27 mars pour un moment de prière et de lecture de la Parole de Dieu. Dans l'homélie, suivie par plusieurs millions de fidèles à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux, François a évoqué les épaisses ténèbres qui se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage. Nous publions le texte intégral de l'homélie du Saint Père.

«Le soir venu » ( Mc 4, 35).

Ainsi commence l’Evangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.

Il est facile de nous retrouver dans ce récit....

Homélie en PJ ... Moment extraordinaire de prière en temps d'épidémie - Pape François -.pdf

 

26/02/2020

"QUERIDA AMAZONIA : UNE LETTRE D'AFFECTION PATERNELLE" PAR MGR EMMANUEL LAFONT

LEPAPELAFFONT.jpg

« Querida Amazonia : Une lettre d’affection paternelle », par Mgr Emmanuel Lafont
Publié le 13 février 2020

Querida Amazônia ! Le titre, à lui seul, manifeste la tendresse de Dieu pour les peuples d’Amazonie. François s’en fait l’écho, et nous invite à regarder avec une affection semblable les peuples et la terre. Tout, en effet, est dans le regard. Il écrit une lettre d’amour, avec ses poèmes et ses rêves ! Elle est lyrique par moments, contemplant la splendeur, le drame et le mystère que l’Amazonie présente au monde.

21 octobre 2019 : Synode sur l’Amazonie. A son arrivée à la salle du synode, le pape François, accompagné de Mgr Lafont, reçoit en cadeau un châle et un paréo sur lequel est inscrit une parole tirée du Nouveau Testament « soyez courageux, j’ai vaincu le monde ».

Le pape nous surprend dès le début, situant son exhortation non pas comme une conclusion du synode mais comme l’accompagnement du père qui a tout écouté, beaucoup retenu, intensément prié, et qui nous livre le fruit de sa méditation en appui du document final du synode. « Je ne prétends pas le remplacer ni le répéter. Je désire seulement fournir un bref cadre de réflexions… une synthèse de certaines grandes préoccupations que j’ai exprimées dans mes documents antérieurs, et qui aide et oriente vers une réception harmonieuse, créative et fructueuse de tout le chemin synodal. »

François nous invite à lire intégralement et donc à travailler et approfondir ce document final ainsi que tout le travail en amont. D’ailleurs, le chemin synodal n’est pas terminé. Pour la première fois me semble-t-il un « Conseil spécial » chargé du « suivi » des travaux du synode a été constitué. J’ai la chance d’en faire partie. L’aventure continue.

Les quatre rêves de François

Les rêves élargissent le regard, ils embrassent l’horizon, nous conduisent dans les étoiles et cultivent l’espérance. Ils résument ce qui, pour le pape comme pour les évêques du synode, représente le cœur, le noyau dur du chemin synodal dans lequel s’est engagée l’Eglise en Amazonie, non sans inviter toutes les Églises du monde.

François commence par le commencement, le rêve social, ou humain pourrait-on dire. C’est capital : la réalité est plus importante que l’idée. Nous ne devrons jamais plus cesser de pratiquer l’écoute attentive, empathique, fraternelle, des peuples et de la terre. L’incarnation est le principe de toute mission. Une Eglise qui n’écoute pas n’a rien à dire. Les peuples ont tant de choses à nous dire. Cette écoute nous appelle parfois à nous indigner. Nous ne devons jamais nous habituer au mal. S’il le faut, nous demandons pardon.

Le rêve culturel est essentiel aussi. Jésus s’est incarné dans la culture juive. Paul se faisait grec avec les Grecs et romain avec les Romains… sans inculturation réelle, sans reconnaissance que l’Esprit nous précède dans chaque culture, aucune bonne nouvelle n’est audible.

Le rêve écologique de François rejoint celui de Benoît XVI : l’écologie est une aventure spirituelle. L’homme et la terre sont totalement liés, la maison et son locataire ne peuvent s’ignorer.

Une pastorale synodale et missionnaire

Enfin le rêve pastoral. Quel souffle ! Il est délibérément missionnaire : nous n’avons qu’un mandat, proposer l’amitié de Jésus ! Tout trouve là son origine et sa fin, car en Lui tout a été créé et en Lui tout sera transfiguré. Ce rêve suppose une Eglise profondément renouvelée, synodale, c’est-à-dire faisant marcher ensemble tous ses membres, clercs et laïcs, pour abandonner le cléricalisme mortifère qui fait croire que le pouvoir est lié aux ordres sacrés ! Pour François il n’en est rien. Le ministère des évêques et des prêtres est un service. Le pouvoir des laïcs, particulièrement des femmes, est déjà grand, mais il n’est pas reconnu. Ce serait un drame de n’imaginer sa reconnaissance que sous l’angle d’une cléricalisation de leurs fonctions et de leurs ministères.

Nous avions bien senti cela pendant le Synode et nous nous étions posé la question : comment faire pour reconnaître les ministères laïcs, féminins ou masculins, sans en faire des clercs ? Nous n’avions pas la solution. Le pape nous propose de continuer la réflexion, de laisser l’Esprit Saint nous guider. Il nous invite à ne pas trop nous presser. Il suggère de prendre le temps de dépasser des propositions apparemment contradictoires en cherchant, ensemble, une solution non encore visible mais génératrice d’une communion plus profonde.

Marie, Mère de l’Amazonie, saura nous guider sur ce chemin. papefrancois livre amazonie.jpg

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  +Mgr Emmanuel Lafont
Évêque de Cayenne