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15/05/2024

LOGIQUE D'INTENDANCE

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Panneau Propriété Privée Bois Cormorey St Cyr Menthon

 

 

Comment sortir de l’impasse sociale de la propriété privée exclusive ? Guillaume Dezaunay propose un essai fondé sur les « paraboles des intendants » des évangiles : nos biens et nos pouvoirs ne nous appartiennent pas vraiment, seule compte leur utilité sociale. Un livre inspirant quelles que soient les convictions du lecteur.

Le livre se présente comme une réflexion à propos des « paraboles des intendants » qui fourmillent dans les évangiles sur l’argent, la gestion, l’avoir et le pouvoir. Chacun des 19 courts chapitres met en exergue une parabole parmi les plus connues ou d’autres plus inattendues. Derrière le titre évidemment provocateur du livre – la notion de bien commun est-elle communiste ? – Guillaume Dezaunay propose une lecture de la radicalité du message du Christ que l’on pourra qualifier aussi bien spirituelle, philosophique ou politique. Une lecture accessible à tous, attrayante parce qu’elle n’est pas si fréquente et qu’elle a le mérite de s’attaquer aux grandes questions politico-économiques contemporaines. La logique d’intendant ou de gestionnaire de ce qui nous est confié est l’inverse de la logique de propriétaire, nos pouvoirs sur les biens et les personnes ne sont que de services et il ne s’agit pas de métaphores.

Couv Christ Rouge

Pensée sociale de l’avoir et du pouvoir

Dezaunay est un jeune philosophe marqué par la lecture d’Emmanuel Levinas, d’Hannah Arendt et surtout, en l’occurrence, de « Résurrection » de Tolstoï. Dans ce roman, un aristocrate prend conscience de ses privilèges et les abandonne progressivement. C’est un peu le chemin que propose d’emprunter Dezaunay. Les points centraux des deux premières parties sont peut-être la critique de l’appropriation privative qui apparaît en définitive stérile, génératrice de violence à cause du mimétisme humain et incapable de répondre à notre vif désir de sécurité (p 40-43) ; la critique de l’héritage, absurde s’il est égoïstement dilapidé ou s’il ne sert pas la justice, illégitime s’il ne produit pas des fruits de bonté (p 45-47) ; la critique de l’argent qui asservit s’il ne sert pas l’harmonie sociale et la fraternité (p 29-34); la critique de la marchandisation à outrance (p 59-66).

L’auteur évoque ainsi des éléments de pensée sociale sur les thèmes de l’avoir et du pouvoir, et il esquisse « une théologie de l’expropriation » qui vient contrer la « pseudo-théologie de la prospérité » faisant croire que les profits sont mérités et dons de Dieu (p 99). « Choisir la vie plutôt que la mort » (Deutéronome 30, 19) signifie pour lui choisir la justice et la bonté qui résume « l’esprit du Règne », non pas la compétition et l’esclavage. Il faut « quitter l’anthropocentrisme déviant ». Mais pourquoi est-on si peu attentif à ce désir de justice, et pourquoi faisons nous si peu pour lutter contre l’injustice sociale ? L’auteur esquisse une théorie sur le libéralisme qui historiquement serait parvenu à nous convaincre indument que le profit comme but en soi est incontournable, que les pauvres n’ont droit à rien et qu’au total seul une rationalisation de l’égoïsme serait efficace (p 19). On aurait aimé qu’il développe ce point, peut-être sera-ce pour un ouvrage ultérieur.

Pistes pratiques

La troisième partie (“Que faire ?”) propose des pistes plus pratiques pour soi et pour notre monde, en réaction devant les dérives économiques, sociales et environnementales. « Il est temps de retrouver la dimension matérialiste de la spiritualité chrétienne », c’est-à-dire satisfaire vraiment les besoins des nécessiteux (p 122). « L’éthique est une optique » disait Levinas, n’est-ce pas ce qu’indique aussi Mt 25, 40 « ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » ? Il s’agit d’apprendre « à être de bons intendants », « la voie d’un pouvoir qui devient service et qui se répand en autonomisation des plus fragiles » (p 127). Dezaunay propose aussi sa vision de l’écologie intégrale sortant la théologie chrétienne traditionnelle de sa torpeur immobiliste face à l’appropriation du vivant, la surconsommation, la globalisation sans limites, l’identitarisme, la méritocratie, etc.

Une lecture possible de ce livre est qu’il s’agit de « réchauffer la magnifique doctrine sociale de l’Église malgré ses conceptions culturelles limitées » (p 13). L’auteur propose en effet une illustration personnelle des grands principes de cette doctrine et des écrits du pape François : la « destination universelle des biens », le « bien commun », la « justice », « l’amitié sociale », « la fonction sociale de la propriété », etc.

Radicalité des évangiles

Il s’adresse principalement à la « bourgeoisie catholique » dont il fait partie, et dans le prologue, installé à une terrasse d’aéroport, se disant riche, décroissant et chrétien, il décide de prendre l’avion pour la dernière fois, qu’il est temps « de comprendre que le christianisme sans quête de justice sociale et sans recherche du bon régime économique n’est pas le christianisme » et que lire des textes révolutionnaires réclamant justice pour tous sans jamais aller dans « les trous des pauvres » paraît hypocrite (p 10). Pour la « bourgeoisie catholique », les paroles et les gestes du christ rapportés par les écritures font en principe autorité. C’est pourquoi Dezaunay cherche à la convaincre en renversant l’interprétation classique qu’en donne le christianisme identitaire. Comment en effet ne pas être stupéfait par l’écart entre les croyances conservatrices qui se satisfont fort bien de privilèges indécents, et la lecture des évangiles comme la critique la plus sévère qui soit de nos errements socio-économiques contemporains ? L’Évangile ne serait-il pas l’instance critique la plus radicale pour toute pensée concernant le plus humain de l’humain, comme l’avait suggéré Maurice Bellet ? Ou bien le christianisme n’existerait-il pas encore vraiment (Dominique Collin) ? En dépoussiérant le sens du texte, en choisissant des mots simples sans se laisser aller à des simplifications abusives ou à des dénis de réalité, Dezaunay fait œuvre extrêmement utile. Il témoigne notamment d’une perspective très positive pour l’Église en lui suggérant qu’il n’y a pas de religion valable qui ne soit toujours en train de réinterpréter sa vérité.

Lire ce livre revient certainement à redécouvrir la nouveauté révolutionnaire des évangiles et de la pensée sociale catholique. Mais c’est d’abord un essai de bon sens et de saine réaction contre les méfaits du capitalisme mondialisé. Le souffle de ce livre n’est pas seulement salutaire pour les chrétiens, il intéressera aussi tous les passionnés de justice et de démocratie. L’ouvrage a l’apparence d’un témoignage personnel mais c’est tout le contraire : il s’agit de la genèse d’une parole collective qui fonde l’action, et l’amorce d’une prise de conscience qui vaut pour une Église neuve comme certainement pour d’autres institutions aussi. Ce livre, agréable à lire et facile d’accès, est recommandé à toute personne que la soif d’un avenir commun intéresse.

Guillaume Dezaunay, Le Christ rouge, Salvator, 2023, 170 pages, 17,90 €

jacq.debouverie
Jacques Debouverie, Ingénieur-urbaniste de métier, conseil auprès des collectivités locales et formateur. Responsable associatif dans le domaine du droit au logement des jeunes. Participant de la communauté de Saint Merry depuis les années 80, en équipe à la Mission de France. Père de famille et diacre.
 

17/04/2024

LE DIACONAT FEMININ EVACUE DES DEBATS DU SYNODE : "LA JUSTIFICATION UN PEU GROSSIERE"

La Croix logo 

Le diaconat féminin évacué des débats du synode : « La justification est un peu grossière »

 - .Sylvaine Landrivon, Docteure en théologie, membre du Comité de la jupe et Carmen Chaumet, Secrétaire générale du Comité de la Jupe.

Le pape a exclu des prochains groupes de travail sur le synode la question du diaconat féminin. Pour les membres du pôle action du Comité de la jupe, la justification qui a été donnée par la sous-secrétaire du synode est « un peu grossière ». Elles rappellent que la question des magistères féminins est posée depuis plus de cinquante ans.

  • Sylvaine Landrivon et Carmen Chaumet, 

Le diaconat féminin évacué des débats du synode : « La justification est un peu grossière »

Dans l’instrument de travail issu des premières rencontres synodales fin 2023, le thème de la place des femmes au sein de l’institution catholique a été mentionné comme un sujet à approfondir. Or, au moment de choisir les pistes à traiter pour octobre prochain, nous avons appris le jeudi 14 mars que la constitution de dix groupes de travail ne prendrait pas en charge les dossiers concernant les femmes, ceux-ci étant renvoyés à octobre 2025.

Et qui vient justifier ce nouveau report relatif aux magistères féminins ? Nathalie Becquart, mandatée pour nous expliquer sans sourire que nous avions été « prévenu (es) dès le départ que tout ne changerait pas d’un seul coup. L’Église ne fonctionne pas comme une révolution. » Et d’ajouter : « Dans nos cultures occidentales, où l’on est parfois focalisé sur les résultats à court terme, cela peut être difficile à comprendre. Mais il faut comprendre que ce synode fait entrer l’Église dans un processus de long terme, qui est la conversation synodale de l’Église. » Quelle notion du temps plane donc sur Rome ? Cette mandataire a-t-elle oublié depuis combien de temps, on « promène » les femmes avec l’éventualité de cette ordination diaconale ? 

Un espoir déçu

Déjà en 1967, quand l’institution de diacres permanents masculins promulguée en 1964 a été rendue effective, la question d’ouvrir les charges de la liturgie, de la parole, et du service aux femmes a été posée à Paul VI. Il va sans dire qu’aucune suite n’a été donnée à cette éventualité. En 1971, la Conférence épiscopale canadienne revient sur le sujet, mais comme il demeure tout aussi dérangeant, il est aussitôt retiré des thèmes du synode. Il en est de même avec les Conférences épiscopales allemande en 1976 et américaine en 1984, et ainsi régulièrement, pour toujours aboutir à une éviction du dossier

Avec le changement de souverain pontife, un espoir est apparu en 2016 quand le pape François a ouvert une commission spéciale pour étudier la possibilité du diaconat féminin (1). Des théologiennes et théologiens avaient contribué à l’étude de ce ministère, en rappelant que du temps des premières communautés chrétiennes, la présence de femmes en responsabilité était avérée.

De grands exégètes, comme Michel Quesnel (2), les mettent en évidence dans l’entourage de Paul ; et l’ecclésiologie ne peut pas ignorer comment fonctionnaient les « églises de maisonnées » décrites par Marie-Françoise Baslez. Pourtant, malgré tous ces arguments théologiques, il ne s’est pas passé grand-chose… D’ailleurs, le Synode d’Amazonie en 2019 a lui aussi réclamé davantage de place pour les femmes et est revenu sur l’ouverture du diaconat. Là encore, cela n’a abouti à rien et nous 

l serait temps que le Vatican fasse preuve d’un peu plus d’imagination pour les tenir à distance, en ne leur accordant que quelques « miettes » comme l’acolytat et le lectorat, et en brandissant toujours, comme pour les consoler, les valeurs de « dignité » et de « garde des berceaux ».

(1) Phyllis Zagano et Bernard Pottier, « Que savons-nous des diacres femmes ? », in Revue des facultés de Théologie et de Philosophie de Laval, Vol 74. N° 3, 2018, p.437-445

(2) Michel Quesnel, Paul et les femmes. Ce qu’il a écrit, ce qu’on lui fait dire, Paris, Médiaspaul, 2021.

 

15/04/2024

MESSE D INSTALLATION DE MGR HERVE GIRAUD, EVÊQUE DE VIVIERS

Mgr HERVE GIRAUD est Prélat de la Mission de France , www.missiondefrance.fr

et vient d'être nommé évêque de VIVIERS ,  

Cérémonie d'installation à Viviers

Évêque de Sens-Auxerre et Prélat de la Mission de France depuis 2015, Mgr Hervé Giraud a été nommé évêque de Viviers par le pape François, mercredi 13 mars. La messe d’installation de cet homme de la région sera célébrée en la cathédrale de Viviers le 14 avril.

Une nomination « inespérée ». C’est avec une émotion palpable, même à l’autre bout du téléphone, que Mgr Hervé Giraud, 67 ans, archevêque de Sens-Auxerre depuis 2015, a accueilli sa nomination comme évêque de Viviers, sur sa terre natale où, dans son village d’origine, sa famille possède une histoire vieille d’au moins quatre siècles. Ordonné prêtre pour le diocèse de Viviers en 1985, il ne sera resté en terre ardéchoise que quatre ans en paroisse, entre 1988 et 1992, avant d’être appelé à Lyon, puis à d’autres responsabilités, notamment dans les séminaires.

Prélat de la Mission de France

Évolution rare dans le parcours d’un homme d’Église, Hervé Giraud, ordonné évêque auxiliaire de Lyon en 2003, avant d’être nommé à Soissons en 2008, passera d’une fonction d’archevêque à celle d’évêque, tout en conservant le premier titre à la demande du nonce apostolique, en « reconnaissance de son expérience ». Celui qui connaît par cœur les routes et arpente les sentiers du Vivarais chaque été, quittera en avril le diocèse de Sens-Auxerre, se réjouissant d’un « bilan globalement positif » illustré par le nombre de catéchumènes (95) qui a doublé par rapport à l’an passé.

« Pour un Ardéchois, devenir évêque de Viviers c’est une grande joie, poursuit celui qui couplait jusqu’en septembre dernier son ministère épiscopal avec celui de curé d’une paroisse de campagne. « Dans mon nouvel épiscopat, je veux servir l’Évangile comme on sert un bon plat, ajoute ce fils de restaurateur, vivre un ministère de proximité, et redécouvrir ce territoire avec des yeux nouveaux et des oreilles nouvelles. La décision du pape est le signe qu’on a besoin de gens qui ont des racines, une identité. »

En quittant Sens-Auxerre, Mgr Giraud conservera néanmoins la prélature de la Mission de France, qui était depuis 1996 assurée par l’archevêque de l’Yonne. En accord avec le préfet du dicastère pour les évêques et le nonce apostolique, elle sera désormais détachée de ce territoire.

Fiducia supplicans

Ces derniers mois, Mgr Giraud s’était emparé de la question de l’homosexualité. Répondant à une demande du pape formulée durant les précédentes visites ad limina à Rome, il s’était attelé à travailler à une réécriture de certains passages du Catéchisme de l’Église catholique – notamment celui qui qualifie les « actes homosexuels » d’« intrinsèquement désordonnés ».

En décembre, à la suite de la publication de la déclaration Fiducia supplicans, il avait notamment estimé qu’il pourrait « tout à fait donner une bénédiction à un couple homosexuel car (…) cela part d’une belle idée de la bénédiction, selon l’Évangile et le style du Christ ». Une prise de position qui lui avait valu une étiquette « d’évêque de gauche », relève-t-il, commentant : « Je ne me reconnais pas dans ces étiquettes. L’Église est tout le temps en train de se transformer pour devenir plus évangélique. J’essaie de me dire : qu’est-ce qui est conforme à l’attitude du Christ ? Comment agirait-il face aux personnes homosexuelles ? »

Dans son nouveau diocèse, Mgr Hervé Giraud, premier évêque à avoir créé un compte sur le réseau social X (anciennement Twitter), conservera un œil sur les sujets relatifs à la communication et à l’intelligence artificielle. Sa messe d’installation sera célébrée le 14 avril en la cathédrale Saint-Vincent de Viviers.

 

12/04/2024

DIGNITAS INFINITA : UN TEXTE DEFINITIVEMENT PROVISOIRE ?

René Poujol2

Qui suis-je ? | René Poujol René POUJOL, journaliste, citoyen et catho en liberté

Dignitas infinita : un texte définitivement provisoire ?

Ce texte du Vatican illustre bien les limites d’une parole d’Eglise lorsqu’elle aborde des sujets nouveaux questionnés par les sciences. 

Ce texte daté du 2 avril 2024, est publié sous l’égide du Dicastère pour la doctrine de la foi. Il a reçu l’assentiment du pape François. Son objectif semble ambitieux, à la mesure de l’enjeu que représente à ce moment précis de l’Histoire de nos sociétés, la nécessité de définir le concept de dignité humaine pour mieux la servir en s’opposant partout à ce qui lui fait obstacle. Ce texte développe une vision « chrétienne » à prétention universelle. Mais déjà les critiques s’accumulent, inégalement convaincantes. Les abus dont l’Eglise s’est rendue coupable suffiraient-ils à délégitimer, de sa part, toute parole publique indépendamment de son contenu même, comme l’avancent certains ? Il y a là quelque chose d’excessif. Pourtant, si le texte propose des réflexions stimulantes, sans doute utiles, il comporte aussi des considérations – sur le genre ou le changement de sexe par exemple – dont l’argumentation semble mal assurée. Cela interroge sur la finalité et l‘autorité réelle de ce type de déclarations lorsqu’elles abordent des univers où l’expertise de l’Eglise fait défaut. Contribution au débat ou parole magistérielle ? 

Pas facile pour le blogueur ni théologien, ni philosophe, ni « expert en  humanité », de se plonger dans la présentation et l’analyse d’un tel texte. Pourtant il faut bien s’y risquer. Et le mot « risquer » ne semble pas excessif lorsque le Préfet signataire reconnaît que le texte est l’aboutissement de cinq années de travail et, reconnait-il, d’arbitrages serrés. A ce stade je ne puis conseiller au lecteur de ce blog qu’à se plonger lui-même dans le texte pour se faire sa propre idée. Je m’en tiendrai pour ma part à en présenter ici l’articulation et les points saillants tout en esquissant quelques réflexions sur les probables obstacles à sa « réception » y compris au sein du monde catholique.

Lire ... Un texte définitivement provisoire 

11/04/2024

ISRAËL, LA COURSE A L'ABÏME"

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Israël, la course à l’abîme

Ce pourrait être la goutte qui fera déborder le vase de la patience et de la bienveillance américaines à l’égard du régime de Benjamin Netanyahou : un tir de Tsahal prétendument « non intentionnel » sur un convoi humanitaire de l’ONG World Central Kitchen, faisant sept victimes – le chauffeur traducteur palestinien, une Australienne, trois Britanniques, un Polonais, un Américano-Canadien –, âgées de 25 à 57 ans. Ces morts s’ajoutent à la longue litanie de celles des médecins et journalistes victimes des frappes israéliennes, ainsi que de celles des innombrables civils, enfants, femmes, hommes, dont le principal crime était d’être là parce qu’ils n’avaient nul autre endroit où aller.

Dès le 7 octobre, nous avons écrit ici que l’intention du Hamas était de déchaîner la haine. Il y réussit au-delà de toute espérance… Les Gazaouis perdent la vie et Israël perd son âme. Bien sûr, après l’attaque barbare d’octobre, Israël avait le droit de se défendre, de rechercher les coupables et de décapiter l’organisation terroriste, mais ce droit ne peut s’exercer aux dépens du droit humanitaire, ou même du simple droit de la guerre. La règle de la proportionnalité fait la différence entre la réplique légitime et le crime. Sans nul doute, Israël enfreint largement cette règle : hôpitaux ravagés, cimetières dévastés, tirs sans sommation, bombardements aveugles, pillages, destructions vengeresses, le tout sur fond de désastre sanitaire et d’une famine plus que menaçante. Il semble que l’armée se retire du Sud, mais, pour l’essentiel, que reste-il à détruire ? Rien, sinon les consciences. Celles des Gazaouis, bien sûr, mais aussi celles des militaires israéliens qui exécutent des ordres qu’ils savent illégitimes, celle d’une population israélienne qui jusqu’alors – même si quelques signes contraires commencent à apparaître – ne réussit pas à surmonter le choc d’octobre et à faire chuter le gouvernement criminel de Netanyahou. Aujourd’hui, la seule raison de la poursuite de cette guerre sale est le maintien au pouvoir de l’extrême droite et l’immunité qu’il procure à un Premier ministre aux abois. Le coût humain est aussi exorbitant que le discrédit moral qui s’accumule sur Israël. Et plus cela dure, plus l’effroyable victoire du Hamas est éclatante. La seule issue, puisque la sagesse a quitté cette terre, est que l’administration Biden coupe le robinet d’approvisionnement des armes, non pour perdre Israël mais pour le sauver.

Christine Pedotti         

 

02/04/2024

NOUS NE POUVONS PAS RESTER SILENCIEUX

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 Nous ne pouvons pas rester silencieux !

" : le communiqué du Vendredi Saint des Jésuites à propos de la situation à Gaza"

Publié le par Garrigues et Sentiers

Nous ne pouvons pas rester silencieux !

Bientôt six mois de guerre à Gaza, et les armes ne se sont pas tues. Nous, les membres de la Compagnie de Jésus (les jésuites), comme tant d’autres catholiques, chrétiens, hommes et femmes de toutes confessions et non-croyants, refusons de nous taire. Nos voix continuent à s’élever en prière, en lamentations, en protestations contre la mort et la destruction qui continuent à régner à Gaza et dans d’autres territoires d’Israël/Palestine, et à se répandre dans les pays environnants du Proche-Orient.

Après les horreurs des attaques sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, les bombardements israéliens massifs sur la bande de Gaza et l’offensive terrestre qui a laissé la majeure partie de cette zone en ruines, nous assistons aujourd’hui à la famine et à la propagation de maladies à Gaza. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes, près de 1.800 Israéliens, plus de 32.000 Palestiniens (sans compter ceux qui doivent encore être exhumés des décombres). En plus des vies fauchées, il y a des centaines de milliers de vies ruinées, de blessés, de sans-abri, de personnes affamées et atteintes par la maladie.

Les jésuites réitèrent leur engagement à ne pas rester silencieux. Il est inacceptable que, malgré les tentatives, près de six mois après le début de ce conflit, personne n’ait été en mesure d’arrêter les combats. Il est scandaleux que personne ne soit parvenu à obtenir que les habitants de Gaza mangent à leur faim. Il est honteux que personne n’ait pu demander de comptes aux belligérants. Malheureusement, nous constatons que la terre dite sainte est le théâtre d’un conflit qui se poursuit et qui s’envenime comme une plaie béante sur la face du Proche-Orient.

Engagés depuis des décennies parmi les communautés et les sociétés du Proche-Orient, les jésuites veulent dire qu’il n’est pas inévitable qu’il en soit ainsi. Le choix de la mort au détriment de la vie, de la vengeance au détriment de la réconciliation, de l’injustice au détriment de la justice, de l’intérêt personnel au détriment de la relation, de la violence au détriment du dialogue, est un choix et non pas une fatalité. D’autres choix sont possibles. Nous continuerons à nourrir le rêve d’un avenir différent, un avenir déjà prévu par les prophètes dans les Saintes Écritures. « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » (Isaïe 2:4)

Nous joignons nos voix à celles du Saint-Père, le Pape François, qui a mis en garde à plusieurs reprises : « La guerre est une défaite ! Toute guerre est une défaite » (Angélus, 8 octobre 2023). Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages du 7 octobre, à des négociations et au lancement d’un processus qui assurera la liberté et la justice pour tous au Proche-Orient, seule voie vers une paix véritable.

29 mars 2024

Source : https://www.jesuits.global/fr/2024/03/29/nous-ne-pouvons-...

 

30/03/2024

AU COLISEE, LE CHEMN DE CROIX ...

Au Colisée, le Chemin de Croix unit 25 000 fidèles à la souffrance du Christ

Tout près du célèbre amphithéâtre romain, lieu de martyr pour des milliers de chrétiens dans les premiers siècles après Jésus-Christ, 25 000 personnes ont participé au traditionnel Chemin de Croix. Comme en 2023, le Pape François a suivi depuis le Vatican cette célébration qui constitue un des moments les plus intenses de la vie spirituelle de la ville de Rome.
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican


29/03/2024

TROIS FEMMES AU TOMBEAU

Il y avait un jardin. Du Jeudi saint au dimanche de la Résurrection

de Marie-Laure Choplin, Anne Ducrocq et Laurence Nobécourt (Salvator, 178 p., 17 €)

 

Le Christ apparaissant à Marie-Madeleine (Noli me tangere), huile sur toile de Claude Lorrain, en 1681. 

Au matin de Pâques, Marie Madeleine est la première à rencontrer le jardinier. Selon Jean l’évangéliste, trois femmes se rendent au tombeau pour honorer le corps de Jésus. Dans les Évangiles, les femmes ne sont jamais loin du Nazaréen : « Il marche, elles le suivent. Il parle, elles l’écoutent. (…) Les femmes auprès de Jésus témoignent de ce que voient leurs yeux, de ce qu’entendent leurs oreilles, de ce que leur cœur leur annonce déjà », écrit Anne ​Ducrocq. Et pourtant, ce sont les hommes qui commentent l’événement de la croix.

Dans un triptyque poétique, trois femmes d’aujourd’hui se risquent à une parole littéraire et profonde pour vivre le triduum pascal. Dans un long poème, Laurence Nobécourt médite autour du Jeudi saint, l’institution de l’eucharistie. « Après qu’il a ​lavé les pieds de nos âmes et rompu le pain (…), il annonça la confusion : “Celui qui plonge sa main avec moi dans le plat, c’est lui qui me livrera.” » Suit le jardin des Oliviers : « Dans sa passivité, il propose, Lui, l’action radicale : consentir à mourir pour oser radicalement renaître. »

Pour Anne Ducrocq, le Vendredi saint se conjugue au présent. Comment ne pas se reconnaître dans les acteurs de ce jour funeste ? « Le disciple du vendredi », c’est celui « qui découvre sa part sombre », qu’il s’agisse de Judas, de Pierre, de nous-même peut-être. « Le disciple du vendredi » se laisse réquisitionner quand il a pour nom Simon de Cyrène, et prend encore tant de visages, avant le samedi du grand silence. « Les clous ont traversé son corps-croix (…). Clos les yeux, close la voix qui lui ouvraient le monde », écrit Marie-Laure Choplin. À qui revient d’évoquer le dimanche de Pâques : « Une pierre roulée/Un tombeau vide/Au sol, des linges. /Un descellement/Un creux/Une empreinte./ Une ouverture/une absence/Un froissement. »

On est curieux de cet événement qu’est la Résurrection. Comme l’autrice, on voudrait comprendre : « Moi, si j’étais Dieu, j’aurais donné quelque chose à voir de ce moment-là, du passage de la mort à la vie. » Mais voilà : il reste juste un tombeau vide et « une absence à entendre. » Marie-Laure Choplin insiste : « Je reçois l’unique parole du tombeau : rien à voir. » Il reste à vivre en ressuscité : « L’Esprit, ce Dimanche, nous met au monde. Nous voilà capables de naître, de laisser notre être propre porter son chant au monde, et c’est le même mouvement que de servir Dieu. »

 Christophe Henning, JOURNALISTE A LA CROIX

Christophe Henning (auteur de Vaudou) - Babelio

 

28/03/2024

AU COEUR DE LA NUIT

mobile-logo publié le 28 mars 2024

Comment peut-on célébrer Pâques alors que le monde est plongé dans de tels conflits, de tels drames, de telles douleurs ? Pourtant, nous aimerions tant nous réjouir, trouver à cette saison des couleurs de printemps, de renouveau, de légèreté. Mais n’est-ce pas nous tromper sur le véritable sens de Pâques ? D’ailleurs, si nous regardons l’état du monde au moment de la mort de Jésus, difficile de ne pas y trouver des éléments communs à celui d’aujourd’hui. La tragédie, hélas, n’a pas d’âge. Un pays envahi, occupé, des responsables civils et religieux ordinairement lâches. Des amis sans courage, des traîtres, des couards. Il y a, en ce jour d’exécution à Jérusalem, une sorte de cristallisation du mal, de la bêtise, de la lâcheté, de l’injustice, du mensonge.

Vous me direz : oui, mais il y a le matin de Pâques. Est-ce si simple ? La lumière de ce matin-là n’est pas un éblouissement. C’est une lumière qui vient comme un murmure, presque encore une lueur, ténue, fragile, une lumière qui s’insinue au cœur du deuil et de la tristesse des femmes qui sont montés au tombeau au seuil du jour. Ici pas d’éclat, pas d’effets grandiloquents, juste une sorte de balbutiement. Des mots qui tentent de cerner ce que la raison ne peut pas saisir, ce que l’espoir ne peut pas porter. Pâques n’est pas un gros pansement sur nos misères, ni un analgésique, ni une consolation pour atténuer les malheurs du temps. Pâques n’efface ni les blessures, ni la douleur. Pour preuve, le Ressuscité porte sur son corps les traces de son supplice. Et pourtant, cette toute petite lumière fait son chemin dans les cœurs.

À l’aube, elle fait courir les femmes, le soir, les disciples d’Emmaüs. Peut-être est-elle capable de nous faire courir nous aussi, à temps et à contretemps ? La puissance d’une fragile étincelle comme arme contre le mensonge énorme, insolent : voilà ce que nous affirmons dans la nuit de Pâques. Depuis des siècles, cette toute petite lumière ronge le mensonge. C’est ce que chante l’Exultet qui s’élève dans la nuit. Pâques n’est pas un happy end, ce n’est qu’un début, un commencement. Il n’y a là rien de facile : rien d’aisé à croire ; rien de simple à vivre. Juste quelque chose qui vacille dans la nuit. Et c’est ce dont nous avons besoin. Encore et toujours. Réjouissons-nous, la nuit n’est pas la fin de l’histoire.

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Christine PEDOTTI

 

26/03/2024

L'EVANGILE N'EST PAS UNE PAROLE DU PASSE

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L’Évangile n’est pas une parole du passé, à laquelle on pourrait se contenter de se référer comme à un écrit que l’on commente. C’est une parole donnée à tous aujourd’hui, vivante, inspiratrice et fécondante,
qui nous amène à créer à notre tour des mises en œuvre, des paraboles en actes, qui l’expriment et l’actualisent.

L’Évangile est vivant à travers ces moments d’Évangile suscités par les actes inventifs de ceux qui s’en réclament. Il est vivant dans les bonnes nouvelles en acte de nos rencontres, de nos combats. Il est vivant dans les moments de bonheur, d’espérance et d’amour partagés qui ouvrent pour les autres et pour nous un avenir différent. 
L’Évangile est sans cesse à réinventer et à recréer ! Il n’est pas derrière nous, il est devant nous !
Nous sommes encore aujourd’hui au cœur de l’Évangile ; avec les mêmes enjeux, les mêmes questions, les mêmes interrogations, les mêmes incertitudes que celles auxquelles les apôtres se sont trouvés confrontés. 
C’est un terreau, une matière vivante dans laquelle, si nous y sommes bien plantés, bien enracinés, nous allons pouvoir faire pousser des fleurs et des fruits d’Évangile, pour réconforter et nourrir le monde. Ce terreau est donné à tous les hommes, et non à quelques-uns à qui il appartiendrait plus ou moins. C’est un bien commun donné à toute l’humanité. Il est fait pour être partagé, mais aussi labouré et fécondé lors des échanges où le savoir des uns, les intuitions des autres et l’expérience de chacun viennent alimenter la création commune. 

Photo Johannes Plenio Sur Pexels

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La bonne nouvelle, une aventure

J’ai souvent le sentiment que la vie nous confronte exactement aux mêmes enjeux que ceux auxquels Jésus et les Douze se sont trouvés confrontés. Nous ne sommes pas « après l’Évangile », mais nous sommes « en plein dans l’Évangile ». Ou plutôt, comme l’écrit Joseph Moingt : 

« C’est l’Évangile, la bonne nouvelle qui est toujours actuelle, 
lorsqu’elle nous dit que la vie triomphe de la mort, 
qu’il faut se confier à son incessant renouvellement par Dieu.
 » 

Pour les apôtres, cette bonne nouvelle, liée au souffle de la résurrection, a été : « Un choc, une aventure toute neuve, … qui les propulsait sur les routes du monde de la même façon qu’elle les avait jadis arrachés à leur famille et à leurs métiers, (une aventure) qui retournait leur passé en avenir en les chargeant de la mission dont Jésus se déchargeait sur eux. Il en est de même pour nous si la résurrection ne demeure pas dans notre esprit à l’état de croyance mais devient engagement de la vie ». (Croire au Dieu qui vient I, p. 286)

Car croire à la résurrection, accueillir son souffle et la mettre en œuvre, c’est renoncer « à la puissance des preuves et des démonstrations comme au prestige des signes charismatiques » et, comme le dit Paul, avec le langage de la croix, « tout de faiblesse et de folie, affronter un monde brutal, qui ne prise rien tant que la force et les armes ». (ib. p. 287)

Car « ce que Dieu veut sauver, c’est toute sa création,Etude Du Christ Prêchant Et Esquisse D'une Autre Figure
de même que Jésus est mort “pour tous les hommes”, c’est sa création comme totalité, en forme de totalité unifiée par l’amour qu’il lui porte, … » et, en chacun « c’est notre personnalité agencée au tout, articulée à d’autres personnalités en vue de la construction d’ensemble, c’est ce qui se joint à d’autres pour faire corps avec eux, exister en relation à d’autres et au tout… C’est ce que nous donnons, à fonds perdu, de notre être aux autres, pour les aider à être, et aussi ce que nous acceptons de partager de leur être propre et que nous mettons en commun… » 
« En d’autres termes encore », ce qui est concerné et soutenu par le souffle de la résurrection, « c’est l’histoire personnelle vécue dans une visée d’infini, d’universalisable, et construite par un effort commun,
en forme d’histoire humaine totale, en devenir d’humanisation ». (ib. p. 294)
   

L’espérance de Navalny

Lorsqu’en 2021 Alexeï Navalny, après son empoisonnement en Sibérie, son traitement et sa convalescence en Allemagne, a choisi de retourner à Moscou, comment ne pas faire le rapprochement avec ce passage de l’Évangile de Jean (11, 7-8) :
     « Jésus dit aux disciples : “Revenons en Judée”. 
     Les disciples lui dirent :
     « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? ». 
     Jésus ajoute cette phrase mystérieuse : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ?
     Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ».
Les apôtres font tout pour dissuader Jésus d’y retourner, mais lui, « le visage déterminé, prend la route de Jérusalem ». (Luc 9, 51)

Alexey Navalny 20 Feb 2021 By Evgeny Feldman
Alexeï Navalny, 20 février 2021, par Evgeny Feldman

Quelle foi soutenait Navalny, quelle conviction profonde ? Il ne s’est pas souvent expliqué là-dessus, préférant souligner que « on ne défend pas une cause de l’extérieur, mais de l’intérieur. » Mais il avait déclaré, face à ses juges, lors de son procès en 2021 : 
« Le fait est que je suis un homme de foi. […]
La plupart des gens sont athées, et j’étais moi-même assez militant. Mais maintenant je suis une personne de foi, et cela m’aide beaucoup …
Je ne connais pas ma religion aussi bien que je le voudrais, mais j’y travaille. » 
Navalny avait cité l’évangéliste Matthieu : « Heureux ceux qui ont faim et soif
de la justice, car ils seront rassasiés ». (Mt 5, 6)

Et il avait ajouté : « J’ai toujours pensé que ce commandement particulier était plus ou moins une instruction d’activité. Ainsi, même si je n’apprécie pas vraiment l’endroit où je me trouve (la prison), je ne regrette pas d’être revenu en Russie, ni ce que je fais. Tout va bien, parce que j’ai fait ce qu’il fallait » (cité dans Challenges, 15-25 mars 2024). « Pour Navalny », ajoute l’auteur de l’article, « face au mal qui est partout, c’est l’expérience personnelle, physique, intime, de communion avec la passion du Christ qui fourbit force et armes contre cet empire du mal. » 
Avec une espérance folle, il proclamait, dans un appel au peuple russe en 2022 « La Russie sera heureuse ! ». Sa mort, en mars 2024, est là pour nous rappeler combien l’espérance est fragile et insondable la capacité de nuisance des hommes. Face au mystère du mal, si l’espérance est, comme le disait Bernanos, « un risque à courir », elle est indissociable du risque de perdre sa vie. 

Dans nos pays qui, depuis plus de soixante-dix ans, se sont habitués à la paix, la plupart ont oublié de quel prix cette paix a été payée et quel a été le coût des réconciliations qui en ont été la source.
On oublie les risques encourus, sans lesquels il n’y a pas d’espérance véritable.
On oublie ceux qui ont payé de leur vie leur combat pour la justice, leur engagement évangélique et leur ténacité. Y compris ceux que nous avons rencontrés et soutenus, en Amérique Latine et ailleurs.

Oui, nous ne vivons pas « après l’Évangile »,
il est d’aujourd’hui et nous en sommes les contemporains. 

J-C. THOMASthomas.jcl