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21/12/2023

SOIXANTENAIRE ET DEDICACE DE LA CHAPELLE DU MONASTERE DE LA BONNE NOUVELLE DE BOUAKEEBOUAKE

Soeur CHANTAL de l'ABBAYE DE JOUARRE était présente pour cette dédicace. C'est elle qui nous a transmis le "youtube" pour nous permettre de regarder et de prier avec la communauté

L'équipe Mission de France de BOBIGNY remercie soeur Chantal pour ce beau cadeau

25/11/2023 -

Soixantenaire et dédicace de la Chapelle du Monastère de la Bonne Nouvelle de Bouaké en Côte d'Ivoire

Cliquez sur le youtube

09/12/2023

NOTRE DAME DE PARIS- LE PAPE VIENDRA T-il lors de sa reouverture ?

Emmanuel Macron a visité le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 8 décembre 2023, exactement un an avant la réouverture prévue pour le 8 décembre 2024. Il a assuré que les délais seraient respectés malgré les défis.

Voici les principales annonces :

1. Réouverture prévue pour le 8 décembre 2024 : Le président de la République a confirmé que la réouverture au culte et au public est prévue dans un an, le 8 décembre 2024, symbolisant l’espoir et la capacité de la France à reconstruire.

2. Concours de vitraux contemporains : En réponse à la demande de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un concours pour la création de six vitraux contemporains destinés aux chapelles latérales sud de la nef de Notre-Dame. Cela permettra aux artistes contemporains de contribuer à l’embellissement de la cathédrale.

3. Musée de l’œuvre de Notre-Dame de Paris : Les anciens vitraux et le coq qui est tombé lors de l’incendie de 2019, datant de Viollet-le-Duc, seront exposés dans un musée qui verra le jour dans les locaux de l’Hôtel-Dieu. Ce musée sera à la fois un musée d’histoire, un musée d’art et un lieu pour décrire le chantier permanent de Notre-Dame de Paris.

4. Invitation au pape François : Emmanuel Macron a exprimé son souhait d’inviter le pape François à assister à la réouverture de Notre-Dame de Paris en 2024. Cependant, la réponse du pape reste à être confirmée.

Lors de prises de vues exceptionnelles réalisées à l’aide d’un drone, Le président Macron fait le point sur le chantier de Notre Dame.

 

06/12/2023

DEMASCULINISER LA THEOLOGIE ? MAIS LES FEMMES SONT LA !

La Croix logo 06/12/2023

Démasculiniser la théologie ? Mais les femmes sont là !

Isabelle de Gaulmyn, 

Le néologisme n’est guère élégant : « Démasculiniser », en italien demaschilizzare. Recevant la commission théologique internationale, le pape François a compté tout haut le nombre de femmes, cinq seulement sur les trente membres. Il a donc estimé qu’il était temps de « démasculiniser » la théologie et s’est ensuite lancé dans une improvisation sur les apports des femmes théologiennes, confiant que lui-même avait beaucoup appris d’une théologienne.

Pas assez de femmes théologiennes ? Pourtant, des femmes théologiennes, l’Église, du moins en Occident, n’en est nullement dépourvue. Le problème n’est pas tant qu’il n’y a pas de femmes théologiennes mais que l’institution ne leur laisse que peu de place. Justement, cette semaine où le pape demande que l’on « démasculanise »la théologie, une théologienne française, femme et religieuse, a quitté ce monde, après une trop longue maladie. Régine du Charlat, sœur auxiliatrice. Elle n’était pas seulement, comme me l’a écrit un confrère « une grande dame », mais une belle théologienne. Comme beaucoup de religieuses, que l’institution a trop longtemps ignorées. Régine du Charlat a enseigné à l’Institut catholique de Paris, à une époque où les femmes n’étaient pas si nombreuses. Elle restait discrète. Peut-être ne la mettait-on pas en valeur. Aujourd’hui, quelques religieuses, Véronique Margron, dominicaine, ou Nathalie Becquart, xavière, parviennent à briser le plafond de verre de la reconnaissance. Et encore, est-ce parce qu’elles ont choisi des domaines (les abus pour l’une, le synode pour l’autre) ou peu de théologiens hommes s’aventurent encore.

Régine du Charlat, qui fait partie de la génération précédente, est restée dans l‘ombre. Pourtant, elle-même entretenait des relations avec moult célébrités de l’Église, théologiens, prêtres, évêques, qu’elle invitait souvent à sa table, bien connue pour sa cuisine comme pour le niveau de la réflexion. Est-ce parce qu’elle était une femme ? Elle avait de la théologie une perception non pas doctorale, ou descendante, mais conversationnelle. La théologie, chez elle, n’était pas seulement un savoir, mais un art de vivre, plein de fraternité (sororité ?) et d’hospitalité. L’autrice de ces lignes, qui en a tant profité, sait ce qu’elle lui doit.

En revanche, contrairement aux théologiens, ces religieuses n’attendaient guère de reconnaissance de l’Église. Ne pouvant ni être prêtre, ni évêque, ni cardinal, elles ne nourrissaient aucune ambition en la matière, d’où une grande liberté intérieure. Et une lucidité sur l’Église, avec ses dysfonctionnements et ses faiblesses. Je me souviens d’un texte, publié par Régine du Charlat, en novembre 2004, qui trouve toute sa résonance aujourd’hui. Constatant la crise de la pratique religieuse, elle notait qu’il ne fallait peut-être pas chercher à tout garder, mais qu’il pouvait «nous être demandé de consentir à perdre ce qui pourtant était bon, pour nous ouvrir à ce que nous ne savons pas mais qui pourra être dit le meilleur si cela surgit de la nouveauté de l’Évangile »«Et si c’était la condition pour que nous acceptions d’entendre l’Évangile – seul véritable fondement – à frais nouveaux ?» Il y a vingt ans, ce texte avait, pour certains, l’allure d’une sonnerie de défaite, un appel à tout lâcher. Aujourd’hui, dans une institution profondément en crise, on voit bien que ce n’était que la seule attitude spirituelle possible. Celle, comme le dit Paul dans une phrase que Régine du Charlat affectionnait, de s’offrir «à Dieu comme des vivants déjà revenus de la mort » (Romains 6, 13). De faire ce passage par la mort, pour, écrivait-elle, « être capables d’accueillir ce que Dieu qui œuvre sans cesse veut, et donc peut, faire surgir de neuf dans notre monde ».

MIGRATION

Migration ***
de Benjamin Renner et Guylo Homsy

Film d’animation américain, 1 h 22

Il aura réussi à mettre sa patte sur cette histoire de canards. Benjamin Renner, as du dessin animé à la française qui a coréalisé les excellents Ernest et Célestine(2012) etLe Grand Méchant Renard(2017), a su insuffler un supplément d’âme à une grosse production américaine en images de synthèse en 3D.

Migration est le nouveau long métrage des studios Illumination, filiale d’Universal basée à Paris, qui a fait déferler sur la planète des hordes de Minions, serviteurs gaffeurs d’un super-méchant au cœur d’artichaut (la saga Moi, moche et méchant). Au menu de ces films d’animation calibrés pour le marché mondial : animation soignée, saynètes burlesques et personnages attachants.

La recette est peu ou prou la même dans Migration, qui ne lésine pas sur les archétypes. Dans la famille Colvert, je demande le père, papa poule qui n’aime rien tant que sa paisible mare de Nouvelle-Angleterre, la mère, heureuse en couple mais qui rêve de sortir du « coin-coin » quotidien, le grand frère, ado sensible en mal de liberté, et la petite sœur, « canetonne » adorable mais froussarde. Sans oublier le grand-oncle, papy déplumé et bedonnant au franc-parler désarmant.

Hérons « perchés » et pigeons paranos

C’est lui qui convainc, bien malgré lui, son neveu de migrer vers d’autres latitudes pour passer l’hiver au chaud en Jamaïque. Le début d’une aventure, qui, comme on s’y attend, ne se passera pas comme prévu. Au détour d’escales parmi des hérons « perchés » ou des pigeons paranos, le récit enchaîne les gags inventifs et les chutes comiques.

Le plan de vol est connu d’avance, mais l’esthétique héritée de la BD franco-belge et le sens du timing comique de Benjamin Renner donne des ailes à ce gros-porteur taillé pour l’international. La palme revient à Gwen, dont les œillades destinées à attendrir ses parents dérideront les spectateurs les plus circonspects.

À l’image, tout est presque trop impeccable, animé avec délicatesse, mis en scène avec élégance, éclairé avec soin. Rien ne dépasse, sauf, heureusement, les quelques plumes sur la tête de nos héros. Leurs défauts et leurs maladresses donnent de l’épaisseur à cette histoire de famille qui voyage pour se réinventer. Quitte à y laisser quelques plumes.

• Non ! * Pourquoi pas ** Bon film *** Très bon film **** Chef-d’œuvre

05/12/2023

OÙ SONT LES HOMMES DE BONNE VOLONTE

OÙ SONT LES HOMMES DE BONNE VOLONTÉ ?

« Au même instant, il se joignit à l’ange une troupe de l’armée céleste, louant Dieu, et disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté.  »


Cette année, qui n’aimerait voir devenir réalité cette louange à Dieu, telle que la rapporte saint Jérôme dans sa traduction des Évangiles ? Une attente que vienne la paix d’autant plus pressante que l’idée même de “paix dans le monde” n’a cessé de reculer ces derniers mois. Et s’est même éloignée de cet îlot si privilégié depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’est le monde occidental.

« Paix aux hommes de bonne volonté », voilà le message fondamental de Noël. Un message où « homme » doit bien sûr être considéré comme un substitut du mot « humanité ». Et qui, selon l’Évangile de Luc (le seul à raconter en détail la naissance de Jésus), n’est exprimé ni par la Sainte Famille, ni par Dieu lui-même, mais par ces indéfinissables êtres dont raffole la tradition orientale : des anges.

« Paix aux hommes de bonne volonté » : chaque année, tous les chefs des religions chrétiennes le rappellent à Noël, même s’ils se résignent à l’exprimer comme un souhait, et non comme le constat d’une réalité.

« Paix aux hommes de bonne volonté  » est aussi le message que chacun peut adresser à ses proches, à Noël. Car si ceux qui sont à la base ne le portent pas, pourquoi les chefs qui nous gouvernent le feraient-ils leur ?

Dans la traduction latine venant de saint Jérôme (347- 420), cette invite prononcée par les anges ne vise qu’une partie de l’humanité : celle des hommes de bonne volonté. Eux seuls peuvent espérer la paix. Pas les autres. Or, là où sévit la guerre, n’y a-t-il pas, notamment à certains niveaux de pouvoir, carence d’hommes de bonne volonté ? Où sont-ils aujourd’hui ceux qui, selon les définitions des dictionnaires, ont « le désir de bien faire » ? “Bien faire” non juste pour leur camp, mais dans l’intérêt de toutes et tous.

L’actualité démontre que ce n’est pas ce désir là qui motive bon nombre de prises de décisions dans les hautes sphères de nos sociétés, ou dans ces faits de la vie de tous les jours dont les récits nous atterrent.

Derrière tous ces drames, aucune bonne volonté. Or, sans bonne volonté, pas de paix. Quoique...

Les Évangiles ayant été l’objet de multiples traductions, toutes n’utilisent pas la même formule que saint Jérôme. Le Gloria que les fidèles récitent lors de l’eucharistie catholique reprend ainsi une traduction que l’on retrouve dans de nombreuses Bibles : « Paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ». Une version inversée par rapport à celle de saint Jérôme, où les hommes n’ont pas besoin d’être de bonne volonté pour être aimés de Dieu. Mais où Celui-ci n’accorde sa paix qu’aux hommes qu’Il aime. Et pas aux autres. Choisira-t-Il ceux qui sont de bonne volonté ? Certains seront peut-être déçus...

Et puis, il y a ces traductions qui reformulent la parole des anges avec nuance, en leur faisant dire : « Paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Une toute petite virgule, mais qui change tout !

Un élément de ponctuation grâce auquel la paix est accordée à tous les hommes, tandis que Dieu les aime tous. C’est cette version qui figure dans la nouvelle édition du missel romain, parue en 2021. Mais il faut bien reconnaître que, alors que la virgule apporte plus qu’une nuance, peu de monde semble y avoir accordé attention ...

Alors, la quête aux hommes de bonne volonté n’aurait-elle plus lieu d’être ? Que du contraire. Aujourd’hui, gagner la paix est vraiment l’affaire de tous et toutes, quelle que soit sa volonté personnelle.

Joyeux Noël ! Et surtout, paix sur terre !

Frédéric ANTOINE, Rédacteur en chef du magazine L’appel

BONUS... https://magazine-appel.be/IMG/pdf/2--44.pdf

LE SYNODE VU PAR CHRISTOPH THEOBALD

   Le Synode vu par Christoph Theobald

Espaces de liberté, de foi et de réflexion chrétiennes

Christoph Theobald, théologien jésuite, a partagé le 27 novembre dernier son expérience en tant qu’expert participant à la récente rencontre synodale à Rome, qui vient de donner lieu à un document de synthèse, au cours d’une soirée coorganisée par la...

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02/12/2023

LE DISCOURS DU PAPE FRANCOIS LU A LA COP28 DE DUBAÏ

Le cardinal Parolin lit le discours du Pape François à Dubaï, le 2 décembre. Le cardinal PAROLIN lit le discours du Pape FRANCOIS à DUBAÏ le 2décembre 2023? 

Le discours du Pape François lu à la COP28 de Dubaï

DISCOURS DU SAINT-PÈRE à la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28)

Monsieur le Président,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

Illustres Chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Je ne peux malheureusement pas être présent parmi vous comme je l’aurais voulu, mais je suis avec vous parce que l’heure est grave. Je suis avec vous parce que, aujourd’hui plus que jamais, l’avenir de tous dépend du présent que nous choisissons. Je suis avec vous parce que la dévastation de la création est une offense à Dieu, un péché non seulement personnel mais aussi structurel qui se répercute sur l’être humain, en particulier sur les plus faibles, un grave danger qui pèse sur chacun et risque de déclencher un conflit entre les générations. Je suis avec vous parce que le changement climatique est « un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine » (Exhort. ap. Laudate Deum, n. 3). Je suis avec vous pour poser la question à laquelle nous sommes appelés à répondre à présent : œuvrons-nous pour une culture de la vie ou bien de la mort ? Je vous le demande de manière pressante : choisissons la vie, choisissons l’avenir ! Écoutons le gémissement de la terre, prêtons attention au cri des pauvres, tendons l’oreille aux espérances des jeunes et aux rêves des enfants ! Nous avons une grande responsabilité : faire en sorte que leur avenir ne soit pas refusé.

Il est avéré que les changements climatiques en cours résultent du réchauffement de la planète, causé principalement par l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, provoquée elle-même par l’activité humaine qui est devenue insoutenable pour l’écosystème au cours des dernières décennies. La volonté de produire et de posséder s’est transformée en obsession et a conduit à une avidité sans limite qui a fait de l’environnement l’objet d’une exploitation effrénée. Le climat devenu fou sonne comme une alarme pour stopper ce délire de toute-puissance. Reconnaissons de nouveau avec humilité et courage notre limite comme unique voie pour vivre en plénitude.

Qu’est-ce qui fait obstacle à ce chemin ? Les divisions qui existent entre nous. Mais un monde entièrement connecté, comme celui d’aujourd'hui, ne peut pas être déconnecté de ceux qui le gouvernent, avec des négociations internationales qui « ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun général » (Lett. enc. Laudato sì', n. 169). Nous assistons à des positions rigides, voire inflexibles, qui tendent à protéger des revenus de particuliers et ceux de leurs entreprises, en se justifiant parfois sur la base de ce que d’autres ont fait dans le passé, avec des renvois périodiques de responsabilité. Mais le devoir auquel nous sommes appelés aujourd’hui ne concerne pas le passé, mais l’avenir ; un avenir qui, qu’on le veuille ou non, sera à tous ou ne sera pas.

Les tentatives de faire retomber la responsabilité sur les nombreux pauvres et sur le nombre de naissances sont particulièrement frappantes. Ce sont des tabous auxquels il faut absolument mettre fin. Ce n’est pas la faute des pauvres puisque près de la moitié du monde la plus pauvre n’est responsable que de 10 % à peine des émissions polluantes, alors que l’écart entre les quelques riches et les nombreux démunis n’a jamais été aussi abyssal. Ces derniers sont en fait les victimes de ce qui se passe : pensons aux populations autochtones, à la déforestation, au drame de la faim, à l’insécurité en eau et alimentaire, aux flux migratoires induits. Les naissances ne sont pas un problème, mais une ressource : elles ne sont pas contre la vie, mais pour la vie, alors que certains modèles idéologiques et utilitaristes, imposés avec des gants de velours aux familles et aux populations, représentent de véritables colonisations. Il ne faut pas pénaliser le développement de nombre pays, déjà chargés de lourdes dettes économiques, mais considérer l’impact de quelques nations, responsables d’une dette écologique inquiétante envers tant d’autres (cf. ibid., nn. 51-52). Il conviendrait de trouver les moyens appropriés pour supprimer les dettes financières qui pèsent sur divers peuples, à la lumière également de la dette écologique qui leur est due.

Mesdames et Messieurs, je me permets de m’adresser à vous, au nom de la maison commune que nous habitons, comme à des frères et sœurs, pour nous poser la question suivante : quelle est la porte de sortie ? Celle que vous emprunter ces jours-ci : la voie qui consiste à être ensemble, le multilatéralisme. En effet, « le monde devient tellement multipolaire, et en même temps tellement complexe, qu’un cadre différent pour une coopération efficace est nécessaire. Il ne suffit pas de penser aux rapports de force […]. Il s’agit d’établir des règles globales et efficaces » (Laudate Deum, n. 42). Il est préoccupant, en ce sens, que le réchauffement de la planète s’accompagne d’un refroidissement général du multilatéralisme, d’une défiance croissante à l’égard de la Communauté internationale, d’une perte de la « conscience commune d’être [...] une famille de nations » (S. Jean-Paul II, Discours à la 50ème Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, New York, 5 octobre 1995, 14). Il est essentiel de rétablir la confiance, fondement du multilatéralisme.

Cela vaut tant pour la protection de la création que pour la paix : ce sont les questions les plus urgentes et elles sont liées. Combien d’énergie l’humanité gaspille-t-elle dans les si nombreuses guerres en cours, comme en Israël et en Palestine, en Ukraine et en beaucoup d’autres régions du monde : des conflits qui ne résoudront pas les problèmes mais les accroîtront ! Combien de ressources sont-elles gaspillées en armements, qui détruisent des vies et ruinent la maison commune ! Je renouvelle une proposition : « Avec les ressources financières consacrées aux armes ainsi qu’à d’autres dépenses militaires, créons un Fonds mondial, en vue d’éradiquer une bonne fois pour toutes la faim » (Lett. enc. Fratelli tutti, n. 262 ; cf. saint Paul VI, Lett. Enc. Populorum Progressio, n. 51) et mettre en œuvre des activités qui favorisent le développement durable des pays les plus pauvres, en luttant contre le changement climatique.

Il appartient à cette génération de prêter l’oreille aux peuples, aux jeunes et aux enfants pour jeter les bases d’un nouveau multilatéralisme. Pourquoi ne pas commencer par la maison commune ? Les changements climatiques mettent en évidence la nécessité d’un changement politique. Sortons des ornières des particularismes et des nationalismes, ce sont des modèles du passé. Adoptons une vision alternative et commune : elle permettra une conversion écologique, car « il n'y a pas de changement durable sans changement culturel » (Laudate Deum, n. 70). J’assure en cela l’engagement et le soutien de l’Église catholique, active en particulier dans l’éducation et la sensibilisation à la participation commune, ainsi que dans la promotion des styles de vie, car la responsabilité est celle de tous, et celle de chacun est fondamentale.

Sœurs et frères, un changement de rythme qui ne soit pas une modification partielle de cap, mais une nouvelle façon de procéder ensemble, est essentiel. Si sur le chemin de la lutte contre le changement climatique, ouvert à Rio de Janeiro en 1992, l’Accord de Paris a marqué « un nouveau départ » (ibid., n. 47), il faut maintenant relancer la marche. Il est nécessaire de donner un signe d’espoir concret. Que cette COP soit un tournant : qu’elle manifeste une volonté politique claire et tangible, conduisant à une accélération décisive de la transition écologique, à travers des formes qui aient trois caractéristiques : qu’elles soient « efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » (ibid., n. 59). Qu’elles soient mises en œuvre dans quatre domaines : l’efficacité énergétique, les sources renouvelables, l’élimination des combustibles fossiles et l’éducation à des modes de vie moins dépendants de ces derniers.

S’il vous plaît : allons de l’avant, ne revenons pas en arrière. Il est bien connu que divers accords et engagements pris « n’ont été que peu mis en œuvre parce qu’aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement, n’avait été établi » (Laudato si', n. 167). Il s’agit ici de ne plus reporter mais de mettre en œuvre, et de ne pas seulement souhaiter, le bien de vos enfants, de vos citoyens, de vos pays, de notre monde. Soyez les artisans d’une politique qui donne des réponses concrètes et cohérentes, en démontrant la noblesse du rôle que vous jouez, la dignité du service que vous accomplissez. Car c’est à cela que sert le pouvoir, à servir. Il ne sert à rien de préserver aujourd’hui une autorité dont on se souviendra demain que pour son incapacité à intervenir quand cela était urgent et nécessaire (cf. ibid., n. 57). L’histoire vous en sera reconnaissante. De même que les sociétés dans lesquelles vous vivez, au sein desquelles règne une division néfaste entre “supporters” : entre les catastrophistes et les indifférents, entre les écologistes radicaux et les négationnistes du climat... Il ne sert à rien d’entrer dans des factions ; dans ce cas, comme pour la cause de la paix, cela ne mène à aucune solution. C’est la bonne politique qui est la solution : si le sommet donne un exemple concret de cohésion, la base en profitera, là où de très nombreuses personnes, en particulier des jeunes, s’impliquent déjà dans la promotion du soin de la maison commune.

Que 2024 marque un tournant. J’aimerais qu’un événement survenu en 1224, soit de bon augure. Cette année-là, François d’Assise composa le Cantique des créatures. Il le fit après une nuit passée dans la douleur physique, devenu complètement aveugle. Après cette nuit de lutte, porté dans son âme par une expérience spirituelle, il voulut louer le Très-Haut pour ces créatures qu’il ne pouvait plus voir, mais qu’il sentait être ses frères et sœurs, parce que provenant d’un même Père et partagées avec les autres hommes et femmes. Un sentiment inspiré de fraternité le conduisit à transformer la douleur en louange et la peine en engagement. Peu après, il ajouta un verset dans lequel il louait Dieu pour ceux qui pardonnent, et il le fit pour régler – avec succès ! - une querelle scandaleuse entre l’Autorité du lieu et l’évêque. Moi aussi je porte le nom de François, avec un ton vibrant d’une prière, je voudrais vous dire : laissons de côté les divisions et unissons nos forces ! Et, avec l’aide de Dieu, sortons de la nuit des guerres et des dévastations environnementales pour transformer l’avenir commun en une aube de lumière. Merci.

01/12/2023

BELLE ENTREE EN "AVENT" CE DIMANCHE 3 DECEMBRE 2023

« Impression soleil levant » de Claude Monet 1872 Musée Marmottan-Monet, Paris

« Impression soleil levant » de Claude Monet 1872 Musée Marmottan-Monet, Paris

Pas étonnant dit Dieu 


Pas étonnant, dit Dieu.
que notre histoire soit tissée de rendez-vous manqués !

Vous m'attendez dans la toute-puissance,
et je vous espère dans la fragilité d'une naissance !

Vous me cherchez dans les étoiles du ciel,
et je vous rencontre dans les visages qui peuplent la terre !

Vous me rangez au vestiaire des idées reçues
et je viens à vous dans la fraîcheur de la grâce !

Vous me voulez comme une réponse,
et je me tiens dans le bruissement de vos questions !

Vous m'espérez comme un pain
et je creuse en vous la faim !

Vous me façonnez à votre image,
et je vous surprends dans le dénuement d'un regard d'enfant !

Mais, dit Dieu, sous le pavé de vos errances,
un Avent de tendresse se prépare,
où je vous attends comme la nuit attend le jour.

       Francine Carrillo (auteur de Le plus-que-vivant) - Babelio  Francine Carrillo, Pasteure, Théologienne Protestante Suisse

 

CLAIR-OBSCUR

TC.GIFcontacttc@temoignagechretien.fr 
Par Christine Pedotti/ Lettre n°4036 du 30/11/2023

Ah, comme nous voudrions que les choses soient claires, lisibles, bien rangées, les bons d’un côté, les méchants de l’autre, le bien et le mal bien séparés. Hélas, si une telle clarté est désirable, l’Évangile nous rappelle qu’elle n’advient qu’à la fin des temps, lors du « jugement des nations » au chapitre 25 de Matthieu, où lorsque les « anges » sépareront le bon grain et l’ivraie au chapitre 13.

En attendant, il nous faut supporter la complexité et les à-peu-près. La tragédie de Crépol en est la terrible illustration. Dans ce village de la Drôme, un bal se termine en bain de sang. Thomas, 16 ans, poignardé, succombe à ses blessures, une dizaine de personnes sont blessées à l’arme blanche, dont deux très sérieusement. Le procureur parle d’abord de « rixe », soit de l’affrontement de deux bandes qui régleraient un compte. D’autres parlent d’attaque et y introduisent un caractère raciste, les attaquants voulant « planter du blanc ». On évoque un suspect qui aurait porté le coup mortel, en précisant qu’il est français, de mère française, habitant le centre-ville de la proche bourgade de Romans-sur-Isère. En creux, on lit que son père n’est pas français et qu’il ne viendrait pas du quartier de la Monnaie, réputé pour ses bandes et son trafic de drogue, et où la population est largement d’origine étrangère. Une dizaine de jeunes assaillants est arrêtée, et leurs prénoms sont tus comme s’il s’agissait d’un secret d’État. Pour les réseaux de droite extrême – dite « ultra » –, l’affaire est limpide. En conséquence, une opération musclée – ratonnade – est organisée contre le quartier de la Monnaie. Comme dans la parabole, l’« ennemi » a semé dans cette affaire l’ivraie de la discorde.

On peut en faire un affrontement raciste, y dénoncer le danger de la présence d’étrangers en France. À moins que ne se soit joué un remake de West Side Story, drame musical dans lequel la dimension ethnique n’est pas absente, ou, pour remonter plus loin, un « enlèvement de Sabines », puisque les assaillants, semble-t-il, venaient « voir des filles ».

Quelle que soit la lecture que nous en faisons, Crépol est surtout un signe de la complexité des choses, complexité face à laquelle nous nous devons d’être à la fois lucides et prudents. Rude ascèse !

Christine_Pedotti-100x100 (2).jpg Christine Pedotti

28/11/2023

UNE AILE LIBERALE EST-ELLE POSSIBLE DANS LE CATHOLICISME ?

Publié le par Garrigues et Sentiers

Parler de tendance libérale dans l’ensemble catholique, c’est évoquer une interprétation revisitée des doctrines. Autrement dit, c’est admettre une possible évolution quant à la compréhension des textes, en tenant compte des contextes culturels. Quitte à parvenir à des conclusions déchirantes sur ce que l’on croyait savoir jusqu’alors ! Joseph Turmel (1859-1943), un prêtre du diocèse de Rennes qui fut excommunié, écrivait : « Est-ce ma faute si exposer la variation des croyances, c’est faire la guerre à l’Église » ? (1)

C’est l’avènement de la conscience moderne, fondée sur une démarche critique, qui a permis l’émergence d’une pensée libérale. Les écritures bibliques ont beau être appelées la parole de Dieu, elles ont été formulées par des humains dans le langage de leur époque. Cette évolution de la conscience s’est beaucoup accrue avec la science moderne, l’affirmation de la raison et du Je dans la philosophie, l’Encyclopédie du XVIIIe siècle… pour en citer quelques causes.

Il existe de nos jours des libéralismes juif, protestant et musulman. L’esprit libéral va de pair avec la diversité des opinions. Cette pensée se nourrit aussi du meilleur de la culture moderne qui a vu les femmes sortir au XXe siècle d’un statut social mineur et accéder à des fonctions exercées jusque-là par les hommes. Il y a aujourd’hui des femmes rabbines, pasteures, imames. À l’inverse, la voie libérale a du mal à être admise dans le catholicisme. Il est de notoriété publique par exemple que le responsable des pages religieuses de La Croix et le rédacteur en chef de La Vie refusent de publier des tribunes ou des recensions de livres théologiques de tendance libérale. 

La tradition catholique s’est figée au XVIe siècle, avec la Réforme protestante et la mise en place de la Contre-réforme. Y ont été réaffirmées la place verticale du pape et des évêques, la formation de prêtres ordonnés au culte. Jusqu’au XXe siècle, l’Église catholique a eu du mal à accepter l’esprit des Lumières, la démocratie politique, le développement de la science. Au milieu du XIXe siècle, le pape Pie IX condamnait encore en 1864 dans l’encyclique Quanta Cura et son catalogue, le Syllabus, le rationalisme, l’autonomie de la société civile et la liberté de penser. Plus près de nous, au début du XXe siècle, la crise moderniste a révélé le blocage catholique à l’encontre d’historiens, de biblistes, de philosophes, d’hommes de science, qui œuvraient à faire entrer l’Église dans la modernité, pour y actualiser l’Évangile. Les responsables romains de l’époque ont condamné ces chercheurs libéraux (2).

En cette troisième décennie du XXIe siècle, les catholiques seraient-ils prêts à accepter une aile libérale, comme cela existe dans la communion anglicane et le monde protestant ? Des chercheurs se sont engagés, depuis plus d’un siècle, dans des études novatrices. Je cite les plus connus : Pierre Teilhard de Chardin, Marcel Légaut, Eugen Drewermann, Bruno Mori, pour les catholiques. Dietrich Bonhoeffer, Paul Tillich, Albert Schweitzer, John Shelby Spong pour les protestants et les anglicans. Leurs idées sont relayées par des mouvements comme les Réseaux du Parvis, Saint-Merry Hors-les-Murs, la Conférence catholique des baptisés francophones, une partie des lecteurs de Témoignage Chrétien, un certain nombre de théologiens, et bien d’autres dans de petits groupes ou dans une démarche individuelle. Alors que, pendant ce temps, la pratique dominicale, marqueur officiel de la vie catholique, se situe à 2 % au niveau national.

Le pontificat du pape François a suscité des espoirs de changement. On parle moins de l’hypertraditionnel catéchisme de Jean-Paul II (1992) ; la Curie romaine est un peu plus sous contrôle ; le Synode mondial des Églises va faire connaître ses conclusions à l’automne 2023 et 2024. Mais beaucoup d’attentes ne sont pas satisfaites. Pour une fois, les choses pourraient - elles aller dans la bonne direction ? Pour ce faire, que de changements en profondeur seraient à opérer !

Robert Ageneau

(1) Felix Sartiaux, Joseph Turmel, prêtre et historien des dogmes, Paris, Rieder, 1931, p. 27. 
(2) Jacques Musset, Sommes-nous sortis de la crise moderniste ?, Paris, Karthala, 2016.

Sources : http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-interre...
https://nsae.fr/2023/09/19/une-aile-liberale-est-elle-possible-dans-le-catholicisme/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter-nsae_97