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21/03/2023

JOURNEE MONDIALE DU MIGRANT: "LIBRES DE CHOISIR ENTRE MIGRER OU RESTER"

Le Pape François en compagnie de migrants à Bologne.

Journée mondiale du migrant: «Libres Le choisir entre migrer ou rester»

Pour la 109ème journée mondiale du migrant et du réfugié, qui se tiendra le 24 septembre prochain, le Pape François a choisi le thème «Libres de choisir entre migrer ou rester». Il a été rendu public mardi 21 mars dans un communiqué du dicastère pour le Service du développement humain intégral.
Vatican News
Le choix de ce titre fait par le Saint-Père a pour objectif de promouvoir une nouvelle réflexion sur un droit qui n’a pas encore été codifié au niveau international: «le droit de n’avoir pas à émigrer– en d’autres termes – le droit de pouvoir rester sur sa terre».

La nature forcée de nombreux flux migratoires actuels oblige à un examen attentif des causes des migrations contemporaines, indique le communiqué, soulignant que le droit de rester est antérieur, plus profond et plus vaste, que le droit d’émigrer. «Il inclut la possibilité de participer au bien commun, le droit de vivre dans la dignité et l’accès au développement durable, peut-on lire dans la note, autant de droits qui devraient être effectivement garantis dans les nations d’origine grâce à un véritable exercice de coresponsabilité de la part de la communauté internationale».

Le dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, qui entend mieux préparer la célébration de cette journée dédiée aux migrants et au réfugiés, lancera une campagne de communication visant à favoriser une compréhension approfondie du thème choisi, à travers des réflexions théologiques, des documents d’information et des supports multimédias.

En 2022, François dans son message avait invité à accueillir les migrants et à valoriser leur présence, soulignant que «l’histoire nous enseigne que la contribution des migrants et des réfugiés a été fondamentale pour la croissance sociale et économique de nos sociétés»

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06/03/2023

LE MAL QUE NOUS DISONS DES AUTRES

LA CROIX 6 mars 2023

Autrement dit : À vif /chronique par Jean de Saint-Cheron (Essayiste)

Le mal que nous disons des autres

«Je mets en fait que si tous les hommes savaient ce qu’ils disent les uns des autres, il n’y aurait pas quatre amis dans le monde. » La phrase est signée Blaise Pascal, qui n’a pas fait fortune en brossant son lecteur dans le sens du poil. Mais sa clairvoyance, sa connaissance du cœur de l’homme et son discours loin de l’optimisme des « livres qui font du bien » me donnent, personnellement, un bien fou. Car si Blaise n’est pas un professionnel des phrases onctueuses qui trompent essentiellement ceux qui – inquiétude ou vanité – choisissent d’y croire, il n’est pas pour autant du parti des pessimistes. Pas plus qu’il n’accable quiconque d’un défaut incurable. Les deux grands irréalismes qui consistent à dire d’un côté « tout va bien » ou « vous êtes parfait », et de l’autre « tout va mal » ou « vous êtes ignoble » peuvent avoir la conséquence funeste de faire stagner qui les entend ou bien dans une fausse béatitude (que les malheurs de la vie viendront bientôt dérider), ou bien dans une mélancolie difficile à vaincre. Pour en revenir à l’affirmation dure et salutaire qui ouvre cette chronique, s’il serait invivable d’entendre le mal que nombre de ceux qui nous entourent, y compris nos amis, peuvent dire de nous (parfois peut-être sans le penser vraiment : nous savons bien comment il nous arrive de parler d’eux), il est utile d’avoir un Blaise Pascal à portée de main pour nous dire nos quatre vérités comme il convient : « Que l’homme maintenant s’estime son prix. Qu’il s’aime, car il y a en lui une nature capable de bien, mais qu’il n’aime pas pour cela les bassesses qui y sont. » Pourquoi a-t-il donc fallu que l’auteur des Pensées emploie son intelligence hors normes à nous mettre en garde contre les deux écueils du tout blanc et du tout noir ? C’est parce qu’il savait que la « connaissance (de l’homme) s’est obscurcie par les passions ». Or cela vaut aussi bien pour le regard que nous portons sur nous-mêmes que pour la manière dont nous jugeons les autres. Ainsi nous suffit-il souvent d’être vexés, jaloux ou frustrés pour accuser de tous les maux ceux que nous tenons pour responsables de notre humiliation. Et nous sommes au contraire capables de bénir ceux qui nous encensent, nous valorisent, flattent notre vanité. Lorsque nous parlons les uns des autres, le plus difficile est donc de laisser nos affects de côté pour nous en tenir à la réalité.

C’est de ce difficile équilibre, qui n’est pas rendu plus simple par l’air du temps, que parle le très subtil Tár, de Todd Field. Unanimement louée par le public, ses pairs et la critique, une cheffe d’orchestre au talent immense et à l’ambition maladive (Cate Blanchett) se retrouve en quelques semaines la proie d’une cabale symptomatique de notre époque. Si « libération de la parole » a d’évidents avantages, elle peut aussi confiner, comme ici, à la calomnie et à la haine. Là est la justesse du propos de Todd Field : dans le premier tiers du film, le narcissisme et la dureté de Lydia Tár pèsent sur son entourage comme sur le spectateur, qui se prend à la haïr. Et lorsque le processus vengeur – motivé en grande partie par la jalousie et l’idéologie – se met en place, son « annulation » par un monde qui avait tant contribué à la faire briller contient une part d’injustice et de mensonge d’autant plus effrayante qu’elle a, y compris pour le spectateur, le goût de la vengeance. Accusée d’emprise, de racisme, voire de la mort d’une concurrente, Lydia Tár ne trouvera aucune échappatoire. C’est la chute, sans personne pour lui tendre la main, faire la part des choses ou la juger équitablement. « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, dit le Seigneur dans l’Évangile, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les prophètes. »

Résultat de recherche d'images pour "jean saint cheron essayiste" Jean de SAINT-CHERON,essayiste

27/02/2023

"2022, ANNEE CHARNIERE"

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Présentation de notre dossier « 2022, année charnière »

Zeitenwende, « changement d’époque » : c’est le terme qu’utilise le chancelier allemand Olaf Scholz le dimanche 27 février 2022 dans son discours devant le Bundestag. Nous sommes trois jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il est toujours hasardeux de désigner ces moments de l’histoire qui marquent des changements d’époque. On admet communément que la bascule des siècles n’obéit pas au calendrier. Ainsi, 1715, fin du règne de Louis XIV, ferait passer du XVIIe au XVIIIe siècle, 1815, chute de Napoléon et congrès de Vienne, dans le XIXe, et 1914 et la Première Guerre mondiale dans le XXe. La lecture devient ensuite plus délicate.

Indiscutablement, 1989 et la chute du Mur nous ont amené à un nouvel équilibre, ou peut-être à un déséquilibre. Nous avons voulu voir l’attentat du World Trade Center à New York comme l’année du passage dans le deuxième millénaire. Certes, cette date marque un avant et un après, mais est-ce un changement d’époque ? Pas certain.

L’irruption du Covid à la fin de l’hiver 2020 et les grands confinements qui ont suivi nous ont fait fantasmer sur le « monde d’après », et il a bien fallu se rendre à l’évidence que cet après ressemblait comme un jumeau à l’avant.

Alors, au nom de quoi prétendre que 2022 sera reconnue comme l’année du Zeitenwende ? C’est à cette relecture de l’année que nous avons voulu vous inviter, et nous l’avons fait en nous relisant nous-mêmes, qui, avec vous, observons chaque semaine le monde tel qu’il est, tel qu’il va, tel qu’il devient.

La grande bascule de 2022 est bien sûr d’abord géopolitique. Elle voit la rupture de nos certitudes les mieux ancrées, dont celle de l’impossibilité d’une guerre à l’échelle de celle qui se déploie en Ukraine, sur le territoire européen. On objectera que la dernière décennie du siècle dernier (1991-2001) a vu se développer sur le sol européen celles qu’on nomme guerres de Yougoslavie ou guerres des Balkans. Leur bilan est élevé : entre 130 000 et 140 000 morts en dix ans. Cependant, ni l’équilibre des forces en Europe, ni la géostratégie mondiale n’en ont été bouleversés. La disparition conflictuelle de l’ex-Yougoslavie s’apparente, avec son lot d’atrocités, à une guerre civile, et son théâtre reste limité.

La guerre d’Ukraine, en revanche, oblige les uns et les autres à se positionner, et les alliances à s’affirmer ou à disparaître. Paradoxalement, c’est l’agresseur lui-même qui désigne ses ennemis, non pas l’Ukraine, qui n’est qu’une proie dont l’identité nationale est niée, mais l’« Occident global », selon la terminologie poutinienne.

De fait, c’est bien cet Occident qui se forge de nouveau une identité autour de ce conflit ; à travers l’Otan, miraculeusement ressuscité, à travers l’Union européenne, qui, contrairement à ce que Poutine escomptait, ne s’est pas déchirée, bien au contraire.

La Chine en arbitre muet

Ce retour d’un conflit de bombes, de sang, de chair, de larmes sur la terre européenne fait ressurgir à quatre-vingts ans de distance les spectres atroces de la précédente guerre : Bakhmout est comparée à Stalingrad, où, en mémoire de la victoire de 1943, Poutine inaugure un buste de Staline. Zelensky, traité de nazi – quoique juif – par la propagande russe est admiré à l’Ouest pour son côté churchillien. Le spectre d’un conflit nucléaire est agité. L’histoire bégaie en ce qu’elle a de plus tragique.

Le reste du monde observe. Si les alliés directs et actifs de la Russie sont peu nombreux, et déjà au ban de la société mondiale – Iran et Corée du Nord –, la plupart des autres nations s’abstiennent de condamner l’agresseur russe. Dans ce paysage, la Chine fait figure de grand modérateur : l’affirmation de son amitié indéfectible à l’égard de la Russie ne va cependant pas jusqu’à lui fournir la moindre arme. L’évidence est que, bien que dangereuse en ce qu’elle possède un arsenal nucléaire considérable, la Russie, même gonflée de l’orgueil démesuré de son président, ne fait plus partie des « grands » en termes de géopolitique mondiale.

Si 2022 est une année charnière, c’est peut-être parce que le conflit ukrainien et ses conséquences, bien plus que l’épidémie mondiale de Covid, met un terme à l’illusion d’une mondialisation paisible, sinon heureuse, dans laquelle le commerce universel garantirait stabilité et équilibre à l’échelle de la planète. La crise de l’énergie générée par le conflit oblige à revoir les politiques d’approvisionnement. L’énergie nucléaire est redevenue acceptable, du moins dans le temps de la transition, c’est-à-dire pour quelques décennies. Mais, plus généralement, la question de l’autosuffisance vient déranger les logiques de délocalisation qui prévalaient jusqu’alors. C’est le cas pour de nombreux médicaments et pour les composants électroniques.

La recomposition des forces et des alliances est en cours et loin d’être achevée ; espérons qu’elle se fera sans générer de nouveaux conflits. L’autre point de rupture de cette année 2022 a bien évidemment trait au changement climatique. Cette fois, la conscience d’un point de non-retour est devenue massive. Pour autant, il est toujours aussi difficile de prendre collectivement des décisions extrêmement coûteuses en termes de confort de vie. Et cette difficulté concerne aussi bien les nations développées, qui n’envisagent pas de perdre leur bien-être, que les nations émergentes, qui veulent obtenir un niveau de développement équivalent à celui des vieux pays. Le Giec a d’ailleurs orienté sa communication vers les possibilités d’adaptation tout en alertant sur le seuil au-delà duquel la vie humaine, mais aussi animale et végétale, telle que nous la connaissons sera sinon impossible, du moins totalement modifiée. Il est hélas probable que les tensions internationales ne soient pas favorables à des décisions collectives pourtant indispensables.

L’Église catholique en chute libre

En France, malgré les échéances électorales importantes, l’heure est plutôt à la continuité, avec en point de mire une très légitime inquiétude quant à la montée des extrêmes et tout particulièrement de l’extrême droite, qui se normalise de plus en plus. En cette matière, la navrante neutralité des autorités catholiques a permis à de nombreux catholiques de basculer vers un vote qui jusqu’alors était considéré comme inenvisageable.

C’est une responsabilité bien lourde que portent les évêques de cette génération et c’est d’autant plus incompréhensible que le pape François est, lui, d’une totale clarté sur les choix qu’impose l’Évangile. Sur un tout autre plan, les historiens auront à se prononcer sur la gravité de la chute du catholicisme liée aux effroyables affaires d’abus sexuels et d’emprise sur les consciences, concernant des victimes tant mineures que majeures. La perte de crédibilité de l’Église catholique atteint un paroxysme, tandis que les signaux de la pratique religieuse sont tous au rouge. Quels que soient les défauts de l’institution, il n’y a guère lieu de se réjouir d’un tel cataclysme : devant les défis qui s’offrent à l’humanité, nous demeurons convaincus que la dimension de l’espérance et de la fraternité portée par le christianisme est plus que jamais nécessaire.

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15/01/2023

RATZINGER, UNE ERREUR DE CASTING

TC.GIFRatzinger, une erreur de casting

 
Publié le par Patrick Nathan

Quand on ne retient d’un personnage illustre décédé que ses premières années et son départ fracassant, il y a lieu de s’interroger. Dans les hommages entendus à l’occasion du décès de Benoît XVI, chez les critiques comme chez les thuriféraires, on a surtout entendu parler du grand penseur et professeur et de sa démission papale inédite. À bien y regarder, tout le parcours épiscopal de Josef Ratzinger relève justement de l’erreur d’orientation la plus flagrante.

En le propulsant archevêque de Munich en 1977, Rome a certes offert un poste prestigieux au professeur Ratzinger, mais l’a arraché, à jamais, à son monde universitaire chéri. Cet homme brillant connu pour sa gentillesse, sa crainte des conflits et son peu d’appétence pour les mondanités était tout sauf le portrait du manager ! Voilà le théologien enseignant perdu pour les travaux intellectuels, et bien à la peine dans un diocèse tourmenté par les contestations internes. Pour le tirer d’une situation inconfortable, et se consacrer tranquillement à son combat géostratégique, Jean Paul II le récupère pour en faire le gardien du dogme à Rome en 1981. Josef Ratzinger ne voulait d’aucun de ses deux postes, qu’avec lucidité et humilité il ne se sentait pas capable d’assumer. Et que dire de l’élection, lors du conclave de 2005, d’un homme qui, deux ans plus tôt, à 75 ans, avait présenté sa démission au pape, aspirant à retrouver, enfin, sa chère Bavière, ses livres et son piano.

Las, par trois fois, la sacro-sainte obéissance ecclésiale a tranché : « Puisque l’Esprit saint, partenaire de toutes les décisions institutionnelles importantes, a validé ta nomination, elle est pertinente et il convient de dire amen. » Tant pis si elle émane d’une administration pour laquelle piété et pensée conforme tiennent lieu de bon CV, et qui ne s’inquiète aucunement des qualités managériales et humaines de l’impétrant puisque « la grâce y pourvoira ». Tant pis pour le désir profond de l’élu et ce à quoi il se sent appelé. Et, quand un choix malheureux est posé, l’Église se retrouve avec à sa tête un homme en difficulté et malheureux. En France, nous avons quelques exemples de nominations épiscopales funestes. Pour éviter de citer les cas plus douloureux, évoquons le parcours de Joseph Doré, brillant intellectuel, professeur à l’Institut catholique de Paris, doyen. Et bing, le voilà à 61 ans nommé archevêque de Strasbourg… où il ne se débrouille pas si mal. Mais, à 69 ans, il démissionne pour raisons de santé et retourne à sa vraie compétence. Depuis, il a publié plusieurs ouvrages et dirigé la somme Jésus, l’encyclopédie (Albin Michel).

Dans quelle fonction est-on le plus utile à l’Église ? Telle doit être la question aujourd’hui. Dans une maison qui brûle et qui doit se réinventer, couper les ailes aux penseurs en les coiffant d’une mitre est une faute et un gâchis. Le nonce apostolique en France reconnaissait récemment qu’un nombre croissant de prêtres refusaient l’épiscopat, preuve que le sujet est sur la table.

Patrick Nathan

Photo : Muu-karhu, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

05/01/2023

LE MERITE DE BEN0ÎT

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publié le 5/01/2023Photo : Kancelaria Prezydenta RP (GFDL 1.2 or GFDL 1.2), via Wikimedia Commons

Photo : Kancelaria Prezydenta RP (GFDL 1.2 or GFDL 1.2), via Wikimedia Commons

La mort du pape émérite Benoît XVI est l’occasion de réinterroger cet acte incroyablement novateur qui fut le dernier de son pontificat, sa démission. S’il est une raison pour laquelle il entrera dans l’histoire, c’est bien celle-ci. Les puristes auront beau préciser que ce ne fut pas une démission mais une renonciation, la nuance est de peu d’importance.

Le fait seul compte : il a estimé en conscience que l’homme, Josef Ratzinger, n’était plus en état d’assumer la fonction de pape. Et, en séparant l’homme et la fonction, il a en quelque sorte ramené le pontificat sur la terre. La chose est étonnante car elle entre en dissonance avec les pratiques vaticanes depuis au moins le concile de Vatican I (1870) qui avait revêtu le pape – certes sous strictes conditions – de la vertu d’infaillibilité. Elle va à l’encontre aussi de la désolante manie, laquelle s’aggrave de pontificat en pontificat, de canoniser les papes et, de façon générale, avec le cléricalisme ambiant, qui tente de faire des prêtres, évêques et papes des hommes d’une nature distincte de celle du commun des mortels, les laïcs, hommes et femmes.

Le prédécesseur de Benoît XVI, Jean Paul II, usé par la maladie, à bout de forces, avait répondu à la question de sa démission éventuelle que « Jésus n’était pas descendu de la croix », sauf que, précisément, ni le pape, ni les évêques, ni les prêtres ne sont Jésus. Cette exaltation sacrificielle de la figure du prêtre, nous le savons maintenant très bien, est la porte ouverte à toutes les déviances et à tous les abus. C’est pourquoi nous avons un motif de reconnaissance à l’égard de Benoît XVI. Il a libéré le pape de cette folie. L’excellent professeur de théologie qu’il était a fondé et justifié sa décision de telle sorte qu’elle ne puisse être contestée et, paradoxalement, sa réputation de conservatisme y contribua. Le pape François ne s’y est pas trompé, qui, au jour de son élection, se présenta d’abord comme l’évêque de Rome.

Reste à l’Église catholique à se demander s’il est raisonnable de confier tant d’autorité à un seul homme, sans aucun contrôle ni aucun cadre de régulation du pouvoir. Malheureusement, la question ne semble pas à l’ordre du jour.

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31/12/2022

L'AVENIR :UNE HISTOIRE D'AMOUR

GARRIGUES.GIFL’AVENIR : UNE HISTOIRE D’AMOUR

publie le 31 décembre 2022 par Garrigues et Sentiers

2022 s’achève, l’aube de 2023 pointe…
En ce passage d’une année à l’autre, nous reproduisons cet article de Guy Aurenche, en forme d’écho personnel au débat « Aimer l’avenir en dépit de tout » que Saint-Merry-hors-les-murs avait tenu en décembre dernier et que l’on peut visionner sur la toile : 
https://www.youtube.com/watch?v=pt1cY21g5j0
Car aimer l’avenir, c’est la grâce que nous vous souhaitons pour 2023, amis internautes !
                                                                                                                         G & S

Lire ....L'AVENIR UNE HISTOIRE D'AMOUR.pdf

20/12/2022

PLACES AUX FEMMES DANS L'EGLISE

SAINT MERRY HORS LES MURS

Photo Benjamin Trösch Sur Unsplash 2

Photo Benjamin Trösch sur Unsplash

Un collectif d’associations catholiques a présenté le 19 décembre à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France, ses premiers travaux dans le cadre de la Commission d’Étude sur la Place des Femmes dans l’Église (CEPFE).

La Commission d’Étude sur la Place des Femmes dans l’Église (CEPFE) a été créée en juin 2022 avec le triple objectif de constater, proposer et agir :

  • constater, en diffusant un état des  lieux sincère et transparent sur la place des femmes dans l’Église ;
  • proposer et agir, en co-formulant des changements structurants et symboliques.

Les membres  de la CEPFE ont été représentés auprès de Mgr Éric de Moulins-Beaufort par l’historienne Annie Crépin, la sociologue Geneviève Decrop et la théologienne Sylvaine Landrivon. Elles ont exposé les premiers travaux de la CEPFE :

La CEPFE va également proposer un questionnaire en ligne, destiné à celles et ceux qui n’ont pas participé au Synode mais souhaiteraient s’exprimer sur la place des femmes dans l’Église. Mis en ligne le mercredi 21 décembre, les réponses à ce questionnaire viendront alimenter les travaux de la CEPFE.

La CEPFE s’est constituée au début de l’été 2022 sur l’initiative de membres des associations Toutes Apôtres ! et Comité de la Jupe. Depuis, elles ont été rejointes par plusieurs associations : Croyants En Liberté Yvelines(CELY) ; le Carrefour Chrétiens Inclusifs (CCI) ; David &Jonathan ; Femmes et Hommes Égalité, Droits et Libertés dans les Églises et la Société (FHEDLES) ; Les 7 pour faire du 9 ; Mouvement Chrétiens des Cadres (MCC) ; Oh My Goddess ! ; Saint-Merry Hors-les-Murs ; Les Réseaux du Parvis.

Ensemble, ces associations partenaires forment un collectif de croyant·es aux profils multiples femmes et hommes, laïc·ques et clercs, jeunes et seniors, etc. D’autres organisations et associations catholiques devraient bientôt se joindre à cette démarche.

La CEPFE a été créée dans le sillage de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église(CIASE). Dans son rapport, la CIASE estime « qu’ il faut, au regard du principe d’égale dignité, grandement renforcer la présence des laïcs en général et des femmes en particulier dans les sphères décisionnelles de l’Église catholique »[4]

Le fonctionnement de la CEPFE se veut collégial ; chaque représentant·e des associations prend part aux décisions. Elle est placée sous le contrôle d’un comité de sages.

Pour Annie Crépin, présidente de l’association FHEDLES et membre de la CEPFE, il s’agit de « discerner ce qui fonctionne bien et ce qui nécessite d’être transformé par des actions ajustées et inclusives ». Avec la CEPFE, elle espère que « l’invention de pratiques nouvelles permettra un renouveau profond de l’Église au service de l’Évangile ».

La CEPFE est une réponse laïque au scandale de la discrimination des femmes dans l ’Église catholique, alors que cette dernière traverse une série de crises : abus sexuels, abus de pouvoir, abus spirituels, polarisation des fidèles, vieillissement des prêtres, désertion des paroisses et des séminaires.

La CEPFE compte des clercs en son sein et espère pouvoir collaborer au plus près de l’institution catholique afin de remplir la mission qu’elle s’est fixée, pour le bien  commun de l’ensemble des baptisé·es. Pour cela, et soucieuse de refléter la diversité de l’Église catholique française, la CEPFE est ouverte à toutes les bonnes volontés.


[1] Les chemins du Synode : que veut l’Église de France ? Rapport de dépouillement et analyse des synthèses du synode sur la synodalité 2021/2022, 25/10/2022.
[2] Cf. Collecte des synthèses synodales et Document d’accompagnement de la collecte des synthèses synodales, CEF, 09/06/2022.
[3] Des femmes dans la Bible mais en marge de l’institution, 10/2022.
[4] Recommandation n° 36, Les violences sexuelles dans l’Église catholique, France 1950-2020, Rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, Octobre 2021, p. 62.

04/12/2022

NOËL : UNE LUMIERE DANS LA NUIT

 
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Jacques Gaillot, Evêque de Partenia, Paris, 4 décembre 2022
Noël : une lumière dans la nuit
Les évènements qui entourent la naissance de Jésus évoquent ce que beaucoup de familles vivent aujourd’hui : des gens obligés de prendre la route, une femme qui ne trouve pas de place pour mettre son enfant au monde, le refuge dans des pays voisins, des enfants victimes de la cruauté de la guerre…
Noël est la folie de Dieu qui se fait homme. Jésus naît pauvre : il a comme berceau, une mangeoire d’animaux.
L’Enfant de Bethléem ne vient pas pour dominer. Son humble et fragile présence laisse pressentir qu’il est là pour les autres et que la vraie grandeur est de se donner.
Sous le métro aérien, des migrants africains sont entassés. Ils se lèvent et s’approchent pour prendre la nourriture qui leur est distribuée. Un homme fort sert une louche de lentilles puis chacun prend : une banane et un morceau de pain.
Y aura-t-il assez de lentilles pour tout le monde ? Je m’approche de la grande bassine pour m’en assurer. Hélas ! elle sera bientôt vide.
 
Je m’adresse à l’homme qui sert et que je ne connais pas : « Il faudrait faire un miracle ». Surpris, il me regarde : « Ce serait plutôt à vous de le faire ». Il ajoute : « Quand il n’y en a plus, il n’y en a plus ». Et prenant sa lourde bassine, il la charge dans sa camionnette et s’en va.
Les Africains qui n’ont rien eu, ne protestent pas. Ils ont l’habitude d’attendre en vain. Mais voici que le miracle se produit, dans la simplicité et la discrétion. Spontanément, ceux qui ont commencé à manger tendent leur assiette de lentilles ou une banane ou un morceau de pain à ceux qui n’ont rien reçu. Tous ont pu manger.
Ces migrants ont ouvert leurs cœurs et leurs mains à l’amitié et au partage. Des pauvres ont aidé des pauvres.
Une lumière a brillé dans la nuit.
Joyeux Noël .
Jacque Gaillot, , Evêque de Partenia, Paris, 4 décembre 2022

28/11/2022

LES VENDREDIS DE L'ESPERANCE AVEC LA MISSION DE FRANCE

ND espérance

SAINT MERRY HORS LES MURS

Notre proximité avec Notre-Dame d’Espérance nous fait découvrir des richesses nouvelles et différentes. Maria-Cecilia nous raconte la genèse des «  vendredis de l’Espérance » où se rencontrent des membres de la Communauté Mission de France.

Les équipes parisiennes de la Mission de France ont eu l’idée d’organiser une eucharistie mensuelle, avec prise de parole libre et repas ensuite, à destination des membres de la Communauté Mission de France, leurs amis et leurs invités. C’est Philippe Deterre, prêtre de la Mission de France, biologiste chercheur au CNRS, sans charges pastorales, qui a été chargé de l’organisation de ces rencontres. Elles ont débuté en février 2010 à l’église Saint-Albert dans le 13ème arrondissement de Paris.

Ces célébrations sont un moment privilégié de rencontres autour d’une eucharistie où chacun exprime ses réflexions sur les textes, où l’on échange des informations sur l’actualité des mouvements et des associations auxquelles chacun peut appartenir, où on donne aussi nouvelles des amis absents. Depuis le début et jusqu’à l’année dernière nous étions réunis autour de Philipe Deterre, qui, ayant pris sa retraite, est parti à Lyon. Il a été remplacé par Guy Trembly physicien et enseignant chercheur. La célébration est suivie d’un dîner partagé en commun où le débat s’instaure selon les souhaits de chacun.

Comme le dit Danielle Nizieux Mauger qui coordonne les vendredis de l’Espérance : « Ces rencontres sont un lieu de convivialité et d’échange enrichi par la diversité des horizons. Chacun s’exprime dans une discussion toujours amicale et respectueuse de l’opinion et des aspirations spirituelles de l’autre, sous le signe de la bienveillance et de la fraternité ».

Les célébrations ont migré à l’église Notre-Dame d’Espérance en 2015 quand des prêtres de la Mission de France ont été invités par le curé à collaborer à la vie paroissiale jusqu’à juin 2020. Pendant le confinement les célébrations se sont déroulées par zoom, avec les limites que cela représente, mais l’important était de continuer à nous réunir.

Cette année Antoine Guggenheim, le nouveau curé de Notre-Dame d’Espérance, a proposé aux Amis de la Mission de France de continuer les rencontres dans cette église. Comme notre communauté venait d’être accueillie là, il semblait logique d’inviter la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs à se joindre aux amis de la Mission de France et à célébrer ensemble.

Moi je suis arrivée à ces vendredis mensuels depuis le début en 2010 par invitation de Philippe Deterre qui je connais depuis très longtemps. Je peux témoigner de la richesse de ces rencontres. Cela m’a permis de connaitre des personnes que j’aurais croisées difficilement, comme le président de SOS Méditerranée, j’ai retrouvé de vieilles connaissances perdues de vue depuis longtemps et j’ai fait de nouvelles amitiés.

Je suis heureuse que les Amis de la Mission de France et notre communauté se rencontrent, nous avons beaucoup de points en commun pour cheminer ensemble.

María Cecilia Gómez

Les vendredis de l’Espérance sont un partage de la parole suivi d’une célébration eucharistique et d’un repas convivial en commun tiré du sac.

Ils se déroulent à Notre-Dame d’Espérance, 47 rue de la Roquette, 75011 Paris.
Ils sont organisés par un groupe d’amis de la Mission de France
avec la participation régulière de saint-merryens.

À ce propos nous vous rappelons l’article de Maria-Cécilia Gomez :Clic... LES VENDREDIS DE L'ESPERANCE

Prochains vendredis de l’Espérance : 16 décembre 2022,
27 janvier, 24 février, 24 mars, 28 avril, 26 mai et 23 juin 2023.

LE DEVOIR D'HUMANITE

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Le devoir d’humanité
L’humanité n‘a jamais été assignée à résidence. Au cours des siècles, des mouvements migratoires n’ont cessé de traverser nos pays. Avec le réchauffement climatique, ils ne pourront que s’amplifier.GAILLOT HUMANITE.jpg
Aujourd’hui, il y a une humanité qui vient vers nous. Inutile de faire des murs, de se barricader, de renforcer les contrôles aux frontières. Les migrants qui mettent leur vie en jeu, continueront de franchir tous les obstacles.
Cette année, malgré les mesures sécuritaires et les contrôles policiers établis entre la France et la Grande Bretagne, 40 000 migrants ont réussi à traverser la Manche et à prendre pied au pays de leur rêve.
Ces migrants ne nous agressent pas, ils ne nous envahissent pas, ils ne font qu’exercer un droit humain fondamental : se déplacer, se libérer de la misère et de la violence pour vivre ailleurs, une vie qui soit digne.
Quand des Ukrainiens sont arrivés en France, je me suis réjoui de voir qu’en peu de temps, ils ont pu travailler et obtenir un titre de séjour. Mais quel contraste avec des migrants africains mal accueillis, humiliés, harcelés, avec des campements de fortune détruits par la police. L’expulsion prend le pas sur l’accueil. Il y a deux poids, deux mesures.
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Les 234 migrants, d’un bateau qui n‘en finissait plus d’attendre en méditerranée, ont été finalement accueilli par la France. C’est un devoir d’humanité. Ces migrants sont des êtres humains comme nous. Ils ont une famille comme nous. Ils font partie de la famille humaine comme les Ukrainiens. Il y a une crise de l’accueil, mais pas une crise des migrants. L’humain avant tout.
Cette humanité qui vient vers nous avec son courage, sa culture, sa volonté de vivre est une chance pour notre pays.
Elle nous met en garde contre une Europe forteresse.
Cette humanité qui vient vers nous, appelle à construire un monde où chacun(e) existe pour l’autre.
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris 15/11/2022