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17/06/2023

EN MISSION ! A DIFFUSER LARGEMENT

NOUVELLE PUBLICATION DE  LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE 

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A l’ensemble de la CMDF et aux personnes en lien,

Nous avions lancé en 2019 le projet « Parole(s) », magazine trimestriel qui présentait la Mission de France à travers des rencontres, des visages et des témoignages de ses membres. Cet outil de communication, bien qu’apprécié par ses lecteurs était peu diffusé. Pourtant, la Mission de France a besoin de se faire connaitre, ses membres aussi. Nous avons décidé de créer une nouvelle publication, « En mission ! », qui paraitra au rythme de 5 fois par an, et qui sera diffusée auprès des médias, de la communauté chrétienne et du réseau MDF.

Cette nouvelle publication est conçue comme un outil de communication dynamique et pratique, destinée à être distribuée pour partager les actualités et les événements de la Mission de France, renforcer sa visibilité et sa notoriété. Nous sommes donc tous appelés à assurer sa promotion, chacun à son niveau, où il se trouve ; dans sa région, sa paroisse, son équipe…

« En mission ! » sera distribué gratuitement en version électronique (clic ...  EN MISSION ).et la version papier ne sera destinée qu’aux abonnés. Le montant de l’abonnement est fixé à 20€. Il est possible de soutenir cette action de promotion de la Mission de France en souscrivant à la formule soutien dont le montant s’élève à 30€.

Vous trouverez ci-joint le premier numéro dont le thème est le travail, terrain de mission pour l’Église, « périphérie existentielle » selon les mots du pape François.

N’hésitez pas à en faire la promotion autour de vous et à vous abonner !

En vous abonnant vous manifestez votre soutien à cette initiative. Nous avons besoin de vous pour la faire connaitre.

Bien fraternellement,

Henri Védrine                                             Anne Soncarrieu

Vicaire général                                          Déléguée générale     

15/06/2023

LA LECON D'ANNECY

TC.GIF

Publié le 

Le scénario du crime d’Annecy pourrait avoir été composé pour mettre en évidence les structures de pensée fautives qui gangrènent notre société.

Pour commencer, les victimes : des enfants, presque des bébés. Annecy est la figure parfaite d’un massacre des Innocents tel que l’Évangile le rapporte.

Ensuite, le coupable : un homme d’origine syrienne, chrétien, qui a obtenu un statut de réfugié dans un des pays d’Europe réputé pour son attention au traitement des étrangers et des migrants. Il a connu une forme d’insertion puisqu’il semble s’être marié et avoir eu un enfant. L’acte : cet homme, qui erre depuis plusieurs semaines dans Annecy, poignarde quatre jeunes enfants et deux adultes qui tentent de s’interposer. Il le fait en criant « Au nom de Jésus-Christ ». Un crime à l’arme blanche, qui tranche dans la chair des enfants : l’horreur absolue. Pour finir, le héros, ou montré comme tel par beaucoup de médias : un jeune homme de 24 ans, chrétien lui aussi, ayant décidé de faire un pèlerinage, le tour des cathédrales de France. Il s’est interposé et a essayé de détourner le criminel de ses objectifs.

Ces quatre « ingrédients » constituent un cocktail extrêmement toxique pour tous les esprits simplistes. Évidemment, si cet homme avait été musulman et avait invoqué le nom d’Allah, on aurait conclu à un acte terroriste. S’il n’avait pas été un migrant mais un père de famille français, on aurait interrogé la prise en charge psychiatrique en France… S’il avait tiré, on aurait pensé aux États-Unis et parlé de la circulation des armes à feu. Et, si le héros avait été un étranger… un Asiatique… un bouddhiste… un libre-penseur…, qu’aurait-on conclu ?

La tragédie d’Annecy, comme toute vraie tragédie, opère un dévoilement des replis de nos pensées, et surtout de leurs faux plis.

Dans ce terrible événement, il y a un homme, gravement perturbé par sa propre histoire : si les réfugiés ont besoin de protection, c’est à cause de ce qu’ils ont subi. Être accueilli et protégé n’efface pas le passé. Il y a un jeune homme qui tente de protéger des enfants au risque de sa propre vie, et c’est à la fois courageux et simplement humain. Il y a l’horreur du mal, de la maladie et la fatalité… Aussi, la principale et peut-être la seule leçon à tirer est que ni les accès de folie ni les actes d’héroïsme n’ont de religion.

Christine Pedotti 

 

07/05/2023

CHARLES III : L'AUDACE D'UN COURONNEMENT RELIGIEUX

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Charles III : l’audace d’un couronnement religieux / chronique Isabelle de Gaulmyn Rédactrice en chef / 05/05 2023 à 15:31

Que signifie au XXIe siècle le couronnement chrétien d’un chef d’État qui est aussi défenseur de la foi anglicane ? Dans une Grande-Bretagne archi sécularisée, c’est peut-être une manière de mettre un peu de spiritualité pour ressouder un peuple… 

Charles III : l’audace d’un couronnement religieux

Isabelle de Gaulmyn/BRUNO LEVY
 

Des représentants des autres religions

Surtout, pour la première fois, des représentants des diverses religions se trouveront au cœur de la célébration anglicane, puisque non seulement les autres confessions chrétiennes, mais aussi les responsables hindous, sikhs, juifs, musulmans, bouddhistes, salueront le nouveau roi comme « voisin dans la foi ». Quant à Charles III, il prononcera une bénédiction pour les enfants de « toutes fois et de toutes convictions ».

Comment organiser une célébration religieuse pour introniser un chef d’État qui est aussi chef d’une Église dans nos pays d’Europe sécularisés et plurireligieux ? C’est le casse-tête sur lequel planchent depuis plusieurs mois les responsables du protocole royal en Grande-Bretagne. Le roi est oint et couronné lors d’une messe par l’archevêque de Canterbury, comme « défenseur de la foi anglicane » en vertu d’une tradition qui date de… 1 521.

On sait que Charles est soucieux de devenir le roi de l’ensemble des habitants du Royaume-Uni, quelle que soit leur religion. Et qu’il est sensible aux autres spiritualités, mais il était évidemment impossible de surseoir au caractère traditionnel de la cérémonie. Donc on reste dans l’anglicanisme, tout en faisant une place aux autres religions. Signe de ce souci de Charles : il a invité le rabbin de Londres à venir dormir chez lui, au palais, car le couronnement ayant lieu un samedi, jour de shabbat, il n’aurait pu s’y rendre en voiture…

Quelle signification religieuse ?

On voit mal l’héritier du trône être intronisé autrement que par l’archevêque anglican. Et pourtant, quelle est la profonde signification de cela ? Le Royaume-Uni peut bien avoir un chef d’État défenseur de la foi anglicane, le pays est encore bien plus sécularisé que la France. Depuis 2016, les non-croyants sont plus nombreux que les croyants. Et 3 % de la population seulement serait pratiquante régulière de l’Église anglicane, dont Charles III est le défenseur… Par ailleurs, la Grande-Bretagne est, là encore plus que notre France très laïque, un pays multireligieux, où les différents cultes cohabitent depuis longtemps.

Que comprendront les (télé) spectateurs à la cérémonie religieuse ? Sans doute pas grand-chose, au regard du très bas taux de pratique anglicane. D’autant plus que la célébration prévoit toute une série de rites pour le moins abscons aux esprits du XXIe siècle. Même si la BBC présente depuis quelques semaines des vidéos pédagogiques pour les enfants fort bien faites. Les passionnés de couronne qui sommeillent en chacun de nous y verront sans doute plus la fin d’une série de télévision sur Netflix qu’une cérémonie religieuse, tant, en la matière, la fiction a depuis longtemps dépassé la réalité.

Mais gageons qu’il se trouvera aussi des Anglais émus par ce qu’ils ressentiront de l’aspect plus spirituel de la célébration ce samedi, même s’ils n’en saisiront pas tous les gestes. Les institutions religieuses connaissent une influence sérieusement en baisse. Il reste néanmoins un besoin de foi, indéterminé, mais bien réel. Même si dans notre France laïque, nous avons tendance à la minorer, voire la cacher, cette aspiration spirituelle là est aussi une manière de souder un peuple.

 L'Hebdo Logo chronique Isabelle de Gaulmyn Rédactrice en chef / 05/05 2023 à 15:31

 

20/04/2023

LA RUPTURE GAILLOT

TC.GIF

20 04 2023

La rupture Gaillot

 

Au-delà des qualités de l’homme, ce qu’il faut appeler « l’affaire Gaillot » continuera de faire date dans l’histoire de l’Église catholique en France. Pourquoi un homme dont les positions et les prises de parole sont si proches de celles du pape François a-t-il été considéré comme un danger pour l’Église au point d’être démissionné, une procédure rarissime, opérée avec une extrême brutalité, alors que bien des évêques coupables de crime sexuel sur mineurs ou de dissimulation de crime ont bénéficié, à la même époque, de la plus grande bienveillance romaine ?

Si Jacques Gaillot dérange, c’est parce qu’au milieu de la dernière décennie du XXe siècle, l’heure n’est pas à l’ouverture dans l’Église, bien au contraire. Le pape polonais, qui vient d’obtenir gain de cause avec la chute du communisme, poursuit son grand dessein de réarmement de l’Église catholique. Pour ce faire, il veut de la puissance et donc, de la part de ses « lieutenants », les évêques, de la discipline, de l’obéissance et de l’esprit de corps. Le tout a fort peu à voir avec l’Évangile, mais peu importe, la fin – restaurer une Église puissante – justifie les moyens. Gaillot est en quelque sorte un dégât collatéral de cette politique. Ce n’est d’ailleurs même pas Jean Paul II qui l’exécute, mais l’un de ses bras armés, le cardinal Gantin, lequel prouve que venir d’un pays d’Afrique n’est nullement une garantie d’ouverture ou de modernité.

Mais c’est sans doute le terrible silence des évêques français – osons le mot, leur couardise –, sans même parler de ceux qui ont, sciemment et par idéologie, mis de l’huile sur le feu, qui marque la régression du corps clérical. Les prélats qui avaient participé à l’élan conciliaire ont été lentement mais sûrement remplacés par des hommes liges, des vassaux d’une Rome qui ne veut voir qu’une seule tête, qui débite son catéchisme comme pensée unique, fait taire toute voix discordante, éteint la recherche théologique, et condamne à tour de bras ceux qui font preuve d’indépendance d’esprit. À cette période, l’avenir radieux du catholicisme n’est pas une voix prophétique comme celle de Jacques Gaillot mais les communautés nouvelles, dites charismatiques, mais surtout obéissantes. On sait quels désastres en sont advenus. Par comparaison, la voix dissonante de l’évêque d’Évreux avait la fraîcheur des sources d’eau vives, de celles qui ne tarissent pas.

Christine Pedotti  Publié le

LES OBSEQUES DE MGR GAILLOT A L'EGLISE SAINT MRDARD A PARIS

La Croix logo Reportage 

Les obsèques de Mgr Jacques Gaillot, décédé d’un cancer le 12 avril à l’âge de 87 ans, ont été célébrées ce mercredi 19 avril à Paris, dans une église Saint-Médard comble.

  • Arnaud Alibert, 

 

Obsèques de Mgr Gaillot : un adieu sobre et atypique
 
    •  Jacques est encore ailleurs », glisse un proche avec respect en constatant l’absence de cercueil dans l’église Saint-Médard, où étaient célébrées ce mercredi 19 avril les obsèques de Mgr Gaillot. Car celui qui avait donné sa vie au Christ a aussi donné son corps, remis à la science selon ses dernières volontés. Des obsèques à son image : simples et atypiques. « Sobre comme il aurait aimé », relève l’un de ses neveux.

Alors que la vie de Mgr Gaillot, décédé le 12 avril dernier, a été marquée par sa marginalité dans l’institution ecclésiale, sa famille s’est dite « très touchée que l’archevêque de Paris ait spontanément accepté de présider cette eucharistie pour Jacques », a souligné Michel Durand, au nom de la fratrie de Jacques Gaillot. Plus encore, ils ne se doutaient pas qu’un mot du pape précéderait tous les témoignages, par lequel François « en communion de prière avec les proches, prie le Seigneur de Miséricorde de l’accueillir ».

Des positions « d’avant-garde »

Dans une église comble, une longue procession a ouvert la liturgie avec plus de cinq évêques parmi lesquels son successeur, Mgr Christian Nourrichard (qui célébrera une autre messe d’hommage vendredi à Évreux), et plus d’une trentaine de prêtres dont  Guy Gilbert, le célèbre « curé des loubards »« La vérité de chaque homme est dans la main de Dieu, à qui nous confions notre frère », a introduit l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich.

L’Évangile du bon Samaritain avait été choisi, en écho à son propre engagement radical aux côtés des exclus et des plus éloignés de l’Église. Son itinéraire fut « une poésie en train de s’écrire avec les mots de la vie, les mots de la souffrance, les mots des questions du temps, les mots de l’Évangile, qui se concrétisaient au fur et à mesure en actes », a retracé dans son homélie le père Franz Lichte, un spiritain qui vécut longtemps aux côtés de Jacques Gaillot. Celui-ci vécut en effet de nombreuses années à Paris, accueilli à la maison mère de cette congrégation religieuse après avoir été démis de ses fonctions d’évêque d’Évreux en 1995.

La présence à ses obsèques de l’évêque en titre, Mgr Nourrichard, est vue par la famille et les amis comme la reconnaissance « qu’il n’a jamais quitté l’Église ». Avant le début de la célébration, l’actuel évêque d’Évreux confiait : « Les positions de Jacques Gaillot sur l’homosexualité ou les divorcés remariés étaient d’avant-garde, mais aujourd’hui elles sont celles que nous reconnaissons. Cela me réjouit. » Une semaine plus tôt, la Conférence des évêques de France avait publié un communiqué mettant en avant qu’« au-delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries ».

Autre hommage appuyé, celui de Cécile Duflot, l’ancienne figure de proue d’Europe Écologie-Les Verts, présente dans l’assemblée, et qui témoignait dans le même temps sur Twitter : « Dans une semaine chamboulée, ce moment si particulier de te dire adieu Jacques, chez toi, à l’église, celle dont tu as permis de garder une flammèche, tremblante mais fidèle, chez tant d’entre nous. Et tout ce que tu m’as appris et (que je) te devrai toujours… »

Un homme de combat

Sans violence, avec la force que lui donnait son regard bleu bien rendu par la photo déposée à l’entrée du chœur de l’église Saint-Médard, Mgr Jacques Gaillot « combattait l’inacceptable » comme l’a rappelé la famille dans le mot d’accueil qui a ouvert la célébration, « armé d’un éternel optimisme et d’un sourire désarmant ». Car « pour lui, l’homme est le chemin de l’Église ».

Le pape François et Mgr Jacques Gaillot, une rencontre « entre frères »

Après un ultime témoignage du dernier président de l’association Partenia (du nom du diocèse fantôme sans églises ni catholiques depuis des siècles, en Algérie, dont il avait été nommé évêque après Évreux), créée pour accompagner « l’évêque des exclus », beaucoup sont repartis avec l’impression de l’avoir rencontré une dernière fois, gardant ces paroles extraites de son livre Chers amis de Partenia « J’ai fait un rêve d’être différent dans l’unité et de rester moi-même, solitaire, solidaire. Celui de pouvoir annoncer un Évangile de liberté sans être marginalisé… J’ai fait un rêve et ce rêve est devenu réalité. »

 

19/04/2023

JACQUES MON FRERE

Jacques mon frère Publié par Max  16 Avril 2023, 16:49pm

Catégories : #Eglise

Jacques mon frère

En 1982 quand Jacques Gaillot a été ordonné évêque d'Evreux, j'étais un paroissien régulier, plus consommateur qu'acteur. Je me suis alors engagé progressivement dans la paroisse où il n'y avait plus de curé résident et à l'aumônerie de l'enseignement public.

Quand Jacques Gaillot a souhaité en 1985 que Pax Christi soit présent dans le diocèse, je me suis retrouvé dans l'équipe diocésaine et c'est à ce moment que j'ai commencé à fréquenter notre évêque, à le suivre et à l'aimer.

J'ai alors mis mes pas dans les siens car j'ai reconnu en lui celui qui suivait le Christ. Suivre le Christ c'est aller vers les plus pauvres, c'est faire de la place à ceux qui sont délaissés, visiter les malades et les prisonniers...

Quand Jacques a décidé de mettre en route un synode diocésain, j'ai participé à cette initiative, cet élan missionnaire et je me souviens de la célébration finale en 1991 qui marquait le début d'une nouvelle aire pour le diocèse d'Evreux.

C'est alors que je fus appelé au diaconat et plusieurs rencontres décisives avec Jacques m'ont orienté vers une meilleure compréhension de ce ministère. Jacques était notre évêque bien sûr mais il manifestait dans sa vie et ses engagements qu'il était lui aussi et serait toujours diacre, c'est à dire serviteur.

L'appel décisif au diaconat eut lieu fin 1994 et la date de mon ordination, conjointe avec mon frère Dominique fut fixée. Le coup de tonnerre du 13 janvier 1995 me plongea dans le doute et le questionnement au sujet de notre Eglise.

Ainsi, dénoncer la guerre, accueillir les homosexuels et les prostituées... seraient contraires à l'Evangile ?

Nous n'avions apparemment pas tous la même lecture de la Parole de Dieu !

Dés le 15 janvier je me suis retrouvé avec quelques compagnons à créer Evreux Sans frontières pour défendre Jacques.

Le 22 janvier pour la messe d'au revoir en la cathédrale d'Evreux on lisait Luc au chapitre 4 « Les aveugles voient, les boiteux marchent... C'est aujourd'hui que cette parole s'accomplit » Quel beau clin d'oeil de l'Esprit Saint !

Ce fut un temps de belles rencontres avec tout un peuple dont beaucoup ne professaient pas notre foi mais pour lesquels l'humain était prioritaire.

Des milliers de lettres furent reçues, analysées par une équipe de bénévoles.

En septembre nous partîmes en délégation (l'administrateur diocésain, un prêtre, un diacre permanent, une laïque du conseil diocésain de pastorale et moi-même comme président d'Evreux sans frontières) pour porter au cardinal Gantin à Rome un échantillon des lettres reçues. Une malle remplie de lettres avaient déjà était envoyée.

La décision de poursuivre le chemin du diaconat fut prise avec l'aide mon équipe d'accompagnement car nous pensions qu'il fallait rester dans l'Eglise et non la quitter.

Au cours d'une visite à Jacques dans le squatt de la rue du dragon à Paris, il m'encouragea dans ce cheminement qui est celui qui conduit vers le Père par Jésus.

Je suis resté en contact avec Jacques pendant toutes ces années, souvent de manière épistolaire et suivant tous ces beaux combats qu'il menait maintenant librement pour les sans abri et les sans de toutes sortes.

Pour mon ordination en novembre 1995 j'avais choisi les paroles de Mathieu 25 « Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens c'est à moi que vous l'avez fait. »

J'essaie de mettre en œuvre à mon petit niveau ce que Jacques a fait toute sa vie.

Merci Jacques pour le chemin que tu nous as tracé. Merci de nous montrer le Christ présent en toute femme et en tout homme. Merci, tu es maintenant auprès de Celui que tu as servi fidèlement.

14/04/2023

MORT DE JACQUES GAILLOT

MICHEL COOL TADEL sur facebook 13/03/2023

Mort de Jacques Gaillot

Froideur du communiqué des évêques de France. A lire, l’excellente synthèse de la vie de Jacques Gaillot parue dans La Voix du nord (cliquer sur le lien ci-dessous).
https://www.lavoixdunord.fr

GAILLOT JACQUES.jpgLa première réaction de la Conférence Évêques de France hier soir à l’annonce du décès de l’ex-évêque d’Evreux, publiée l’AFP: « Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries. » (AFP) Cette réaction est stupéfiante par sa froideur son expression d’une rancoeur tenace, et qui ne passe toujours pas. Même à l’heure du « grand passage » de celui qui fut un frère dans l’épiscopat. Dommage! Encore une occasion de réconciliation et de communion manquée. Tandis que, selon plusieurs sources, beaucoup de personnes cherchent à connaître la date et le lieu des funérailles pour s’y rendre. « Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries. » (AFP)

La voix du Nord

Mort de Monseigneur Jacques Gaillot, évêque des exclus et des minorités « Électron libre », « évêque des marges » et à la tête d’un diocèse fantôme après son éviction du diocèse d’Evreux, Monseigneur Jacques Gaillot, mort mercredi à Paris, fut l’une des figures les plus controversées et populaires de l’Eglise de France. Jacques Gaillot était en faveur du mariage des prêtres et des préservatifs pour lutter contre le sida, mais il défendait aussi les occupations d’immeubles inoccupés par des familles de mal-logés. - Photo archives AFP

Par AFP/ Publié: 12 Avril 2023 à 22h54/4 min
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« Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries », a déclaré mercredi soir la Conférence des évêques de France à l’AFP. Né le 11 septembre 1935, à Saint-Dizier (Haute-Marne), fils de négociants en vins, Jacques Gaillot, licencié en théologie et diplômé de l’institut de liturgie, est ordonné prêtre en mars 1961, après avoir été mobilisé 28 mois en Algérie. Jacques Gaillot est décédé à Paris mercredi après- midi, à la suite d’un cancer fulgurant, a précisé à l’AFP un proche de l’évêque. Après une ascension régulière dans la hiérarchie ecclésiastique, il est nommé évêque d’Evreux en mai 1982. C’est là que ses prises de position volontiers provocatrices (il est en faveur du mariage des prêtres et des préservatifs pour lutter contre le sida par exemple) vont lui valoir progressivement une image d’évêque marginal, en conflit de plus en plus ouvert avec l’Église. Le bateau tangue une première fois en février 1989, lorsque Mgr Gaillot accorde une interview au mensuel Lui et à l’hebdomadaire des homosexuels Gay-Pied. Le Vatican, "désorienté »,demande alors aux évêques de France de faire le ménage chez eux. Le Vatican lui retire sa charge en janvier 1995. Cette éviction d’un évêque populaire, médiatique et perçu comme progressiste suscita une forte émotion en France, avec de nombreuses manifestations de soutien. A Evreux, plusieurs milliers de personnes assistent à sa messe d’adieu le 22 janvier 1995.
Préservatifs et Rainbow Warrior Après son départ d’Evreux, il est nommé à titre honorifique évêque « in partibus » de Partenia, un diocèse en Mauritanie sitifienne (région de Sétif en Algérie) disparu au Ve siècle et aujourd’hui dit « fantôme » car sans églises ni catholiques depuis des siècles. Mgr Gaillot fait alors de ce diocèse un instrument de défense des exclus (sans-papiers, sans-abri, etc). Il était co-président de l’association « Droits devant ! », qu’il avait créée en 1994 avec le chanteur Jacques Higelin, le médecin Léon Schwartzenberg et le philosophe Albert Jacquard, et qui lutte contre la précarité et l’exclusion. Invité régulier sur les plateaux de télévision, il défendait les occupations d’immeubles inoccupés par des familles de mal-logés, l’utilisation de préservatifs pour lutter contre le SIDA, la pilule abortive, l’ordination d’hommes mariés. En juillet 1995, il embarque à bord du Rainbow Warrior lors de la campagne de Greenpeace contre la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. A l’été 1996, il participe activement à l’occupation de l’église Saint-Bernard à Paris par quelque 300 Africains sans- papiers. Une rencontre avec le pape en 2015 Vingt ans après son départ d’Evreux, Mgr Gaillot avait été reçu par le pape François pendant près d’une heure, en septembre 2015. Il avait alors confié à l’AFP avoir été « déstabilisé » par l’accueil informel de François au Vatican. « J’étais dans un parloir de la Maison Sainte-Marthe (où réside le pape) et une porte s’ouvre : c’est le pape qui rentre, simplement. La réunion s’est passée de manière familiale, sans protocole. C’est vraiment un homme libre. A un moment il s’est levé et a dit : vous avez un photographe ? Comme il n’y en avait pas, nous avons pris (une photo) avec un (téléphone) portable », avait-il alors raconté.... 

30/03/2023

LS EVANGELIQUES A LA CONQUÊTE DU MONDE

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A voir sur ARTE le 4 avril à 20h45 et sur ARTE TV

© Artline Films

Les Évangéliques à la conquête du monde

Photo © Artline Films

Certes, le titre de cette enquête est un peu racoleur. Mais elle s’avère fort éclairante sur une réalité très mal connue par le public français. Ce travail, guère empathique on le devine, donnera de bonnes bases au néophyte.

La première partie, intitulée « La grande croisade », retrace les origines religieuses du boom évangélique, fruit du dernier mouvement de « réveil » observé chez les héritiers de Luther, après 1945 aux États-Unis. Elle met en avant la figure majeure de Billy Graham (1918-2018), prédicateur à la renommée mondiale, qui remplira les stades et utilisera la télévision pour diffuser la bonne parole. C’est avec lui que la parole évangélique rencontre le politique, du côté du parti républicain. On y apprend que Graham tenait à ne pas séparer Blancs et Noirs dans les foules lors de ses prêches, et qu’il fut proche de Martin Luther King, mais sans jamais faire siennes ses idées égalitaristes, de peur de diviser ses fidèles. À la fin de sa vie, Graham prendra toutefois de la distance avec le monde politique.

Une sagesse que n’auront pas ses héritiers, comme on le voit dans le second volet de la série. Ainsi, la pasteure Paula White fut une influente conseillère spirituelle de Donald Trump à la ­Maison-Blanche, pour le « protéger des forces du mal ». L’autre grande réussite de l’évangélisme politique se nomme Jair Bolsonaro. Le documentaire montre le président brésilien s’écriant devant 3 millions de fidèles, à la tribune de la marche pour Jésus de São Paulo en 2019 : « Le Brésil au-dessus de tout. Dieu au-dessus de tout » ! C’est surtout sur le terrain de l’éthique familiale que ces courants évangéliques prospèrent. Au service de la campagne de Ronald Reagan, président des États-Unis de 1980 à 1988, le pasteur Jerry Falwell a lancé l’idée d’une « majorité morale » contre le « sécularisme fédéral ». On y trouve l’apologie du modèle patriote et blanc, et les refus absolus de l’avortement et de l’homosexualité. Désormais, les lobbys sont au cœur de la vie politique américaine. En ­janvier 2021, en pleine insurrection, des émeutiers se mettent à prier au sein même du Capitole – ces images hallucinantes font l’ouverture du dernier volet, « Dieu au-dessus de tout ? ». Quand Trump décide de transférer l’ambassade des États-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, des proches lui attribuent un rôle de héros biblique. Le même Trump brandira le Livre saint comme réponse universelle face aux manifestants de Black Lives Matter, créant une alliance toxique entre Bible et suprématisme blanc.

La fin de la série présente des oppositions à cette mainmise. Car la famille évangélique est en réalité très diverse, dans ses composantes ethniques comme dans son apostolat. Aux États-Unis, le réseau Évangéliques pour l’action sociale a ainsi choisi de se rebaptiser « Chrétiens », tellement la dénomination initiale apparaît connotée aujourd’hui. Et un pasteur est parti en lutte contre le deuxième amendement de la Constitution, qui permet à tout citoyen de détenir une arme, alors qu’il est si cher à la « majorité morale ».

Seule référence à l’évangélisme à la française dans la série : l’Église Martin Luther King de Créteil montre un dynamisme évident. Mais sans aucune velléité politique, que d’ailleurs notre tradition nationale laïque ne tolérerait pas. Par contre, on découvre qu’un axe d’extrême droite européen, autour du dirigeant hongrois Viktor Orbán, mobilise largement les mêmes thématiques de défense d’un continent judéo-chrétien en résistance contre le mal cosmopolite contemporain. Mais, pour l’heure, sans connexion avec un mouvement religieux.

Cette enquête ne laisse pas d’inquiéter sur le talent commercial indéniable de cet évangélisme politique à l’œuvre dans de grandes démocraties. Les auteurs veulent clairement alerter sur les risques, en donnant largement la parole à des chercheurs et à des ex-militants repentis. « Nous formons des leaders à cette résistance, pour ne pas faire la même erreur que l’Église protestante allemande dans les années 1930, explique Robert Schenck, fondateur de l’Institut Dietrich-Bonhoeffer, du nom du célèbre pasteur allemand exécuté dans un camp nazi en 1945, qui n’eut de cesse de prévenir contre le péril hitlérien, sans succès.

Philippe Clanché est journaliste depuis 1992. Il travaille principalement sur les questions religieuses et sociales pour divers titres (Témoignage chrétien, La Vie, Marianne, le Canard enchaîné…). Auteur de l’essai Mariage pour tous, divorce chez les cathos (Plon, 2013), il est membre du collectif de pigistes Extra Muros. Par ailleurs il est secrétaire adjoint de l’association inter-convictionnelle « Les Voix de la paix ».

 

23/03/2023

URGENCE ET RESPONBILITE

TC.GIFUrgence et responsabilités

Publié le

Dans cette affaire de réforme des retraites, la première des responsabilités incombe évidemment à celui qui a décidé de la mettre en route, l’exécutif, et donc à sa tête, Emmanuel Macron. Pourquoi une réforme ? Est-elle nécessaire, impérative, opportune ? Certes, les arguments ont varié, mais il faut reconnaître que nous n’avons pas été pris en traître. Emmanuel Macron l’a annoncée dès sa candidature, voici un an, ce qui d’ailleurs lui a fait immédiatement perdre des points dans les sondages. Lui aussi était prévenu.

La perte de la majorité absolue à l’Assemblée augurait un parcours difficile, qui s’est confirmé. Les syndicats, eux, n’ont pas varié. La CFDT, souvent ouverte à la négociation, avait déjà opposé un refus net à l’âge pivot d’Édouard Philippe lors de la réforme avortée de la retraite à points de l’hiver 2020. Côté gauche de l’assemblée, le choix fut au chahut jusqu’au chaos, mais c’est à droite que les divisions ont surgi, au point de pulvériser le parti LR, d’où le recours au seul juge de paix, l’article 49 alinéa 3… et le sauvetage de justesse du gouvernement d’Élisabeth Borne.

Restent désormais celui qui a voulu la réforme, Emmanuel Macron, et un pays qui n’en peut plus des divisions. S’il y a désormais une urgence absolue, c’est celle de rassembler, de raccommoder.

Comment faire ? Osons une proposition. La loi va aller au bout du processus de contrôle démocratique au Conseil constitutionnel, mais, ensuite, offrons à ce pays un moratoire et une respiration. La mise en œuvre de la loi peut attendre quelques mois. Et parlons enfin du véritable sujet : notre rapport au travail, à nos carrières, à notre formation, initiale et continue, à l’égalité entre les hommes et les femmes, aux travaux pénibles, aux filières en manque de main-d’œuvre, à celles qui vont disparaître. Parlons de reconversion professionnelle, d’entrée progressive en retraite… Le chantier est immense, il nous intéresse tous et toutes. Faisons de vrais états généraux, un vrai débat… Qui sait, cela pourrait peut-être amener à modifier cette loi sans crise ni humiliation.

Et vous verrez, Monsieur le Président, qu’il est plus aisé de parler avec les Français et les Françaises qu’avec des députés braillards, et plus sûr de négocier avec Laurent Berger qu’avec Éric Ciotti. Et ça évitera peut-être qu’à la fin ce soit Marine Le Pen qui gagne !

Christine Pedotti  

Photo : Jeanne Menjoulet (CC BY 2.0)

QU'EST-CE QUE LE RAMADAN ?

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S’il devait identifier une différence entre sa manière de vivre le Ramadan et celle de ses parents, Mohammed parlerait de la nourriture. Au moment de la rupture du jeûne, après le coucher du soleil et la prière de Maghreb, ses parents préparent une table garnie de nombreux plats traditionnels – chorba (1) ou bricks – symbole d’un moment de grande convivialité et de partage vécu en famille pendant ce mois « béni » en islam.

Mais Mohammed, lui, accorde moins d’importance à l’abondance du repas. Le jeune homme de 28 ans voudrait se contenter du minimum pour pouvoir jeûner le lendemain, et préfère éviter de manger trop gras ou trop sucré. « C’est un moment où le corps peut se purifier, et c’est dommage de le gâcher avec une mauvaise alimentation », estime ce sportif. Pour lui, le Ramadan est une sorte d’entraînement spirituel, qui se vit aussi bien dans son corps que dans son âme. Il s’est fixé un objectif : lire entièrement le Coran en arabe. Chaque année, il a le sentiment de sortir de ce temps « purifié », d’être « plus proche de Dieu et de son coran ».

Pendant le Ramadan, qui débute jeudi 23 mars, s’exprime chez les nouvelles générations de musulmans un recentrage sur la dimension spirituelle du jeûne, le souci d’une alimentation plus saine et sobre, ainsi qu’un effort d’organisation optimale pour atteindre ses objectifs spirituels. Cette subtile évolution traduit l’ascension sociale de jeunes générations de musulmans dont les aspirations se mêlent à celles des classes moyennes et supérieures, mais surtout - chez certains - le passage d’un islam culturel à un islam plus spirituel et intériorisé.

« Une expérience spirituelle »

« On observe une sorte d’embourgeoisement d’une partie des populations musulmanes en France, liées à des trajectoires d’ascension sociale, par rapport à la génération de primo-arrivants qui était majoritairement issue de classes populaires », explique Sarah Aïter, doctorante en sociologie politique et spécialiste de l’islam. « La génération suivante, qui a davantage accès à l’éducation et aux études supérieures, adopte les modes de consommation de la société majoritaire », décrit-elle. Ce souci d’une alimentation saine pendant le Ramadan se décline ainsi le reste de l’année par le développement d’une demande de produits halal éthiques, voire bio.

Le rapport à la religion, lui aussi, évolue. « Pour la génération précédente, l’islam représente un héritage culturel qui n’a pas forcément été réinterrogé personnellement et intimement », développe Sarah Aïter. Parmi les plus jeunes, certains vivent encore leur religion sur un mode identitaire, ou se focalisent sur l’observation stricte des rites. « Mais une partie de la nouvelle génération a un souci de spiritualité beaucoup plus fort. Pendant le Ramadan, il ne s’agit pas seulement de jeûner et de faire une belle table, mais de vivre une expérience spirituelle. »

Cette situation se retrouve chez Emira, lycéenne de 17 ans à Strasbourg. Sa mère, tunisienne, jeûne la journée, cuisine deux heures toutes les après-midi pour préparer l’iftar (2), et réveille ses filles avant le lever du soleil pour qu’elles fassent leur prière, mais elle-même ne prie pas. Sa fille, Emira, s’efforce, elle, de faire toutes ses prières à l’heure et se rend à la mosquée le soir après la prière de ichaa, pour effectuer les tarawih, prières nocturnes surérogatoires, autrement dit non obligatoires. « Pour les nouvelles générations de musulmans, je n’hérite pas seulement de l’islam, je le rechoisis, précise Sarah Aïter. Il y a une volonté de redonner un sens aux pratiques. »

« Le mois du contrôle de soi »

Le Ramadan est ainsi vécu comme le mois du changement, celui de l’examen spirituel et de conscience. « Vous avez un mois pour changer vos habitudes », disent souvent les imams dans les mosquées, rapporte Sarah Aïter. Oussama, 23 ans, étudiant à Strasbourg, attend ce mois-là avec impatience. C’est le moment où il tourne la page de l’année précédente et prend de bonnes résolutions. « C’est une renaissance », décrit-il. « Notre corps se débarrasse des impuretés, on essaie de se passer du superflu, de ne penser qu’à Dieu, aux bonnes actions et d’être attentif aux autres. C’est le mois du contrôle de soi », poursuit celui qui prévoit de débrancher ses réseaux sociaux et s’est fixé un programme de lecture du Coran.

De fait, le souci d’organisation est particulièrement présent dans les préparatifs de ce temps très exigeant. Oussama va s’efforcer de concilier les prières, la lecture du Coran, le manque de sommeil dû aux prières nocturnes, avec sa licence de langues et son service civique. Mafory, 15 ans, s’est aussi procuré un « planner » de Ramadan, de ceux qui fleurissent sur les présentoirs des librairies musulmanes, pour cocher toutes les prières qu’elle fait et l’avancement de ses lectures spirituelles. « On observe un recoupement de notions spirituelles et de développement personnel », commente Sarah Aïter, qui note l’attention à « optimiser son temps » et à « se fixer des objectifs ».« C’est un peu comme un challenge, conclut Oussama. Un mois où Dieu va nous tester. »

(1) La chorba est une soupe traditionnelle d’Afrique du Nord. Pendant le Ramadan, elle est servie traditionnellement après la rupture du jeûne.

(2) Repas de rupture du jeûne, après le coucher du soleil.