Jacques Delors ou le christianisme de gauche
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Robert Badinter est mort dans la nuit du 8 au 9 février, à 95 ans. « La vie, nul ne peut la retirer à autrui dans une démocratie », avait affirmé, en 2008 l’ancien garde des sceaux devant une mission sur la fin de vie à l’Assemblée nationale.
C’est une phrase prononcée en 2008 qui est restée ancrée dans la mémoire des opposants à l’euthanasie. Régulièrement, ils la brandissent en rappelant que celui qui l’a prononcée est le ministre ayant aboli la peine de mort en France. « La vie, nul ne peut la retirer à autrui dans une démocratie », a dit Robert Badinter le 16 septembre 2008 à l’Assemblée nationale devant une mission sur la fin de vie, placée notamment sous la responsabilité du député Jean Leonetti. « Ma position fondamentale, bien connue, est simple et catégorique : le droit à la vie est le premier des droits de tout être humain – c’est le fondement contemporain de l’abolition de la peine de mort – et je ne saurais en aucune manière me départir de ce principe. Tout être humain a droit au respect de sa vie, y compris de la part de l’État, surtout en démocratie », avait ajouté l’ancien garde des sceaux.
:Cette mission sur la fin de vie intervenait trois ans après le vote de la loi Leonetti du 22 avril 2005 qui avait notamment interdit l’obstination déraisonnable. L’objectif de la mission de l’Assemblée nationale était de voir s’il convenait d’apporter des compléments à ce texte législatif. Elle avait été mise en place après le suicide en mars 2008 de Chantal Sébire, une enseignante atteinte d’une tumeur incurable au visage, qui avait réclamé une aide active à mourir.
En réponse à une forte émotion de l’opinion, des voix s’étaient fait entendre pour réclamer l’instauration d’une « exception d’euthanasie ». De manière concrète, certains réclamaient qu’un comité puisse réfléchir sur les cas difficiles, à la demande du malade, de son entourage ou du médecin, pour se prononcer sur le caractère licite ou non de la demande d’euthanasie.
C’est dans ce contexte que Robert Badinter, alors sénateur socialiste des Hauts-de-Seine, avait été auditionné. Il avait d’abord souligné que le droit pénal n’a pas uniquement une « fonction répressive » mais aussi « expressive ». À ce titre, « il doit traduire les valeurs d’une société », avait estimé l’ancien président du Conseil constitutionnel, avant d’ajouter que cela faisait soixante ans qu’il entendait parler du débat sur l’euthanasie. « Dans ce débat qui se poursuit depuis si longtemps et qui n’est pas près de s’arrêter, ma position est celle que je viens d’évoquer : fournir à autrui des moyens de se donner la mort, ce n’est pas donner la mort, c’est prêter la main à un suicide. Autre chose est le fait de donner la mort à autrui parce qu’il la réclame et pour ma part, je n’irai jamais dans cette direction », avait martelé Robert Badinter.
L’ancien ministre de la justice s’était opposé à l’instauration d’un comité chargé d’étudier les demandes exceptionnelles d’euthanasie. « Je ne concevrais pas qu’un comité puisse donner une autorisation de tuer (…). Je ne concevrais pas que, dans notre pays, dans notre démocratie, on délègue cette décision à des personnes qui ne sont pas médecins ou soignants, qu’on demande à des tiers d’apprécier et de donner une autorisation de procéder à une injection létale ou à un autre processus quel qu’il soit d’euthanasie », avait affirmé Robert Badinter. « Si on légalise l’exception d’euthanasie, vous aurez des zones d’ombre. Au sein d’une famille, certains diront : “Non, grand-mère ne voulait pas mourir !”, et d’autres : “Si, elle m’a dit qu’elle voulait mourir !” Il m’est arrivé de connaître de telles situations et d’entendre de tels propos. »
Tout en disant son refus de l’acharnement thérapeutique, Robert Badinter avait exprimé son soutien au développement des soins palliatifs et au respect des volontés du malade dûment informé. « Je ne défends pas du tout une vision stoïcienne ou extrêmement religieuse, selon laquelle la souffrance fait partie de la condition humaine (…) ! Tel n’est pas du tout mon état d’esprit, avait-il assuré. En revanche, je soutiendrai toujours que la vie d’autrui n’est à la disposition de personne. Dans le cadre de la fonction médicale, cela s’inscrit d’une façon différente. Et je rappelle que chacun est libre, dans la mesure où il a la capacité de choisir, de décider de sa fin et de se suicider. »
Migrations, hospitalité et espace commun
Les migrations sont un des phénomènes les plus anciens qui soient. Elles sont liées aux conflits de pouvoir, à la violence, aux conditions climatiques, à l’alimentation, à l’espérance d’une vie meilleure. La mondialisation accélère tant de choses, et les mouvements migratoires n’y échappent pas. Structurée par l’échange économique, la société occidentale veut les filtrer sur ce seul registre, négligeant d’autres formes d’échanges comme la culture, la santé, la connaissance ou les pratiques environnementales plus respectueuses et moins extractives. Installée sur un mode de vie confortable et énergivore, elle a souvent la mémoire courte oubliant qu’elle tient son aisance de racines plus lointaines comme la traite négrière, l’expansion coloniale, l’appel à de la main-d’œuvre bon marché pour ses usines, pour des emplois aux conditions de travail pénibles dont les occidentaux ne veulent plus.
Toute forme d’émigration, volontaire ou contrainte, provoque des séparations, des exodes et des déchirements. En pratiquant l’hospitalité, ce n’est pas la misère du monde, qui est accueillie mais des hommes et des femmes qui ont quitté leur terre familière et pris le chemin de l’exil pour de multiples raisons dont nous ne pouvons nous dédouaner si nous avons un minimum conscience de l’origine de nos richesses. Ce parti pris nous oblige à considérer la possibilité d’établir un espace commun juste. Un espace commun qui rend possible la dignité de tous, avec des droits et des devoirs semblables, sans lesquels aucun apaisement social ne sera possible. Avec le recul, observons que notre société est le fruit de métissages successifs, souvent douloureux, que le temps a apaisé après deux ou trois générations. C’est une tragique erreur de penser une loi immigration de plus sur le registre du rempart et de la barricade hostile. Puisque la République française affiche fièrement la fraternité sur le fronton de ses mairies, quel espace commun durable pourra s’établir avec celles et ceux qui nous demandent l’hospitalité ?
Chrétiens, engagés avec la Mission de France, nous n’avons jamais considéré que la religion nous mettait à part des inquiétudes et des défis contemporains. Au contraire, nombreux sommes-nous à être investis dans l’espace commun de la citoyenneté, de la fraternité avec quiconque, que ce soit avec des personnes migrantes ou en difficultés sociales et familiales. Certes, les fondamentalismes religieux sont un grave problème que nous devons mieux appréhender et mieux combattre. Mais nous ne pouvons nous résoudre à ce que des lois soient votées sur la stigmatisation de l’étranger, attisée par la peur et la suspicion. Immenses sont les drames dans leurs vies, et pourtant, ils ne cessent de croire possible un avenir plus juste, voulant contribuer à la société dans laquelle ils prennent part. Lors de son voyage à Marseille, le Pape François nous rappelait que « trop de personnes fuyant les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales trouvent dans les flots de la Méditerranée, [dans le froid des montagnes] le rejet définitif d’un avenir meilleur ». Dans nos sociétés qui se replient, celles et ceux qui affrontent des risques démesurés, se voient refuser les droits de toute personne résidant en France, relégués au statut de citoyen de seconde zone. Ces hommes, ces femmes et ces enfants, souvent stigmatisés, le deviennent encore davantage suite au vote de la loi immigration. Aujourd’hui, quelques-uns sont reconnus du fait de leur apport réel ou potentiel à la richesse nationale, les autres sont criminalisés.
La spiritualité nous appelle à un regard sur la vie qui dépasse les frontières nées des circonstances historiques, des conditions sociales ou des traditions culturelles et religieuses. Porteurs d’un regard spirituel, nous considérons que tout homme, toute femme ont une dignité qui dépasse leur situation économique et professionnelle, leur âge ou leur nationalité. Et pour nous chrétiens, ils sont des frères et sœurs aimés de Dieu.
La présence des personnes migrantes doit nous aider à redire les fondamentaux de la société que nous voulons. Peut-on se résoudre à la clandestinité d’hommes et de femmes qui travaillent et n’auraient pas accès aux soins, à la nourriture, au logement et à l’instruction ? Peut-on penser qu’une société si attachée à l’égalité fasse le tri entre ses membres, sans leur donner les moyens de contribuer positivement à l’espace commun national et européen.
Nous croyons de toutes nos forces que l’hospitalité est préférable à l’hostilité.
Nous croyons de toutes nos forces que des lois préservant la dignité de chacun vivant sur notre sol contribuent à vivre ensemble plus pacifiquement.
Nous croyons de toutes nos forces qu’un espace commun plus juste et plus fraternel sera plus fécond dès maintenant et pour les générations futures.
au nom de la Mission de France
Hervé Giraud, évêque-prélat
Henri Védrine, Vicaire général
Anne Soncarrieu, Déléguée générale
GROUPE D'AMITIE ISLAMO-CHRETIENNE
Croyants chrétiens et musulmans pour contribuer au développement d'une meilleure connaissance mutuelle et promouvoir les valeurs éthiques et spirituelles communes à l'islam et au christianisme.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Journée internationale de la fraternité humaine
Présentation du baromètre de la fraternité
Lors de son assemblée générale de décembre 2020, l’ONU a décidé d’instaurer une Journée internationale de la fraternité humaine, célébrée chaque année le 4 février. Avec une ambition forte : « Encourager les activités destinées à promouvoir le dialogue entre les religions et les cultures de manière à renforcer la paix et la stabilité sociale, le respect de la diversité et le respect mutuel et à créer […] un climat propice à la paix et à la compréhension mutuelle ».
L’édition 2022 du baromètre de la fraternité, publié en sortie de crise sanitaire, confirmait une dégradation générale du ressenti des Français vis-à-vis de leurs pays, avec seulement 54% des Français d’entre eux qui considéraient la France comme un pays de fraternité, 43% comme un pays d’égalité et 59% comme un pays respectueux des différences.
Quid aujourd’hui ? Dans un contexte particulièrement tendu, tant au niveau international, notamment au Proche-Orient, que dans notre pays, avec, notamment, le vote de la loi « Asile et immigration », l’invisibilisation des plus précaires accentuée pour les Jeux Olympiques, la fraternité est plus que jamais mise à l’épreuve.
Des acteurs* associatifs, représentants des cultes ou responsables d’ONG et d’institutions, confessionnelles ou non, engagées dans l’action solidaire et éducative, soucieuses de bâtir ensemble un monde fraternel et durable ont souhaité répondre à cette résolution de l’ONU en célébrant collectivement cette journée internationale de la fraternité humaine le dimanche 4 février 2024.
Pour eux, « l’engagement pour la fraternité doit être l’affaire de toutes et tous. Il concerne chaque citoyen de notre pays, quel que soit son âge, son origine, sa culture, son milieu social, sa religion ou ses convictions philosophiques. » C’est pourquoi ils souhaitent que leur appel rejoigne les plus exclus et les plus fragiles. Qu’il rejoigne aussi les jeunes à travers les écoles, les collèges, les lycées, les centres sociaux et tous les mouvements d’éducation populaire.
Ils entendent ainsi s’associer à toutes les initiatives (marches, colloques, fêtes, rencontres, célébrations…)
qui auront lieu à travers le monde pour célébrer cette journée et sensibiliser le plus grand nombre à l’urgence de la fraternité.
À cette occasion sera publiée la 6ème édition du Baromètre de la fraternité, piloté par le Labo de la fraternité en lien avec l’IFOP. Il sera cette année focalisé sur la mise en lumière de nouveaux leviers de fraternité.
Pour vous présenter les initiatives du collectif et pour célébrer le 4 février à la lumière des résultats du Baromètre de la fraternité 2024, nous vous invitons à une conférence de presse, suivie d’un déjeuner
Mercredi 31 janvier 2024 à 12h
à la Maison de la Conversation - 12 Rue Maurice Grimaud, 75018 Paris
Contact presse pour le Baromètre de la fraternité 2024 :
Sofiene Harabi 06 38 03 20 60
Eloi Deschamps 07 70 56 40 50
Laure Celier 06 66 02 51 34
Contacts presse pour le collectif du 4 février « Pour que la fraternité soit l’affaire de toutes et tous » :
Agnès Willaume - 06 87 84 79 61
Laurent Grzybowski - 06 83 04 81 31
Site Appel 4 février : fraternitéhumaine4fevrier.fr
Site Labo de la Fraternité : www.labodelafraternité.fr
Mél : fraternitehumaine4fevrier@gmail.com
* Liste des contributeurs à la 6eme édition du baromètre et/ou des signataires de l’appel « pour que la fraternité soit l’affaire de toutes et tous » - cette liste est susceptible d’évoluer d’ici le 31/01.
Action Catholique des Enfants (ACE)
Activ’Action
Agir pour la fraternité - paris 15
Amitié Judéo Musulmane de France- Paris
Bleu Blanc Zèbre
CCFD – Terre Solidaire
Chrétiens de la méditerranée
Citizen Corps
Coexister
Conférence mondiale des Religions pour la paix - France
Coordination Interreligieuse et Interconvictionnelle du Grand Paris
Démocratie et Spiritualité
Droits devant !!
Ensemble avec Marie
Entourage
Entraide Asnières Bois-Colombes
Fabrique Spinoza
France Fraternités
Fraternité d'Abraham
Fraternité séculière Charles de Foucauld
Groupe d’Amitié Islamo Chrétienne
Institut de Science et de Théologie des Religions – ISTR Paris
Kawaa
La Fabrique du Nous
La Maison de la Conversation
La Vie Nouvelle
Les petites Cantines
Observatoire Pharos
Œuvre d'Orient
Pacte civique
Pax Christi
Saint merry
Scouts et Guides de France
Secours Catholique - Caritas France
Secrétariat général de l'enseignement catholique
Service national des relations avec les musulmans (Conférence des évêques de France)
Social Bar
Société Saint Vincent de Paul
Yes We Camp
GAUVAIN SERS est né le 30 octobre 1989 à Limoges. Cest un auteur-compositeur-interprète français
Depuis trois mois maintenant, une guerre de haute intensité est en cours entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et, de façon plus mesurée, entre Israël et le Hezbollah libanais. Ce déchaînement de violence autour d’une terre que les trois grands monothéismes qualifient de « sainte » nous horrifie.
Au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, nous écrivions que ses exactions, dans leur abjection, visaient au déchaînement de la haine. Cette lecture s’est hélas révélée parfaitement exacte. De part et d’autre, la haine semble inextinguible. Et ce sont les populations civiles, et tout particulièrement les femmes et les enfants de Gaza, qui en payent le prix exorbitant. Le paradoxe effroyable est que le nombre de ces morts, de ces blessés, de ces disparus et l’intensité des destructions n’émeuvent ni le gouvernement israélien, ni le Hamas. Tous ces pauvres gens sont comptés pour rien au regard d’autres calculs.
Le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou cherche à se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, à repousser autant qu’il le peut le moment où les commissions d’enquête établiront sa responsabilité dans la catastrophe du 7 octobre – alertes de sécurité ignorées, surveillance de Gaza négligée – et, pour Netanyahou lui-même, la menace de lourdes poursuites judiciaire pour corruption. Le Hamas, quant à lui, poursuit sa folle course idéologique, celle d’un islamisme armé et violent déversant sa haine sur Israël, dont il dénie l’existence, et les Juifs.
Dans ce maelström de rage et de malfaisance, est-il possible de prendre parti ? Oui, celui des victimes, de toutes, celles du 7 octobre, les otages et les habitants de Gaza. Mais la complexité est qu’elles le sont du fait des deux protagonistes. Pouvons-nous prendre parti entre les deux belligérants ? Oui, car Israël prétend être une démocratie et un État de droit. En conséquence, nous pouvons exiger qu’il se comporte comme tel et ne s’adonne pas à la barbarie. En Israël, avant le 7 octobre, des centaines de milliers de personnes manifestaient librement contre le pouvoir en place et, aujourd’hui, moins de 15 % de la population soutient Netanyahou. L’espoir est là, dans le ressort de la liberté et de la démocratie, qui n’est pas brisé et qui, prions pour cela, redonnera droit de cité à la raison.
Christine Pedotti
Photo Palestinian News & Information Agency (Wafa) in contract with APAimages, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
L'article de Jean-Baptiste Désert :
"Choses vues (ou entendues) 2" a suscité ce commentaire sous forme de poème de deux de nos internautes Joëlle et François Nuguès que nous vous invitons à découvrir comme un fioretto
G et S
Gaza,
L’impérialisme anglais a dit
« Il faut un état pour les juifs »
On a alors assisté à des décennies d’abus humains
Par un nouveau peuple importé sur cette terre là
On chasse, on exproprie sans compensation
On stocke dans des camps infernaux
On affame, on prive de tout
Pain, eau, électricité, services publics
« Foutez le camps, cette terre nous vient de Dieu »
Hitler a dit « plus de juif »
Le monde a toléré Hitler qui a fait ce qu’il voulait
Israël a accueilli des millions d’immigrés dits juifs
« Nous réintégrons la terre confiée par YHWH »
L’Onu n’a jamais rien voulu faire, bla, bla, bla,
Les juifs avaient tant souffert et les palestiniens, pfutt
Silences coupables de tout le monde
Et on continue à aller visiter « la terre sainte »
Non, pas de majuscule, un peu de pudeur
Il est beau le résultat
Égorgements, bombardements, enlèvements,
Privation d’eau, de nourriture et de soins
En crise aujourd’hui mais ça dure depuis si longtemps
Mort tu as ta victoire !
Nous pleurons sur un Dieu sourdingue, inactif
Devrait-il couvrir les montagnes de manque d’amour
Par des miracles incompréhensibles
« Ça va, continuez, je vous pardonne tout, tout, tout !
Venez les bénis de mon Père »
Lui qui dit que l’amour suffit
Mais l’amour n’est ni anarchie ni lâcheté
Je suis certainement complètement insensé
Mais je crois que Dieu est affamé,
Blessé sous les bombardements
Torturé dans les tunnels
Comme chacun, chacune
Alors, stop à nos convenances, nos envies,
Nos inconsciences économiques et environnementales
Nos bidouillages politiques
Osons aller aimer, dans tous les sens
Cessons de demander à Dieu de faire notre boulot
Face au droit et à la justice faisons notre travail
Osons aimer honnêtement, complètement
Je crois que nous y retrouverons Dieu,
Jésus… s’il te plaît éclaire nos consciences…
Noëlle et François Nuguès
PÔLE JEUNE
Que cherches-tu ?
Du 27 au 28 janvier 2024
"Te ressourcer, nourrir ta vie spirituelle, pour faire grandir la paix"
Deux jours au Carmel de la Paix pour prendre le temps de partager tes questionnements avec d’autres et faire une pause dans ton quotidien aux côtés des soeurs du Carmel et de prêtres de la Mission de France.
Un fil rouge :
"Heureux les artisans de paix"
Comment engager sa vie pour
construire la paix ?
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Au programme ?
- Des carrefours pour faire connaissance et partager ses questions avec d’autres
- Des temps de témoignages et d’échanges avec les intervenants du week-end
- Des temps de prière, de silence et de célébration
- Des temps de travail avec les soeurs du Carmel
Lieu : Carmel de la Paix, Mazille (71)
Contact : brunoregis@missiondefrance.fr
07 63 95 25 50
Jacques Delors s’est éteint à l’âge de 98 ans. Cet homme politique français et européen a incarné pour toute une génération le meilleur du christianisme de gauche.
L’Europe, la gauche, la famille. Un triptyque qui pourrait définir la vie de Jacques Delors, qui vient de s’éteindre à 98 ans dans son appartement parisien. Et pour couronner ce triptyque, la foi, qui l’habitait depuis son enfance et ne l’a jamais quitté, fil rouge de toute sa carrière politique. Pour beaucoup, cet homme a incarné une certaine manière de faire de la politique : sans concession, indifférent aux ors du pouvoir, mais avec une vision du long terme et de ce que l’on appelle, dans la doctrine sociale de l’Église, le bien commun.
Scrupuleux, il l’était parfois à l’excès, préférant la clarté à l’ombre, n’hésitant pas à dire la vérité, quitte à froisser, courageux, mais réservé. Jacques Delors, né avant la Seconde Guerre mondiale, est de cette génération de chrétiens qui a milité ardemment pour la construction européenne, dans l’objectif de bâtir la paix et de dépasser les conflits qui ont déchiré si longtemps le Vieux Continent. Là encore, cela correspondait à ses convictions chrétiennes. Une foi sur laquelle il est toujours resté discret, préférant mettre ses convictions en pratique plutôt que de les proclamer à la face du monde. Jacques Delors fait partie de toute une génération qui, à partir de l’action catholique d’une part, du militantisme syndical de l’autre, a donné au christianisme de gauche ses lettres de noblesse.
MEILLEURS VOEUX !
Publié le
Le mot est à la mode. Il ne fait pas référence à un trouble du sommeil mais à un manque de lucidité politique et reprend le titre de l’ouvrage de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Grande Guerre, paru voilà dix ans. Le somnambule (sleepwalker) marche dans son sommeil. Il est capable de faire des parcours et des gestes de la vie quotidienne sans en avoir la moindre conscience ; il dort. L’accusation de somnambulisme porte tantôt sur notre aveuglement face à la crise climatique, plus souvent sur le risque d’une déflagration mondiale dont la guerre en Ukraine serait le premier acte. Cette dangereuse marche sans conscience désigne aussi la torpeur des démocraties face au péril des autoritarismes qui les menacent en interne, Trump aux États-Unis, Rassemblement national en France pour ne prendre que deux exemples.
Les deux épisodes, quasiment jumeaux, de refus de financement du conflit ukrainien par un Congrès américain entravé par les Républicains ou au sommet européen sous la pression du Hongrois Viktor Orbán en sont l’inquiétante illustration. Il arrive aussi que les accusations se croisent. En France, la droite dure accuse de somnambulisme ceux qui, prétend-elle, laissent l’identité française se dissoudre face à l’afflux d’étrangers, la gauche retourne l’accusation envers ceux qui croient pouvoir refermer le monde et vivre dans l’entre-soi et l’autrefois.
Les métaphores autour du sommeil font florès. On traite certains de rêveurs – parfois doux. Une partie de la jeunesse se revendique « woke », éveillée. Et chacun veut éviter que l’avenir soit un cauchemar.
Noël nous parle aussi de veille. Dans l’Évangile de Luc, des bergers qui veillent dans les champs sont appelés à reconnaître le Sauveur promis à l’humanité. Dans celui de Matthieu, des sages étrangers qui surveillent le ciel voient se lever l’étoile d’un nouveau souverain et s’engagent dans un long périple pour le saluer. Et ce qu’ils trouvent n’est pas un rêve, juste un enfant au sein de sa mère, une vie minuscule porteuse de l’Espérance en majuscule.
Ainsi est la réalité, âpre et rude comme la paille de l’étable. Les chrétiens ne sont pas plus rêveurs que somnambules. Depuis plus de deux mille ans, ils tentent de vivre les yeux ouverts aux côtés d’un Dieu qui n’est pas dans les étoiles mais dans le frémissement de la chair.
Christine Pedotti