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21/12/2023

IMMIGRATION : "J'AI VOTE EMMANUEL MACRON POUR QUE CETTE LOI NE VOIE JAMAIS LE JOUR"

Darko Adamovic Avocat au barreau de Paris

Darko Adamovic, avocat au barreau de Paris, revient sur la loi immigration votée ce 19 décembre. Lui-même Français d’adoption, il raconte sa déception que pareille loi soit défendue par un président pour lequel il a voté justement pour éviter que de telles mesures soient instaurées en France.

Immigration : « J’ai voté Emmanuel Macron pour que cette loi ne voie jamais le jour »

Avec la loi dite « immigration », notre magnifique pays, la France, porteur de valeurs universelles et d’une ouverture sur le monde qui font sa grandeur, semble rejoindre le camp des pays conservateurs, au noyau dur anglo-saxon. Le texte voté le 19 décembre au soir avec l’aide des voix de la droite de l’extrême droite vient sanctionner des personnes déjà vulnérables et qui aident notre système économique et contribuent au rayonnement mondial de la France.

Une punition collective en somme, basée sur la promotion d’une peur irrationnelle et d’informations brutes, fausses ou non, jamais analysées et jamais expliquées. Le résultat du manque de courage, d’idées et de talent de ceux qui nous représentent face aux extrémistes plus tellement en embuscade.

https://www.la-croix.com/a-vif/immigration-j-ai-vote-emmanuel-macron-pour-que-cette-loi-ne-voie-jamais-le-jour-20231221

https://www.la-croix.com/france/loi-immigration-un-bouclier-qui-nous-manquait-selon-macron-20231220

À découvrir :  Projet de loi immigration : l’exécutif nie la crise de la majorité

09/12/2023

NOTRE DAME DE PARIS- LE PAPE VIENDRA T-il lors de sa reouverture ?

Emmanuel Macron a visité le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 8 décembre 2023, exactement un an avant la réouverture prévue pour le 8 décembre 2024. Il a assuré que les délais seraient respectés malgré les défis.

Voici les principales annonces :

1. Réouverture prévue pour le 8 décembre 2024 : Le président de la République a confirmé que la réouverture au culte et au public est prévue dans un an, le 8 décembre 2024, symbolisant l’espoir et la capacité de la France à reconstruire.

2. Concours de vitraux contemporains : En réponse à la demande de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un concours pour la création de six vitraux contemporains destinés aux chapelles latérales sud de la nef de Notre-Dame. Cela permettra aux artistes contemporains de contribuer à l’embellissement de la cathédrale.

3. Musée de l’œuvre de Notre-Dame de Paris : Les anciens vitraux et le coq qui est tombé lors de l’incendie de 2019, datant de Viollet-le-Duc, seront exposés dans un musée qui verra le jour dans les locaux de l’Hôtel-Dieu. Ce musée sera à la fois un musée d’histoire, un musée d’art et un lieu pour décrire le chantier permanent de Notre-Dame de Paris.

4. Invitation au pape François : Emmanuel Macron a exprimé son souhait d’inviter le pape François à assister à la réouverture de Notre-Dame de Paris en 2024. Cependant, la réponse du pape reste à être confirmée.

Lors de prises de vues exceptionnelles réalisées à l’aide d’un drone, Le président Macron fait le point sur le chantier de Notre Dame.

 

06/12/2023

DEMASCULINISER LA THEOLOGIE ? MAIS LES FEMMES SONT LA !

La Croix logo 06/12/2023

Démasculiniser la théologie ? Mais les femmes sont là !

Isabelle de Gaulmyn, 

Le néologisme n’est guère élégant : « Démasculiniser », en italien demaschilizzare. Recevant la commission théologique internationale, le pape François a compté tout haut le nombre de femmes, cinq seulement sur les trente membres. Il a donc estimé qu’il était temps de « démasculiniser » la théologie et s’est ensuite lancé dans une improvisation sur les apports des femmes théologiennes, confiant que lui-même avait beaucoup appris d’une théologienne.

Pas assez de femmes théologiennes ? Pourtant, des femmes théologiennes, l’Église, du moins en Occident, n’en est nullement dépourvue. Le problème n’est pas tant qu’il n’y a pas de femmes théologiennes mais que l’institution ne leur laisse que peu de place. Justement, cette semaine où le pape demande que l’on « démasculanise »la théologie, une théologienne française, femme et religieuse, a quitté ce monde, après une trop longue maladie. Régine du Charlat, sœur auxiliatrice. Elle n’était pas seulement, comme me l’a écrit un confrère « une grande dame », mais une belle théologienne. Comme beaucoup de religieuses, que l’institution a trop longtemps ignorées. Régine du Charlat a enseigné à l’Institut catholique de Paris, à une époque où les femmes n’étaient pas si nombreuses. Elle restait discrète. Peut-être ne la mettait-on pas en valeur. Aujourd’hui, quelques religieuses, Véronique Margron, dominicaine, ou Nathalie Becquart, xavière, parviennent à briser le plafond de verre de la reconnaissance. Et encore, est-ce parce qu’elles ont choisi des domaines (les abus pour l’une, le synode pour l’autre) ou peu de théologiens hommes s’aventurent encore.

Régine du Charlat, qui fait partie de la génération précédente, est restée dans l‘ombre. Pourtant, elle-même entretenait des relations avec moult célébrités de l’Église, théologiens, prêtres, évêques, qu’elle invitait souvent à sa table, bien connue pour sa cuisine comme pour le niveau de la réflexion. Est-ce parce qu’elle était une femme ? Elle avait de la théologie une perception non pas doctorale, ou descendante, mais conversationnelle. La théologie, chez elle, n’était pas seulement un savoir, mais un art de vivre, plein de fraternité (sororité ?) et d’hospitalité. L’autrice de ces lignes, qui en a tant profité, sait ce qu’elle lui doit.

En revanche, contrairement aux théologiens, ces religieuses n’attendaient guère de reconnaissance de l’Église. Ne pouvant ni être prêtre, ni évêque, ni cardinal, elles ne nourrissaient aucune ambition en la matière, d’où une grande liberté intérieure. Et une lucidité sur l’Église, avec ses dysfonctionnements et ses faiblesses. Je me souviens d’un texte, publié par Régine du Charlat, en novembre 2004, qui trouve toute sa résonance aujourd’hui. Constatant la crise de la pratique religieuse, elle notait qu’il ne fallait peut-être pas chercher à tout garder, mais qu’il pouvait «nous être demandé de consentir à perdre ce qui pourtant était bon, pour nous ouvrir à ce que nous ne savons pas mais qui pourra être dit le meilleur si cela surgit de la nouveauté de l’Évangile »«Et si c’était la condition pour que nous acceptions d’entendre l’Évangile – seul véritable fondement – à frais nouveaux ?» Il y a vingt ans, ce texte avait, pour certains, l’allure d’une sonnerie de défaite, un appel à tout lâcher. Aujourd’hui, dans une institution profondément en crise, on voit bien que ce n’était que la seule attitude spirituelle possible. Celle, comme le dit Paul dans une phrase que Régine du Charlat affectionnait, de s’offrir «à Dieu comme des vivants déjà revenus de la mort » (Romains 6, 13). De faire ce passage par la mort, pour, écrivait-elle, « être capables d’accueillir ce que Dieu qui œuvre sans cesse veut, et donc peut, faire surgir de neuf dans notre monde ».

05/12/2023

LE SYNODE VU PAR CHRISTOPH THEOBALD

   Le Synode vu par Christoph Theobald

Espaces de liberté, de foi et de réflexion chrétiennes

Christoph Theobald, théologien jésuite, a partagé le 27 novembre dernier son expérience en tant qu’expert participant à la récente rencontre synodale à Rome, qui vient de donner lieu à un document de synthèse, au cours d’une soirée coorganisée par la...

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02/12/2023

LE DISCOURS DU PAPE FRANCOIS LU A LA COP28 DE DUBAÏ

Le cardinal Parolin lit le discours du Pape François à Dubaï, le 2 décembre. Le cardinal PAROLIN lit le discours du Pape FRANCOIS à DUBAÏ le 2décembre 2023? 

Le discours du Pape François lu à la COP28 de Dubaï

DISCOURS DU SAINT-PÈRE à la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28)

Monsieur le Président,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

Illustres Chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Je ne peux malheureusement pas être présent parmi vous comme je l’aurais voulu, mais je suis avec vous parce que l’heure est grave. Je suis avec vous parce que, aujourd’hui plus que jamais, l’avenir de tous dépend du présent que nous choisissons. Je suis avec vous parce que la dévastation de la création est une offense à Dieu, un péché non seulement personnel mais aussi structurel qui se répercute sur l’être humain, en particulier sur les plus faibles, un grave danger qui pèse sur chacun et risque de déclencher un conflit entre les générations. Je suis avec vous parce que le changement climatique est « un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine » (Exhort. ap. Laudate Deum, n. 3). Je suis avec vous pour poser la question à laquelle nous sommes appelés à répondre à présent : œuvrons-nous pour une culture de la vie ou bien de la mort ? Je vous le demande de manière pressante : choisissons la vie, choisissons l’avenir ! Écoutons le gémissement de la terre, prêtons attention au cri des pauvres, tendons l’oreille aux espérances des jeunes et aux rêves des enfants ! Nous avons une grande responsabilité : faire en sorte que leur avenir ne soit pas refusé.

Il est avéré que les changements climatiques en cours résultent du réchauffement de la planète, causé principalement par l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, provoquée elle-même par l’activité humaine qui est devenue insoutenable pour l’écosystème au cours des dernières décennies. La volonté de produire et de posséder s’est transformée en obsession et a conduit à une avidité sans limite qui a fait de l’environnement l’objet d’une exploitation effrénée. Le climat devenu fou sonne comme une alarme pour stopper ce délire de toute-puissance. Reconnaissons de nouveau avec humilité et courage notre limite comme unique voie pour vivre en plénitude.

Qu’est-ce qui fait obstacle à ce chemin ? Les divisions qui existent entre nous. Mais un monde entièrement connecté, comme celui d’aujourd'hui, ne peut pas être déconnecté de ceux qui le gouvernent, avec des négociations internationales qui « ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun général » (Lett. enc. Laudato sì', n. 169). Nous assistons à des positions rigides, voire inflexibles, qui tendent à protéger des revenus de particuliers et ceux de leurs entreprises, en se justifiant parfois sur la base de ce que d’autres ont fait dans le passé, avec des renvois périodiques de responsabilité. Mais le devoir auquel nous sommes appelés aujourd’hui ne concerne pas le passé, mais l’avenir ; un avenir qui, qu’on le veuille ou non, sera à tous ou ne sera pas.

Les tentatives de faire retomber la responsabilité sur les nombreux pauvres et sur le nombre de naissances sont particulièrement frappantes. Ce sont des tabous auxquels il faut absolument mettre fin. Ce n’est pas la faute des pauvres puisque près de la moitié du monde la plus pauvre n’est responsable que de 10 % à peine des émissions polluantes, alors que l’écart entre les quelques riches et les nombreux démunis n’a jamais été aussi abyssal. Ces derniers sont en fait les victimes de ce qui se passe : pensons aux populations autochtones, à la déforestation, au drame de la faim, à l’insécurité en eau et alimentaire, aux flux migratoires induits. Les naissances ne sont pas un problème, mais une ressource : elles ne sont pas contre la vie, mais pour la vie, alors que certains modèles idéologiques et utilitaristes, imposés avec des gants de velours aux familles et aux populations, représentent de véritables colonisations. Il ne faut pas pénaliser le développement de nombre pays, déjà chargés de lourdes dettes économiques, mais considérer l’impact de quelques nations, responsables d’une dette écologique inquiétante envers tant d’autres (cf. ibid., nn. 51-52). Il conviendrait de trouver les moyens appropriés pour supprimer les dettes financières qui pèsent sur divers peuples, à la lumière également de la dette écologique qui leur est due.

Mesdames et Messieurs, je me permets de m’adresser à vous, au nom de la maison commune que nous habitons, comme à des frères et sœurs, pour nous poser la question suivante : quelle est la porte de sortie ? Celle que vous emprunter ces jours-ci : la voie qui consiste à être ensemble, le multilatéralisme. En effet, « le monde devient tellement multipolaire, et en même temps tellement complexe, qu’un cadre différent pour une coopération efficace est nécessaire. Il ne suffit pas de penser aux rapports de force […]. Il s’agit d’établir des règles globales et efficaces » (Laudate Deum, n. 42). Il est préoccupant, en ce sens, que le réchauffement de la planète s’accompagne d’un refroidissement général du multilatéralisme, d’une défiance croissante à l’égard de la Communauté internationale, d’une perte de la « conscience commune d’être [...] une famille de nations » (S. Jean-Paul II, Discours à la 50ème Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, New York, 5 octobre 1995, 14). Il est essentiel de rétablir la confiance, fondement du multilatéralisme.

Cela vaut tant pour la protection de la création que pour la paix : ce sont les questions les plus urgentes et elles sont liées. Combien d’énergie l’humanité gaspille-t-elle dans les si nombreuses guerres en cours, comme en Israël et en Palestine, en Ukraine et en beaucoup d’autres régions du monde : des conflits qui ne résoudront pas les problèmes mais les accroîtront ! Combien de ressources sont-elles gaspillées en armements, qui détruisent des vies et ruinent la maison commune ! Je renouvelle une proposition : « Avec les ressources financières consacrées aux armes ainsi qu’à d’autres dépenses militaires, créons un Fonds mondial, en vue d’éradiquer une bonne fois pour toutes la faim » (Lett. enc. Fratelli tutti, n. 262 ; cf. saint Paul VI, Lett. Enc. Populorum Progressio, n. 51) et mettre en œuvre des activités qui favorisent le développement durable des pays les plus pauvres, en luttant contre le changement climatique.

Il appartient à cette génération de prêter l’oreille aux peuples, aux jeunes et aux enfants pour jeter les bases d’un nouveau multilatéralisme. Pourquoi ne pas commencer par la maison commune ? Les changements climatiques mettent en évidence la nécessité d’un changement politique. Sortons des ornières des particularismes et des nationalismes, ce sont des modèles du passé. Adoptons une vision alternative et commune : elle permettra une conversion écologique, car « il n'y a pas de changement durable sans changement culturel » (Laudate Deum, n. 70). J’assure en cela l’engagement et le soutien de l’Église catholique, active en particulier dans l’éducation et la sensibilisation à la participation commune, ainsi que dans la promotion des styles de vie, car la responsabilité est celle de tous, et celle de chacun est fondamentale.

Sœurs et frères, un changement de rythme qui ne soit pas une modification partielle de cap, mais une nouvelle façon de procéder ensemble, est essentiel. Si sur le chemin de la lutte contre le changement climatique, ouvert à Rio de Janeiro en 1992, l’Accord de Paris a marqué « un nouveau départ » (ibid., n. 47), il faut maintenant relancer la marche. Il est nécessaire de donner un signe d’espoir concret. Que cette COP soit un tournant : qu’elle manifeste une volonté politique claire et tangible, conduisant à une accélération décisive de la transition écologique, à travers des formes qui aient trois caractéristiques : qu’elles soient « efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » (ibid., n. 59). Qu’elles soient mises en œuvre dans quatre domaines : l’efficacité énergétique, les sources renouvelables, l’élimination des combustibles fossiles et l’éducation à des modes de vie moins dépendants de ces derniers.

S’il vous plaît : allons de l’avant, ne revenons pas en arrière. Il est bien connu que divers accords et engagements pris « n’ont été que peu mis en œuvre parce qu’aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement, n’avait été établi » (Laudato si', n. 167). Il s’agit ici de ne plus reporter mais de mettre en œuvre, et de ne pas seulement souhaiter, le bien de vos enfants, de vos citoyens, de vos pays, de notre monde. Soyez les artisans d’une politique qui donne des réponses concrètes et cohérentes, en démontrant la noblesse du rôle que vous jouez, la dignité du service que vous accomplissez. Car c’est à cela que sert le pouvoir, à servir. Il ne sert à rien de préserver aujourd’hui une autorité dont on se souviendra demain que pour son incapacité à intervenir quand cela était urgent et nécessaire (cf. ibid., n. 57). L’histoire vous en sera reconnaissante. De même que les sociétés dans lesquelles vous vivez, au sein desquelles règne une division néfaste entre “supporters” : entre les catastrophistes et les indifférents, entre les écologistes radicaux et les négationnistes du climat... Il ne sert à rien d’entrer dans des factions ; dans ce cas, comme pour la cause de la paix, cela ne mène à aucune solution. C’est la bonne politique qui est la solution : si le sommet donne un exemple concret de cohésion, la base en profitera, là où de très nombreuses personnes, en particulier des jeunes, s’impliquent déjà dans la promotion du soin de la maison commune.

Que 2024 marque un tournant. J’aimerais qu’un événement survenu en 1224, soit de bon augure. Cette année-là, François d’Assise composa le Cantique des créatures. Il le fit après une nuit passée dans la douleur physique, devenu complètement aveugle. Après cette nuit de lutte, porté dans son âme par une expérience spirituelle, il voulut louer le Très-Haut pour ces créatures qu’il ne pouvait plus voir, mais qu’il sentait être ses frères et sœurs, parce que provenant d’un même Père et partagées avec les autres hommes et femmes. Un sentiment inspiré de fraternité le conduisit à transformer la douleur en louange et la peine en engagement. Peu après, il ajouta un verset dans lequel il louait Dieu pour ceux qui pardonnent, et il le fit pour régler – avec succès ! - une querelle scandaleuse entre l’Autorité du lieu et l’évêque. Moi aussi je porte le nom de François, avec un ton vibrant d’une prière, je voudrais vous dire : laissons de côté les divisions et unissons nos forces ! Et, avec l’aide de Dieu, sortons de la nuit des guerres et des dévastations environnementales pour transformer l’avenir commun en une aube de lumière. Merci.

01/12/2023

CLAIR-OBSCUR

TC.GIFcontacttc@temoignagechretien.fr 
Par Christine Pedotti/ Lettre n°4036 du 30/11/2023

Ah, comme nous voudrions que les choses soient claires, lisibles, bien rangées, les bons d’un côté, les méchants de l’autre, le bien et le mal bien séparés. Hélas, si une telle clarté est désirable, l’Évangile nous rappelle qu’elle n’advient qu’à la fin des temps, lors du « jugement des nations » au chapitre 25 de Matthieu, où lorsque les « anges » sépareront le bon grain et l’ivraie au chapitre 13.

En attendant, il nous faut supporter la complexité et les à-peu-près. La tragédie de Crépol en est la terrible illustration. Dans ce village de la Drôme, un bal se termine en bain de sang. Thomas, 16 ans, poignardé, succombe à ses blessures, une dizaine de personnes sont blessées à l’arme blanche, dont deux très sérieusement. Le procureur parle d’abord de « rixe », soit de l’affrontement de deux bandes qui régleraient un compte. D’autres parlent d’attaque et y introduisent un caractère raciste, les attaquants voulant « planter du blanc ». On évoque un suspect qui aurait porté le coup mortel, en précisant qu’il est français, de mère française, habitant le centre-ville de la proche bourgade de Romans-sur-Isère. En creux, on lit que son père n’est pas français et qu’il ne viendrait pas du quartier de la Monnaie, réputé pour ses bandes et son trafic de drogue, et où la population est largement d’origine étrangère. Une dizaine de jeunes assaillants est arrêtée, et leurs prénoms sont tus comme s’il s’agissait d’un secret d’État. Pour les réseaux de droite extrême – dite « ultra » –, l’affaire est limpide. En conséquence, une opération musclée – ratonnade – est organisée contre le quartier de la Monnaie. Comme dans la parabole, l’« ennemi » a semé dans cette affaire l’ivraie de la discorde.

On peut en faire un affrontement raciste, y dénoncer le danger de la présence d’étrangers en France. À moins que ne se soit joué un remake de West Side Story, drame musical dans lequel la dimension ethnique n’est pas absente, ou, pour remonter plus loin, un « enlèvement de Sabines », puisque les assaillants, semble-t-il, venaient « voir des filles ».

Quelle que soit la lecture que nous en faisons, Crépol est surtout un signe de la complexité des choses, complexité face à laquelle nous nous devons d’être à la fois lucides et prudents. Rude ascèse !

Christine_Pedotti-100x100 (2).jpg Christine Pedotti

28/11/2023

UNE AILE LIBERALE EST-ELLE POSSIBLE DANS LE CATHOLICISME ?

Publié le par Garrigues et Sentiers

Parler de tendance libérale dans l’ensemble catholique, c’est évoquer une interprétation revisitée des doctrines. Autrement dit, c’est admettre une possible évolution quant à la compréhension des textes, en tenant compte des contextes culturels. Quitte à parvenir à des conclusions déchirantes sur ce que l’on croyait savoir jusqu’alors ! Joseph Turmel (1859-1943), un prêtre du diocèse de Rennes qui fut excommunié, écrivait : « Est-ce ma faute si exposer la variation des croyances, c’est faire la guerre à l’Église » ? (1)

C’est l’avènement de la conscience moderne, fondée sur une démarche critique, qui a permis l’émergence d’une pensée libérale. Les écritures bibliques ont beau être appelées la parole de Dieu, elles ont été formulées par des humains dans le langage de leur époque. Cette évolution de la conscience s’est beaucoup accrue avec la science moderne, l’affirmation de la raison et du Je dans la philosophie, l’Encyclopédie du XVIIIe siècle… pour en citer quelques causes.

Il existe de nos jours des libéralismes juif, protestant et musulman. L’esprit libéral va de pair avec la diversité des opinions. Cette pensée se nourrit aussi du meilleur de la culture moderne qui a vu les femmes sortir au XXe siècle d’un statut social mineur et accéder à des fonctions exercées jusque-là par les hommes. Il y a aujourd’hui des femmes rabbines, pasteures, imames. À l’inverse, la voie libérale a du mal à être admise dans le catholicisme. Il est de notoriété publique par exemple que le responsable des pages religieuses de La Croix et le rédacteur en chef de La Vie refusent de publier des tribunes ou des recensions de livres théologiques de tendance libérale. 

La tradition catholique s’est figée au XVIe siècle, avec la Réforme protestante et la mise en place de la Contre-réforme. Y ont été réaffirmées la place verticale du pape et des évêques, la formation de prêtres ordonnés au culte. Jusqu’au XXe siècle, l’Église catholique a eu du mal à accepter l’esprit des Lumières, la démocratie politique, le développement de la science. Au milieu du XIXe siècle, le pape Pie IX condamnait encore en 1864 dans l’encyclique Quanta Cura et son catalogue, le Syllabus, le rationalisme, l’autonomie de la société civile et la liberté de penser. Plus près de nous, au début du XXe siècle, la crise moderniste a révélé le blocage catholique à l’encontre d’historiens, de biblistes, de philosophes, d’hommes de science, qui œuvraient à faire entrer l’Église dans la modernité, pour y actualiser l’Évangile. Les responsables romains de l’époque ont condamné ces chercheurs libéraux (2).

En cette troisième décennie du XXIe siècle, les catholiques seraient-ils prêts à accepter une aile libérale, comme cela existe dans la communion anglicane et le monde protestant ? Des chercheurs se sont engagés, depuis plus d’un siècle, dans des études novatrices. Je cite les plus connus : Pierre Teilhard de Chardin, Marcel Légaut, Eugen Drewermann, Bruno Mori, pour les catholiques. Dietrich Bonhoeffer, Paul Tillich, Albert Schweitzer, John Shelby Spong pour les protestants et les anglicans. Leurs idées sont relayées par des mouvements comme les Réseaux du Parvis, Saint-Merry Hors-les-Murs, la Conférence catholique des baptisés francophones, une partie des lecteurs de Témoignage Chrétien, un certain nombre de théologiens, et bien d’autres dans de petits groupes ou dans une démarche individuelle. Alors que, pendant ce temps, la pratique dominicale, marqueur officiel de la vie catholique, se situe à 2 % au niveau national.

Le pontificat du pape François a suscité des espoirs de changement. On parle moins de l’hypertraditionnel catéchisme de Jean-Paul II (1992) ; la Curie romaine est un peu plus sous contrôle ; le Synode mondial des Églises va faire connaître ses conclusions à l’automne 2023 et 2024. Mais beaucoup d’attentes ne sont pas satisfaites. Pour une fois, les choses pourraient - elles aller dans la bonne direction ? Pour ce faire, que de changements en profondeur seraient à opérer !

Robert Ageneau

(1) Felix Sartiaux, Joseph Turmel, prêtre et historien des dogmes, Paris, Rieder, 1931, p. 27. 
(2) Jacques Musset, Sommes-nous sortis de la crise moderniste ?, Paris, Karthala, 2016.

Sources : http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-interre...
https://nsae.fr/2023/09/19/une-aile-liberale-est-elle-possible-dans-le-catholicisme/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter-nsae_97

21/11/2023

PROCHE-ORIENT-FRANCE -UNE VEILLEE DE RECUEILLEMENT ET D'APAISEMENT

PROCHE-ORIENT - FRANCE

UNE VEILLEE DE RECUEILLEMENT ET D’APAISEMENT

A l’initiative d’anciens étudiants d’Emouna (L’Amphi des Religions -Sciences-Po), des militants du dialogue interconvictionnel ou interreligieux appellent les citoyens de ce pays à se réunir pour Une veillée spirituelle
Jeudi 30 novembre 2023 au Forum104

à partir de 18h30
104 rue de Vaugirard, 75006 Paris

Cette initiative citoyenne rassemblera autour de textes poétiques, de pièces musicales et de moments de silence, des personnes de toutes confessions et de toutes convictions, juives, chrétiennes, musulmanes, bouddhistes, athées ou agnostiques. Ensemble, par notre simple présence et dans un esprit de compassion, nous partagerons notre douleur face à l’horreur et face à toutes les souffrances en Israël, à Gaza et dans le reste des Territoires palestiniens : otages retenus par le Hamas, populations civiles victimes des actions terroristes et de la guerre, enfants meurtris par la violence, familles endeuillées ou vivant dans l’angoisse...
Ensemble, nous porterons dans nos cœurs notre humanité blessée au plus profond. Nous manifesterons notre volonté de rester des femmes et des hommes pétris d’humanité et de ne pas nous laisser emporter par le déferlement de haine et de violence qui nous atteint aujourd’hui, ici et là-bas.
Ensemble, nous pleurerons avec celles et ceux qui pleurent - car nos larmes ont la même
couleur - et nous entrerons dans une démarche commune pour faire grandir en nous et
autour de nous un esprit de paix et de fraternité.
Ensemble, nous manifesterons notre désir de bâtir un monde plus juste et plus humain, où
chacun puisse exister librement et en sécurité, en n’oubliant jamais qu’au-delà de toutes nos
appartenances et de toutes nos convictions, nous formons une seule et même famille
humaine.
Premières associations signataires :

La Coordination interconvictionnelle du Grand Paris (CINPA), Forum104,
l'Amitié judéo-musulmane de France-Paris (AJMF),  l'Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF), Efesia qui porte le mouvement « Ensemble avec Marie », Agir pour la fraternité (Paris 15), le Groupe interreligieux pour la paix des Yvelines (GIP 78), Focolari, Coexister, Hermeneo et Religions pour la Paix (CMRP-France).
Contacts presse :
Céline Cohen - veillee30novembre@outloook.fr (Emouna)
Nawel Hmoudi- Bahraoui - 06 16 98 33 66 (Emouna)
Laurent Grzybowski - 06 83 04 81 31 (Cinpa - Agir pour la fraternité)
Christine Taïeb - 06 76 49 66 41 (AJMF-Paris)

13/11/2023

L'ÉGLISE DE FRANCE ÉTAIT REPRÉSENTÉE À LA MARCHE CIVIQUE CONTRE L'ANTISÉMITISME

L'Église de France était représentée à la marche civique contre l'antisémitisme

105.000 personnes ont participé ce dimanche 12 novembre à la marche civique contre l’antisémitisme organisée par les parlementaires français à Paris. Le cortège s’est élancé des Invalides, près de l’Assemblée, pour rejoindre le Sénat. D’autres marches ont eu lieu partout en France, où plusieurs évêques catholiques se sont rendus, affirme père Christophe Le Sourt, chargé des relations avec le judaïsme au sein de l’épiscopat français.

Cette marche lancée mardi 7 novembre à l’instigation des présidents français du Sénat et de l’Assemblée est présentée comme une réaction à la hausse des actes antisémites en France depuis le massacre perpétré en Israël par l’organisation terroriste du Hamas.

Selon le ministère de l'Intérieur, «près de 1 160 faits antisémites ont été enregistrés en France en quatre semaines, soit trois fois plus qu'au cours de toute l'année 2022». Le président français Emmanuel Macron a annoncé la veille du rassemblement parisien qu’il ne s’y rendrait pas, mais qu’il serait présent «par la pensée».

Le père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, et le père Christophe Le Sourt, directeur national pour les relations avec le judaïsme au sein de l’épiscopat, y ont pris part, entre autres responsables religieux.

Dialogue et mise à distance de l'instrumentalisation

Loin de toute instrumentalisation, le père Le Sourt estime qu’il est important pour la communauté juive, «nos frères aînés dans la foi», de voir des élus, responsables du Parlement, être à l’initiative. «Ils souffrent très souvent d'une sorte d'indifférence et ont le sentiment que ce sont eux qui organisent ce type d'événements». Le prêtre français en charge des relations avec le judaïsme évoque le rôle particulier des catholiques de «dialogue et mise à distance de l’instrumentalisation» pour être «d’authentiques artisans de paix». À commencer par soi-même. Le 1er juin dernier, le Service national des relations avec les juifs de la Conférence des évêques de France (CEF) publiait l’ouvrage: «Déconstruire l’Antijudaïsme chrétien», préfacé par le grand rabbin de France, Haïm Korsia.

Être artisans de paix en France

«Ce n'est pas le temps des longs discours, mais des gestes fraternels et de se donner le moyen d'être ensemble pour poser des gestes symboliques qui signifient que nous voulons la paix», assure le père Le Sourt, ajoutant: «Si l’on souhaite la paix là-bas, il faut que nous puissions être ici des artisans de paix. C'est être artisan de paix que de lutter contre toute forme d'antisémitisme, que l'on participe ou non à cette manifestation.»

L’épiscopat français réclame avec toute la communauté internationale, la libération des otages, invite à lutter très fermement contre toute forme d'antisémitisme, à constituer des couloirs humanitaires à Gaza et à rester vigilant pour que ne soit pas posés des actes antimusulmans. La France compte les communautés juive et musulmane les plus importantes d'Europe.

Vatican News / JOURNAL DE DENIS CHAUTARD

05/11/2023

GROUPE D'AMITIE ISLAMO-CHRETIENNE - GAIC -

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SERIC 2023 / L'hospitalité, rencontre chrétiens - musulmans, le 18 novembre 2023, PARIS 11ème