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18/07/2023

COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE - ORDINATIONS JUILLET 2023

Célébration d'ordination d'un prêtre et de 3 diacres de la COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE A LA POMMERAYE

https://missiondefrance.fr/assemblee-generale-2023-missio...

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01/07/2023

POUR UNE SPIRITUALITE A VENIR - OLIVIER CHAZY

Texte du blog de Denis CHAUTARD  chautard.info

Je remercie Aude-Anne CHAZY (la sœur d’Olivier Chazy, membre de la Communauté Mission de France, 11 décembre 1947 – 26 avril 2023) de m’avoir transmis ce témoignage d’Olivier de 2016. C’est un véritable « testament spirituel ». Je vous le recommande. Il nous dit la force et la nouveauté de l’Evangile. 

POUR UNE SPIRITUALITE A VENIR - OLIVIER CHAZY.pdf

Pour une spiritualité à venir

En ces temps de mutation, le langage et la pratique de la foi chrétienne perdent en force de signification et appellent à des refondations. J’aime ce chantier. J’ai vécu durant de longues années au cœur du service public et j’ai pu mesurer la consistance d’un monde séculier sans référence religieuse. Pour moi, trouver, en ce monde séculier les paroles et les attitudes qui font aimer la vie, qui font sens, qui mobilisent, qui rejoignent ceux qui n’ont pas ou plus de références religieuses, est un pari passionnant. Je l’ai vécu au travers du dialogue avec les acteurs de terrain dans mes responsabilités professionnelles, mais aussi dans mes engagements syndicaux et de solidarité internationale.

Pour ceux et celles qui sont inscrits dans la longue filiation chrétienne, et j’en suis, l’évangile est l’une de ces sources toujours vivantes, qui nous est transmise du fond des âges par une longue file de témoins ayant appartenu aux civilisations juive puis grecque, puis latine, et nous invite à saisir en nous-même ces valeurs de l’universalisme, de la rencontre, de l’ouverture du cœur, du partage chaleureux, de l’engagement pour la justice, de la solidarité humaine, enracinées dans le messianisme juif revisité par Jésus, à distance de l’argent, du pouvoir, des normes pour s’attacher à l’esprit, au fond.

L’évangile témoigne d’un Jésus enraciné dans la vie, libre, engagé, aimant la justice et la vérité, subversif et résilient. Son message est à la fois psychologique et spirituel, un brin politique, il rend résistant et persévérant à l’adversité, il élève la vision de l’homme et de l’histoire humaine, il est loin des dogmatismes, il ne dit pas ce que chacun doit faire, mais il propose de sortir de l’enfermement de routine et de cœur, il éclaire le chemin, il donne du sens à la quête existentielle, de la profondeur et du bonheur à la vie, comme une ondée à sa présence. Il donne la force, comme le disait l’abbé Pierre, à construire, par temps de destruction, à parler de paix par temps de guerre, à croire, par temps de désespoir, à aimer, même si les autres distillent la haine.

La parole c’est du sens qui circule entre des personnes. Dans l’allégorie évangélique de la nature, il y a fécondation de la semence enfouie en terre, la semence se transforme en nouveau germe de vie végétale, fécondée par la terre nourricière, par analogie on peut dire qu’il y a une société séculière qui peut être fécondée par la parole évangélique et ses témoins, il y a un regard séculier sur l’évangile et réciproquement un regard des évangiles sur ce monde séculier, cela prend du temps, c’est à l’échelle d’une vie. Il semble bien que les évangiles soient faits pour ensemencer, faire émerger une spiritualité, J’ai vécu cette double dimension séculière et religieuse, j’ai découvert que l’unité profonde des deux était possible et que ce monde séculier pouvait porter une dimension spirituelle non religieuse et éclairer ma route. J’ai été confronté massivement aux deux laïcités produites de notre histoire celle de 1789 : en colère contre la religion, celle des années 70 déçue, indifférente, aspirée par d’autres valeurs. Ces deux laïcités peuvent dire quelque chose à l’Eglise et à la compréhension des évangiles.

Ce monde séculier n’est pas nécessairement une terre aride, il est aussi porteur d’intuitions et de sensibilités essentielles, d’un savoir sans cesse en évolution, de combats exemplaires. Aucun être humain ne peut se priver de la recherche du sens surtout dans la confusion ou nous nous trouvons.

LES HÉSITATIONS DE L’EGLISE

L’Eglise a longuement hésité dans son histoire entre son ouverture au monde et un affrontement avec la modernité. Nous sommes tributaires de ces hésitations historiques qui ont freiné ou favorisé la fécondité de la semence évangélique en monde séculier, quand l’Eglise a été dans l’affrontement, elle a suscité une grande hostilité des forces vives de ce monde séculier, quand elle a été dans l’ouverture, et c’est sans doute le cas présentement avec un Pape venu d’un pays du sud, nous avons un propos qui surprend mais qui rencontre un écho fort, y compris dans les milieux éloignés de l’Eglise.

L’Evangile est dans le code génétique de l’Eglise et la totalité de ses dimensions doivent être honorées, c’est un risque et une responsabilité majeure confiée par Jésus lui-même à l’Eglise « tout ce que vous lierez sur terre sera lié au ciel, tout ce que vous délierez sur terre sera délié au ciel » il y a tout simplement le risque de barrer la route de la quête spirituelle de beaucoup. Je pense particulièrement à la place accordée à requête de justice. La perte historique de vigueur de l’exigence évangélique de justice, a fait de graves dégâts spirituels et a conduit à l’hostilité contre l’Eglise mais aussi à une certaine désorientation. Cette quête est constitutive de notre humanité, elle passe par une vigilance, à la fois comme citoyens, mais aussi comme disciple des évangiles. L’évangile porte également un regard aigu sur les institutions, leurs mensonges, leurs abus. Dans la période où nous nous trouvons elles sont porteuses de tous les enjeux sur le droit des pauvres, la citoyenneté, le développement, l’environnement, la justice et doivent être interpellées a tout niveau : pour leurs complexités, leurs fermetures, leurs conflits d’intérêt, leur dérives et laxismes, leurs compromissions avec les puissants, leurs brutalités parfois….

ET SON NOUVEL ENGAGEMENT

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 Il est frappant d’observer que l’actuel positionnement du Pape François, s’accompagne d’une forte interpellation des institutions et d’un soutien aux pauvres en lutte. C’est une surprise et une grande joie de l’entendre parler de cette « dictature subtile de l’argent, aux relents de fumier du diable » reprenant une expression de Basile de Césarée, Père de l’Eglise, de dénoncer la corruption « qui pue comme un animal mort », de venir interpeller l’occident à Lampedusa sur cette mondialisation de l’indifférence qui nous a ôté notre capacité de pleurer », de le voir convoquer deux rencontres mondiales des mouvements populaires en lutte en octobre 2014 et juillet 2015 avec les paysans sans terre, le mouvement pour la paix en Israël, les organisations de bidonville de vendeurs ambulants.....C’est aussi une parole qui rappelle aux gestionnaires de l’institution chrétienne qu’ils doivent, avant tout, être des témoins par leur façon de vivre.

LA DIMENSION UNIVERSELLE DE L’OFFRE DE FRATERNITÉ ET DE JUSTICE

Deux textes évangéliques sont enracinés en moi : les béatitudes et le jugement dernier, Mathieu V et Mathieu XXV. L’esprit de paix, d’humilité, de bienveillance, la mise en œuvre du droit des pauvres, de la justice, de la solidarité avec les opprimés, l’attention particulière aux souffrants. Cette invitation me parait toujours aussi neuve dans notre modernité dont  la requête centrale est l’autonomie de la personne, elle s’enrichit dans la diversité des cultures et des identités ou nous nous trouvons aujourd’hui. Il est clairement établi que la violence, la domination, la volonté d’humilier, le refus de l’étranger ne sont pas la spécificité de tel ou tel groupe mais sont inscrits dans notre code génétique d’être humain. C’est ainsi que nous nous enracinons dans l’histoire humaine, et tout à la fois dans l’horizon du royaume de Dieu.

VIVRE L’OUVERTURE DU CŒUR ET LE COMBAT POUR LA JUSTICE DANS L’UNITÉ SPIRITUELLE ET SÉCULIÈRE

J’ai pu un jour poser la question suivante à l’abbé Pierre : qu’est-ce que la foi dans ce monde d’incertitude ? Il m’a répondu « la foi est une ouverture du cœur qui conduit à la rencontre » sa réponse est restée gravée en moi, peut être par ce qu’elle permettait de dire ce qu’est la foi dans un langage séculier. Oui l’évangile nous invite à vivre concrètement à la fois une conversation intérieure, et un engagement radical pour la justice, ou les pauvres soient les acteurs de leur lutte. Cela fait sens dans l’horizon séculier ou nous nous trouvons. L’abbé Pierre a su faire l’unité entre la mystique du moine qu’il était et cette dimension séculière de la lutte contre la misère dont il a dit qu’elle était « un devoir sacré et une loi de l’humanité » C’est ainsi qu’à sa mort le journal « Le Monde » a pu titrer « Hommage de la République et de l’Eglise » Réciproquement il arrive que des voix s’élèvent au sein du monde séculier pour nous donner des paroles essentielles qui fassent vivre, je pense à ce passage d’Albert Camus, dans son roman l’été « je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intacte en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise.

 Le message évangélique est sans vie s’il n’est pas incarné

L’Evangile se dit « Bessorah » en Hébreux, probable langue initiale des évangiles, et peut se traduire à la fois par « bonne nouvelle » et « donner chair à la parole » Tout passe par les témoins, c’est eux qui donnent vie au texte avec leur ferveur, leur persévérance, qui le mettent à jour, trempant leur plume dans notre réalité toujours nouvelle. J’ai eu le privilège de rencontrer quelques grandes figures de prêtres ouvriers de la Mission de France et j’ai humblement mis mes pas dans leurs traces, comme je l’ai pu. J’ai retenu la radicalité de leur engagement, fait de disponibilité, d’intériorité et de ferveur, de fidélité aux petits et aux souffrants, et à leur suite j’ai tenté d’inscrire cette radicalité dans ma vie, j’ai ouvert mon domicile à de grands marginaux puis a des familles sans logement, tout en travaillant toute ma vie comme chargé de mission au ministère des affaires sociales, J’ai été un enfant de 1968, J’ai fait du syndicalisme, et j’ai milité pour la révolution sandiniste, imprégnée des évangiles, j’ai rejoint le mouvement Emmaüs, je me suis engagé en Roumanie avec lui, enfin je suis allé au Congo RDC pour ramener des enfants des rues dans leur famille. J’ai vécu toutes ces dimensions en recherche du sens profond de ma vie et avec la conscience qu’il était urgent de changer ce monde.

J’ai dans le cœur les souvenirs de mes engagements passés, celles des ferveurs sandinistes prêts a donner leur vie par amour pour leur peuple pauvre, J’ai aimé ces animateurs d’ « Emmaüs Coup de main » de Roumanie totalement investis dans la cause des jeunes de la rue ; ces travailleurs sociaux des Cemea à la mission presqu’impossible auprès des zonards ; ces psychologues identifiés a la cause des adolescents en souffrance, tenant bon malgré l’incertitude ou les pouvoirs publics les entrainaient, ces très jeunes enfants, ayant vécus dans les rues de Kinshasa, accourus en nombre exprimer leur joie pour le soutien reçu, j’ai le privilège aujourd’hui de partager ma vie quotidienne avec des familles migrantes et d’y rencontrer un monde bien réel de personnes qui peuvent être aussi bien généreuses et ouvertes qu’installées dans la méfiance relationnelle ou la défiance vis-à-vis des institutions, j’ai aimé ces petits déjeuner organisés à 4 heure du matin pour les zonard et jeunes encanaillés du festival d’Aurillac, ou ces jeunes racontaient leur vie  en confiance dans ce lieu suspendu a nulle part.

Les enjeux de notre situation actuelle :

Comment ignorer la situation indigne et dégradante réservée aux « Roms », aux sans-abris ? la souffrance imposée aux migrants et aux chômeurs ? Pour avoir pris ma part dans la solidarité avec

les « Roms », j’ai vu les brutalités institutionnelles qu’ils subissent, les privant de façon parfaitement illégale, d’école pour les enfants, d’eau potable pour leurs campements et de ramassage des ordures.

Comment ignorer également les systèmes financiers et de crédits internationaux qui asphyxient les peuples pauvres, et parfois les affament, les Institutions internationales qui agissent sous l’emprise d’idéologies économiques libérales meurtrières. Le pays parmi les plus pauvres de la planète que je fréquente chaque année, le Congo RDC, consacre 20% de son budget d’Etat annuel de 8 milliards de dollars a rembourser une dette abusivement considérée comme soutenable, qui n’a servi qu’a la consommation de luxe de l’ancien chef d’Etat Mobutu.

Comment ignorer les déséquilibres majeurs des politiques publiques : c’est ainsi que, en France, 18 départements connaissent une crise structurelle de logement tandis que 2,6 millions de logements sont vacants sur le reste de la France, que l’aménagement du territoire en cours va encore aggraver l’emprise de l’Ile de France sur le reste du pays alors que la région absorbe 85% des emplois supérieurs sur 2% du territoire.

Comment ignorer les racines de domination, d’humiliation et d’exclusion qui génèrent le terrorisme mondialisé au quel nous assistons.

Nous avons en nous les soifs qui annoncent les spiritualités à venir, nous le pressentons, toute vie peut s’accomplir dans un élan d’amour de la vie, accéder à cet « été invincible au milieu de l’hiver » dont parlait Albert Camus.

Daesh affirme « nous vaincrons par ce que nous aimons plus la mort que vous n’aimez la vie » C’est un message en creux invitant à aimer la vie. Je me suis trouvé place de la République quelques jours après les attentats, la foule mêlée a quelques proches des victimes était recueillie, un groupe dansait en se tenant les mains à côté d’un piano couvert de bougies, on se regardait, on me donnait une bougie, j’aidais une dame à prendre une photo, contre la barbarie était né un moment de fraternité, un père d’une victime a dit que cette fraternité l’aidait à traverser l’épreuve.

REJOINDRE LE MONDE RÉEL, LA JUSTICE ET L’ESPÉRANCE DES HOMMES

Tout être humain porte en lui un potentiel d’amour de la vie, semblable à celui qui inspire les évangiles, une énergie pour se mettre en marche, pour être acteur, pour sortir de l’indifférence au monde, pour préserver sa droiture et sa hauteur de vue, se réconcilier, résister pour que toute leurs places soit laissée aux pauvres, aux étrangers, aux exclus dans nos relations de proximité comme l’espace publique et les décisions collectives. Restreindre ce potentiel évangélique à sa seule libération spirituelle me parait une limitation tragique, de même que l’enfermer dans un discours coupé de la vie réelle, dans un faux transcendant « vieux comme la mort » disait Marie Dominique Chenu, ce grand théologien qui demandait à l’Eglise d’entrer dans l’histoire. Il nous faut continuer d’abattre le mur de séparation avec la vie réelle, avec ceux de nos contemporains qui cherchent sincèrement la justice et le droit des pauvres et y ajouter toujours la ferveur et la fraternité.

Olivier CHAZY 2016

COMMUNIQUE DU 30 JUIN 2023 DES RESPONSABLES DES CULTES EN FRANCE

.CRCF.

Conférence des responsables de culte en France  

Responsables religieux de France et engagés depuis longtemps pour la concorde et la fraternité, en ces heures si éprouvantes pour nos quartiers et notre pays, nous voulons en appeler ensemble au dialogue et à la paix.

Nous partageons la douleur de la famille de Nahel et prions pour elle, tout spécialement pour sa maman. Nous entendons les souffrances et les colères qui s’expriment.

Nous affirmons aussi d’une seule voix que la violence n’est jamais un bon chemin.

Nous déplorons vivement les destructions d’écoles, de magasins, de mairies, des moyens de transport… Les premiers à souffrir des conséquences de cela sont justement les habitants, les familles et les enfants de ces quartiers.

Dans ces moments difficiles, nous appelons à la sauvegarde et la consolidation du lien de confiance nécessaire entre la population et les forces de l’ordre qui ont tant donné lors des épreuves que notre pays a traversées Nous encourageons nos gouvernants et les élus de la Nation à œuvrer ensemble, avec responsabilité, pour ramener la justice et la paix.

Que tous les croyants soient aujourd’hui plus que jamais des serviteurs de la paix et du bien commun. Nous sommes tous ensemble disponibles pour y contribuer.

COMMUNIQUE DU 30 JUIN 2023 DES RESPONSABLES DES CULTES EN FRANCE

 

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Les responsables de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF)
Me Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris
Le Grand Rabbin Haïm Korsia, Grand Rabbin de France
Mohammed Moussaoui, Président du CFCM
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France
Mgr Demetrios Ploumios, Président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
Pasteur Christian Krieger, Président de la Fédération Protestante de France
Antony Boussemart, Président de l’Union Bouddhiste de France

 
 

17/06/2023

EN MISSION ! A DIFFUSER LARGEMENT

NOUVELLE PUBLICATION DE  LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE 

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A l’ensemble de la CMDF et aux personnes en lien,

Nous avions lancé en 2019 le projet « Parole(s) », magazine trimestriel qui présentait la Mission de France à travers des rencontres, des visages et des témoignages de ses membres. Cet outil de communication, bien qu’apprécié par ses lecteurs était peu diffusé. Pourtant, la Mission de France a besoin de se faire connaitre, ses membres aussi. Nous avons décidé de créer une nouvelle publication, « En mission ! », qui paraitra au rythme de 5 fois par an, et qui sera diffusée auprès des médias, de la communauté chrétienne et du réseau MDF.

Cette nouvelle publication est conçue comme un outil de communication dynamique et pratique, destinée à être distribuée pour partager les actualités et les événements de la Mission de France, renforcer sa visibilité et sa notoriété. Nous sommes donc tous appelés à assurer sa promotion, chacun à son niveau, où il se trouve ; dans sa région, sa paroisse, son équipe…

« En mission ! » sera distribué gratuitement en version électronique (clic ...  EN MISSION ).et la version papier ne sera destinée qu’aux abonnés. Le montant de l’abonnement est fixé à 20€. Il est possible de soutenir cette action de promotion de la Mission de France en souscrivant à la formule soutien dont le montant s’élève à 30€.

Vous trouverez ci-joint le premier numéro dont le thème est le travail, terrain de mission pour l’Église, « périphérie existentielle » selon les mots du pape François.

N’hésitez pas à en faire la promotion autour de vous et à vous abonner !

En vous abonnant vous manifestez votre soutien à cette initiative. Nous avons besoin de vous pour la faire connaitre.

Bien fraternellement,

Henri Védrine                                             Anne Soncarrieu

Vicaire général                                          Déléguée générale     

15/06/2023

LA LECON D'ANNECY

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Publié le 

Le scénario du crime d’Annecy pourrait avoir été composé pour mettre en évidence les structures de pensée fautives qui gangrènent notre société.

Pour commencer, les victimes : des enfants, presque des bébés. Annecy est la figure parfaite d’un massacre des Innocents tel que l’Évangile le rapporte.

Ensuite, le coupable : un homme d’origine syrienne, chrétien, qui a obtenu un statut de réfugié dans un des pays d’Europe réputé pour son attention au traitement des étrangers et des migrants. Il a connu une forme d’insertion puisqu’il semble s’être marié et avoir eu un enfant. L’acte : cet homme, qui erre depuis plusieurs semaines dans Annecy, poignarde quatre jeunes enfants et deux adultes qui tentent de s’interposer. Il le fait en criant « Au nom de Jésus-Christ ». Un crime à l’arme blanche, qui tranche dans la chair des enfants : l’horreur absolue. Pour finir, le héros, ou montré comme tel par beaucoup de médias : un jeune homme de 24 ans, chrétien lui aussi, ayant décidé de faire un pèlerinage, le tour des cathédrales de France. Il s’est interposé et a essayé de détourner le criminel de ses objectifs.

Ces quatre « ingrédients » constituent un cocktail extrêmement toxique pour tous les esprits simplistes. Évidemment, si cet homme avait été musulman et avait invoqué le nom d’Allah, on aurait conclu à un acte terroriste. S’il n’avait pas été un migrant mais un père de famille français, on aurait interrogé la prise en charge psychiatrique en France… S’il avait tiré, on aurait pensé aux États-Unis et parlé de la circulation des armes à feu. Et, si le héros avait été un étranger… un Asiatique… un bouddhiste… un libre-penseur…, qu’aurait-on conclu ?

La tragédie d’Annecy, comme toute vraie tragédie, opère un dévoilement des replis de nos pensées, et surtout de leurs faux plis.

Dans ce terrible événement, il y a un homme, gravement perturbé par sa propre histoire : si les réfugiés ont besoin de protection, c’est à cause de ce qu’ils ont subi. Être accueilli et protégé n’efface pas le passé. Il y a un jeune homme qui tente de protéger des enfants au risque de sa propre vie, et c’est à la fois courageux et simplement humain. Il y a l’horreur du mal, de la maladie et la fatalité… Aussi, la principale et peut-être la seule leçon à tirer est que ni les accès de folie ni les actes d’héroïsme n’ont de religion.

Christine Pedotti 

 

07/05/2023

CHARLES III : L'AUDACE D'UN COURONNEMENT RELIGIEUX

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Charles III : l’audace d’un couronnement religieux / chronique Isabelle de Gaulmyn Rédactrice en chef / 05/05 2023 à 15:31

Que signifie au XXIe siècle le couronnement chrétien d’un chef d’État qui est aussi défenseur de la foi anglicane ? Dans une Grande-Bretagne archi sécularisée, c’est peut-être une manière de mettre un peu de spiritualité pour ressouder un peuple… 

Charles III : l’audace d’un couronnement religieux

Isabelle de Gaulmyn/BRUNO LEVY
 

Des représentants des autres religions

Surtout, pour la première fois, des représentants des diverses religions se trouveront au cœur de la célébration anglicane, puisque non seulement les autres confessions chrétiennes, mais aussi les responsables hindous, sikhs, juifs, musulmans, bouddhistes, salueront le nouveau roi comme « voisin dans la foi ». Quant à Charles III, il prononcera une bénédiction pour les enfants de « toutes fois et de toutes convictions ».

Comment organiser une célébration religieuse pour introniser un chef d’État qui est aussi chef d’une Église dans nos pays d’Europe sécularisés et plurireligieux ? C’est le casse-tête sur lequel planchent depuis plusieurs mois les responsables du protocole royal en Grande-Bretagne. Le roi est oint et couronné lors d’une messe par l’archevêque de Canterbury, comme « défenseur de la foi anglicane » en vertu d’une tradition qui date de… 1 521.

On sait que Charles est soucieux de devenir le roi de l’ensemble des habitants du Royaume-Uni, quelle que soit leur religion. Et qu’il est sensible aux autres spiritualités, mais il était évidemment impossible de surseoir au caractère traditionnel de la cérémonie. Donc on reste dans l’anglicanisme, tout en faisant une place aux autres religions. Signe de ce souci de Charles : il a invité le rabbin de Londres à venir dormir chez lui, au palais, car le couronnement ayant lieu un samedi, jour de shabbat, il n’aurait pu s’y rendre en voiture…

Quelle signification religieuse ?

On voit mal l’héritier du trône être intronisé autrement que par l’archevêque anglican. Et pourtant, quelle est la profonde signification de cela ? Le Royaume-Uni peut bien avoir un chef d’État défenseur de la foi anglicane, le pays est encore bien plus sécularisé que la France. Depuis 2016, les non-croyants sont plus nombreux que les croyants. Et 3 % de la population seulement serait pratiquante régulière de l’Église anglicane, dont Charles III est le défenseur… Par ailleurs, la Grande-Bretagne est, là encore plus que notre France très laïque, un pays multireligieux, où les différents cultes cohabitent depuis longtemps.

Que comprendront les (télé) spectateurs à la cérémonie religieuse ? Sans doute pas grand-chose, au regard du très bas taux de pratique anglicane. D’autant plus que la célébration prévoit toute une série de rites pour le moins abscons aux esprits du XXIe siècle. Même si la BBC présente depuis quelques semaines des vidéos pédagogiques pour les enfants fort bien faites. Les passionnés de couronne qui sommeillent en chacun de nous y verront sans doute plus la fin d’une série de télévision sur Netflix qu’une cérémonie religieuse, tant, en la matière, la fiction a depuis longtemps dépassé la réalité.

Mais gageons qu’il se trouvera aussi des Anglais émus par ce qu’ils ressentiront de l’aspect plus spirituel de la célébration ce samedi, même s’ils n’en saisiront pas tous les gestes. Les institutions religieuses connaissent une influence sérieusement en baisse. Il reste néanmoins un besoin de foi, indéterminé, mais bien réel. Même si dans notre France laïque, nous avons tendance à la minorer, voire la cacher, cette aspiration spirituelle là est aussi une manière de souder un peuple.

 L'Hebdo Logo chronique Isabelle de Gaulmyn Rédactrice en chef / 05/05 2023 à 15:31

 

20/04/2023

LA RUPTURE GAILLOT

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20 04 2023

La rupture Gaillot

 

Au-delà des qualités de l’homme, ce qu’il faut appeler « l’affaire Gaillot » continuera de faire date dans l’histoire de l’Église catholique en France. Pourquoi un homme dont les positions et les prises de parole sont si proches de celles du pape François a-t-il été considéré comme un danger pour l’Église au point d’être démissionné, une procédure rarissime, opérée avec une extrême brutalité, alors que bien des évêques coupables de crime sexuel sur mineurs ou de dissimulation de crime ont bénéficié, à la même époque, de la plus grande bienveillance romaine ?

Si Jacques Gaillot dérange, c’est parce qu’au milieu de la dernière décennie du XXe siècle, l’heure n’est pas à l’ouverture dans l’Église, bien au contraire. Le pape polonais, qui vient d’obtenir gain de cause avec la chute du communisme, poursuit son grand dessein de réarmement de l’Église catholique. Pour ce faire, il veut de la puissance et donc, de la part de ses « lieutenants », les évêques, de la discipline, de l’obéissance et de l’esprit de corps. Le tout a fort peu à voir avec l’Évangile, mais peu importe, la fin – restaurer une Église puissante – justifie les moyens. Gaillot est en quelque sorte un dégât collatéral de cette politique. Ce n’est d’ailleurs même pas Jean Paul II qui l’exécute, mais l’un de ses bras armés, le cardinal Gantin, lequel prouve que venir d’un pays d’Afrique n’est nullement une garantie d’ouverture ou de modernité.

Mais c’est sans doute le terrible silence des évêques français – osons le mot, leur couardise –, sans même parler de ceux qui ont, sciemment et par idéologie, mis de l’huile sur le feu, qui marque la régression du corps clérical. Les prélats qui avaient participé à l’élan conciliaire ont été lentement mais sûrement remplacés par des hommes liges, des vassaux d’une Rome qui ne veut voir qu’une seule tête, qui débite son catéchisme comme pensée unique, fait taire toute voix discordante, éteint la recherche théologique, et condamne à tour de bras ceux qui font preuve d’indépendance d’esprit. À cette période, l’avenir radieux du catholicisme n’est pas une voix prophétique comme celle de Jacques Gaillot mais les communautés nouvelles, dites charismatiques, mais surtout obéissantes. On sait quels désastres en sont advenus. Par comparaison, la voix dissonante de l’évêque d’Évreux avait la fraîcheur des sources d’eau vives, de celles qui ne tarissent pas.

Christine Pedotti  Publié le

LES OBSEQUES DE MGR GAILLOT A L'EGLISE SAINT MRDARD A PARIS

La Croix logo Reportage 

Les obsèques de Mgr Jacques Gaillot, décédé d’un cancer le 12 avril à l’âge de 87 ans, ont été célébrées ce mercredi 19 avril à Paris, dans une église Saint-Médard comble.

  • Arnaud Alibert, 

 

Obsèques de Mgr Gaillot : un adieu sobre et atypique
 
    •  Jacques est encore ailleurs », glisse un proche avec respect en constatant l’absence de cercueil dans l’église Saint-Médard, où étaient célébrées ce mercredi 19 avril les obsèques de Mgr Gaillot. Car celui qui avait donné sa vie au Christ a aussi donné son corps, remis à la science selon ses dernières volontés. Des obsèques à son image : simples et atypiques. « Sobre comme il aurait aimé », relève l’un de ses neveux.

Alors que la vie de Mgr Gaillot, décédé le 12 avril dernier, a été marquée par sa marginalité dans l’institution ecclésiale, sa famille s’est dite « très touchée que l’archevêque de Paris ait spontanément accepté de présider cette eucharistie pour Jacques », a souligné Michel Durand, au nom de la fratrie de Jacques Gaillot. Plus encore, ils ne se doutaient pas qu’un mot du pape précéderait tous les témoignages, par lequel François « en communion de prière avec les proches, prie le Seigneur de Miséricorde de l’accueillir ».

Des positions « d’avant-garde »

Dans une église comble, une longue procession a ouvert la liturgie avec plus de cinq évêques parmi lesquels son successeur, Mgr Christian Nourrichard (qui célébrera une autre messe d’hommage vendredi à Évreux), et plus d’une trentaine de prêtres dont  Guy Gilbert, le célèbre « curé des loubards »« La vérité de chaque homme est dans la main de Dieu, à qui nous confions notre frère », a introduit l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich.

L’Évangile du bon Samaritain avait été choisi, en écho à son propre engagement radical aux côtés des exclus et des plus éloignés de l’Église. Son itinéraire fut « une poésie en train de s’écrire avec les mots de la vie, les mots de la souffrance, les mots des questions du temps, les mots de l’Évangile, qui se concrétisaient au fur et à mesure en actes », a retracé dans son homélie le père Franz Lichte, un spiritain qui vécut longtemps aux côtés de Jacques Gaillot. Celui-ci vécut en effet de nombreuses années à Paris, accueilli à la maison mère de cette congrégation religieuse après avoir été démis de ses fonctions d’évêque d’Évreux en 1995.

La présence à ses obsèques de l’évêque en titre, Mgr Nourrichard, est vue par la famille et les amis comme la reconnaissance « qu’il n’a jamais quitté l’Église ». Avant le début de la célébration, l’actuel évêque d’Évreux confiait : « Les positions de Jacques Gaillot sur l’homosexualité ou les divorcés remariés étaient d’avant-garde, mais aujourd’hui elles sont celles que nous reconnaissons. Cela me réjouit. » Une semaine plus tôt, la Conférence des évêques de France avait publié un communiqué mettant en avant qu’« au-delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries ».

Autre hommage appuyé, celui de Cécile Duflot, l’ancienne figure de proue d’Europe Écologie-Les Verts, présente dans l’assemblée, et qui témoignait dans le même temps sur Twitter : « Dans une semaine chamboulée, ce moment si particulier de te dire adieu Jacques, chez toi, à l’église, celle dont tu as permis de garder une flammèche, tremblante mais fidèle, chez tant d’entre nous. Et tout ce que tu m’as appris et (que je) te devrai toujours… »

Un homme de combat

Sans violence, avec la force que lui donnait son regard bleu bien rendu par la photo déposée à l’entrée du chœur de l’église Saint-Médard, Mgr Jacques Gaillot « combattait l’inacceptable » comme l’a rappelé la famille dans le mot d’accueil qui a ouvert la célébration, « armé d’un éternel optimisme et d’un sourire désarmant ». Car « pour lui, l’homme est le chemin de l’Église ».

Le pape François et Mgr Jacques Gaillot, une rencontre « entre frères »

Après un ultime témoignage du dernier président de l’association Partenia (du nom du diocèse fantôme sans églises ni catholiques depuis des siècles, en Algérie, dont il avait été nommé évêque après Évreux), créée pour accompagner « l’évêque des exclus », beaucoup sont repartis avec l’impression de l’avoir rencontré une dernière fois, gardant ces paroles extraites de son livre Chers amis de Partenia « J’ai fait un rêve d’être différent dans l’unité et de rester moi-même, solitaire, solidaire. Celui de pouvoir annoncer un Évangile de liberté sans être marginalisé… J’ai fait un rêve et ce rêve est devenu réalité. »

 

19/04/2023

JACQUES MON FRERE

Jacques mon frère Publié par Max  16 Avril 2023, 16:49pm

Catégories : #Eglise

Jacques mon frère

En 1982 quand Jacques Gaillot a été ordonné évêque d'Evreux, j'étais un paroissien régulier, plus consommateur qu'acteur. Je me suis alors engagé progressivement dans la paroisse où il n'y avait plus de curé résident et à l'aumônerie de l'enseignement public.

Quand Jacques Gaillot a souhaité en 1985 que Pax Christi soit présent dans le diocèse, je me suis retrouvé dans l'équipe diocésaine et c'est à ce moment que j'ai commencé à fréquenter notre évêque, à le suivre et à l'aimer.

J'ai alors mis mes pas dans les siens car j'ai reconnu en lui celui qui suivait le Christ. Suivre le Christ c'est aller vers les plus pauvres, c'est faire de la place à ceux qui sont délaissés, visiter les malades et les prisonniers...

Quand Jacques a décidé de mettre en route un synode diocésain, j'ai participé à cette initiative, cet élan missionnaire et je me souviens de la célébration finale en 1991 qui marquait le début d'une nouvelle aire pour le diocèse d'Evreux.

C'est alors que je fus appelé au diaconat et plusieurs rencontres décisives avec Jacques m'ont orienté vers une meilleure compréhension de ce ministère. Jacques était notre évêque bien sûr mais il manifestait dans sa vie et ses engagements qu'il était lui aussi et serait toujours diacre, c'est à dire serviteur.

L'appel décisif au diaconat eut lieu fin 1994 et la date de mon ordination, conjointe avec mon frère Dominique fut fixée. Le coup de tonnerre du 13 janvier 1995 me plongea dans le doute et le questionnement au sujet de notre Eglise.

Ainsi, dénoncer la guerre, accueillir les homosexuels et les prostituées... seraient contraires à l'Evangile ?

Nous n'avions apparemment pas tous la même lecture de la Parole de Dieu !

Dés le 15 janvier je me suis retrouvé avec quelques compagnons à créer Evreux Sans frontières pour défendre Jacques.

Le 22 janvier pour la messe d'au revoir en la cathédrale d'Evreux on lisait Luc au chapitre 4 « Les aveugles voient, les boiteux marchent... C'est aujourd'hui que cette parole s'accomplit » Quel beau clin d'oeil de l'Esprit Saint !

Ce fut un temps de belles rencontres avec tout un peuple dont beaucoup ne professaient pas notre foi mais pour lesquels l'humain était prioritaire.

Des milliers de lettres furent reçues, analysées par une équipe de bénévoles.

En septembre nous partîmes en délégation (l'administrateur diocésain, un prêtre, un diacre permanent, une laïque du conseil diocésain de pastorale et moi-même comme président d'Evreux sans frontières) pour porter au cardinal Gantin à Rome un échantillon des lettres reçues. Une malle remplie de lettres avaient déjà était envoyée.

La décision de poursuivre le chemin du diaconat fut prise avec l'aide mon équipe d'accompagnement car nous pensions qu'il fallait rester dans l'Eglise et non la quitter.

Au cours d'une visite à Jacques dans le squatt de la rue du dragon à Paris, il m'encouragea dans ce cheminement qui est celui qui conduit vers le Père par Jésus.

Je suis resté en contact avec Jacques pendant toutes ces années, souvent de manière épistolaire et suivant tous ces beaux combats qu'il menait maintenant librement pour les sans abri et les sans de toutes sortes.

Pour mon ordination en novembre 1995 j'avais choisi les paroles de Mathieu 25 « Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens c'est à moi que vous l'avez fait. »

J'essaie de mettre en œuvre à mon petit niveau ce que Jacques a fait toute sa vie.

Merci Jacques pour le chemin que tu nous as tracé. Merci de nous montrer le Christ présent en toute femme et en tout homme. Merci, tu es maintenant auprès de Celui que tu as servi fidèlement.

14/04/2023

MORT DE JACQUES GAILLOT

MICHEL COOL TADEL sur facebook 13/03/2023

Mort de Jacques Gaillot

Froideur du communiqué des évêques de France. A lire, l’excellente synthèse de la vie de Jacques Gaillot parue dans La Voix du nord (cliquer sur le lien ci-dessous).
https://www.lavoixdunord.fr

GAILLOT JACQUES.jpgLa première réaction de la Conférence Évêques de France hier soir à l’annonce du décès de l’ex-évêque d’Evreux, publiée l’AFP: « Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries. » (AFP) Cette réaction est stupéfiante par sa froideur son expression d’une rancoeur tenace, et qui ne passe toujours pas. Même à l’heure du « grand passage » de celui qui fut un frère dans l’épiscopat. Dommage! Encore une occasion de réconciliation et de communion manquée. Tandis que, selon plusieurs sources, beaucoup de personnes cherchent à connaître la date et le lieu des funérailles pour s’y rendre. « Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries. » (AFP)

La voix du Nord

Mort de Monseigneur Jacques Gaillot, évêque des exclus et des minorités « Électron libre », « évêque des marges » et à la tête d’un diocèse fantôme après son éviction du diocèse d’Evreux, Monseigneur Jacques Gaillot, mort mercredi à Paris, fut l’une des figures les plus controversées et populaires de l’Eglise de France. Jacques Gaillot était en faveur du mariage des prêtres et des préservatifs pour lutter contre le sida, mais il défendait aussi les occupations d’immeubles inoccupés par des familles de mal-logés. - Photo archives AFP

Par AFP/ Publié: 12 Avril 2023 à 22h54/4 min
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« Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries », a déclaré mercredi soir la Conférence des évêques de France à l’AFP. Né le 11 septembre 1935, à Saint-Dizier (Haute-Marne), fils de négociants en vins, Jacques Gaillot, licencié en théologie et diplômé de l’institut de liturgie, est ordonné prêtre en mars 1961, après avoir été mobilisé 28 mois en Algérie. Jacques Gaillot est décédé à Paris mercredi après- midi, à la suite d’un cancer fulgurant, a précisé à l’AFP un proche de l’évêque. Après une ascension régulière dans la hiérarchie ecclésiastique, il est nommé évêque d’Evreux en mai 1982. C’est là que ses prises de position volontiers provocatrices (il est en faveur du mariage des prêtres et des préservatifs pour lutter contre le sida par exemple) vont lui valoir progressivement une image d’évêque marginal, en conflit de plus en plus ouvert avec l’Église. Le bateau tangue une première fois en février 1989, lorsque Mgr Gaillot accorde une interview au mensuel Lui et à l’hebdomadaire des homosexuels Gay-Pied. Le Vatican, "désorienté »,demande alors aux évêques de France de faire le ménage chez eux. Le Vatican lui retire sa charge en janvier 1995. Cette éviction d’un évêque populaire, médiatique et perçu comme progressiste suscita une forte émotion en France, avec de nombreuses manifestations de soutien. A Evreux, plusieurs milliers de personnes assistent à sa messe d’adieu le 22 janvier 1995.
Préservatifs et Rainbow Warrior Après son départ d’Evreux, il est nommé à titre honorifique évêque « in partibus » de Partenia, un diocèse en Mauritanie sitifienne (région de Sétif en Algérie) disparu au Ve siècle et aujourd’hui dit « fantôme » car sans églises ni catholiques depuis des siècles. Mgr Gaillot fait alors de ce diocèse un instrument de défense des exclus (sans-papiers, sans-abri, etc). Il était co-président de l’association « Droits devant ! », qu’il avait créée en 1994 avec le chanteur Jacques Higelin, le médecin Léon Schwartzenberg et le philosophe Albert Jacquard, et qui lutte contre la précarité et l’exclusion. Invité régulier sur les plateaux de télévision, il défendait les occupations d’immeubles inoccupés par des familles de mal-logés, l’utilisation de préservatifs pour lutter contre le SIDA, la pilule abortive, l’ordination d’hommes mariés. En juillet 1995, il embarque à bord du Rainbow Warrior lors de la campagne de Greenpeace contre la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. A l’été 1996, il participe activement à l’occupation de l’église Saint-Bernard à Paris par quelque 300 Africains sans- papiers. Une rencontre avec le pape en 2015 Vingt ans après son départ d’Evreux, Mgr Gaillot avait été reçu par le pape François pendant près d’une heure, en septembre 2015. Il avait alors confié à l’AFP avoir été « déstabilisé » par l’accueil informel de François au Vatican. « J’étais dans un parloir de la Maison Sainte-Marthe (où réside le pape) et une porte s’ouvre : c’est le pape qui rentre, simplement. La réunion s’est passée de manière familiale, sans protocole. C’est vraiment un homme libre. A un moment il s’est levé et a dit : vous avez un photographe ? Comme il n’y en avait pas, nous avons pris (une photo) avec un (téléphone) portable », avait-il alors raconté....