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03/10/2023

" LE PAPE FRANCOIS A PORTE UNE INTERPELLATION SALUTAIRE" PIERRE DHARREVILLE

La Croix logo 29/09/2023 0 20h29

Pierre DharrévillePierre Dharréville,  Député des Bouches-du-Rhône (13e circonscription), groupe Gauche démocrate et républicaine

Pierre Dharréville revient sur les réactions qu’a suscitées l’appel du pape François à mieux accueillir les migrants. Pour le député communiste, celles-ci vont à contre-courant de l’idéal républicain et révolutionnaire de l’égale dignité des personnes.

    

Pierre Dharréville, député communiste : « Le pape François a porté une interpellation salutaire »

Le pape François reçoit un gilet de sauvetage d'un membre de SOS Méditerranée, une ONG européenne qui sauve les migrants en mer, le 23 septembre 2023.HANDOUT/AFP
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C’était il y a dix ans. Je me souviens. L’un des tout premiers gestes du pape François avait été de se rendre à Lampedusa pour braquer le projecteur sur le sort des migrants. C’était un geste qui marquait une révolte, un appel à l’humanité. 

On pouvait penser qu’il manifestait ainsi sa volonté d’incarner non pas une Église des puissants mais une Église de la justice, non pas une Église cloîtrée mais une Église dans le monde. Cherchant à se rendre utile à ces humains abandonnés aux eaux imprévisibles de la Méditerranée, il entrait dans sa fonction en posant immédiatement la question du lien entre la foi et les actes.

Tensions autour de la question migratoire

Dix ans après, et combien de drames, il est venu à nouveau porter cette interpellation salutaire depuis Marseille. Elle s’adresse à celles et ceux qui partagent sa foi, mais elle s’adresse à toutes et tous. Elle n’est pas la seule mais elle prend sa part.

Certains, cultivant leur indifférence, semblent tentés de trouver tout ça généreux et touchant en lui tapotant sur le bras comme si tout cela n’était que le passage obligé d’un grand moment de folklore. Et à lire les commentaires anonymes qui défilent sous les différentes vidéos publiées sur Internet, d’autres se sentent à ce point pris en défaut qu’ils s’enfoncent, au-delà du déni et de l’indifférence, dans la haine et l’égoïsme. J’ai été profondément blessé par la violence de ces réactions.

Une réponse politique

Quels humains sommes-nous, quelle humanité ? Quels humains, quelle humanité voulons-nous être ?

Il faut répondre aux craintes et à la crise sociale, et affronter les discours de haine, d’égoïsme et de repli. Je sais la force de la solidarité populaire. Elle se vit au quotidien même si pour beaucoup d’entre nous, la vie est difficile.

Il s’agit d’une question politique. C’est ensemble que nous pouvons être solidaires. Suffisamment de richesses sont produites dans notre pays pour vivre mieux et pour partager avec d’autres. Ces richesses sont aujourd’hui accaparées par un tout petit nombre et par le tout petit monde de la finance.

Rôle de l’État pour un accueil digne

Depuis les origines, l’humanité sillonne la planète. L’idée d’une Europe forteresse est une illusion insensée. Il n’y a d’avenir que dans la solidarité, dans la construction de la paix, dans le partage des richesses, dans la relation. Il y a besoin que les institutions et les États travaillent à trouver les voies de solutions communes dans une démarche d’accueil digne, respectueuse des humains et des libertés fondamentales et des droits tels que définis dans les conventions et traités internationaux.

Le énième projet de loi sur l’immigration qui vient m’inquiète parce qu’il va encore durcir le droit et créer des situations de détresse ; parce qu’il va ouvrir la porte à tous les fantasmes, à toutes les instrumentalisations, à tous les discours violents du rejet.

Capitalisme contre l’humanisme

La loi de l’argent, la loi du plus fort, les volontés de domination, le chacun pour soi conduisent l’humanité dans une impasse. Cette société qui culpabilise les plus faibles et légitime l’injustice et les inégalités sociales renforce le repli sur soi. Ces logiques sont à contre-courant de l’histoire de l’humanité, de sa nature même ; elles nous divisent, elles nous opposent, elles viennent rabougrir l’humain en nous.

Notre République affirme que les femmes et les hommes naissent – où qu’ils naissent – et demeurent – où qu’ils demeurent – libres et égaux en droits. Cette idée révolutionnaire a bousculé le monde, et elle nous unit. Elle pose un principe fondamental, celui de l’égale dignité humaine. Il y a urgence à changer de paradigme pour bâtir une civilisation profondément humaine.

 

02/10/2023

LE PAPE ET LE ROYAUME

TC.GIF

Septembre 2023            

                           Photo : © Julie Gazzoti - Hans Lucas via AFP

75/75 : ce n’est pas le score improbable d’un match de rugby, mais l’étrange paradoxe de la mesure de l’opinion des Français et des Françaises basée sur deux sondages concomitants. Ainsi, 75 % des personnes interrogées se déclarent opposées à l’accueil des migrants récemment débarqués à Lampedusa et 75 % identiquement ont une bonne opinion du pape François. On dira que ce ne sont pas les mêmes…

Hélas, les mathématiques ne laissent planer aucun doute, il y a en France au moins 50 % des gens qui manifestent à la fois de la sympathie pour le pape et une opposition à l’accueil des migrants. Voilà qui laisse interrogatif sur l’impact réel du pape sur les opinions publiques. De fait, cette dissonance ne date pas de François. On l’observait déjà avec Jean Paul II à propos des mœurs, contraception, avortement, préservatif et sida. La popularité de l’homme ne modifiait en rien les comportements des personnes.

Pour autant, le pape est-il une voix qui prêche dans le désert ? Pas tout à fait. La plupart des gens font parfaitement la différence entre l’autorité spirituelle de l’homme en blanc et le gouvernement du réel. Ils accordent sans problème au pape le droit à une parole prophétique et dérangeante. Sans doute même le trouvent-ils dans son rôle dans ses appels à la fraternité et à l’hospitalité. Cela modifie-t-il leurs convictions ? Pas sûr… Cette singulière observation ne doit pourtant pas nous désoler. Écoutons les disciples de Jésus le questionner au moment de son Ascension, alors que, nous dit le texte des Actes des Apôtres, il les a entretenus du « Royaume de Dieu pendant quarante jours » : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas restaurer le Royaume en Israël ? »

Comme les disciples, nous voudrions que le Royaume soit instauré tout de suite, ici et maintenant. Et voici la réponse de Jésus : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps que le Père a fixés. Mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins. » C’est ce que le pape François incarne. Il est le témoin de ce Jésus pour qui nul homme, nulle femme n’est sans valeur. C’est sans doute ce que reconnaissent sans vraiment l’analyser les 75 % de personnes qui disent l’apprécier. Le pape, pas plus que Jésus, n’établit le Royaume de Dieu sur Terre, mais il nous le fait espérer et désirer.

Christine PEDOTTI  Christine_Pedotti-100x100 (2).jpg

 

14/09/2023

LA PEUR OU LA VIE

TC.GIF Bref, il est urgent de réinventer l’écologie.                        

                                                 

Le tremblement de terre qui vient d’endeuiller le Maroc, avec son lot de drames, vient nous rappeler, un peu à contretemps, que la planète a des rythmes qui ne sont pas les nôtres et que nous ne maîtrisons pas. À contretemps car nos inquiétudes face au dérèglement climatique ont tendance à nous faire croire, et c’est paradoxal, que nous sommes les maîtres tout-puissants de la nature. Il est vrai que l’industrie humaine a des conséquences indiscutables sur les milieux naturels. L’extinction de masse qui atteint un nombre considérable d’espèces animales en est la conséquence. Il reste que les volcans mijotent et explosent, que la terre tremble et que nous n’y pouvons pas grand-chose, voire rien, sinon éviter de nous y trouver exposés. Or, c’est précisément cette inconscience des humains, qui continuent à poser leur toit les uns sur les pentes des volcans, les autres sur des failles terrestres, qui devrait nous faire réfléchir.

J’ignore si le séisme marocain était prévisible, mais il est bien connu que, de San Franscisco à Los Angeles, on redoute le fameux Big One, que la ville de Catane en Sicile prospère sur les flancs de l’Etna et Naples sous la menace du Vésuve… Cette incroyable insouciance face à un danger pourtant parfaitement identifié et connu doit nous interroger sur l’efficacité de la peur face au risque environnemental. Récemment, un journaliste spécialisé sur les questions d’écologie déplorait à la télévision que « les gens n’[aient] pas suffisamment peur ». Comme si la peur devait être le moteur principal de l’action. Tout montre que non seulement ce n’est pas le cas, mais que ce sentiment est surtout contreproductif. En effet, si la menace est « On va tous mourir », elle est vaine puisque, en effet, tout être vivant est assigné à la mort. La question doit donc être énoncée de façon inverse : « Comment vivre ? » Face à la menace de la mort, il faut restaurer le désir de vivre et de vivre bien, c’est-à-dire mieux que « survivre ».

L’écologie a besoin de parler de bonheur, de paix, d’harmonie et de joie de vivre, et non de cultiver la crainte, d’entretenir la culpabilité, d’accuser et de pointer du doigt. Elle doit se rendre désirable et non inquiétante car, face au danger, la peur tétanise, paralyse, quand, au contraire, le désir rend dynamique et créatif. Bref, il est urgent de réinventer l’écologie.

Christine Pedotti

12/09/2023

APRES LE TREMBLEMENT DE TERRE DU MAROC

LA CROIX 12 09 2023 /  Arès le tremblement de terre du Maroc

Des équipes mobilisées « 24 heures sur 24 » à Marrakech

                                                                             

                                                                                 CROIX ROUGE FRANCAISE

Après le choc du séisme, de nombreux médecins se sont portés volontaires. Selon eux, l’hôpital parvient à faire face à l’afflux de patients. Tout autour, les familles attendent les nouvelles de leurs proches avec anxiété.

Marrakech (Maroc) De notre envoyé spécial

Elles ont posé quelques couvertures à même le sol, dans le petit jardin face à l’entrée des urgences du CHU de Marrakech. À quelques mètres d’elles, le ballet des ambulances ne cesse de déposer des blessés. Jamila et quelques femmes de sa famille sont originaires d’Ijoukak, tout près de l’épicentre du terrible séisme qui a ­secoué le Maroc vendredi soir. « Nous sommes arrivées hier et nous attendons des nouvelles de ma sœur. Elle a voulu protéger ses ­enfants et a reçu des débris sur la tête et sur le dos. Elle a pu sauver l’une de ses filles. L’autre n’a pas survécu. Il y a eu un nombre incalculable de morts dans notre ­village », décrit Jamila.

Tout autour de l’hôpital, les ­familles des blessés attendent de pouvoir revoir leurs proches. Des bénévoles s’activent pour leur distribuer eau et nourriture. Beaucoup de familles n’ont pas les moyens d’acheter de la nourriture à l’extérieur pendant plusieurs jours. Elles sont nombreuses à dormir dans la rue, à même le sol.

Le professeur Khalid Rabbani, médecin spécialiste de chirurgie viscérale au CHU de Marrakech, est habitué à voir le type de blessures traitées depuis vendredi. « Ce sont principalement des traumatismes des membres ou encore du bassin, des hématomes, des ­commotions… Ce sont des patients polytraumatisés, à l’image de ce qu’il se passe pendant un accident sur la voie publique. La différence, c’est l’afflux inédit de blessés. Là, ce sont des centaines de personnes que nous avons dû accueillir. » Comme de nombreux autres médecins, il s’est rendu spontanément à l’hôpital quelques heures après le séisme, samedi.

Selon le professeur Rabbani, la mobilisation du personnel de l’hôpital a permis d’accueillir tous les patients qui se sont présentés. « Certains médias ou des personnes sur les réseaux sociaux assuraient que l’on manquait de matériel. Je peux vous confirmer que nous avons pu opérer tous les malades qui ­devaient l’être », assure le médecin.

L’épicentre du tremblement de terre, qui a provoqué la mort d’au moins 2 497 personnes et blessé 2 476 autres selon le dernier ­bilan (lire les repères), est ­situé en pleine montagne, dans une zone particulièrement défavorisée. « Nous n’avons pas réfléchi. Nous avons mis notre famille à l’abri et nous nous sommes dirigés vers le CHU pour organiser l’accueil des ­patients », décrit le professeur ­Tarik Salama, médecin spécialiste de chirurgie infantile au CHU.

Toutes les salles de bloc opératoire ont été réquisitionnées pour les blessés du séisme et, selon lui, une grande partie du personnel médical s’est spontanément mobilisée. « Une fois que l’on prend un peu de recul, je ne vous cache pas que l’on subit un choc émotionnel. Ce séisme a décimé des ­familles, rendu des enfants orphelins, ­détruit un nombre incalculable de maisons. Nous essayons de ne pas craquer quand nous exerçons », rapporte Tarik Salama.

Alors que le Maroc a accepté l’aide de quatre pays – l’Espagne, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni –, le professeur Khalid Rabbani estime que tout soutien sera bienvenu à terme. « Mais, pour l’instant, nous arrivons à gérer seuls. Il y a un roulement et nous travaillons 24 heures sur 24. En revanche, ce fonctionnement a un effet sur tous les autres soins. Les activités de chirurgie froide, y compris les cancers, sont arrêtées », explique-t-il.

L’enjeu est aussi de réussir à amener les patients de ces zones isolées, où seuls des centres de santé ou de petits hôpitaux sont implantés. « Certains endroits sont très difficiles d’accès. Mais les équipes civiles et militaires ­travaillent pour choisirl’hôpital le plus approprié, à Marrakech, Taroudant, Agadir… », indique le professeur Rabbani.

Ce sont les hommes du village qui ont eux-mêmes porté la sœur de Jamila sur leur dos, jusqu’à trouver une ambulance, qui l’a transférée à l’hôpital. Selon elle, « le chirurgien a fait une première opération hier. Ils doivent maintenant s’occuper de son dos. Ils ne nous ont pas laissés la voir, et on ­espère seulement que tout s’est bien passé ».

 

PHOTO CROIX ROUGE FRANCAISE

Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé vendredi une région au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech au Maroc est monté à 2 497 morts, a annoncé lundi 11 septembre le ministère de l’intérieur marocain.

Le nombre des blessés ­s’élevait quant à lui à 2 476 personnes. Sur ­instructions du roi Mohammed VI, ­l’armée ­marocaine déploie « des moyens humains et ­logistiques ­importants, aériens et ­terrestres », selon l’agence de presse marocaine MAP.

Des équipes de recherche, de sauvetage ainsi qu’un hôpital de campagne sont mis sur pied dans la province d’Al-Haouz, là où se trouvait l’épicentre du tremblement de terre.

11/09/2023

RENCONTRE AVEC JEAN-MARC AVELINE, LE CARDINAL QUI A FAIT VENIR LE PAPE A MARSEILLE

LA CROIX 10/09/2023

 

Rencontre avec Jean-Marc Aveline, le cardinal qui a fait venir le pape à Marseille

Recueilli par CHRISTOPHE Henning le 10/09/2023 à 7h58

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La Croix : Marseille s’apprête à accueillir le troisième rassemblement des évêques de la Méditerranée. Quels sont les enjeux de cette rencontre ?

Soixante dix évêques du pourtour méditerranéen se retrouvent à Marseille du 17 au 24 septembre, pour les Rencontres méditerranéennes 2023; Travaillant sur les défis et les ressources de la région, ils accueilleront le pape François pour clore leur travaux.

Cardinal Jean-Marc Aveline : Ils sont nombreux, mais l’on pourrait tous les rassembler dans le mot de communion. Lors des deux premiers rassemblements des évêques du pourtour méditerranéen, à Bari en février 2020 puis à Florence en février 2022, j’ai pu mesurer l’importance de pouvoir échanger entre nous à propos de ce qui marque aujourd’hui la mission de l’Église sur chacune des rives de la Méditerranée.

Nous avons pu évoquer les défis qui nous sont communs, bien que nous les vivions selon des réalités différentes, mais aussi prendre conscience des ressources, qui nous sont également communes, dans cet espace géographique bien particulier. En nous connaissant mieux, nous avons pu également tisser des liens qui ne demandent qu’à se développer. La rencontre de Marseille permettra de renforcer et même d’élargir cette communion au service de la mission en Méditerranée puisque nous serons près de soixante-dix évêques.

Comment le choix de Marseille s’est-il fait ?

Card. J-M A : Marseille est une ville portuaire typiquement méditerranéenne. Depuis longtemps, elle a appris à accueillir toutes les cultures et les religions qui peuvent exister en Méditerranée et même au-delà. Lors de conversations que j’ai eues avec lpape François, j’ai pu lui expliquer l’originalité de cette ville, ses richesses et ses pauvretés, et échanger avec lui sur les enjeux pastoraux auxquels nous sommes confrontés et la manière dont, humblement, nous essayons d’avancer. Il a compris que Marseille se trouvait sur l’une de ces périphéries qu’il affectionne, entre Europe et Méditerranée, porte de l’Orient et porte de l’Occident, marquée à la fois par beaucoup de pauvreté et aussi par beaucoup d’espérance.

De son côté, l’ancien président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Bassetti, qui avait initié les rencontres de Bari et de Florence, m’avait dit son désir que le processus puisse se continuer hors d’Italie. C’est ainsi qu’avec son successeur, le cardinal Zuppi, nous avons fait l’hypothèse d’accueillir ces rencontres à Marseille et le pape m’a assuré de son soutien et de sa disponibilité.

La question des migrants sera-t-elle au cœur de vos échanges ?

La situation des personnes migrantes nous préoccupera bien évidemment tout au long de cette semaine d’échanges. Le message du pape pour la 109e Journée mondiale du migrant et du réfugié, que nous célébrerons en clôture de la semaine, le dimanche 24 septembre, guidera nos travaux. Il souligne l’importance non seulement de la liberté d’émigrer, mais aussi de la liberté de rester dans son pays. Et le pape explicite les conversions nécessaires pour que cette double liberté soit réellement effective. Nous devrons y réfléchir, et il nous a semblé judicieux pour cela d’inviter quelques évêques venant d’Afrique subsaharienne.

Mais nous ne voulons pas isoler la question des flux migratoires des autres défis qui caractérisent l’espace méditerranéen : la disparité économique et la pauvreté, les questions environnementales et climatiques, les tensions géo-politico-religieuses et le dialogue interreligieux. Tout au long de la semaine, nous aurons de multiples occasions d’aborder ces défis et aussi de chercher ensemble les ressources qui peuvent nous aider à les affronter. Marseille, pour toutes ces questions, est une sorte de laboratoire, un microcosme très cosmopolite où sont présents tous les défis que je viens d’évoquer. Un peu comme Jean-Paul II le disait du Liban, j’ai souvent pensé que Marseille est plus qu’une ville : elle est un message, porteur de détresse et d’espérance à la fois.

N’y a-t-il pas aussi un défi interreligieux, que vous vivez déjà à Marseille ?

Oui bien sûr. Mais ce n’est pas seulement un défi, c’est aussi une immense ressource, dès lors que, confrontés aux mêmes questions de l’existence, notamment celles qui sont liées au travail, au chômage, à la vie familiale ou à l’éducation des enfants, des hommes et des femmes de religions différentes se risquent au partage de leurs soucis et de leurs espoirs, tissent des liens de confiance, apprennent le dialogue, font naître l’amitié et promeuvent la fraternité.

Ce chemin n’est pas facile, mais je puis témoigner qu’il existe et qu’il est grandement fécond, tout en restant humble et fragile. Comme le disait souvent le regretté cardinal Tauran, les religions font davantage partie de la solution que du problème, pour peu qu’elles ne se laissent pas entraîner par des idéologies qui les instrumentalisent.

Qu’attendez-vous du pape ?

En tant qu’archevêque de Marseille, j’observe que l’annonce de sa venue a déjà suscité un immense élan populaire, et je m’en réjouis grandement. Et puisqu’il a fait le choix, pour ce voyage, de ne venir qu’à Marseille, c’est la France qui viendra jusqu’ici pour prier avec lui lors de la messe au stade Orange Vélodrome. Et ce faisant, il attirera l’attention de tout notre pays sur les enjeux de sa façade méditerranéenne.

De nombreux acteurs associatifs, politiques, culturels, socio-éducatifs, œuvrant en Méditerranée, seront présents lors de la semaine, notamment grâce à un magnifique festival ouvert à tous, et c’est très important que l’Église apporte sa contribution à cet immense travail. En outre, les évêques de France pourront tisser des liens avec leurs frères évêques de tous les diocèses de la Méditerranée, partager leurs joies et leurs peines, écouter ensemble les appels de l’Esprit, communier dans la mission et dans l’espérance. Tels sont, à mes yeux, les principaux enjeux de la présence du pape à ces Rencontres méditerranéennes de Marseille !

Soixante-dix évêques pour débattre quelques jours : se connaissent-ils assez pour mener ces débats ?

Certains se connaissent, mais pas tous. C’est la raison pour laquelle nous nous appuierons sur une méthode synodale, afin d’avancer ensemble, en méditant la Parole de Dieu, en s’écoutant mutuellement à propos de la situation de chacune de nos rives, en tentant de discerner ce à quoi l’Esprit nous appelle, notamment en recueillant les réflexions des étudiants et jeunes professionnels du pourtour méditerranéen, de toutes nationalités et de toutes religions, qui seront également présents tout au long de cette semaine.

Nous aurons à cœur de formuler des propositions concrètes en échangeant nos bonnes pratiques ; nous essaierons aussi de nous donner les moyens d’un processus de réflexion et d’action pour les années à venir, au service du peuple de Dieu confié à notre ministère. La Méditerranée, « mosaïque dans laquelle chaque pièce est nécessaire à l’originalité et à la beauté du tableau d’ensemble » (pape François, Discours de Skopje, 7 mai 2019), espace riche de nombreuses ressources mais fragilisé par de multiples menaces, est appelée à porter un message d’espérance pour l’Église et pour le monde. En faisant converger toutes les bonnes volontés, l’étape marseillaise des Rencontres méditerranéennes tentera de dessiner une nouvelle mosaïque d’espérance !

09/09/2023

EN DIRECT D'OULAN BATOR

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Guy Aurenche : "Construire une société française qui choisit d'accueillir".  - Université d'été 2019 - CVX -

Oulan Bator, Messe Présidée Par Le Pape François Le 3 Septembre 2023

Oulan Bator, messe présidée par le Pape François le 3 septembre 2023

Propos recueillis avec fraternité et liberté par Guy Aurenche :

« Je suis l’un des 1.394 catholiques recensés en Mongolie. J’ai pu rencontrer notre pape François qui a pensé à nous sur la carte de son cœur. Dans la yourte-cathédrale, nous étions près de 2.000 grâce au renfort de catholiques venus des pays voisins. Oui il est venu, il est bienvenu lui qui doit être occupé par le milliard trois cent millions de cathos. Comment pouvez-vous imaginer la joie presque délirante de cette visite ?

Il est stupéfiant que ce pape François vienne jusqu’en Mongolie ! Vraiment sa visite est un message. Elle nourrit ma vie. Je comprends mieux l’affirmation biblique : « Dieu a visité son peuple ». Serait-ce cela l’incarnation dont nous a parlé notre évêque-cardinal ? L’incarnation de l’amour à travers une visite fraternelle, pas toujours de tout repos, pour nous inviter à accueillir la force de l’amour.

François a entendu l’appel de Jésus : « Allez jusqu’au extrémités de la terre » ! Nous sommes à l’extrême ; François parle des périphéries ; et il est venu en chaise roulante. Un bel exemple d’inventivité lorsque la rencontre des plus éloignés s’avère difficile. Et vous, quels moyens inventez vous pour partir à la rencontre ?

Cette rencontre me permet de saisir ce que veut dire notre frère Paul de Tarse (déjà sur le continent 

asiatique !) lorsqu’il osait affirmer que c’est dans la faiblesse qu’il rencontrait la vie « pleine ». Nous, catholiques de Mongolie, en terre bouddhiste, sommes bien des êtres de grande faiblesse dans notre désert, coincés entre les géants chinois et russe. Le géant François a visité la grande faiblesse. Il lui a même rendu hommage : « La petitesse n’est pas un problème, mais un atout… Oui, Dieu aime accomplir de grandes choses à travers la petitesse ».

Le pape en a même profité pour parler des bienfaits de la démocratie (elle peut progresser chez nous ! Et chez vous ?), et pour lancer un message bienveillant au grand frère chinois, … qui ne l’est pas toujours.

Vraiment François avait l’air très heureux d’être chez nous… un peu loin de Rome. Une bouffée d’air qui ressemble au souffle de l’Esprit. Rien de meilleur que d’accueillir l’inconnu. »

08/09/2023

JMJ DE LISBONNE: LA NOUVELLE JEUNESSE DU PAPE ?

TC.GIF

ÉGLISE CATHOLIQUE

Un peu plus d’un million de jeunes pèlerins ont participé aux trente-septièmes Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se sont tenues à Lisbonne du 1er au 6 août 2023. Aux jeunes inquiets des désastres climatiques, le pape a affirmé : « Le monde a besoin de vous comme la terre a besoin de la pluie. »

Publié le par Laurent GRIBOWSKI   

Pas de doute : entre le pape François et les jeunes catholiques, le courant est passé. Dès sa première rencontre avec les pèlerins, le jeudi 3 août dans le parc Eduardo-VII, le vieil homme de 86 ans à la santé fragile – il a subi une lourde opération à l’abdomen début juin – a été accueilli comme une rock star, dans une effusion de joie hors du commun. Malgré une fatigue apparente, le pape n’a pas boudé son plaisir. Il a su faire chavirer la foule et trouver les mots pour toucher le cœur des participants, des jeunes âgés de 16 à 35 ans, venus de 151 pays, dont 40 000 Français – le troisième groupe en nombre, juste après les Espagnols et les Italiens.

« Il y a de la place pour tout le monde dans l’Église, pour tout le monde ! » C’est ce qu’a martelé à plusieurs reprises dans sa langue maternelle le souverain pontife, demandant aux jeunes de répéter après lui : « ¡Por todos, por todos! » Et ajoutant : « Personne n’est inutile, personne n’est superflu, il y a de la place pour tout le monde. Tel que nous sommes […] Dans l’Église, il y a de la place pour tous. » Un discours largement applaudi par la foule. Le pape voulait-il parler des exclus, des plus pauvres, des migrants ou encore des femmes, des divorcés remariés, des personnes homosexuelles ou transgenres ? Difficile interprétation…

La réponse est peut-être venue le lendemain, lors de la spectaculaire célébration du chemin de croix qu’il a présidée. Il y fut question des « minorités qui n’ont pas le droit de s’exprimer ni même d’exister […] parfois même au sein de l’Église ». Avec cette prière prononcée lors de la cinquième station : « Toi, Seigneur, tu as été victime de l’intolérance. Mais tu ne t’es pas laissé envahir par la haine. C’est pourquoi tu peux être un pont entre tous. Apprends-nous à être des bâtisseurs de ponts où que nous soyons. »

Point d’orgue de sa rencontre avec les jeunes, la vigile du samedi soir a donné l’occasion au pape de rappeler l’idée qu’il se fait du témoignage chrétien : libre et désintéressé, gratuit, bien éloigné du prosélytisme pratiqué en France par certains mouvements de jeunesse catholique. « C’est la joie qui est missionnaire », a affirmé François dans son discours, prononcé ce soir-là au parc Tejo, sur les bords du Tage, à la périphérie de Lisbonne.

Une conviction, souvent exprimée par le pape, qui vient apporter du crédit aux propos d’Américo Aguiar, évêque auxiliaire de Lisbonne. Dans une interview accordée début juillet à la télévision portugaise, qui avait suscité l’incompréhension de certains milieux catholiques, celui-ci avait déclaré que les JMJ n’avaient pas vocation à « convertir à tout prix les jeunes au Christ, à l’Église catholique ou à quoi que ce soit d’autre […] Les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne sont un cri de cette fraternité universelle dont parle le pape dans l’encyclique Fratelli tutti ». Une parole prise très au sérieux par les quelques jeunes chrétiens et musulmans venus cette année aux JMJ avec l’association Coexister, mouvement interconvictionnel de jeunes déjà présent à celles de Madrid en 2011.

À l’image d’une grande partie de leur génération, les jeunes catholiques français présents à Lisbonne ont fait montre de beaucoup de piété, fréquentant assidûment les chapelets, les vénérations de reliques – de sainte Jeanne d’Arc ou de sainte Thérèse de Lisieux – et les adorations eucharistiques proposées un peu partout dans les églises de la ville… S’ils sont contents de voir le pape prendre position en faveur de l’écologie, combat très partagé au sein de leur génération, ils n’en restent pas moins attachés aux valeurs conservatrices et traditionnelles. Source d’étonnement pour les observateurs : beaucoup d’entre eux ont passé leur temps à chanter la Marseillaise dans les rues de Lisbonne en agitant des drapeaux français…

« Les JMJ ont montré à tous qu’un autre monde est possible : un monde de frères et sœurs, où les drapeaux de tous les peuples flottent ensemble, les uns à côté des autres, sans haine, sans peur, sans fermetures, sans armes », a pourtant déclaré le pape, rajeuni, quelques jours plus tard, lors de sa catéchèse du 9 août au Vatican. Avant de donner ­rendez-vous à la jeunesse en 2025 à Rome, pour le jubilé des jeunes, puis à Séoul en 2027, pour les prochaines JMJ !

Laurent Grzybowski    

Photo :  (CC BY 2.0)

07/09/2023

C'EST LA RENTREE

C’est la rentrée

Premiers jours de septembre, l’été flambe encore et pourtant les écoles, collèges et lycées rouvrent leurs portes. La question de l’école et de ses missions envahit les conversations et l’actualité. Éducation, instruction, ordre et autorité, autonomie, liberté, laïcité, tous ces mots se bousculent, avec pour la plupart d’entre nous une part de nostalgie, comme celle du poète René Guy Cadou : « La vieille classe de mon père, / Pleine de guêpes écrasées, / Sentait l’encre, le bois, la craie […] » À l’aube de l’école obligatoire de Jules Ferry, voilà presque un siècle et demi, il fallait arracher les enfants aux travaux des champs pour les asseoir sur les bancs de l’école, leur apprendre à lire, écrire, compter, leur enseigner un peu d’histoire et de géographie pour en faire des citoyens « éclairés » ; le rêve des Lumières pour tous et toutes.

Depuis lors, les missions de l’école se sont comme empilées, peut-être parce que former un citoyen ou une citoyenne est une opération de plus en plus complexe. Il faut certes, toujours, et d’abord, lire, écrire et compter, mais le champ des savoirs est de plus en plus vaste. Faut-il être savant en mathématiques, en latin, en droit, en informatique ? L’enseignant, qui est souvent une enseignante – 70 % en moyenne et 86 % en primaire –, est-il un maître, celui qui sait, un pédagogue, celui accompagne, un éducateur, celui qui conduit vers le dehors – vers l’autonomie de jugement ?

On voudrait que l’école forme sans formater, qu’elle donne un socle commun sans uniformiser, qu’elle assure et restaure l’égalité tout en fournissant les futures élites de la nation. Et, même si ce n’est pas une consolation, il est illusoire de penser que « ça va mieux ailleurs ». Partout dans le monde, et tout particulièrement dans les pays développés, l’école est en crise. Et si les « modèles » asiatiques semblent plus performants, c’est au prix de contraintes extrêmes exercées sur la jeunesse, lesquelles génèrent des niveaux de stress qui peuvent conduire au suicide élèves et enseignants.

Ajoutons que l’école est aussi le lieu de socialisation par excellence, celui où l’on échappe à l’emprise du milieu familial, où l’on construit entre pairs une culture générationnelle.

C’est un peu la quadrature du cercle, mais ça en vaut la peine, alors, à tous et toutes, enseignants et élèves, bonne rentrée.

Christine Pedotti

 

05/09/2023

ESPACE : LA COMETE NISHIMURA SE RAPPROCHE E LA TERRE ET POURRAIT ÊTRE VISIBLE A L'OEIL NU

La Croix logo   Les faits  le 05/09/2023 à 06:38

La comète Nishimura « frôlera » la Terre entre le 5 et le 12 septembre. Du nom de l’astronome amateur qui l’a découverte le mois dernier, elle devrait être observable à l’œil nu malgré son passage à proximité du Soleil.

 
Espace : la comète Nishimura se rapproche de la Terre et pourrait être visible à l’œil nu
  • La comète Nishimura passera à quelques millions de kilomètres de la Terre entre le 5 et le 12 septembre. Ce petit astre tient son nom de l’astronome amateur japonais qui l’a découverte, Hideo Nishimura, le 12 août. C/2023 P1, de son nom scientifique, pourrait être observable à l’œil nu, selon les prévisions astronomiques.

Selon la classification de l’Union internationale d’astronomie, la lettre C indique une comète non périodique, qui ne peut passer à travers le système solaire qu’une seule fois, tandis que « 2023 P1 » indique la période de sa découverte, dans la première moitié du mois d’août 2023.

Espace : la comète Nishimura se rapproche de la Terre et pourrait être visible à l’œil nu

Vent solaire

Actuellement située dans la constellation du Cancer, elle devrait atteindre celle du Lion mardi 5 septembre, période à partir de laquelle elle pourrait devenir assez brillante pour être repérée à l’aide d’un télescope ou de jumelles. Pour tenter de l’admirer à l’œil nu, il faudra toutefois attendre le 8 septembre. Le meilleur moment pour observer la comète sera la fin de la nuit, 1 h 30 à 2 heures avant le lever du soleil, dans un endroit exempt de pollution lumineuse.

Selon l’astrophotographe Michael Jäger, la comète subissait il y a quelques jours des assauts du vent solaire. Ce flux de particules provoque des perturbations magnétiques.

La comète Nishimura atteindra son périhélie, c’est-à-dire son point le plus proche du Soleil, autour du 17 septembre, à 33 millions de kilomètres. Son passage à proximité de l’étoile pourrait toutefois entraîner sa désintégration.

04/09/2023

LA MISSION DE FRANCE S'ENGAGE POUR L'ECOLOGIE INTEGRALE

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Publié le

Les débats ont été riches et animés ! Réunis du 13 au 16 juillet à La Pommeraye, près d’Angers, 350 membres de la Communauté Mission de France, prêtres, diacres et laïcs – en majorité –, ont tenu une assemblée générale qui restera pour beaucoup gravée dans les mémoires. Invités à se prononcer sur les cinq orientations prioritaires des années à venir, ils n’ont pas hésité à amender la plupart des textes proposés, fruits d’une démarche synodale interne, après deux années d’échanges dans les équipes locales et dans les rencontres régionales.

Jugée trop consensuelle, « trop molle » pour certains, l’orientation consacrée à l’écologie intégrale a fait l’objet de toutes les attentions. Estimant que la question écologique ne pouvait pas se résumer aux seuls changements de comportements individuels en attendant quelques solutions miracles, les membres de la Mission de France ont souhaité, dans leur grande majorité, que la communauté s’implique davantage dans l’action collective. En n’hésitant pas à interpeller les pouvoirs publics : « Nous nous rendrons témoins les uns les autres des engagements que nous prendrons chacun et chacune, ensemble, pour changer nos styles de vie et œuvrer pour la démocratie. »

Les quatre autres orientations – Exprimer la foi aujourd’hui, Mission et ministère apostolique, Mission et travail professionnel, Synodalité et gouvernance – ont aussi fait l’objet d’un vote avec de nombreux amendements. Il faut dire que le débat, avec l’expression de possibles désaccords, n’a jamais fait peur aux membres de la Communauté Mission de France. S’inscrivant dans la lignée des deux dernières encycliques du pape, Laudato si’, sur l’écologie, et Fratelli tutti, sur la fraternité universelle, qualifiée par l’un des intervenants extérieurs – le théologien jésuite Christoph Theobald – de « sentinelle missionnaire de l’Église de France », cette communauté se trouve à la veille d’une nouvelle étape de son histoire. Elle attend la promulgation par le Vatican d’une nouvelle constitution apostolique dans laquelle seraient pleinement membres de la Mission de France l’ensemble des « engagés » ou des « incardinés », laïcs aussi bien que ministres ordonnés. Une petite révolution… qui se fait attendre.

Des ateliers, des temps de partage, des pauses musicales et des moments de prière ont rythmé cette rencontre nationale, qui, à cause de la crise sanitaire, n’avait pas eu lieu depuis six ans. L’occasion aussi de vivre une liturgie de repentance dédiée aux victimes d’agressions sexuelles commises ces trente dernières années par des prêtres de la Mission de France. Un moment de haute intensité, jugé très juste et très émouvant par tous les participants. Cette assemblée générale s’est conclue par la célébration d’engagement d’une dizaine de laïcs et par l’ordination d’un prêtre et de trois diacres en vue du presbytérat. Plus qu’une prélature – ce qu’elle est depuis 1954 –, la Mission de France entend devenir « un corps fraternel et sororal » pour la mission. Pour elle, la route va devant !

Laurent Grzybowski