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02/06/2022

CLAUDE WIENER-MISSIONNAIRE CENTENAIRE

Claude Wiener en 2014Portrait (Xavier DEBILLY)

  LA CROIX 2/06/2022 / Damien Fabre, 

Ancien résistant et bibliste, le doyen de la Mission de France fête ses 100 ans ce jeudi 2 juin. L’engagement auprès des plus pauvres et l’œcuménisme ont marqué sa vie.

Même allongé dans la chambre de sa maison de retraite, le père Claude Wiéner respire une bonhomie et une force qui ne manquent pas de surprendre à son âge : le doyen de la Mission de France et de l’Association catholique française pour l’étude de la Bible fête son 100e anniversaire ce jeudi 2 juin. « Je trouve le temps un peu long et je suis pressé de mourir », confie-t-il avec un reste de malice dans la voix.

Le résistant

Le père Claude Wiéner a chevillé au corps ce qu’il qualifie d’« antifascisme viscéral ». Durant l’Occupation, cacique de sa promotion en lettres classiques à l’École normale supérieure, il s’engage dans la résistance chrétienne. Il produit des faux papiers « pour tous ceux qui en ont besoin », notamment des juifs. Ses engagements lui vaudront d’être arrêté par la Gestapo, avant d’être relâché. Son père n’aura pas cette chance et mourra en déportation.

Après la Libération, en novembre 1944, il entre au séminaire de la Mission de France à Lisieux. Il fait partie de la troisième promotion de ce diocèse missionnaire. « Il m’est apparu que le fait de se consacrer aux plus pauvres et aux plus éloignés de l’Église était un bon choix. » La norme au sein de la Mission de France est d’associer le sacerdoce à une occupation professionnelle dans le monde profane. Ce n’est pourtant pas le chemin du père Claude Wiéner. « Plutôt que d’être travailleur, on a pensé que je faisais un bon professeur pour le séminaire et j’ai donc enseigné l’Écriture sainte pour les séminaristes », raconte-t-il.

L’enseignement est une grande partie de sa vie : outre le séminaire, il donne des cours à l’Institut catholique de Paris et est aumônier auprès des étudiants en médecine de la faculté de Bobigny. Après son départ à la retraite en 1987, il continue de servir la paroisse universitaire, qui regroupe des enseignants catholiques de l’éducation nationale. Son niveau en études bibliques lui vaut de participer à la Traduction œcuménique de la Bible (TOB), qui paraît en 1975. Il publie également en son nom propre Le Dieu des pauvres (1) en 2000.

Engagé au Secours populaire

La lutte contre la pauvreté est un autre de ses combats. Engagé au Secours populaire, il y est écrivain public pendant une vingtaine d’années, aidant des personnes illettrées dans leurs démarches administratives. En 2002, il participe à la création du Collectif Les Morts de la rue, qu’il préside un temps.

Il devient également un des spécialistes de la pensée de Madeleine Delbrêl, grande mystique catholique, poétesse et figure du catholicisme social à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), et participe au travail de lecture de ses œuvres en vue de son procès de béatification.

Prêtre, Claude Wiéner a vécu de l’intérieur les transformations profondes de l’Église dans la seconde moitié du XXe siècle. Vatican II (1962-1965) fut pour lui « un renouveau absolument décisif de l’Église ». Le chemin d’œcuménisme ouvert par le Concile lui tient particulièrement à cœur. Son dialogue personnel avec d’autres chrétiens lui a « apporté la conviction que le catholicisme n’est pas tout le christianisme » et qu’il est nécessaire de « vivre à côté des protestants et en communion avec eux ».

Aujourd’hui, il évoque avec enthousiasme le pontificat de François. « Il rejoint beaucoup des inspirations que nous avions connues avant lui, et c’est une grande bénédiction pour l’Église que de l’avoir pour pape. » Son vœu pour le catholicisme ? « Que l’Église continue son partage avec les chrétiens, et soit de moins en moins séparée de la vie des hommes et de leur temps. » Lui-même aura toute sa vie cherché à être pleinement un homme de son temps.

(1) Le Dieu des pauvres, de Claude Wiéner, L’Atelier, coll. « La Bible tout simplement », 2000, 13,15 €.

26/05/2022

ECOLOGIE,CROYANCES ET PRATIQUE

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Écologie, croyances et pratique 

 

Des voix s’élèvent, en particulier du côté des militants de l’écologie, pour regretter que le gouvernement d’Élisabeth Borne ne comporte pas une grande voix ou une personnalité connue engagée dans ce domaine. Cette absence fait douter de la résolution du Président à mettre la question environnementale au centre de son quinquennat. On répète à l’envi son propos du 16 avril à Marseille : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas. »

Sur le papier, cependant, la nouvelle Première ministre est aussi « chargée de la Planification écologique et énergétique ». À ses côtés, deux femmes : Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la Fonction publique, devient ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Agnès Pannier-Runnacher, anciennement à l’Industrie, prend le portefeuille de la Transition énergétique. Toutes deux sont rattachées à la Première ministre. S’y ajoute, à Matignon même, un secrétariat général à la Planification écologique, confié à Antoine Peillon. Ce dernier maillon présente l’avantage de créer une administration spécifique dédiée très précisément à mesurer les impacts écologiques des diverses décisions politiques.

Faut-il voir là une façon de noyer le poisson écolo en créant d’inutiles rivalités ou espérer que, désormais, la question de l’écologie ne sera plus une figure rhétorique dans le discours politique mais bien un souci de tous les instants ? De fait, la nomination en 2017 du très médiatique Nicolas Hulot, avec le titre flamboyant de ministre d’État chargé de la Transition écologique et solidaire, avait finalement mal tourné ; un ministère, c’est bien des lourdeurs, beaucoup de bureaucratie et des compromis qu’un militant ne peut guère assumer.

Dans l’état d’urgence où nous sommes, l’écologie ne peut plus être un acte de foi, même ratifié par l’engagement héroïque et sacrificiel d’une vie. Cela doit devenir une pratique de chaque instant, de tous et de chacun, dans tous les secteurs de l’activité humaine ; une sorte de révolution et, pour la plupart d’entre nous, une conversion des pratiques. Alors, sans doute, les ministres ne sont-elles pas des « croyantes » de la première heure ; nous les jugerons donc à leur pratique.

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Christine Pedotti

Photo : Jonathan SaragoCC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

19/05/2022

PLEURE JERUSALEM

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Pleure, Jérusalem !

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La scène est insupportable : d’un côté un groupe de policiers, casqués et lourdement protégés, tout de noir revêtus, matraque à la main, de l’autre un cercueil porté à bout de bras par des hommes en simple tee-shirt. Le cercueil progresse, nous sommes dans la cour de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem – établissement de soins fondé en 1954 par des Françaises, les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition. Et puis les policiers chargent, repoussent les porteurs du cercueil à coups de matraque. Les hommes reculent, les policiers continuent à frapper du poing et du pied, le lourd fardeau vacille et plonge en avant. Les porteurs qui se tiennent à l’arrière se cramponnent et retiennent le coffre. Finalement, ils ne le laisseront pas échapper. Dans un immense désordre, le cercueil est conduit jusqu’à la Vieille Ville, où la messe des obsèques de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée d’une balle dans la tête en plein travail en Cisjordanie, est célébrée à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation (de rite grec melkite catholique) à la porte de Jaffa.

Certes, les horreurs dévoilées lors du retrait des troupes russes en Ukraine nous « habituent », mais quand même… Attaquer un cercueil, une procession funéraire a quelque chose de profondément inhumain. Cette scène éclaire d’une lumière crue l’impasse dans laquelle sont plongés les Palestiniens, privés de leurs droits élémentaires – et en particulier celui d’être protégés par la loi contre l’arbitraire –, mais aussi les Israéliens. Quand la simple perspective que soient déployés des drapeaux palestiniens, que soient entonnés des chants nationalistes déclenche un tel niveau de rage du côté des forces de l’ordre israéliennes, que reste-t-il d’un espoir de concorde ? La violence faite aux morts est pire que celle qui est faite aux vivants car elle est symbolique. Elle s’attaque à la mémoire, celle des vivants, celle des morts, celle de ceux qui viendront ensuite. Elle s’étend d’âge en âge comme un poison, une contagion.

La Bible fait devoir de ne pas laisser le corps des condamnés ou des ennemis exposé après le coucher du soleil ; pour donner une chance au jour nouveau… Aujourd’hui, quelle chance reste-t-il pour la paix en Israël-Palestine ?

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Photo : Osps7CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

16/05/2022

CHARLES DE FOUCAULT, FRERE UNIVERSEL

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Publié le par Garrigues et Sentiers

 

Charles de Foucauld, frère universel 

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Le 15 mai a eu lieu la canonisation de trois Français : César de Bus (fin du 16e siècle), fondateur d’une congrégation, Marie Rivier (18e siècle) qui a investi dans le champ éducatif, et Charles de Foucauld, mort en 1916.

Saintes, tout simplement

Il y a quelques années, à Rome, un cardinal français chargé par le pape de renouer avec Cuba,  me rapporta une discussion avec Fidel Castro. Celui-ci, dont la mère venait de mourir, lui demanda : « Qu’est-ce qu’un saint pour l’Église catholique ? ». « C’est compliqué, répondit le prélat. Il y a les saints officiellement déclarés par une procédure ecclésiale. Et il y a beaucoup de braves gens, inconnus du grand public, mais que, dans notre cœur, nous considérons comme des saints. Voyez, votre mère qui vient de nous quitter, vous l’aimiez et l’admiriez beaucoup. Elle était vraiment pour vous un témoin de la tendresse et de l’amour. Je crois qu’elle est sainte dans le cœur de Dieu. Ma maman, ajouta le cardinal, est morte il y a trois ans. Je crois qu’elle parle avec la vôtre ce soir. Elles nous regardent et leur bonté témoigne de leur sainteté ». Le lider Maximo s’effondra en larmes et l’entretien s’arrêta là !

Les saints officiels 

Chaque journée nous donne rendez-vous avec eux. Il s’agit de personnes ayant manifesté une vie exemplaire, conforme aux principes de la religion. Certaines ont enduré le martyre pour rester fidèles à la foi. D’autres sont sanctifiées grâce à « l’héroïcité de leurs vertus ».

Les saints témoignent d’un monde sacré, différent. La canonisation est une décision juridique formelle qui n’a pas toujours existé. Certaines personnes étaient déclarées saintes par « la clameur du peuple », dès leurs décès. Une procédure publique, stricte et parfois longue, a voulu éviter les imprévus de la rumeur publique.
Aujourd’hui nous avons besoin, peut-être plus que jamais, de témoins qui rayonnent la paix et la joie, grâce à leurs convictions religieuses. Ils nous disent que vivre en fraternité est un objectif accessible, et que la démarche d’ajustement sur l’amour de Dieu est proposée à tous et toutes.

Charles de Foucauld (1864–1916) 

Il est sans doute le plus connu des trois Français canonisés : le plus surprenant, aussi ! Aristocrate, né dans une famille catholique, il « perdit » la foi à l’adolescence puis réussit le concours de l’école militaire de Saint-Cyr. La fortune familiale lui permit de profiter des plaisirs de la vie. Il dilapida ses biens et partit avec son régiment en Algérie. Ayant quitté l’armée, il explora le Maroc, costumé en vieux rabbin miséreux ; il dessina beaucoup, subjugué par la beauté du paysage. Il noua des liens d’amitié avec les chefs locaux.
En 1886, à Paris, il connut un profond « retournement » : tout son être « appartenait désormais au cœur de Jésus ». Il devint prêtre en 1901 et s’installa en solitaire, dans un dénuement total, dans le Hoggar algérien, auprès des Touaregs. Il fut assassiné à Tamanrasset en 1916, par des musulmans fanatiques, mécontents de voir le Français vivre avec des Touaregs qui ne rejetaient pas le « grand marabout chrétien ».

« Une minute de prière »

Il collabora à plusieurs ouvrages sur la culture touarègue ainsi qu’au premier dictionnaire français-touareg. Pour rencontrer et connaître l’autre, il faut savoir sa langue, et accueillir la richesse de sa culture. Il dénonça les inégalités vécues par les plus pauvres. Il s’intéressa à la géographie, à la beauté de la nature : « J’ai peine à détacher mes yeux de cette vue admirable dont la beauté et l’impression d’infini rapprochent tant du Créateur ». Il ne provoqua aucune conversion mais sa réputation dépassa le désert, les Touaregs et les militaires français qu’il rencontrait.

En 1968, le pape Paul VI estimait que ses écrits spirituels et sa pratique de la charité totale le rendaient « digne d’être appelé Frère universel ». La prière prenait beaucoup de son temps : « Jamais un vaisseau à voile ou à vapeur ne te conduira si loin qu’une minute de prière ».

Charles de Foucaud est un saint vraiment très moderne qu’il convient de débarrasser d’une « image doucereuse, et d’une fraternité éthérée ». (Hors-série Le Figaro, mai 2022) Pour les croyants comme pour les non-croyants en Dieu, son programme est plus que jamais d’actualité : « Notre cœur a soif de plus d’amour que le monde ne peut lui en donner ; notre esprit a soif de plus de vérité que notre monde ne peut lui en montrer ; tout notre être a soif d’une vie plus longue que celle que la terre peut lui faire espérer ».

Guy Aurenche GUY AURENCHE.jpg

Source : https://saintmerry-hors-les-murs.com/2022/05/12/charles-de-foucauld-frere-universel/

09/05/2022

AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE et à ceux qui l'ont connu

A celles et ceux qui ont connu Claude Wiener

A tous les membres de la Communauté Mission de France

Bonjour à tous,

Claude Wiener, prêtre de la Mission de France, va devenir centenaire le 2 juin prochain.

Engagé dans la résistance quand il était étudiant à l’École Normale Supérieure, Claude est entré au séminaire de Lisieux en 1944 et a été ordonné prêtre en 1949. Bibliste réputé, il a été professeur au séminaire et à l’Institut Catholique de Paris. Très investi dans le dialogue œcuménique, il a contribué à l’édition de la TOB (traduction œcuménique de la Bible). Il est aussi le traducteur français du décret conciliaire sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum Ordinis). A Bobigny (93) et à Ivry-sur-Seine (94), Claude a connu de multiples engagements dans l’accompagnement ecclésial (paroisse universitaire, étudiants en médecine, groupes de lecture biblique…) et l’action sociale (écrivain public, co-fondateur du collectif « Les morts de la rue »…).

Pensionnaire de la maison Marie-Thérèse à Paris depuis plusieurs années, il s’y est investi dans le comité de la vie sociale et dans l’animation spirituelle.

A l’occasion de ses 100 ans le 2 juin, nous vous proposons de lui faire un petit signe en lui envoyant une carte d’anniversaire à :

Claude Wiener - Maison Marie-Thérèse - 277 Boulevard Raspail - 75014 PARIS

Claude est donc le doyen des prêtres de la Mission de France, mais il ne sera pas le seul centenaire cette année. Pierre Le Bachelier et Pierre Delahaye sont nés, eux aussi, en 1922. Nous reproduirons cette initiative pour eux au moment de leur anniversaire.

Le bureau du service des Ainés et l'Équipe Épiscopale

05/05/2022

MORALE ET POLITIQUE

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Photo : Esquerda.net (CC BY-SA 2.0)

                            Photo : Esquerda.net (CC BY-SA 2.0

« Paris vaut bien une messe » : ces mots sont attribués à Henri de Navarre, protestant et héritier du trône de France, acceptant de devenir catholique pour asseoir sa légitimité. Le Béarnais trahissait-il ses convictions ? Sans doute, mais il concourait ainsi à refaire l’unité du royaume, déchiré et ensanglanté par plusieurs décennies de guerres de religion. À gauche, aujourd’hui, les trois formations arrivées sous les 5 % des suffrages à l’issue du premier tour – socialistes, écologistes et communistes – sont entrées dans une négociation avec la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et semblent prêtes à mettre sous le tapis quelques convictions, dont, pour les socialistes et les écologistes, leur clair attachement au projet européen. Quel plat de lentilles Jean-Luc Mélenchon pose-t-il sur la table ? La promesse d’un certain nombre de circonscriptions et donc de députés, permettant à chacune des formations de disposer d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ; la messe mélenchoniste pour sauver ou obtenir une circonscription…

Reste que la perspective d’une gauche unie trouve dans nos mémoires d’abondants échos : Front populaire, Programme commun, gauche plurielle… S’esquisse l’hypothèse d’une victoire de cette « nouvelle union populaire, écologiste et sociale » aux législatives, laquelle porterait Jean-Luc Mélenchon au pouvoir comme Premier ministre. Beaucoup, en mal de gauche, se prennent à rêver ; comme on les comprend.

Mais le rêve a un prix, extrêmement élevé. Les fourches caudines sous lesquelles Jean-Luc Mélenchon veut faire passer ses partenaires sont celles de la « désobéissance européenne ». En clair, si les lois et règlements européens ne sont pas suffisamment sociaux et écologistes, on s’en dispense. Soit, mais si chacun fait son marché dans les règles européennes, qu’est-ce qui empêchera la Hongrie ou la Pologne de se dispenser de celles qui régissent l’accueil des étrangers, l’indépendance de la justice ou la protection des homosexuels, ou encore l’Allemagne de préserver son marché du gaz avec la Russie ? Avons-nous besoin de gauche ? Oui, nous avons besoin de social, besoin d’écologie, mais devons-nous le payer au prix de l’Europe et, en passant, faire ce cadeau à Poutine…

Publié le 

02/05/2022

DES PRÊTRES PROPHETES (à voir sur vos écrans)

TC.GIFA VOIR SUR KTO du 2 mai (20h35) au 8 mai (7h25) puis en cliquant sur ktotv.com

(cf les dates de diffusion à la télé à la fin de cet article)

© Intercontinentale - AFP

A la suite d'une fouille de la casbah d'ALGER, pendant la guerre d'Algérie, les suspects arrêtés attendent dans un camion militaire qui stationne devant la cathédrale Saint-Philippe, (Inercontinentale / AFP)

À l’heure où une partie non négligeable des fidèles catholiques sont attirés par l’extrême droite, voici une page plus évangélique du catholicisme français. Celle qu’écrivirent dans les années 1950 des prêtres embarqués dans la tourmente de la crise algérienne et qui prirent le parti de l’indépendance. Fille de pieds-noirs, la réalisatrice Caroline PUIG-GRENETIER est partie aux sources de cet engagement, héroïque ou scandaleux. Elle a donné la parole à des anciens, membres de l’Institut du Prado et, surtout, de la Mission de France, fer de lance de ce mouvement. « Quand on est chrétien, on est au service d’un Dieu qui défend le droit et la justice, qui défend l’opprimé, la veuve, l’orphelin et l’étranger. C’est cela qui nous a motivés », dit avec une douce voix le P. Francis CORENWINDER (93 ans) pour justifier ce choix radical. Ils n’étaient « pas antifrançais, mais dans le mouvement de l’histoire » selon les mots de Christian Delorme (du Prado).

L’historienne Sybille CHAPEU rappelle les gestes d’entraide vécus avec les populations et avec les militants détenus, ainsi que les sermons fustigeant la violence de l’armée française. En avril 1956, une équipe de la Mission de France est même expulsée d’Algérie, malgré le soutien de Mgr DUVAL, l’archevêque d’Alger, qui plaidera plus tard la cause de Robert DAVEZIES, emprisonné pour avoir aidé le FLN. Une des forces du documentaire est également de montrer pourquoi il ne fut pas celui de toute l’Église. Car, en Algérie, d’autres prêtres sont restés solidaires de leurs ouailles, de modestes pieds-noirs et pas uniquement de « méchants » colons, n’épousant pas le combat des curés « rebelles ». « Si leurs appels avaient été entendus, combien de morts auraient été évités ? » interroge avec justesse la réalisatrice.

Car, hormis TC et une interpellation isolée du cardinal Liénart dénonçant la torture et évoquant l’indépendance (1958), le message prophétique de ces hommes n’a que faiblement été entendu. Cette évocation, riche de belles photos, de films d’époque et de lectures poignantes de lettres du front, permettra aux jeunes générations de découvrir ces catholiques qui surent prendre le risque d’être en avance sur leur temps.

Philippe ClanchéPhilippe CLANCHE, TC n°3962 du 28.04.2022

Prochaines diffusions à la TV
le lundi 2 mai 2022 à 20:35
le mardi 3 mai 2022 à 0:41
le mardi 3 mai 2022 à 12:18
le mardi 3 mai 2022 à 23:13
le jeudi 5 mai 2022 à 11:00
le vendredi 6 mai 2022 à 13:05
le samedi 7 mai 2022 à 14:05
le dimanche 8 mai 2022 à 7:25

Prêtres en Algérie, documentaire de Caroline Puig-Grenetier, 0 h 52. À voir sur KTO du 2 mai (20 h 35) au 8 mai (7 h 25), puis sur ktotv.com

22/04/2022

LETTRE D'HERVE GIRAUD, PRELAT DE LA MISSION DE FRANCE, A LA COMMUNAUTE MISSION DE FRANCE

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Chers frères et chères sœurs en Christ,

Les Français vont voter. Cette période de crises écologique, anthropologique, migratoire, sanitaire, humanitaire, ecclésiale, sans compter la guerre subie par l’Ukraine, fait émerger beaucoup de tensions et de divisions, entre concitoyens et même entre catholiques. Désormais il nous faut choisir entre deux visions de la société.

Une élection dépend du peuple tout entier. Il me revient, comme évêque et donc pasteur, de vous encourager à comprendre les enjeux. Personnellement je ne vis pas entre ciel et terre, ni ne reste à l’écart des débats, même si je peine, comme beaucoup, à me situer dans la complexité de notre monde. Comme vous, je souhaite chercher, avec l’Esprit Saint, la « juste attitude chrétienne » qui nous est chère.

Il me faut d’abord le redire : votons et invitons à voter. Personne ne doit s’abstenir de voter. Il en va de notre capacité à vivre ensemble. Nous devons donc impérativement réfléchir, personnellement et collectivement. On gagne toujours à mieux nous expliquer pour que nos idées s’affinent et deviennent un « bien commun ». Il y a une nécessité de ne pas partir de notre seul point de vue. Cette attitude d’humilité permet à chaque conscience de se déterminer en se laissant interroger par la réflexion des autres. Face aux violences qui se développent, et finissent par alimenter les conflits et les guerres, ne nous payons pas de mots : lisons les programmes ; dépistons intelligemment les logiques sociales, économiques et politiques ; réfléchissons et diffusons autour de nous ce qui nous paraît juste.

Avec les crises que j’évoquais s’opère un changement d’époque : aucun repli n’est possible. « Tout est lié » : fraternité, liberté, égalité. Aucun sujet n’est à écarter : écologie intégrale, (absence de) travail, éducation, culture, coopération internationale, aides au développement, soutiens aux familles, justice sociale, migrations… etc. Actuellement, à l’ère du numérique, sont relayés des slogans, des invectives et des mots déconnectés de leur sens premier. Le mot même de liberté se trouve détaché de toute vérité. Et que dire de la fraternité ! L’outrance des expressions a remplacé la sobriété du mot juste.

Me faut-il, comme évêque, aller plus loin et « vous indiquer le chemin par excellence » (1 Co 12,31) ? Il y a longtemps que je suis avec vous et vous me connaissez. Je ne suis ni un homme politique, ni un chef de parti, ni un homme de pression, ni un défendeur d’intérêts particuliers. Certains parmi vous me demandent de « prendre position », « de faire entendre ma voix », « de ne pas me taire ». Il faut nous demander si ce genre d’injonction est cohérent avec notre ecclésiologie. Peut-on en appeler à une parole de la hiérarchie ou à l’institution alors que c’est notre parole commune qui est à promouvoir ? Notre mission consiste à servir l’Évangile et la communion. L’Esprit nous appelle à nous faire proches de ceux que nous croisons et que nous cherchons à rejoindre. Le Christ nous demande d’aimer mes ennemis, de dénoncer les injustices, de proposer la miséricorde, d’accueillir au-delà de ce que nous nous croyons capables. Il nous demande surtout de défendre les plus faibles : ceux qui passent pour moins honorables, ceux qu’on oublie, ceux qui n’ont pas de voix. Ce sont eux à qui nous devons penser et faire penser. Qu’il s’agisse des plus pauvres, des migrants, des victimes de violence dans l’Église et dans la société, de personnes finissant leur vie… etc., il nous faut reconnaître et défendre notre prochain, avec nos faiblesses, « la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion » (Fratelli tutti, 39). Cette conviction profonde, incompatible avec certaines options politiques, doit impérativement guider nos choix.

En entrant, ces derniers mois, dans la démarche synodale voulue par le pape François, nous sommes en train d’inventer une autre forme de démocratie et de bâtir une « Église autre », car elle doit toujours se réformer, se transformer, se convertir. La Communauté Mission de France y prend largement part avec les compétences de chacun. Beaucoup d’entre nous sont engagés aux côtés des personnes vulnérables : nous en connaissons, nous les connaissons, nous en faisons aussi partie ! L’engagement au service du bien commun ne se limite pas aux échéances présidentielles. Nous aurons aussi à nous déterminer lors des élections législatives. Il nous faudra toujours éviter le pire, les dérives, les postures, et surtout agir pour le meilleur là où nous sommes. Voter est d’un jour, mais agir en citoyens, en humains, en chrétiens est de toujours. C’est l’honneur de notre pays que d’avoir cette liberté de réfléchir et de voter. Face à l’inquiétude et au découragement, face à l’individualisme qui saborde l’humanité, il nous revient, chacun et en communauté, de faire renaître « un désir universel d’humanité » (Fratelli tutti, 8), dans la sobriété de vie et par la force invisible de l’Esprit.

Il nous faut donc continuellement œuvrer pour le développement des principes démocratiques. Voter ne fait pas de nous des citoyens meilleurs que les autres, voter ne suffira jamais. Mais voter est un des signes forts que nous voulons plus de participation et de coresponsabilité. Comptez sur moi pour soutenir votre espérance : « L’avenir sera entre les mains de ceux qui auront su donner aux générations de demain des raisons de vivre et d’espérer. » (Gaudium et Spes, 31)

+ Hervé GIRAUD, Prélat de la Mission de France

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Quelques prises de position pour les présidentielles 2022

Présidentielle : appel à un sursaut citoyen au service du bien commun Ouest-France 16/04/2022

2« À l’occasion de l’élection présidentielle, nous, responsables d’organisations chrétiennes, protestantes et catholiques, et le représentant de la Métropole grec-orthodoxe de France, Patriarcat Œcuménique, appelons à un large débat démocratique. Nous insistons sur trois défis majeurs : le scandale des inégalités qui frappent en premier lieu les plus vulnérables, l’urgence écologique, et la paix et le vivre ensemble dans une société fracturée ».

« À l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle, la France est profondément divisée. Pour le 2e tour, deux visions de notre pays s’affrontent. Une vision qui, sous un discours social, est fondée sur la préférence nationale, le rejet de l’étranger, menace les droits fondamentaux et contribuerait à aggraver les fractures. Cette vision dangereuse cache sous une pseudo-défense de l’égalité son refus des libertés et de la fraternité et son attrait pour les régimes autoritaires. Elle nous enfermerait dans une France forteresse, aveugle aux enjeux écologiques. Or la liberté, l’égalité et la fraternité sont nos repères communs. La solidarité, l’hospitalité, le respect de l’autre et de la planète guident nos choix de citoyens. Une autre vision promeut la démocratie et les valeurs républicaines, porte une ambition pour l’Europe et les enjeux internationaux, mais relativise l’urgence d’une véritable transition écologique et solidaire et traite avec brutalité les questions sociales. Pourtant, toute la Bible nous rappelle que l’attention aux plus fragiles et l’accueil de l’étranger sont au cœur de notre foi. Si la colère peut se comprendre au regard de certaines décisions politiques de ces dernières années, le vote à l’élection présidentielle doit être guidé par notre vision. Nous voulons une société ouverte, fraternelle, qui cherche à renforcer la justice, à combattre la pauvreté et les inégalités, à accélérer une transition écologique juste et solidaire. Nous aspirons à construire une Europe citoyenne, et à vivre une solidarité internationale renforcée, dans une société qui respecte les droits fondamentaux de tous, y compris ceux des étrangers. Le pire doit être évité. Il ne peut pas l’être par l’abstention et le vote blanc. Il n’est pas envisageable de choisir pour notre avenir un projet de société xénophobe, fondé sur le repli sur soi, la division de la société et l’atteinte aux droits humains. En conscience, nous ne pouvons qu’appeler à voter contre cette option mortifère. Engagés aux côtés des personnes vulnérables, fragiles, nous connaissons leurs inquiétudes, leurs vies difficiles, mais aussi leur sens de la solidarité. Ce sont elles que nous accompagnons dans nos différents engagements pour leur permettre de devenir actrices de leur vie, de vivre dignement et d’exercer leur citoyenneté. Pour l’avenir, notre pays a besoin de la participation de toutes les personnes qui y vivent, à commencer par celles qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas. L’élection présidentielle n’est qu’une étape. Au-delà de ce second tour, il faudra rassembler tous les citoyens et les associer réellement à la construction d’une société accueillante, solidaire et respectueuse de l’environnement, combattre résolument les inégalités et la pauvreté, et favoriser le dialogue avec toutes les forces de la société civile. Chrétiens engagés dans la vie économique et sociale, dans la solidarité en France et à l’international, nous continuerons notre action avec exigence et vigilance, confiance et espérance. »

 Signataires :

Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) – Bernadette Forhan, présidente

Action catholique des enfants (ACE) – Patrick Raymond, président

Action catholique des milieux indépendants (ACI), Marc Deluzet, président et Françoise Michaud, vice-présidente

Action catholique ouvrière (ACO) – Danielle Beauchet et Lionel Lecerf, coprésidents

Apprentis d’Auteuil – Jean-Marc Sauvé, président

À Rocha France – Rachel Calvert, présidente

Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) – Marcel Rémon, directeur

Chrétiens dans l’enseignement public (CdEP) – Chantal de la Ronde, présidente

Chrétiens dans le monde rural (CMR) – Margot Chevalier, coprésidente ; Jean-Luc Bausson, coprésident

Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire (CCFD-Terre solidaire) – Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente

Communauté de vie chrétienne France (CVX) – Brigitte Jeanjean, responsable nationale

Délégation catholique pour la coopération (La DCC) – Arnoult Boissau, président

Fédération d’entraide protestante (FEP) – Isabelle Richard, présidente

Instituts religieux et solidarité internationale (IRSI) – Sœur Bernadette Janura, présidente

Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) – Louise Lécureur, présidente

Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) – Chloé Corvée, présidente nationale

JRS France (Jesuit Refugee Service) – Véronique Albanel, présidente

Justice et Paix-France – Michel Roy, secrétaire général

Les Semaines sociales de France (SSF) – Dominique Quinio, présidente

Métropole grecque-orthodoxe de France, Patriarcat œcuménique – Mgr Dimitrios Ploumis, métropolite de France

Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) – Cécile et Martin Lesage, responsables nationaux

Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) – Nelly Vallance, présidente

Pax Christi France – Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, président

Secours catholique-Caritas France (SCCF) – Véronique Devise, présidente

Scouts et guides de France (SGDF) – Marie Mullet, présidente

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Pas sans les « autres », Jean Marie Ploux, théologien, prêtre de la Mission Franceploux.jpg

En arrière-fond des projets et des propos des candidats à l‘élection présidentielle, et quelles qu’en soient les modalités, la mondialisation impose sa réalité et inspire deux attitudes : celle d’un repli identitaire et, dit-on, souverainiste, celle d’un dialogue avec tous et de la recherche sans cesse reprise d’une action commune pour la paix et l’avenir de tous sur une planète remise à la garde de tous.

Au fond, la question est celle de l’identité et du rapport à « l’autre ». La conscience chrétienne ne peut être neutre sur une pareille question mais elle est divisée. Dès lors il ne me paraît pas déplacé de rappeler deux choses :

Les disciples qui ont suivi Jésus de Nazareth dans son interprétation de la Tradition biblique ont toujours puisé dans la pensée des « autres ». Ainsi fit l’apôtre Paul avec le stoïcisme, forme dominante de la sagesse grecque en son temps. Plus tard, saint Augustin en usa de même avec le néoplatonisme d’Alexandrie, plus tard encore Albert le Grand et Thomas d‘Aquin avec la pensée d’Aristote importée en Espagne par les Arabes. En dépit d’une tendance trop souvent affirmée de l’Église de Rome à penser l’unité des chrétiens sous le mode de l’uniformité, ce mouvement ne s’est jamais arrêté. Le Concile Vatican II (1962-1965) a heureusement ré-exprimé cette pluralité des sources car elle est au fondement de l’expression de la foi dans son ouverture à l’universel.

Sur cet horizon, le thème de l’émigration est symptomatique de la vérité de l’existence chrétienne. Je l’évoque puisqu’il revient sans cesse dans les discours politiques, avec raison d’ailleurs car il est emblématique d’un « humanisme » et relève et relèvera toujours de l’urgence provoquée par les famines, les guerres, les dictatures ou les dérèglements climatiques. La guerre de l’Ukraine nous le rappelle tragiquement.

Le prophète Jérémie, résume tout en une seule phrase : « Ainsi parle le Seigneur : Défendez le droit et la justice, délivrez le spolié de la main de l’exploiteur, n’opprimez pas, ne maltraitez pas l’immigré, l’orphelin et la veuve, ne répandez pas de sang innocent » (Jer 22,3). Plus tard, on précisera : « Quand un émigré viendra s’installer chez toi, dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas ; cet émigré installé chez vous, vous le traiterez commme un homme du pays, comme l’un de vous ; tu l’aimeras comme toi-même ; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d’Égypte » (Lv 19,33-34).

Cependant la figure du migrant ou de l’émigré n’est pas seulement celle de « l’autre » mais celle du Pauvre. Ceux qui reconnaissent le visage de l’homme et de Dieu en Jésus défiguré et mort sur la Croix doivent se rappeler que, s’identifiant aux affamés, aux assoiffés, aux dénudés, aux étrangers, aux malades et aux prisonniers, ce Jésus reconnaît pour siens celles et ceux qui les ont nourris, désaltérés, habillés, accueillis, visités, que les uns et les autres aient une religion ou qu’ils n’en aient pas. (Mt 25, 31-46)

C’est pourquoi l’apôtre Paul avait écrit dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe : « Ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ; ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui dans le monde est vil et méprisé, ce qui n’est pas, Dieu l’a choisi pour réduire à rien ce qui est » (I Co, 1,27-28). Ainsi est énoncé, du point de vue chrétien, le Principe critique de toute politique, de toute civilisation, de toute conduite humaine. L’humanité ne peut prétendre à l’universel qu’en se donnant pour fondement la considération première des derniers, des exclus de toutes les logiques économiques et sociales, comme de ceux et celles qui sont contraints à l’émigration. Le Pape François le dit inlassablement.

Celles et ceux qui ont prétendu ou prétendent défendre une civilisation judéo-chrétienne en reniant ces principes fondamentaux, sont des imposteurs et des faussaires. D’ailleurs, en vertu du Principe critique de la Croix de Jésus, il n’y a jamais eu de civilisation judéo-chrétienne et il n’y en aura jamais : tout est toujours à recommencer par le bas.

Jean Marie Ploux, théologien, prêtre de la Mission France

PAS DE "NI OUI,NI NON", LES ENJEUX SONT TROP GRAVES.

PAS DE "NI OUI NI NON"

TC.GIFLes enjeux sont trop graves.

Depuis sa fondation, TC a lutté contre l’extrême droite, quels qu’en soient les oripeaux. Bien sûr, dès 1941, contre l’idolâtrie nationaliste portée par ceux qui voulaient que la nation devienne une telle préférence qu’elle en arrive à exclure. Mais tout autant contre notre pays quand il voulait imposer par la force ses idées, et plus encore ses méthodes, dans ce qui s’appelait alors les départements d’Afrique du Nord. Au nom de quoi prétendons-nous à une telle résistance ? Simplement au nom des valeurs évangéliques, de notre foi en ce ressuscité que nous célébrons cette semaine, en celui qui nous disait et nous redit encore : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. »

Entre notre espérance chrétienne et nos espoirs politiques, certes l’écart s’accroît, mais nul ne peut faire advenir le règne de Dieu dans l’immanence de l’ici et du maintenant. La force, la rupture avec l’état de droit altèrent précisément ce en quoi nous croyons. On ne peut imposer le monde que l’on aimerait, les peuples que l’on chérirait. Ni l’un ni les autres n’existent, nous devons être des bâtisseurs. Péguy le disait déjà, « le kantisme a les mains propres, mais il n’a pas de mains ». Vouloir la pureté de ses choix politiques sans accepter de mettre un bulletin que l’on approuve ou que l’on abhorre dans l’urne s’apparente au geste de Ponce Pilate.

Pouvons-nous nous laver les mains face à la xénophobie latente d’une minorité de plus en plus grande de nos concitoyens ? Nous assumons des choix en conscience à l’aune de ceux qui nous ont précédés dans nos combats pour la liberté. Liberté pour les petits et les sans-grade que Le Pen entend sacrifier au nom de la préférence nationale ; même si nous aurions désiré des engagements nettement plus forts de la part d’Emmanuel Macron. Mais les deux positions n’auront jamais rien de comparable, l’une est amendable, notre opposition à l’autre est irrécusable.

Alors, puisque nous voulons un monde plus juste, sans nous illusionner sur les limites de nos choix, nous refusons l’extrême droite de Le Pen et nous refusons la facilité d’un non-choix, quelles que soient nos préventions contre celui qui, de fait, en bénéficiera.

Témoignage chrétien

16/04/2022

BELLE FÊTE DE PÂQUES 2022

A toutes et tous qui suivez ce blog , nous vous souhaitons une

Belle fête de Pâques 2022

EN VOUS REMERCIANT DE VOTRE FIDELITE

Le Père André Gence, prêtre artiste, sculpteur et peintre - diocesedegap

Toile d'André GENCE, peintre et prêtre de la MISSION DE FRANCE